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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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jeudi 31 octobre 2013

Heimkehr - Joe May - 1928


Lars Hanson ...
Richard
Dita Parlo ...
Anna
Gustav Fröhlich ...
Karl


76 minutes (Grapevine Video)
Titre anglais : Homecoming


En 1917, deux prisonniers de guerre allemands vivent isolés en Siberie où ils officient en tant que passeurs de bac depuis près de deux ans. Aucun moyen de s'évader dans ces vastes plaines et les deux hommes s'acquittent de leur travail avec plus ou moins de fatalisme. Richard ne parle que de Anna, la femme qu'il aime et qui l'attend, à tel point que Karl sait tout de sa personne et de l'appartement qu'elle occupe en Allemagne. Un jour Richard fait traverser un groupe de prisonniers en partance pour les mines de plomb et retrouve une vieille connaissance qui lui avoue avoir été rattrapé alors qu'il s'en retournait chez lui. C'est le choc pour Richard pour qui la vie est insupportable et qui décide de s’enfuir aussi. Karl décide de l'accompagner et les deux hommes s'en vont à travers les grands espace de la Sibérie. Richard ne tarde pas à s'effondrer et Karl le porte quelque temps mais alors qu'il remplit leur gourde d'eau deux militaires emportent Richard inconscient. Karl poursuit seul sa route et finit après des mois de marche par retourner dans son pays où il se rend à l'adresse indiquée par son ami dans l'espoir de l'y retrouver. En fait il fait la connaissance d'Anna qui lui apprend que Richard n'est pas revenu. Comme Karl ne sait o?u dormir elle lui propose de dormir dans une petite pièce attenante. Karl commence à éprouver des sentiments pour Anna mais n'oublie pas son ami Richard, bien qu'aucun signe de vie ne leur soit apporté ...



Un film très lent aux images très belles. L'action est très simple et tient en quelques mots, deux amis sont séparés en des temps difficiles, l'un d'eux retrouve la fiancée de l'autre et s'en éprend. La fiancée de son côté n'est pas indifférente à ce nouvel homme dans sa vie. Tout le scénario repose sur l'amitié entre les deux hommes. Va-t-elle résister à l'amour que tous deux portent à Anna ?
Malgré les images qui rendent magnifiquement la distance parcourue par Karl à pieds et des scènes de rues qui nous transportent dans le temps, on reste un peu sur sa faim car l'amour de Richard ne semble pas aussi profond qu'il ne le pense lui-même. En effet il semble mettre Anna au cœur de ses ennuis, ayant ainsi pour elle renoncé à travailler sur un bateau, ce que visiblement il aurait fait sinon. Du coup la fin apparait plus comme une mise en place logique puisque la rivalité est sans réel fondement.
C'est le premier film de Dita Parlo.





lundi 28 octobre 2013

Godless Men - Reginald Barker - 1920



Russell Simpson ...
'Black' Pawl
Jim Mason ...
'Red' Pawl (as James Mason)
Helene Chadwick ...
Ruth Lytton
John Bowers ...
Dan Darrin
Alec B. Francis ...
Reverend Sam Poor
Bob Kortman ...
Speiss (as Robert Kortman)
Irene Rich ...
Undetermined Role
Lionel Belmore ...
Undetermined Role

72 minutes


Une goélette commandée par Black Pawl un marin dur assisté de son non moins rude fils Red, fait escale près d'une île du Pacifique afin de refaire le plein d'eau. Deux voyageurs, Ruth Lytton et son protecteur le Révérend Sam Poor demandent le passage jusqu'aux Etats Unis. Le second, Dan Darrin se montre très intéressé par la jeune fille mais Red l'envoie s'occuper du chargement.
Il ne reste qu'à convaincre Black qui refuse tout d'abord mais comme le Révérend se montre prêt à passer ses nuits sur une couchette au milieu des hommes il finit par accepter, d'autant plus que la douceur de Ruth qui ne le craint pas le convainc. A bord Dan déclare sa flamme à Ruth qui ne cache pas son penchant pour lui au grand dam de Red qui compte bien emporter non seulement la jeune fille mais aussi le commandement du bateau. Pour ce faire il monte Spiess, un marin brutal et sans pitié contre son père qu'il considère comme un rival.
Le Révérend finit par faire parler Black qui explique qu'il a perdu toute foi en Dieu après que sa femme les ait abandonné, lui et son fils. Durant toutes ses années Black n'a cherché qu'une vengeance qu'il a finit par obtenir en tuant l'homme qui lui a dérobé sa femme et sa petite fille à naitre; depuis son fils est devenu tout aussi haineux et brutal que lui.
Comme son fils qu'il éloigne de la jeune femme, Black défie le Dieu du missionnaire et s'intéresse lui aussi à Ruth vers laquelle il se sent très attiré. De son côté la jeune fille ressent elle aussi une certaine attraction qu'elle ne s'explique pas envers le vieil homme qui se méprend sur ses propres sentiments en se montrant très empressant jusqu'au moment où il découvre un médaillon qui appartenait à sa femme ...


Helene Chadwick, A.B. Francis, John Bowers, James Mason


La pauvre Ruth est très convoitée, gentiment par Dan, par la force par le père et son fils. On ne saura jamais ce qu'elle a vécu entre le moment où sa mère quitte son mari et le moment où elle embarque pour les Etats-Unis. De même qu'on ne nous explique pas les raisons qui ont poussé la mère à le quitter, même si on sait que c'est pour un autre homme. On comprend assez vite où le film va en venir mais le dénouement qui atteint le sommet lorsque Black poignardé à mort attire son propre fils dans ses bras surprend quand même.
Le père et le fils nous sont présentés de façon claire dés le début. Par contre John Bowers/Dan Darrin n'est pas franchement défini. Qu'importe il est ici charmant mais sert surtout de faire valoir apportant le juste équilibre entre le bien et le mal. Tout le film repose sur les épaules de Russell Simpson et son parcours rédempteur. 
Le tout finit par un crime par amour, j'aime bien l'idée mais est-elle défendable ? En tous cas le Révérend semble très convaincu que Dieu saura comprendre et j'espère qu'il avait raison ! 
Godless Men, les hommes impies étaient un défi pour tout bon missionnaire à cette époque. Le délicat Alec B. Francis s'acquitte de sa tâche avec le savoir faire qu'on lui connait, sans forcer bien sûr car "le coeur finira par parler" comme il le dit si bien.
Bob Kortman est ici encore bien jeune, c'est un plaisir de le voir après l'avoir vu tant de fois dans des rôles de méchants dans de nombreux westerns.

Le film est édité chez Grapevine Video, l'image teintée est remarquablement bonne et le tout est très joliment filmé par Percy Hilburn qui filmera Ben Hur (1925).

Alec B. Francis et Russell Simpson





James Mason


James Mason et Bob Kortman

vendredi 25 octobre 2013

The Headless Horseman - Edward D.Venturini - 1922

 


Will Rogers ...
Ichabod Crane
Lois Meredith ...
Katrina Van Tassel
Ben Hendricks Jr. ...
Abraham Van Brunt ('Brom Bones')
Charles Graham ...
Hans Van Ripper
Mary Foy ...
Dame Martling
Bernard A. Reinold ...
Baltus Van Tassel (as Bernard Reinold)
Downing Clarke ...
Dominie Heckwelder
Jerry Devine ...
Adrian Van Ripper
James Sheridan ...
Jethro Martling (as Sheridan Tansey)
Kay MacCausland ...
Elsa Vanderdonck
Nancy Chase ...
Gretchen


72 minutes
Grapevine Video pour l'édition


D'après une histoire de Washington Irving

Une petite communauté d'origine hollandaise attend son nouveau maitre d'école, Ichabod Crane, un yankee. Certains habitants ont de la peine à accepter qu'il ne soit pas hollandais comme eux.
Dès son arrivée le *schoolteacher" s'interesse de très près à Katrina Van Tassel, la fille du plus riche propriétaire du petit village de Sleepy Hollow mais celle-ci aime Brom, le casse-cou du coin. Jaloux Brom n'aime pas voir Ichabod faire les yeux doux à sa dulcinée, d'autant plus qu'Ichabod est surtout intéressé par la fortune du père Van Tassel.
Très superstitieux les habitants racontent que la région est hantée et les histoires de fantômes foisonnent. Lorsqu'il devient un peu trop envahissant le facétieux Brom fait en sorte de faire croire qu'Ichabod est de mèche avec le diable. Mais alors qu'il était sur le point d'être enduit de goudron et de plumes et jeté hors du village par les habitants outrés Ichabod est sauvé par Van Tassel qui amène la preuve de son innocence par le biais d'un jeune garçon manipulé par Brom le farceur.
Au final Brom devra s'excuser mais trouvera une autre ruse pour éloigner définitivement son rival ...

Une histoire soporifique peu passionnante (c'est presque une lapalissade !). Le scénario est dans le fond très maigre et se résume à trois fois rien. Will Rogers dans la peau d'un type pédant n'est pas très drôle et c'est dommage.
On peut regretter l'absence de développement de fantômes qui auraient pu apporter un peu d'action ou de suspens. 
J'ose croire que l'histoire tournée par Tim Burton en 1999 Sleepy Hollow est plus palpitante !

On trouve ce film chez Grapevine Video, l'image est bonne et la musique est constituée par des extraits musicaux pas mal rabâchés.


mardi 22 octobre 2013

All Night - Paul Powell - 1918



Carmel Myers ...
Elizabeth Lane
Rudolph Valentino ...
Richard Thayer (as Rudolpho di Valentina)
Charles Dorian ...
William Harcourt
Mary Warren ...
Maude Harcourt
William Dyer ...
Bradford
Wadsworth Harris ...
Col. Lane
Jack Hull ...
Butler
Lydia Yeamans Titus ...
Cook

58 minutes
Titre français : Allez vous coucher!

Richard Thayer est amoureux de la fille du Colonnel Lane, Elisabeth mais malheureusement il n'a jamais l'occasion de lui faire part de son amour car elle est très courtisée.
De son côté son ami Harcourt cherche à faire des affaires avec un certain Bradford, un roi du cuivre du Montana. Celui-ci est d'accord de lui avancer un million mais lui écrit qu'il désire le voir dans son foyer avant de décider quoique ce soit.  
Entre temps Maude Harcourt, sa femme, décide de donner un coup de pouce à Richard en invitant Elisabeth à manger. Richard devra débarquer comme par hasard à ce moment là.

Mais Harcourt a hypothéqué tous ses biens. Le personnel de maison surprend cette information et décide de se faire payer en avance. Après l'avoir fait Harcourt les vire tous sans exception. Elisabeth obtient de son père la permission de passer la soirée chez les Harcourt mais doit être rentrée à 11h00.
La soirée débute mal, sans le personnel de maison; les quatre jeunes gens sont encore plus empruntés lorsqu'un télégramme annonçant la venue le soir même de Bradford leur parvient.

Harcourt a alors l'idée de faire passer Elisabeth et Richard pour sa femme et lui-même car ils connaissent mieux la maison et sont donc plus aptes à s'y retrouver pour faire le service. Richard va donc chercher Bradford à la gare. Celui-ci est un homme qui se mèle de tout, ainsi demande-t-il pourquoi le couple n'a pas d'enfants et les pousse à aller se coucher. Récalcitrants tous tentent de contrer le despote qui impose sa loi, par la force s'il le faut, sans compter qu'il fait la cour à la femme de service ! Les choses se compliquent encore lorsque le Colonel fait son apparition et demande à voir sa fille ou Madame Harcourt ...



Amusant film bourré de quiproquos, on passe un bon moment sans se prendre la tête. Valentino est très séduisant, Charles Dorian n'est pas en reste. Cet acteur n'a tourné que 27 films, principalement courts avant de poursuivre sa carrière en tant qu'assistant directeur. Il recevra d'ailleurs l'Oscar de Best assistant Director en 1934.
Carmel Myers a une belle carrière cinématographique débutée en 1915. Peu avant ce film, Paul Powel la dirigera dans un court métrage, A Society Sensation avec Valentino déjà.
Entre 1918 et 1934 Mary Waren ne tournera que dans 23 films.

On trouve ce film chez Grapevine avec un court métrage de Charlie Chaplin tourné en 1916, One a.m.
L'image est bonne et l'accompagnement musical assez standard.
















samedi 19 octobre 2013

Moonrise - Frank Borzage - 1948




Dane Clark ...
Danny Hawkins
Gail Russell ...
Gilly Johnson
Ethel Barrymore ...
Grandma
Allyn Joslyn ...
Sheriff Clem Otis
Rex Ingram ...
Mose
Harry Morgan ...
Billy Scripture (as Henry Morgan)
David Street ...
Ken Williams
Selena Royle ...
Aunt Jessie
Harry Carey Jr. ...
Jimmy Biff
Irving Bacon ...
Judd Jenkins
Lloyd Bridges ...
Jerry Sykes

Le fils du pendu
D'après un roman écrit par Theodore Strauss

90 minutes

Daniel Hawkins n'est qu'un bébé lorsque son père est pendu pour avoir tué un homme. Toute sa jeunesse il subit les tracasseries et la cruauté des autres enfants qui ne manquent pas de lui rappeler qu'il est le fils d'un pendu ce qui provoque de violentes bagarres. Devenu adulte Danny est fermé et mal dans sa peau.
Un soir, non loin du bal champêtre où dansent leurs connaissances, il se retrouve face à face avec l'un de ses anciens camarades de classe, Jerry Sykes, le fils du banquier et l'un de ses plus virulents persécuteurs depuis toujours. Jerry sort avec Gilly Johnson, l'institutrice, et interdit à Danny de danser avec elle. Comme la tension monte, les deux jeunes gens en viennent aux mains. Après un échange de coups qui laissent Danny douloureusement pantelant, Jerry l'agresse en lui demandant si son père a eu le temps de lui décrire ses sensations au bout de la corde et Dan voit rouge. De victime il devient agresseur et se rue sur Jerry qu'il met Ko d'un coup de point mais Jerry se relève et se saisit d'une pierre qu'il assène sur le cou de Dan. Celui-ci devenu furieux et incapable de se contrôler s'empare de la pierre et frappe violemment à la tête Jerry qui succombe à ses coups.
Bien qu'il s'agisse de légitime défense Danny cache le corps dans les marais et retourne au bal où il prend la défense de Billy, un jeune sourd et muet un peu simplet qui lui aussi subit les moqueries des autres jeunes gens. Plus tard Danny danse avec Gilly qu'il embrasse de force. Gilly lui annonce avoir accepté la proposition de mariage de Jerry qui a disparu. Plus tard Dan provoque un accident en ramenant un couple d'amis et Gilly en voiture, malgré les mises en garde des jeunes gens inquiets de le voir rouler si vite. Il s'en tire sans une égratignure et revoit Gilly qui finit par succomber aux rudes avances du jeune homme.
La ville est en émoi car Jerry a disparu. Son père fait venir un détective et le shérif est lui aussi sur l'affaire. Le comportement de Dan devient de plus en plus étrange, mal à l'aise il se réfugie auprès de Mose, un homme de couleur qui élève des chiens dans les marais. 
Peu de temps après le corps de Jerry est découvert, ainsi que le canif que Jerry a égaré alors qu'il trainait le corps ...



L'histoire est extrêmement simple, pourtant elle nous est contée de manière très complexe tout en étant très explicite. Les images explorent le subconscient, ainsi voit-on les jambes des hommes qui accompagnent celles d'un homme mené à l'échafaud, la pendaison est suggérée et on bascule dans une chambre d'enfant dans laquelle un bébé pleure, une ombre de pendu se reflètant sur son lit. L'allusion est claire même s'il ne s'agit que de l'ombre d'une poupée !

Les décors sont plantés : la ville, le marais, la foire, la maison où se réfugie Dan. Les images sont très parlantes et le jeu des images noir et blanc magnifiquement orchestré. Les détails sont extrêmement stylisés et soignés et les symboles précis. Ainsi Jerry est-il vêtu de blanc et Danny de noir, symbole de son exclusion de la bonne société de la petite communauté. Le marais est bien sûr l'image du marasme dans lequel se trouve le pauvre garçon, et en ce sens tout le film se passe de nuit.
Les traumatismes de son enfance enferment Danny dans une espèce de fatalité fortuite. On finit par devenir Danny que l'on comprend partiellement; Mais il semble tellement torturé qu'il devient pour le spectateur presque douloureux à suivre, comme il semble l'être pour ses interlocuteurs dans le film.
Terriblement handicapé par son passé (mais dans le fond c'est l'image de ce père pendu qui le hante) il met mal à l'aise Gilly qu'il aime de façon brusque. A tel point que celle-ci tortille son mouchoir entre ses doigts dans une scène que l'on découvre en gros plan pendant quelques secondes de façon très appuyée.

Danny explore la part d'ombre qui l'habite de façon obsessionnelle. Il ne voit aucune issue. A s'obstiner à vouloir fuir son passé il accélère comme un fou au volant de la voiture, secoue un racoon dans un arbre comme s'il s'agissait de lui-même. Comme le raton laveur il porte un masque aussi.
Pourtant il apparait presque heureux lorsqu'il tient ou regarde avec une certaine tendresse les chiots de Mose. Traqué par la meute il se montre violent avec Daisybelle, la chienne qu'il aime pourtant peu de temps auparavant. De même il manque étrangler Billy le sourd muet qu'il protège pour récupérer son canif. On comprend donc qu'il est capable d'aimer et de détruire de la même manière et bien sûr qu'il en est encore au stade de l'enfance !

C'est un film un peu lent qui sort des sentiers battus. On sent la formidable confiance de Borzage en l'être humain et l'humanité tout court. Les protagonistes évoluant autour du jeune homme torturé, que ce soit Mose ou le shérif, portent à Danny une certaine tendresse et démontrent une grande compréhension. Lui seul se torture et s'enfonce dans ses angoisses alors que les autres le poussent à se rendre afin qu'enfin il puisse renaitre à la vie ... Le spectateur lui-même devient tendu tant l'acteur Dane Clark est lui-même crispé et au bord de la rupture. Borzage réussit le tour de force de nous faire comprendre que ce garçon a besoin d'aide. C'est donc aussi un film intéressant à voir de nos jours puisque les journaux ne manquent pas de nous abreuver d'histoires de ce genre, provoquant au passage une espèce de vindicte populaire sans aucune notion de la personne, de ses actes et du contexte. On est actuellement bien loin de l'humanité démontrée dans ce film et c'est très inquiétant.

Un élément reste toutefois inexpliqué, en effet comment expliquer le changement radical de Gilly qui vient d'accepter la demande en mariage de Jack et qui tourne casaque si facilement ? Le film est donc pour moi davantage lié à un parcours personnel initiatique et non à un film d'amour qui passe dès lors au second plan. Dan est en quête de lumière, ou plutôt se débat dans la nuit (à noter que le titre est très explicite en ce sens). Il va donc renaître et se trouver de nouveaux parents en les personnes du shérif, de Mose et de Gilly. Ceux-ci vont petit à petit le conduire à se rendre et à retrouver son vrai visage comme le dit si bien Gilly.

Et quand même un regret : A la fin de de la scène se passant à la foire, alors que Dan est étendu au sol et que le spectateur devient Dan, le visage des badauds et de Gilly au dessus de lui. J'aurais aimé avoir une petite transition avant de retrouver le jeune homme étendu dans le marais. Il m'a fallu un moment pour passer d'une scène à l'autre.


Pour des raisons budgétaires, Dane Clark est engagé alors qu'il est encore peu connu pour remplacer John Garfield initialement sensé être réalisé par William Wellman. Après des méandres financières compliquées le projet échoit à la Républic qui le confie à Frank Borzage.

Ethel Barrymore apparait dans les dernières minutes du film.


Je suis contente de publier mon 600e message avec un film de Borzage puisque c'est un peu grâce - ou à cause - de lui que j'ai posté mon premier message dans ce blog il y a 3 ans,  Lazybones !




mardi 15 octobre 2013

Sidewalk Stories - Charles Lane - 1989

 


Charles Lane ...
Artist
Tom Alpern ...
Bookseller
Nicole Alysia ...
Child
Edwin Anthony ...
Penny Pincher #1
Michael Baskin ...
Doorman / Street Cop
Jeff Bates ...
Police Officer #2
Angel Cappellino ...
Bully's Mother
Jeffrey Carpentier ...
Homeless Native American
John Carr ...
S.O.B. Man
Vince Castelano ...
Child Customer #3
Jimmy Clohessy ...
Precinct Cop #2
Robert Clohessy ...
Alley Tough #1
Tanya Cunningham ...
Girlfriend
Deena Engle ...
Park Mother #1
Ellia English ...
Bag Lady
 Sandye Wilson          --- La riche fiancée
etc, ainsi que Darnell Williams, Trula Hoosier

 97 minutes

A New York en hiver, un artiste solitaire propose d'esquisser le portrait des passants. Sur le trottoir il cotoie entre autres un marionnettiste et sa poupée, un danseur, un jongleur et aussi un autre croqueur de portraits. Celui-ci est immense et bien sûr ce jour-là il pique le seul client de l'artiste qui compense sa petite taille par la ruse pour récupèrer son client. Un peu plus tard une jeune femme vient se poser sur son tabouret mais à peine a-t-il dessiné un oeil qu'elle s'en va aussitôt à un rendez-vous oublié. Le soir un couple avec une poussette demande à l'artiste de dessiner le minois de leur petite fille. Le père en profite pour s'éloigner et semble avoir de mauvaises fréquentations. Le portrait terminé il rejoint sa femme qu'il finit par abandonner en emmenant l'enfant.
Plus tard alors que le portraitiste retourne dans son squatt, il aperçoit deux hommes qui poignardent le père. Non loin la poussette et la petite fille se trouvent dans l'ombre. Le jeune homme les porte à la lumière d'une rue passante et se met en tête de les abandonner là, dans l'espoir que quelqu'un les emmène. Il finit par revenir sur ses pas et ramène la petite chez lui. Le lendemain il s'arrange pour dérober des vêtements d'enfants dans une boutique qui est justement tenue par sa cliente de la veille. Celle-ci compréhensive rajoute une peluche à son butin avant de retourner plus tard se faire croquer le portrait. Tous deux s'apprivoisent lentement.
Par la suite l'artiste s'amuse à faire dessiner la petite fille, provoquant ainsi l'intérêt des passants qui s'arrachent ses dessins : Cela donne l'idée à deux malandrins de la kidnapper ...


Une fois n'est pas coutume il s'agit ici d'un film datant de 1989. Presque complétement muet, il rappelle sans conteste The Kid de Charlie Chaplin auquel il rend hommage. Aucun intertitre ne ponctue cette œuvre très personnelle, seule la musique accompagne parfaitement les images qui auraient été tournées en 15 jours et demi, en février, au plus fort d'une vague de froid à New York. Chapeau bas au passage au compositeur de cette partition particulièrement soignée et en parfaite symbiose avec l'action.
L'acteur-réalisateur nous emmène dans les rues de New York et fait oublier la caméra. Nous suivons l'artiste sans avoir à subir le froid ou des dangers potentiels dans ces rues glacées souvent recouvertes de neige. Dans un somptueux noir et blanc, le vent souffle, les passants sont emmitouflés et la vie continue quoi qu'il arrive.

On se prend à s'intéresser à conditions de vie de ce mec qui semble se débrouiller pas trop mal. Après avoir tenté de rechercher la mère, il s'occupe de la petite fille avec tendresse et s'y attache. Son squatt est organisé et il peut acheter à manger. Il dérobe quelques vêtements mais s'arrange pour rendre de l'argent à la jeune femme qui s'éprend de lui, de même qu'il ramène les bougeoirs qu'il lui a piqués.
On comprend la difficulté à s'occuper de la petite fille lorsque sa maison est démolie. Débrouille et loin d'accepter la facilité il préfère refuser l'offre d'habiter chez celle qui l'aime et qui est fortunée. Il vit en marge de cette société parallèle dans laquelle il évolue sans attaches (possessions ou amis). Détaché du monde qui l'entoure un peu à la façon d'un Buster Keaton, il lui arrive des aventures qui sortent de l'ordinaire (et comme lui il ne sourit pas). Son attachement à la petite fille déclenchera la rencontre avec cette femme très concrète et pratique : Sa gentillesse et son intérêt pousseront l'artiste à se tourner vers l'amour et donc vers la vie qui l'entoure. Par ce biais il s'éveille finalement à la parole de son prochain.
Symboliquement le portrait est aussi une forme d'identité. D'ailleurs on notera que c'est par le biais du portrait dessiné auparavant par lui et maintenant imprimé sur une brique de lait que l'artiste comprendra que la petite fille est recherchée par sa maman.

Le film ou plutôt cette satire sociale traite avec sérieux le sujet de la population silencieuse et méconnue des sans-abris. Après nous avoir intéressés à son personnage Charles Lane bascule dans la réalité, au milieu des défavorisés il se retrouve tout seul. En acceptant les sandwiches de la jeune femme, il change de statut social. Et soudainement les personnes dans le besoin se mettent à parler et cela agit comme un électrochoc : ces gens-là parlent aussi, ils ont donc une identité, du coup l'artiste sort du monde dans lequel il vivait jusque là pour renaître à la vie !
Et c'est là que réside la grande force de ce film car après nous avoir intéressés à la vie de cet homme il nous balance son monde en pleine figure. Comment ne pas être sensible à ce message plein d'espoir pour l'humanité vu sous cet angle ?

"Je souhaite que lorsque le public verra mon film, il commence par rire mais qu'il finisse par assimiler l'envie de regarder différemment les sans-abris. Tout homme est le gardien de son frère". Le but de Charles Lane est atteint, et on ne s'ennuie pas une seconde durant tout le film.

Charles Lane la joue minimaliste et sa petite fille est adorable. Sandye Wilson est énigmatique, mi-femme mi-sphinx, son visage androgyne et sculptural est très intéressant, je la verrais très bien incarner une reine d'Egypte !

Ce film tragi-comique engagé est sorti au cinéma en version restaurée le 9 octobre 2013. restaurée par Carlotta Films avec la participation du Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC) à partir du négatif caméra original.



Sandye Wilson
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samedi 12 octobre 2013

The Cossacks - George W. Hill, Clarence Brown - 1928



John Gilbert ...
Lukashka
Renée Adorée ...
Maryana
Ernest Torrence ...
Ivan
Nils Asther ...
Prince Olenin Stieshneff
Paul Hurst ...
Sitchi
Dale Fuller ...
Ulitka (Maryana's mother)
Mary Alden ...
Lukashka's mother
Josephine Borio ...
Stepka
Yorke Sherwood ...
Uncle Eroshka
Joseph Marievsky ...
Turkish Spy (as Joseph Mari)


90 minutes

Non loin de la frontière turque, des cosaques s'en vont au combat et ramènent quelques prisonniers au village dans lequel les femmes les attendent. Parmi elle Maryana aimée par Lukashka, le fils du chef et plus vaillant guerrier des environs.
Les hommes vénèrent leur chef qui de montre peu fier de son fils, une femmelette qui est la risée du village car il ne s'intéresse pas aux équipées sauvages des cosaques qui ont pour habitude d'attaquer leurs voisins turcs.
Un jour à leur retour d'une de ces équipées sauvages et après que les hommes se soient imbibés de vodka pour fêter leur victoire ils s'en prennent à Lukashka qui conte fleurette à Maryana. Pour ce faire ils le déguisent en femme et lui intime l'ordre de presser le raisin, un travail de femme. Attaché à un poteau et vêtu de force d'une tunique féminine et de fleurs sur la tête, Luksashka est humilié devant les yeux de Maryana qui lui lance même quelques raisins à la tête.
Son père honteux décide de lui donner une correction mais son fils n'en peu plus et lui rend la monnaie de sa pièce de belle manière. La leçon semble avoir porté ses fruits, Lukashka semble être devenu un homme et mène la prochaine attaque contre les turcs après que leurs prisonniers se soient évader en emmenant quelques chevaux. Il fait la fierté des hommes du village pour lesquels il faut avoir été blessé au combat et avoir tué quelques turcs pour être un vrai cosaque. Mais cela ne l'empêche pas de se montrer désormais distant envers Maryana.
Lors du raid suivant un prince envoyé par le petit père de Moscou fait son apparition. Le Tsar souhaite que le sang de son peuple soit mélangé et donc le prince est prié de trouver une femme au village en vue des épousailles. Ses yeux se portent évidemment sur la belle Maryana et par chance il est logé chez sa mère, la veuve Ulitka ce qui lui permet de courtiser et de très se montrer empressé à tel point qu'il lui propose le mariage. A son reotur, jaloux, Lukashka courtise une gitane d'un peu trop près et Maryana accepte l'offre du prince...


On oscille entre le tragique et le comique. Évidemment, pour être cosaque il faut être qualifié ! Ainsi le gentil Lukashka deviendra grand, comme son rustre de papa interprété par le toujours excellent Ernest Torrence, plus vrai que nature dans ce rôle !
Le revirement qui voit Lukashka devenir tout à coup un homme est un peu grossier, on a de la peine à le croire car comment imaginer que ce gentil et souriant garçon ait trouvé une raison valable pour devenir un "vrai" homme en se battant contre son père ? Tout le monde sait pourtant bien qu'il faut bien plus de force de caractère pour se montrer différent des autres, ou bien ?
Mais qu'importe les raisons, les cosaques semblent aimer rigoler, ça tombe bien moi aussi. On passe un bon moment grâce à ces charmants acteurs que sont Renee Adoree et John Gilbert dont c'est le cinquième films ensemble (il me semble) après Honor First 1921, A Man's Mate 1924, The Big Parade 1925 et The Show 1927; ils tourneront encore ensemble Redemption en 1930.
Outre les scènes de flirt, il y a de nombreuses scènes de combat et deux moments particulièrement intenses : L’affrontement entre son père et Lukashka, et la scène où tous deux sont capturés et torturés par les Turcs, ce qui donne à penser que ce film aurait pu atteindre d'autres sommets grâce à Renée Adoree qui a le chic pour se montrer touchante avec des larmes plein les yeux.

... Et si vous aimez la voltige cosaque ou la poste hongroise vous serez aussi ravis que moi, il y a en effet de nombreuses scènes qui montrent d'excellent cavaliers exécuter de magnifiques figures !

Il semble que le film devait être dirigé à la base par Viktor Tourjansky mais celui-ci s'est attelé à d'autres projets, la mise en place du script étant trop lente.






Titres français (incomplet)

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