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dimanche 2 janvier 2011

Manxman (The) - Alfred Hitchcock - 1929




Carl Brisson ...
Pete Quilliam
Malcolm Keen ...
Philip Christian
Anny Ondra ...
Kate Cregeen
Randle Ayrton ...
Caesar Cregeen
Clare Greet ...
Mother (as Claire Greet)

80 minutes

2 amis d'enfance, Philippe (Keen) devenu avocat  et Pete (Brisson) pêcheur, se retrouvent sur l'île de Man qui les a vu grandir. Pete est depuis longtemps amoureux de Kate (Ondra), la fille du tenancier du bar local qui lui refuse la main de sa fille. Pete envoie son ami Philippe plaider sa cause mais celui-ci tombe amoureux de Kate et n'obtient pas le succès souhaité à la demande de Pete. Dépité, Pete obtient l'assentiment de Kate qu'elle l'attendra pendant qu'il partira à l'étranger chercher fortune. En partant, il demande à Philippe de prendre soin de Kate. Durant l'absence de Pete, Philippe et Kate se voient de plus en plus et développent une amitié qui dépasse les limites de ce mot. Un jour ils reçoivent un télégramme leur annonçant la mort de Pete. Les deux amants sont soulagés, la voie est enfin libre, mais Pete est toujours vivant ...




Ce dernier film muet d'Hitchcock tourné en Cornouailles dans des paysages de toute beauté a lui aussi été un succès en son temps.  De nos jours, beaucoup de critiques semblent trouver ce film ennuyeux.  Il semblerait que même Hitchock se soit montré déçu par cette oeuvre dans laquelle peu de personnages gravitent autour des trois protagonistes principaux, la caméra s'attache plutôt à faire partager leurs sentiments dépeints très finement.
Carl Brisson se montre innocent et heureux, tout simplement. Enthousiaste, il n'est pas avare en sourires presque excessivement parfois, mais cela est contrebalancé par un jeu de mains absolument magnifique, des mains qui trahissent toute une palette de sentiments, des mains timides, des mains nerveuses, des mains douces, des mains inquiètes, des mains douloureuses voire haineuses et des mains presque sans vie au final ... Avec son look à la Charles Farrell, il campe un séduisant  et touchant Pete plein de vie. Les scènes avec le bébé sont touchantes et emplies de douceur.
Malcom Keen (qui lui a un look à la Buck Jones !), campe un homme stable et fidèle. Il n'a jamais eu l'intention, malgré son amour pour Kate, de trahir son amitié pour Pete. Malgré tout, lorsque qu'il s'est trop "investi" dans cette affaire, il tente de se faire oublier et se retire presque en marge du film, tout en étant toujours bien présent. Sa prestation est tout à fait remarquable en homme d'un certain statut social qui tente de garder les apparences et se trouve poussé dans ses retranchements par la femme qu'il a  aimé (mais l'aime-t-il toujours ?) : en tout cas il semble souffrir de cette situation lui aussi ...
Anny Ondra, une très belle femme, est tout à bord heureuse et gaie, elle prend la proposition de Pete trop à la légère, flattée qu'elle était par ses attentions. Par la suite, une fois son choix établi, elle n'a plus d'yeux que pour Philippe et comme elle n'a de cesse de vivre avec lui, elle sacrifie tout sur son passage sans le moindre scrupule. C'est le personnage qui parait le moins sympathique, dans le fond, même si chacun a un comportement justifiable voire compréhensible. Au final, les vies de tous les protagonistes sont cassées, pas un ne sortira indemne de cette aventure qui vous laisse avec un sentiment de gâchis et de tristesse.

A noter la performance du père de Kate incarné par Randle Ayrton : tout d'abord inquiétant puis approbateur, et très observateur !

Les images sont simplement belles, avec des cadrages parfaitement pensés et très esthétiques.  De nombreux plans présentent des situations antagonistes et/ou contrastées (joie-tristesse, amour-haine, etc. )

et pour tout savoir sur la fonction de "Deemster" http://fr.wikipedia.org/wiki/Deemster

Tiré du coffret The Early Hitchcock Collection qui présente 9 films en parfait état.














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