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samedi 24 septembre 2011

Twilight of a woman's Soul - Evgenii Bauer - 1913



Vera Chernova ...
Vera Dubovskaja
A. Ugrjumov ...
Prince Dolskij
V. Demert ...
Maksim Petrov
V. Brianski


48 minutes
Titre original : Sumerki zhenskoi dushi
(Je choisis de mettre le titre international anglais plutôt que le titre original à dessein, et de même je choisis d'écrire le prénom Evgenii et non Yevgeni !)

Bien qu'elle vive au sein d'un milieu très aisé, Vera Dubovskaja (Chermova) se sent seule et s'ennuie. Un jour sa mère, la comtesse l'emmène visiter ses pauvres et Vera soigne Maksim, un homme rusé qui vit sous les toits d'une maison en très mauvais état. Maksim est ébloui par Vera et va l'attirer chez lui par un stratagème indigne : dans la chambre de Vera il dépose une lettre dans laquelle il lui déclare que sa blessure empire et qu'il veut la voir avant de mourir ... Vera se laisse prendre dans le piège subit l'agression du pervers qu'elle finit par tuer. 
Plus tard Vera fait la connaissance du prince Dolskii, un homme qui va la demander en mariage mais Vera ne peut accepter, à la grande stupéfaction de ses parents. Vera tombe malade et le prince revient : Vera ne lutte plus contre son amour et tente de lui faire part de son secret sans succès. Mariée elle lui avoue enfin l'agression subie ...



Il y a quelque chose de terriblement touchant à pénétrer dans le monde de Vera, un monde féministe avant l'heure qui m'a donné l'impression de jeter un coup d’œil depuis derrière le rideau du passé. Si ce film bien rénové vous permet de le faire, c'est peut-être en partie parce que les acteurs dans les scènes du salon du départ ou dans la scène de l'escrime et du tir au pistolet évoluent avec naturel comme si la camera était simplement posée là presque par hasard. C'est du moins l'impression que ça m'a donné. 
Ensuite ce qui m'a frappé c'est la fierté de Vera et son indépendance qui est finalement très moderne. J'ai aimé sa façon de se prendre en charge et de ne pas se laisser détruire. Mais je l'ai aussi trouvée très dure au final, lorsqu'elle repousse le prince qui lui sera moins solide qu'il en a l'air au départ. Du coup l'acte final parait presque excessif.
Au-delà de ces remarques, on reste curieusement en dehors du film et il est difficile d'éprouver des émotions malgré le drame qui se joue sous les yeux. C'est un film sérieux et lourd dans un cadre rigide et plutôt somptueux (les salons, la chambre, les fleurs, les meubles) dans lequel il manque une certaine légèreté ou peut-être un sourire.
Ce qui frappe c'est la maitrise des images très belles. C'est un peu comme si vous regardiez les photos de l'album de famille de votre arrière-grand mère et que vous faisiez un scénario à partir de celles-ci ! Ceci dit, la balade dans le temps n'est pas désagréable du tout !
Vous trouverez facilement de nombreux commentaires sur ce film sur le net.
La version BFI a un très bel accompagnement musical. On le trouve aussi chez Milestone.










2 commentaires:

Ithankyou a dit…

C'est un début incroyable de Bauer! C'est pourquoi le cinéma muet est tellement gratifiant - surprises constants et un moyen de se connecter avec l'histoire ... Russie en 1913: au bord ...

meilleurs vœux

Paul

Lou a dit…

Merci Paul, le cinéma muet crée des ponts avec une époque qui parait bien lointaine parfois : c'est en effet très émouvant !
Bonne continuation et à bientôt,
Cordialement,
Caroline

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