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mardi 29 mai 2012

Sappho - Dimitri Buchowetski - 1921




Pola Negri ...
Sappho

Johannes Riemann ...
Richard de la Croix

Alfred Abel ...
Andreas de la Croix

Albert Steinrück ...
Georg Bertink

Helga Molander ...
Maria Garden, Roichards Braut

Otto Treptow ...
Teddy

Elsa Wagner ...
Richards Mutter

Ellinor Gynt ...
Tänzerin

81 minutes
D'après Alexandre Dumas Père

Dans un train, Richard de la Croix (Riemann) relit une dépêche qu'il tient entre ses mains, son frère Andreas (Abel) vient d'être enfermé dans un asile car il a perdu la tête. Les médecins le demandent d'urgence.
A l'asile on lui explique que son frère est devenu fou par amour pour une femme nommée Sappho (Negri). Connue en ville pour être une vamp notoire qui fait des ravages auprès de ces messieurs, Richard demande à une connaissance de lui montrer cette femme et se méprend sur la personne qui lui est désignée. A l'Odéon une femme l'approche qui n'est autre que Sappho et c'est l'amour instantané. Mais Georg (Steinrück) veille jalousement sur cette femme avec laquelle il vit et qu'il croit posséder et tente d'éloigner les jeunes gens. Peine perdue Sappho demande à Richard de l'emmener bien que sa fiancée Helga (Molander) l'attende auprès de sa mère. Les deux tourtereaux passent quelques jours merveilleux au bord de la mer mais Georg ne tarde pas à découvrir l'endroit où ils se trouvent et raconte à Richard ce qu'il s'est passé entre Sappho et Andreas. Il s'avère qu'Andreas travaillait en tant qu'ingénieur pour lui et qu'au cours d'un repas commun il aurait proposé un arrangement peu honnête à Sappho en lui faisant miroiter l'avancement Andreas contre quelques paiements en nature. Sappho aurait accepté et Andreas les aurait surpris puis aurait tenté de les tuer en dévalant la route d'un col à toute allure alors que Sappho et Georg se bécotaient à l'arrière du véhicule. Devenu fou il aurait été enfermé de suite. Profondément atteint Richard rentre chez lui et retrouve sa mère et sa fiancée Helga qui l'attendent toujours. Un peu par la force des choses, Richard épouse Helga mais le jour du mariage il voit le visage de Sappho à la place de celui de son épouse et retourne en ville un soir de Carnaval. Il la retrouve dans les bras de Teddy mais Andreas qui vient de s'évader de l'asile fait son apparition lui aussi ....



Le mélodrame dans toute sa splendeur. Les plans sont parfaitement maîtrisés et cadrés, le décors stylisé est planté, il ne reste plus qu'à se laisser emporter dans cette histoire d'amour passionnée. 
On pénètre avec Richard dans cet asile; accompagné d'un docteur et d'un infirmier il longe les nombreuses cellules dans un couloir immense au sol à gros damiers noirs et blancs ... 
Au début la question subsiste de savoir si Sappho est victime de son destin, mais très vite le doute s'estompe car elle se montre sûre d'elle et très vamp. Toutefois alors au bord de la mer elle prend dans ses bras un enfant qui pleure et se montre alors d'une grande tendresse maternelle ce qui a de quoi troubler le pauvre Richard qui ne se doute pas encore qu'il tient dans ses bras la responsable de la déchéance de son propre frère. Vamp Sappho l'est, mais que peut-elle faire pour contrer cet amour partagé par Richard ? C'est là que réside tout le drame, Richard ne peut se défaire de l'amour qu'il porte à Sappho malgré sa fiancée, malgré son frère devenu fou, malgré tout ? Mad Love, c'est un autre titre de ce film. Mais finalement est-ce que l'amour n'est pas toujours fou en ce sens que la folie est bien l'antagonisme de la raison ?
La seule chose qui retient et qui met mal à l'aise c'est que Sappho ne semble pas honnête puisqu'elle est capable de tromper sans aucun scrupule le pauvre Andreas, et c'est là que le bat blesse, car l'amour fou, oui, mais l'amour manipulateur non car cela pose un problème au spectateur en terme d'adhérence à l'action. Et de plus, en tant que femme, je suis toujours un peu mitigée face aux hommes qui ne semblent pas avoir de jugeote !

Cela dit les acteurs sont excellents et magnifiques : Pola Negri est à la fois démodée et moderne, ça parait ridicule de l'écrire, mais ses mimiques sont très appuyées contrairement à son allure qui est presque de notre temps par intermittences. Johannes Riemann est un très bel homme distingué et séduisant, pas de doute, il a bien l'air de résister de toute ses forces à Sappho mais à l'impossible nul n'est tenu.
Le frère Andreas en la personne d'Alfred Abel est tout bonnement époustouflant : ses expressions et ses yeux exorbités vous restent en tête longtemps après que le film soit terminé. Du grand art pour cet acteur que l'on peut voir dans de nombreux films majeurs, dont le fameux Metropolis. La scène du rêve est particulièrement bien conçue. Dans sa cellule Andreas voit Sappho étendue et ligotée qu'un homme tente de saisir au-dessus d'elle. Il tente de le repousser mais passe à travers les corps et se retrouve seul contre un mur capitonné. Évidemment on se doute de la fin lorsque les événements s'enchainent ...

L'édition Grapevine Video est excellente, la musique d'accompagnement remarquable. On trouve ce film en compagnie de Backstairs, déjà mentionné dans ce blog. Un DVD qui mérite assurément le détour.
Partiellement teinté, image bonne et nette.





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