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jeudi 28 juin 2012

He Who Gets Slapped - Victor Sjöström - 1924


Lon Chaney ...
Paul Beaumont / HE
Norma Shearer ...
Consuelo
John Gilbert ...
Bezano
Ruth King ...
Maria Beaumont
Marc McDermott ...
Baron Regnard
Ford Sterling ...
Tricaud
Tully Marshall ...
Count Mancini

71 minutes
Larmes de clown

Paul Beaumont (Chaney) n'a que deux amours dans sa vie : La recherche et sa femme. Recueilli par le mécène Baron Regnard (McDermott), Beaumont finit un jour par atteindre la satisfaction de voir ses théories confirmées. Il partage sa joie avec sa femme (King) et le Baron qui lui propose de faire les arrangements nécessaires pour présenter sa thèse devant l'académie. Très touché Paul le remercie sans se rendre compte que sa femme ne lui accorde aucun regard. 
Devant l'académie, Paul attend de pouvoir parler mais le Baron lui coupe l'herbe sous les pieds en présentant lui même les acquis de Paul. Celui-ci atterré se rend compte alors que tous les mérites de ses recherches reviennent au Baron et tente de se défendre devant l'assemblée... se retournant alors il ne voit que des visages hilares qui se moquent de son malheur. Plus tard il cherche réconfort auprès de sa femme mais voit son visage s'illuminer lors de l'apparition de son pseudo-ami. Détruit il change de vie ...

Devenu clown dans un cirque, son numéro obtient beaucoup de succès. Entouré de 60 clowns, il reçoit des baffes à chacune de ses paroles et la foule semble prendre un immense plaisir à le voir recevoir des claques les unes derrière les autres. Plus il reçoit de claques, plus sa popularité augmente ... Une nouvelle écuyère fait son apparition au cirque, Consuelo (Shaerer) la fille d'un comte ruiné (Marshall) prêt à tout pour obtenir un beau mariage à sa fille. Celle-ci se sent attiré par l'écuyer Bezano (Gilbert) avec lequel elle fait équipe. Mancini force la main du Baron Regnard afin qu'il épouse sa fille ...


Un film très sombre et un peu glauque sous forme de parabole. Tout tourne autour des malheurs de Paul qui démontre une certaine naïveté et aussi dans une certaine mesure un sens démesuré de la vengeance, inversement proportionnelle à la faiblesse qu'il démontre. Masochiste il l'est certainement, comme s'il fallait payer encore plus le fait d'avoir été trompé par sa femme et le monde scientifique, deux mondes en eux-mêmes, et les deux uniques mondes auxquels il accordait son attention d'ailleurs. Pour extruder par extrapolation toute velléité de plaisir dans sa vie, il faut encore que le parcours devienne christique jusqu'au sacrifice final.
Si j'éprouvais une certaine sympathie pour notre héros au départ, dans le fond cette profusion de masochisme me laisse plutôt froide. Comme si par ses actes extrémistes le héros se montrait davantage malade psychologiquement. Humiliation et cruauté mettent mal à l'aise. L'ambiance est noire et obsessionnelle, un globe tourne, des clowns l'entourent ou le font tourner et bien sûr en superposition on retrouve ce cercle sous la forme de la piste du cirque après l'avoir retrouvé dans l'arène de l'assemblée scientifique. He, c'est son nom, l'homme bien sûr, l'être humain. Nous tournons en rond, soit, pas d'espoir ni de perspective en vue donc ...
A noter une très jolie symbolique du cœur brodé sur le costume de clown, arraché par les partenaires, piétiné, recousu par la jolie Consuelo ...

Un film à voir pour la très belle performance du toujours expressif Lon Chaney. Dans ce film, il parait jeune et son visage semble encore lisse. Nous le découvrons portant un boc de barbe qui lui va ma foi plutôt bien. Les acteurs l'entourant ne déparent pas dans le paysage, bien au contraire. "Dans la comédie grinçante de la vie, la sagesse populaire veut que le dernier rire soit le meilleur". Peut-être mais visiblement le dernier rire n'aide pas à trouver la félicité ni le bonheur.
Norma Shearer et John Gilbert ont des rôles de satellites, de même les autres protagonistes principaux qui gravitent autour de la planète principale, Lon Chaney.

L'auteur, Leonid Andreyev a certainement une bonne raison d'être pessimiste, lui qui a été emprisonné pour opposition au bolchevisme et au communisme. Auteur dramatique consacré, il finira presque oublié. Le destin et la chance, l'argent, les fantômes du passé, il doit les avoir fréquenté forcément, vue sous cet angle cette histoire prend une autre dimension.

C'est la première fois que le lion apparait sous le sigle de la MGM.

Ruth King, Lon Chaney, Marc McDermott



John Gilbert, Norma Shaerer





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