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mercredi 10 septembre 2014

Die Unehelichen - Gerhard Lamprecht - 1926


 

A Berlin dans une luxueuse propriété, un attelage de chèvres et un valet en livrée attendent  le conducteur, un jeune garçon qui va bientôt chercher sa soeur pour l'emmener faire un tour. Lorsque la petite fille indique que sa chaussure n'est pas fermée le valet se penche pour l'aider. De l'autre côté de la barrière deux enfants, Peter et Lotte les regardent et Peter se baissent pour aider à lacer les chaussures de la petite fille qu'il emmène à la foire. Pour lui permettre de faire un tour sur un manège et ainsi lui faire plaisir il n'hésite pas à prendre la place de l'homme qui fait tourner l' axe central.
Plus tard tous deux ramassent des fleurs et de l'herbe qu'ils ont l'intention de rapporter à leur lapin.
De retour dans le logis misérable qu'ils habitent les deux enfants sont reçus par leurs tuteurs, un couple qui vit dans la précarité tout en ayant la garde de 3 enfants illégitimes, Peter et Lotte mais aussi Frieda, la plus jeune.
L'homme, Zielke, cuve son vin sur le lit tandis que les 3 enfants s'occupent du lapin qu'ils aiment de tout leur coeur. Lorsque l'ivrogne revient à lui il s'en prend à Peter qui n'a pas rapporté d'argent et lui donne une correction.
 Le lendemain Peter rencontre un vieux copain, Paul, qui a élaboré une technique pour se faire un peu de monnaie. A l'aide d'une cuillère placée sur un long bâton il va à la pêche aux piécettes tombées dans les soupiraux. Il donne un Pfennig à Peter et l'emmène dans une maison de jeux où il multiplie sa mise alors que Peter, peu habile perd son Pfennig. Cependant il voit un billet tombé de la jarretière d'une femme et s'en empare.
A la maison Zielke lui demande à nouveau combien il a gagné et Peter lui donne 1,5 Mark mais l'affreux type se doute qu'il a davantage et se jette sur le pauvre garçon qui s'occupait gentiment du lapin et trouve encore 50 Pfennig.
Devenu furieux, Zielke frappe sans retenue Peter après avoir jeté par la fenêtre la cage qui s'écrase en tuant net le pauvre animal. Les Martens, un couple de voisins, frappent alors à la porte et menacent d'appeler la police et de dénoncer les sévices infligés par Zielke.
Après avoir enterré avec amour le lapin sous la pluie les deux enfants sont trempés et n'osent retourner à la maison. Ils trouvent refuge chez les Martens. Monsieur est tailleur et fait essayer une robe à une cliente, Madame Berndt. Celle-ci voit que Lotte a de la fièvre et Madame Martens ramène la petite fille en conseillant à Madame Zielke d'appeler un médecin mais celle-ci n'en fait qu'à sa tête. Après cinq jours le docteur ne peut que constater qu'il est trop tard et la petite Lotte meurt en laissant un Peter désespéré.
 La maman biologique de Lotte est inconsolable, elle avait placé sa fille pour obtenir un travail de domestique qui ne lui aurait pas permis de garder sa petite fille. Madame Zielke se montre odieuse à son égard.
Le certificat de décès doit être apporté aux autorités et Peter raie la mention "morte d'une pneumonie" qu'il remplace par "morte de faim" avant de la remettre à l'officier. Celui-ci est tout retourné et en réfère à son supérieur tandis que Peter pris de frayeur s'enfuit en courant. Alors qu'il traverse une route sans regarder un véhicule le renverse et il est envoyé à l'hôpital.
Une enquête est menée et un policier vient chercher Frieda qu'il emmène gentiment au poste de police où ses collègues sont tous aux petits soins pour la petite fille....



Difficile de résumer le scénario de ce film émouvant riche en détails peaufinés dont les images sont parfaitement maitrisées. Il s'agit là d'un témoignage sur les conditions de vie difficiles que menaient les gens défavorisés à cette époque. Bien sûr il y a toujours eu des gens chaleureux, accueillants et aimants, c'est un réconfort, de même qu'il y aura toujours des gens durs et impitoyables, cruels et prêts à exploiter les autres.
Dans une scène d'introduction on voit 3 femmes d'une certaine corpulence qui échangent quelques banalités de façon plutôt rude autour d'une table. Lorsque Zielke frappe à la porte comme un forcené les visages des trois femmes se figent avant d'exprimer une grande crainte. Brutalement on revient de quelques dizaines d'années en arrière et on se souvient qu'il n'y a pas si longtemps la femme n'avait pas le statut qu'elle a de nos jours et se soumettait à l'homme qui était maître chez lui, au prix quelquefois de la violence. Le film nous rappelle aussi qu'en ce temps là il n'était pas bien vu du tout d'être une mère célibataire. Le mépris affiché par Madame Zielke est très parlant.
D'un autre côté on se rend compte que dans les années 20 existait (en Allemagne du moins) un réel souci administratif de donner aux enfants illégitimes une éducation correcte et ça fait chaud au coeur.

Plus tard on prendra conscience aussi, lorsque le père de Peter fera son apparition pour réclamer son fils car il est maintenant en âge de travailler pour lui, que la vie n'était pas tendre pour les adultes non plus. Lorsqu'on voit ce père trimer dur dans une vie qui ne fait pas de cadeau on comprend que lui-même s'est endurci à tel point qu'il n'aime rien ni personne. Heuer est incarné par cet excellent acteur qu'est Bernhard Goetzke.
Zielke est désigné comme un ivrogne violent mais sa femme est montrée comme une opportuniste qui n'hésitera pas à faire croire qu'elle aimait Lotte comme sa fille. Dans le fond c'est un personnage tout aussi odieux que son mari.
La bonté, la confiance, la tendresse et l'amour viendra des enfants (très beaux soit dit en passant) entre eux (la petite Lotte demandera à Peter si les anges au ciel ont tous des mamans et meurt avec le sourire en entendant la réponse), ou avec avec le lapin qu'ils chérissent; il viendra aussi des voisins, le tailleur et sa femme, de la gentille cliente Madame Berndt qui méritera d'être appelée maman par Peter, des agents de police qui se montrent aussi d'une gentillesse et d'une douceur confondantes, par les enfants invités à la première fête d'anniversaire de Peter qui accepteront le petit Paul avec une certaine curiosité. On se rassure aussi sur l'avenir de Frieda qui semble être adoptée par un couple de meuniers qui semble très chaleureux.
Quant à l'administration et l'organe de placement ils se montrent à la fois justes et droits. C'est donc bien l'amour et la droiture qui vaincra après de nombreuses péripéties que je ne relaterai pas pour ne pas vous priver du plaisir de regarder ce film très touchant à de nombreux points de vue.

https://www.trigon-film.org/fr/shop/DVD/Die_Verrufenen_%28Der_f%C3%BCnfte_Stand%29___Die_Unehelichen


Edition Filmmuseum 77 – Double DVD
Langue Deutsche Zwischentitel Sous-titres français, english

Musique de Donald Sosin

Titre US : Children of No Importance

 96 minutes

Ralph Ludwig ...
Peter Heuer
Fee Wachsmuth ...
Lotte
Margot Misch ...
Frieda
Fred Grosser
Hermine Sterler ...
Frau Berndt
Bernhard Goetzke ...
Lorenz Heuer
Max Maximilian ...
Zielke
Margarete Kupfer ...
Frau Zielke
Elsa Wagner ...
Frau Martens
Eduard Rothauser ...
Martens, tailor
Lili Schoenborn-Anspach
Paul Bildt ...
Müller
Käthe Haack ...
Müllerin
Hugo Flink
Ernst Behmer ...
Polizei


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