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mercredi 6 mai 2015

Le Cuirassé Potemkine - Sergueï Eisenstein - 1925




En 1905, non loin d'Odessa à bord d'un cuirassé, une partie de l'équipage dort dans un enchevêtrement de hamacs suspendus de part et d'autre dans une cale sombre.
Comme des chenilles dans leur cocon de coton, les marins dorment tandis qu'un homme cherche à se frayer un chemin dans la jungle des dormeurs.
Cet homme, Grigory Vakulinchuk, pousse ses frères à se révolter, les quartiers de viande suspendus sur le pont étant grouillant d'asticots.
Après une scientifique observation à l'aide de ses besicles, le médecin du bord déclare en toute mauvaise fois que la viande est tout à fait saine et apte à être mangée.
C'en est trop pour les hommes qui refusent de manger le bortsch qui leur est servi au prochain repas.


Du coup les officiers font se réunir les matelots sur le pont. Le commandant demande à ceux qui ont apprécié le bortsch d'avancer de deux pas. Seuls les officiers et quelques membres de l'équipage s'avancent. Voyant que la rébellion gronde, le commandant fait apporter une bâche qu'il ordonne d’utiliser pour recouvrir un groupe d'hommes. 
La garde met en joue mais les hommes refusent de tirer et c'est le début de la mutinerie. Durant la bagarre, Vakulinchuk est tué.
Plus tard alors que le cuirassé mouille dans le port d'Odessa, le corps de Vakulinchuk est exposé sur le quai sous une petite tente.
Les marins fraternisent avec les habitants sous l'occupation de l'armée tsariste ...

Les événements surviennent alors que les injustices sociales sont de plus flagrantes. L'union soviétique a connu la défaite face au Japon, peu de temps après Saint Petersburg connait une page sanglante de son histoire avec le fameux dimanche rouge et la révolte gronde ...
Potemkine est le nom d'un favori de Catherine II.

Ce film est un monument à lui tout seul, historiquement et culturellement. Ce film de propagande commandé 20 ans plus tard par le comité de commémoration de la révolution de 1905 ne traite que de la mutinerie et la réalité est romancée.

L'action va crescendo, les images sont remarquablement maitrisées et certaines scènes sont devenues légendaires, telle la fameuse scène de l'escalier. Le petit peuple semble heureux, surviennent alors les soldats du Tsar. Dans un alignement parfait les hommes porteurs de bottes descendent les marches en tirant. Ces images vous percutent avec force.
Les images de la débandade se succèdent, dans une panique totale les femmes, les hommes, les enfants certains fortement handicapés tentent d'échapper aux soldats qui s'avancent inexorablement en semant la mort devant eux. De nombreux gros plans vous montrent toute l'horreur en se rapprochant des victimes, une femme et son fils piétiné, une fmère et son bébé dans une poussette qui dévalera les escaliers sans fin. Les plans se succèdent de façon à ce que la scène semble durer une éternité, l'escalier n'en finit pas de descendre ... une pure descente aux enfers. Prise entre les fantassins et les cosaques, la foule n'a aucune chance d'échapper au feu croisé.

La scène finale idéalisée du Potemkine prêt à en découdre avec un autre navire de guerre donne la chair de poule tant la tension est grande. Sur le point de tirer les marins du navire deviennent soudainement des frères et on se surprend à vibrer face à la puissance des hommes de bonne volonté unis tous ensemble pour faire gagner une noble cause.

En 1958 ce film est considéré comme le meilleur film de tous les temps lors de l'exposition universelle de Bruxelles.

Jean Ferrat lui a consacré une chanson en 1964.


71 minutes

Aleksandr Antonov ...
Grigory Vakulinchuk
Vladimir Barsky ...
Commander Golikov
Grigori Aleksandrov ...
Chief Officer Giliarovsky
Ivan Bobrov ...
Young Sailor Flogged While Sleeping (as I. Bobrov)
Mikhail Gomorov ...
Militant Sailor
Aleksandr Levshin ...
Petty Officer
N. Poltavtseva ...
Woman With Pince-nez
Konstantin Feldman ...
Student Agitator
Prokopenko ...
Mother Carrying Wounded Boy
A. Glauberman ...
Wounded Boy
Beatrice Vitoldi ...
Woman With Baby Carriage



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