Pages

Pages

mercredi 28 décembre 2016

The Salvation Hunters - Josef von Sternberg - 1925


Dans un port, comme dans tous les ports. Un jeune homme flâne sans but tandis qu'une jeune femme fixe les mâchoires d'une grue qui effectue un va et vient régulier pour extraire de la boue de la mer. Un homme s'installe près de la fille et lui offre une cigarette dans l'espoir de pouvoir l'approcher, sans succès. Plus loin l'homme s'approche d'un petit garçon orphelin après qu'une grue du même genre a tué ses parents et se met en devoir de le molester sous les yeux du jeune homme qui s'est installé près de la jeune fille.
Lorsque celle-ci le traite de lâche le jeune homme bondit à la rescousse du petit garçon qu'il emmène auprès de la jeune fille avant de les décider à quitter les lieux.

La jeune fille n'est pas convaincue mais suit le jeune homme et le petit garçon. Arrivés en ville ils sont repérés par un homme qui semble bien vouloir exploiter la jeune fille. Il propose au petit groupe un appartement qu'il met à leur disposition.
Le jeune homme se met à la recherche d'un travail sans succès. De retour à la maison il est surveillé par l'homme et la voisine, elle-même une proie de cet homme.
La jeune femme à son tour descend dans la rue et un homme la suit avant de lui remettre un peu d'argent. Le petit garçon court acheter quelques victuailles.
L'homme décide alors de passer à une phase plus offensive et emmène tout le monde à la campagne dans sa voiture. Sous un panneau indiquant "Ici vos rêves deviennent réalité" le petit groupe grimpe une colline peu escarpée. Alors que le jeune homme s'étend dans l'herbe et se fait lire son avenir dans la paume de sa main par la voisine et que le petit garçon monte sur un arbre, l'homme se colle contre la jeune fille et devient plus pressant. Lorsque le petit garçon tente d'attirer son attention, l'homme se montre violent envers lui et le frappe ce qui provoque une bagarre entre l'homme et le jeune homme ...



Fable sur les rêves, l'action et l'estime de soi. Comment filmer une idée ? C'est le thème ambitieux de ce film qui veut vous convaincre que la foi peut changer votre destinée. L'idée est à la fois simple et compliquée car aucune explication n'est donnée sur la manière dont vivent les trois protagonistes jusqu'au moment où ils vont partager un bout de chemin ensemble. Pour que le groupe devienne soudé il faudra que le jeune homme dépasse ses craintes et surtout sa propre estime de lui-même. C'est donc un parcours initiatique qui est très bien rendu par les images : On suit d'abord d'un oeil curieux les personnages qui semblent n'avoir aucun but. Puis, après qu'ils aient fait une tentative de changement, ils retombent dans leur léthargie et le découragement, jusqu'à l'élément déclencheur, l'homme aux intentions peu claires qui les emmène en voiture. Il faudra de l'adversité pour le jeune homme prenne enfin son destin entre ses mains, il faudra la reconnaissance de la tendresse éprouvée pour le petit garçon pour qu'il se décide à agir, provoquant ainsi l'admiration de la jeune fille désabusée. CQFD j'aurais presque envie de dire.

Les images sont hautement symboliques, le grutier est montré très haut comme s'il avait pouvoir de vie et de mort sur les mortels d'en bas, les jeunes gens semblent n'avoir aucune perspective devant eux. Le chat noir enfermé indique une possible sortie et l'homme aux intentions peu claires est montré avec des cornes en arrière plan ... Le film est sombre, le désespoir est presque papable. La ville ressemble au port et se déplacer ne fait que de transférer le problème. Que ce soit en ville ou dans le port, il y a toujours des hommes animés de mauvaises intentions, rien ne change, à quoi bon faire des efforts dans ces conditions ?

La caméra évolue de plan en plan de manière jamais statique, de même l'intérêt évolue au fil des images. Von Sternberg a un talent particulier pour dépeindre les atmosphères désespérées de manière extrêmement sobre.
La fin n'est pas sans rappeler la fin des Temps Modernes, les trois amis, confiants, partent sur la route et l'avenir n'a jamais semblé si simple et lumineux. Les enfants de la boue deviennent alors vraiment les enfants du soleil.

J'ai apprécié de voir George K. Arthur dans ce rôle après l'avoir vu dans de quelques films qui ne lui permettaient pas vraiment de démontrer ses talents dramatiques.

1er film réalisé par Joseph Von Sternberg

Les chasseurs de salut

70 minutes



George K. Arthur ...
The Boy
Georgia Hale ...
The Girl
Bruce Guerin ...
The Child
Otto Matieson ...
The Man
Nellie Bly Baker ...
The Woman
Olaf Hytten ...
The Brute
Stuart Holmes ...
The Gentleman



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire