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mercredi 6 juillet 2016

Blood and Sand - Fred Niblo, Dorothy Arzner - 1922




Juan donne bien du souci à sa mère, une pauvre veuve de Séville qui partage en outre un petit appartement avec son beau fils et sa fille. En effet pour assouvir sa passion de la tauromachie, Juan disparait quelques jours avec ses deux amis. Dans les arènes de campagne les jeunes gens affrontent un taureau et Juan obtient son premier succès alors que l'un de ses amis reste étendu à tout jamais.

De retour à Séville, les prouesses de Juan sont reconnues et l’arène enfin prête à l'accueillir. Son beau-frère est persuadé que le garçon va faire un flop mais contre toute attente c'est le succès qui l'attend au contour. Juan devient un matador célèbre. A son retour chez lui il aperçoit Carmen, une jeune fille qu'il a connue alors encore gamin. C'est le coup de foudre immédiat.

Les deux jeunes gens se marient et Juan poursuit sur sa lancée, le succès l'emmène dans les arènes de Madrid où il fait la connaissance de Dona Sol, la fille du meilleur éleveur de taureaux d'Espagne. La sulfureuse jeune femme jette son dévolu sur Juan qui ne sait comment résister à ses avances ...


Pauvre Matador, pauvre bête ... mais la vraie bête est composée de milliers de têtes ! 

 Comme il a raison ce brave philosophe qui au début du film nous affirme que la vie ne peut durer lorsqu'elle est bâtie sur la cruauté. Il me semble que c'est donc une histoire étonnamment moderne, contre cette cruelle coutume qu'est la tauromachie, ce qui est plutôt une bonne surprise.
Je ne voulais pas voir ce film, j'ose à peine regarder le taureau tant j'ai honte pour nous les humains. Je déteste la souffrance inutile et lorsque la pauvre Carmen dit qu'elle n'a pas pu regarder les scènes où Juan risquait sa vie, de mon côté c'est plutôt pour la vie du taureau que je craignais (le toréador n'ayant que la monnaie de sa pièce, qu'il soit Valentino ou pas).
On comprend surtout que la fierté et le courage que la foule admire tant, sont plutôt représentatifs d'une envie de sang (de l'inculture ou un manque d'évolution, quoi d'autre ?).
 Il est d'ailleurs intéressant de noter que Juan est montré comme un garçon naïf et non éduqué.

N'est-ce pas pathétique d'avoir l'air (ou plutôt de vouloir avoir l'air, il faut bien se justifier n'est-ce pas ?) de pratiquer un "noble art" lorsqu'on ne sait pas apprécier la femme qui vous aime et vous attend à la maison et qu'on ne peut résister à une autre femme ?
Alors on on comprend bien qu'il y a rien de noble ou de grand dans ce héros, rien qu'un misérable petit humain voué à mourir comme tout le monde, mais ici d'une bien cruelle manière sous les yeux de la bête constituée de milliers de têtes.
L'humain est d'une telle cruauté. C'est incroyable le nombre d'excuses invoquées pour perpétuer ce genre de barbarie, ne me parlez pas d'art ou de sport dans la mise à mort d'un taureau dans une arène !

Ce n'est pas le meilleur film de Valentino. Ici il se montre désemparé et plutôt mou face à une Nita Naldi très en beauté et sûre de son emprise sur le pauvre garçon (Si je faisais de la psychologie à bon marché je dirais que le petit matador surcompense sa mollesse et sa petitesse en massacrant un bel et noble animal réputé pour son courage et sa force) ...

Il y a quelques réparties intéressantes. De nombreuses images de corridas réelles sont insérées dans le film ce qui est pour moi encore plus écœurant.


D'après un roman de Vicente Blasco Ibáñez

Titre français : Arènes sanglantes

108 minutes



Rosa Rosanova ...
Angustias (as Rose Rosanova)
Rudolph Valentino ...
Juan Gallardo (as Rodolph Valentino)
Nita Naldi ...
Doña Sol
Leo White ...
Antonio
Lila Lee ...
Carmen
Rosita Marstini ...
Encarnacion
Charles Belcher ...
Don Joselito
Fred Becker ...
Don José
George Field ...
El Nacional
Jack Winn ...
Potaje
Harry Lamont ...
Puntillero
Gilbert Clayton ...
Garabato
Walter Long ...
Plumitas
George Periolat ...
Marquis of Guevera
Sidney De Gray ...
Dr. Ruiz



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