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mercredi 13 juillet 2016

L'inhumaine - Marcel L'herbier - 1924



Georgette Leblanc et ses laquais sourds et masqués
Idéal féminin fantasmé par ces messieurs, Claire est richissime, indépendante, inaccessible, belle, talentueuse, seul un homme exceptionnel pourrait l'intéresser ... ses soirées internationales sont très prisées par quelques élites venant de tous horizons triés sur le volet qu'elle invite.

Le jeune ingénieur Enar Norsen est fou amoureux de cette femme mais lorsqu'il lui avoue qu'il pourrait se tuer pour elle, Claire se montre pleine de dédain. Le pauvre garçon s'en va et sa voiture bascule dans un ravin. 
Lorsque Claire apprend sa mort elle doit faire face à l'opinion publique et aux insultes. 

Un mystérieux inconnu alors l'emmène auprès du corps du jeune homme défunt. Claire se retrouve seule devant le corps d'Einar qui se relève soudainement devant ses yeux horrifiés.

Le jeune inventeur a monté toute une mise en scène pour intéresser cette femme qui semble insensible. Après une visite de son laboratoire, il lui propose de chanter et lui explique qu'elle aura la possibilité de voir ses auditeurs sur un écran. Alors égotisme exacerbé à l'idée d'être le centre du monde une fois de plus ou simple concession de femme blasée ? Claire accepte de revenir le lendemain ...

La salle à manger de Claire
Lenteur et sophistication extrêmes caractérisent ce film très avant-gardiste aux décors sublimes et presque abstraits ...

Un film fantasmagorique très masculin. Certaines femmes aiment jouer de leur pouvoir et visiblement c'est le genre de femme qui attire les hommes de ce film comme des mouches. Ce qui joue moins à mon avis c'est le revirement de Claire qui tout à coup s'intéresse au jeune homme qui lui paraissait insignifiant après qu'elle ait cru à sa mort.

Extraits :
elle voyage sans bouger a travers l'espace aboli..

A travers la joie et la douleur des êtres ...

Elle oublie le temps ...

Par amour pour l'humanité ... (Ah bon, tiens donc, quelle surprise, on ne s'en serait pas douté, mais alors vraiment pas !)

Jaque Catelain
On comprend la fascination des gens de cette époque pour le défi scientifique mais la fin n'est pas crédible. Après avoir joué avec les sentiments de ses admirateurs il est juste que Claire se brûle à son tour. Seul le pouvoir des machines inventées par Einar semble lui faire changer d'avis à son sujet. 

Pour moi le film a le défaut de ses qualités c'est à dire que les images sont tellement parfaites que l'action en devient presque secondaire. Visuellement sublime mais sans ce soupçon d'humanité qui parle à l'âme tant les personnages sont trop éloignés de la simple mortelle que je suis. Chaque protagoniste excelle dans son domaine mais cela ne suffit pas à en faire une film passionnant.

Vu le soin apporté à tous les domaines, je pense que les décorateurs (Robert Mallet-Stevens, Alberto Cavalcanti, Fernand Leger et Claude Autant-Lara), les acteurs, le compositeur Darius Milhaud (dont la partition originale est parait-il perdue) et le réalisateur ont dû se faire un immense plaisir à participer à la création de ce film !

Restitution des teintes d’origine dans la version de Flicker Alley
 
Wikipedia

122 minutes


Jaque Catelain ...
Einar Norsen
Léonid Walter de Malte ...
Wladimir Kranine
Philippe Hériat ...
Djorah de Nopur
Fred Kellerman ...
Frank Mahler
Georgette Leblanc ...
Claire Lescot
Marcelle Pradot ...
The simpleton
Prince Tokio ...
the entertainers


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