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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

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lundi 8 octobre 2012

Dante's Inferno - Henry Otto - 1924




Ralph Lewis ...
Mortimer Judd
Winifred Landis ...
Mrs. Judd
William Scott ...
Ernest Judd
Pauline Starke ...
Nurse Marjorie Vernon
Josef Swickard ...
Eugene Craig
Gloria Grey ...
Mildred Craig
Lorimer Johnston ...
The Doctor
Lawson Butt ...
Dante
Howard Gaye ...
Virgil

53 minutes
Selon la Divine Comédie de Dante, l'enfer.

Mortimer Judd déjà immensément riche est sur le point de s'enrichir encore davantage. Le chemin qu'il s'est tracé ne lui permet de donner aucune aide ou de ressentir aucune pitié envers quiconque, pas même à sa femme malade ou son propre fils.
Une délégation de locataires de l'un de ses immeubles vient le trouver pour essayer d'obtenir une installation anti-feu dans un immeuble en décrépitude. Mortimer les jette dehors sans façon malgré que son fils tente de lui faire voir la vétusté de l'immeuble.
Un de ses voisins sur le point de perdre sa fortune par sa faute l'implore de l'aider avant le lendemain. Mortimer refuse abruptement. Le voisin, Craig, lui fait alors apporter le livre de Dante et Mortimer l'ouvre. Sûr de lui il découvre les descriptions des punitions infligées par les démons dans les entrailles de l'enfer. Portée par le livre son imagination lui fait voir l'enfer que Dante décrit en racontant son périple dans les limbes qui l'emmènent hors des chemins battus au centre de la terre. Un démon ne tarde pas à apparaitre ...

Ernest écoute de l'opéra (image sortant du phonographe !)


En quelques tableaux ciblant des personnes ayant commis de "mauvaises" actions le réalisateur semble vouloir nous persuader d'éviter la voie du "mal". A voir les démons représentés dans ce film nul doute que ce film soit convaincant et très incitatif pour rester dans le droit chemin ! 
Ce genre de représentation moralisatrice ne développe pas de choix face à des options données sans jugement de valeur au départ. D'ailleurs dans le fond si l'on croit à une vie éternelle on tente déjà (?) de penser à plus long terme en assumant les conséquences de nos actes, ou bien on s'en f. et dans ce cas ce film ne peut rien pour nous, non ?
Dans le cas qui nous intéresse on fait passer le message que Mortimer va changer sa façon d'être et de faire grâce au réveil de sa conscience, inspirée par le livre de Dante. J'imagine que cela est possible...

Une partie du film met en images la vie d'une famille dirigée par un père tyrannique et impitoyable sans considération pour ses proches qu'il dénigre méchamment. On oscille entre ce monde et l'enfer, dans lequel on passe de salle en salle tout en découvrant les sévices infligés aux esprits qui auraient quitté le droit chemin.

Les images du film visionné sont plutôt floues et ne permettent pas de lire tous les intertitres, surtout ceux du début. Teinté le film m'a paru poétique tout en étant assez naïf. Je crois m'être laissée porter par l’allégorie des scènes tournées en enfer à la fois terribles et belles, par le côté grandiose et très détaillé de ces tableaux décrivant l'enfer tel qu'il est perçu par les hommes de notre civilisation depuis fort longtemps.
Ainsi celui qui aura gaspillé se retrouvera-t-il avec celui qui aura amassé et on comprend donc que la voie "juste" est celle du milieu, soit la tempérance (comment diable classe-t-on la générosité ou l’économie alors ?).
Comme ce film est quand même proche d'une représentation chrétienne, il serait intéressant d'entendre d'autres sons de cloches. Le thème est bien sûr universel mais les notions de bien et de mal méritent certainement un peu plus de finesse suivant les contextes.
Ce film est donc toujours d'actualité si l'on croit que nos actes ont une portée qui nous suivra au-delà de ce monde.
Je parle bien sûr du film et non de la Divine Comédie. Si le livre vous intéresse vous trouverez de nombreux commentaires sur le net sans difficulté.

La musique d'accompagnement du film vu est celle de la série télévisée du Fugitif avec Davis Janssen (musique qui passe plutôt bien d'ailleurs).
Partiellement teinté
Comme je n'ai rien trouvé sur la toile, je rajoute quelques photos histoire d'agrémenter le sujet.

Mortimer

Virgile et Dante
et un portait de William Scott (qu'il est aussi plutôt difficile de trouver en photo)

William Scott
W. Landis (assise devant) P. Starke (nurse) R. Lewis et W. Scott
Un démon veille sur Mortimer ...


lundi 24 septembre 2012

Wild Oranges - King Vidor - 1924


Frank Mayo ...
John Woolfolk
Virginia Valli ...
Millie Stope
Ford Sterling ...
Paul Halvard
Nigel De Brulier ...
Litchfield Stope (as Nigel de Brulier)
Charles A. Post ...
Iscah Nicholas

88 minutes
D'après un roman de Joseph Hergesheimer publié en 1918



Un couple de jeunes mariés heureux sur la route un jour de grand vent. Les chevaux de l'attelage prennent peur devant un papier qui s'envole et s'emballent. Dans sa tentative de les arrêter, John (Mayo) les fait virer et sa jeune femme éjectée trouve la mort en chutant lourdement sur le sol.
Malheureux et meurtri, John embarque sur un voilier accompagné seulement par un homme à tout faire, Paul Halvard (Sterling). Les deux hommes errent sans fin sur l'eau.
Dans une baie de la côte de l'état de Georgie ils jettent l'ancre pour se ravitailler en eau potable. John descend et aperçoit une maison coloniale délabrée devant laquelle des ombres rôdent. Une jeune femme (Valli) lui demande ce qu'il veut d'un air affolé. Lorsqu'il lui explique chercher de l'eau elle parait rassurée et lui dit de se servir. Il envoie donc Paul remplir un tonneau mais survient alors un géant (Post) qui se fâche et brise le tonneau d'un coup de pied. John revient à terre et fait face au géant qui terrorise la jeune fille et son grand-père (De Brulier) un homme durement éprouvé par la guerre.
Millie, c'est le nom de la jeune fille, explique n'avoir jamais quitté la maison et qu'elle souhaiterait partir au loin. Elle se montre très attirée par John qui reste distant et méfiant. Après un tour en bateau, John annonce vouloir quitter la baie le lendemain. Millie est désespérée lorsqu'elle voit les voiles s'éloigner au loin, mais John est hanté par Millie et revient la chercher. 
Le géant nommé Nicholas devient de plus en plus insistant et menaçant. Millie explique qu'il s'agit d'un meurtrier en fuite qui a promis de les tuer s'ils quittaient les lieux, son grand-père ou elle. Le soir même, John et Paul attendent les deux fugitifs qui n'apparaissent pas à l'heure prévue. John pénètre alors dans la maison et trouve le grand-père étendu de tout son long sur le sol ....



L'ambiance de ce thriller est tout à fait particulière. Tourné en Floride, on se croirait effectivement dans les bayous de Louisiane ou de Georgie. 

On ne peut que se passionner pour cette histoire d'homme meurtri qui ne peut oublier son premier amour. Seule la petite sauvageonne lui donnera de nouveau le goût à la vie, un peu comme les oranges sauvages qui ont un drôle de goût qu'on aurait parait-il (il me semble que cela est écrit sur un intertitre) envie de regoûter malgré une amertume au départ. Le suspens atteint des sommets à la fin, avec une bagarre d'une violence rarement vue. Le pauvre John Woolfolk a l'air d'un pantin malmené dans tous les sens par le géant furieux. Une scène vraiment terrible.
Il y a des scènes très sensuelles, et même une scène très émouvante, lorsqu'à nouveau seul sur son bateau John imagine la jeune fille et se laisse emporter par son désir de la toucher. Une grande douceur presque douloureuse se dégage de ces belles images en surimpression. Les symboles du gouvernail et de la boussole confirment les choix possibles. On croche dès le départ sans difficulté grâce au début vraiment très poignant !

La taille de Charles A. Post donne l'impression que tout le monde a l'air fluet à ses côtés, Virgina Valli lui arrive sous les aisselles. Vue la corpulence du gaillard, on comprend que le héros hésite à s'en prendre à lui malgré tout !

Le seul bémol (minime, cela ne nuit pas du tout à l'action) de ce film romantique c'est que Nicholas est présenté comme un homme à moitié enfant, ce qui parait assez vite difficile à croire. D'ailleurs on se demande bien pourquoi il n'aurait pas tenté d'abuser de la jeune femme avant l'arrivée des deux hommes ? On peut peut-être imaginer que les effluves capiteuses des orangers sont partiellement responsables des émois de ce géant ? ( bien que les orangers ne soient partiellement plus en fleurs puisque le héros mange deux ou trois oranges à son arrivée !)

Vivek Maddala a composé la musique qu'il dirige dans la magnifique version éditée par Warner Archive Collection. Partiellement teinté.














vendredi 14 septembre 2012

Man from God''s Country - Allan James - 1924



William Fairbanks ...
Bill Holliday
Dorothy Revier ...
Camencita
Lew Meehan ...
Pete Hurly
Milton Ross ...
Don Manuel
Karl Silvera ...
Romero (as Carl Silvera)
Andrew Waldron ...
Judge Packard


53 minutes (mais version de 40 minutes environ)

De retour dans un ranch près du Mexique, Bill Holliday (Fairbanks) surprend Pete Hurly (Meehan) le contremaitre dudit ranch en train d'ennuyer par une cour trop pressante Carmencita (Revier), la jolie fille d'une hacienda voisine. Bill raccompagne la jeune fille accompagnée de Don Pedro (son chien !) chez elle. Là il découvre que la demoiselle a déjà un prétendant en la personne de Romero (Silvera), un sympathique jeune homme bien élevé. La concurrence est sérieuse, la jeune fille semblant préférer Romero, Bill se retire galamment. 
Au ranch, Bill doit faire face à Pete qui le déteste et en vient aux mains. Les deux hommes se bagarrent et Pete se retrouve au sol. Pour se venger il s'arrange pour faire croire que Bill a tiré sur Carmencita. Si son père le croit coupable, Romero fair play n'imagine pas que le jeune homme ait pu faire une telle chose. Bill fuit pendant que Carmencita heureusement seulement blessée légèrement se remet de ses émotions. Bill va devoir affronter l'affreux Pete qui a réuni quelques hommes du ranch pour le capturer ...



Il est évident que le scénario n'est pas brillantissime. Toutefois je ne vais pas me plaindre car il donne au moins l'occasion de découvrir William Fairbanks (qui n'avait aucun lien de parenté avec son illustre homonyme Douglas soit dit en passant). Plutôt agréable à regarder et costaud William Fairbanks !
Seule femme visible dans le film (ou bien ?) Dorothy Revier est bien jolie. Il parait absurde de faire croire que Bill aurait tenté de l'abattre mais il manque justement le bout de film qui pourrait expliquer ce geste ...

A noter que c'est Don Pedro le chien qui débusquera la pièce à conviction qui permettra de découvrir le vrai coupable !

On peut trouver ce film chez Loving the Classics mais c'est à ses propres risques et périls. Le film bien qu'indiquant 53 minutes environ n'en comporte que 40 plus ou moins. On imagine donc bien que certaines scènes manquent. Même si l'on comprend le sens du film, certains plans ne sont pas continus. L'image est de plus assez floue donc ce film en provenance de LTC est à recommander aux amateurs de films rares habitués aux images peu nettes et disposés à prendre des risques.






jeudi 16 août 2012

Michael - Carl Theodor Dreyer - 1924



Walter Slezak ...
Michael
Max Auzinger ...
Jules - Majordomo
Nora Gregor ...
Princess Lucia Zamikoff
Robert Garrison ...
Charles Switt - Journalist
Benjamin Christensen ...
Claude Zoret
Didier Aslan ...
Duc de Monthieu
Alexander Murski ...
Mr. Adelsskjold
Grete Mosheim ...
Mrs. Alice Adelsskjold
Karl Freund ...
LeBlanc - Art Dealer
Wilhelmine Sandrock ...
Widow de Monthieu

86 minutes

Didier Aslan
Une soirée chez un peintre célèbre, Claude Zoret. Sont présents le Duc de Monthieu, Monsieur et Madame Adelsskjold, le journaliste Switt et bien sûr le modèle et l'inspiration de Zoret, Michael.
Pendant le repas une image de tête de mort circule parmi les convives. Chacun y va de son commentaire face à la grande faucheuse. Madame Adelsskjold craint le pire sans savoir pourquoi, le
Duc n'a pas peur car selon une malédiction qui plane sur sa famille il sait que le dernier des Monthieu croisera la mort lorsqu'il aura connu un grand bonheur et le journaliste indique simplement que pour lui la mort est le dernier chapitre de la vie. 
Une princesse, Lucia Zamikow, demande à rencontrer Zoret qui refuse tout d'abord de la rencontrer et de la peindre. Toutefois il finit par accepter de faire son portrait. Visiblement elle ne peut quitter Michael du regard et Michael tombe fou amoureux d'elle. De son côté le duc ne peut quitter Madame Adelsskjod des yeux et celle ci a bien de la peine à soutenir ses regards ardents.
Michael se détache petit à petit de Zoret et s'endette pour entretenir la princesse. De son côté le Duc se consume d'amour pour Alice qui finit par céder, bien qu'elle soit mariée. 
Petit à petit le monde de Zoret se lézarde mais il reste empli d'amour pour Michael ...



C'est une histoire qui dépeint de nombreuses expressions de l'amour, des amours parentaux aux amours de jeunesse. Lorsque Michael tombe sous le charme de la princesse Zamikow, Zoret n'arrive pas à peindre les yeux de la jeune femme et c'est Michael qui va les esquisser avec facilité et terminer ainsi le tableau. Les yeux c'est l'âme, et Michael, amoureux, perçoit bien sûr le regard que lui porte la princesse.
Il est mentionné une fois que Switt vivait avec l'artiste auparavant et que Zoret ne souhaite pas mourir sans laisser au monde un enfant ... alors bien sûr chacun est libre de voir ce qu'il souhaite voir ou imaginer au sujet de cet amour que certains qualifient de gay ! De toutes manières le cas échéant ce détail n'a aucun intérêt car ce film me parait davantage une métaphore.

Le parcours du peintre Claude Zoret est exemplaire (on le verra prendre conscience que Michael lui échappe ou plutôt se détache de lui, un Christ -sans tête il me semble ?- sur le mur derrière lui). Son amour est pur et noble, jamais il ne se montrera possessif et aucun reproche ne sera jamais adressé au jeune homme bien que celui-ci le pille sans vergogne. Zoret dit lui-même avoir connu ses plus belles années quelque temps auparavant, alors qu'il peignait ses plus belles oeuvres, celles qui ont la plus grande valeur pécuniaire aux yeux des marchands d'art.
Il peut mourir tranquille car il a vu, ou connu, un grand amour. Son abnégation lui permettra de peindre un dernier chef d'oeuvre, une toile représentant un homme âgé, vêtu de haillons sur une plage. Je ne doute pas une seconde que le sable n'est pas loin de représenter la poussière et qu'il s'agit bien là de Zoret lui-même au seuil de la fin de sa vie. La mère du Duc de Monthieu ne s'y trompe pas et déclare voir en ce tableau un homme qui a tout perdu, tout en demandant si quelqu'un a vu son fils. Bien sûr Alice répond que non, sachant qu'il est en train de se battre en duel contre son mari et qu'il se laissera abattre sans même tenter de lever son pistolet pour esquisser sa défense pour rencontrer un destin créé par lui-même et une légende familiale.

Dans le film, les critiques soulignent que jamais jusqu'ici Zoret n'avait peint de si beau cieux et se réfèrent à ceux peints des années auparavant à Algiers.
Si les cieux sont aussi beaux que ceux peints quelques années auparavant c'est donc que Zoret s'est retrouvé en se surpassant pour atteindre une dimension supérieure, faite d'abnégation et que seule une certaine sérénité permet d'obtenir. J'irai même jusqu'à dire qu'il a transcendé son amour. D'où le fait de pouvoir mourir tranquille.
Jusqu'au bout Zoret couvrira les actes de Michael, ce que celui-ci aura bien de la peine à accepter. On peut le comprendre aisément dans le sens qu'il est certainement plus facile de quitter un homme qui vous considère comme son fils ou un prolongement de lui-même en lui trouvant quelques mauvais côtés. Or Zoret reste égal à lui-même jusqu'au bout, ce qui a bien de quoi perturber le pauvre Michael qui ressemble de plus en plus à un enfant qui ferait tout ce qu'il peut pour tester son père. Il finit d'ailleurs dans les bras de la princesse comme un enfant perdu à la fin.
En comparaison les amours de Michael et de la princesse paraissent donc bien petits, même s'ils ont la jeunesse et la passion pour moteur.

On suit donc ces parcours ou tracés d'amours parallèlement :
La jeunesse de Michael fait qu'il est tout excusé par Zoret. Bien sûr comme Zoret, on comprend ses émois et son besoin de retrouver la princesse. De même qu'on comprend l'amour éprouvé par le Duc (joué par Didier Aslan, un homme extrêmement séduisant entre parenthèses) pour Alice Adelsskjold. L'un idéaliste (le Duc) finira sous les balles du mari avec les honneurs, alors que l'autre ayant perdu la tête (Michael) tombera sous la coupe de la femme qu'il aime en s'étant quelque part perdu lui même.
Seul Zoret obtiendra d'une certaine manière la grâce, grâce à son amour inconditionnel.

Au final, on comprend donc qu'un amour a autant de façons de s'épanouir que de personnes pour le vivre. Il n'y a pas un amour, mais une multitude d'amours, certains plus sages, d'autres plus fous, certains font grandir et d'autres vous consument.

Walter Zezlak a un visage poupin peu expressif.  Âgé de 22 ans, il poursuivra une belle carrière aux Etats-Unis quelques années plus tard.
Benjamin Christensen est impressionnant de retenue.


Rudolph Maté à la caméra.
Carl Th. Dreyer fera une courte apparition dans le film.
Thea Von Harbou (la femme de Fritz Lang)  participera à l'élaboration du scénario.

Afin de partiellement illlustrer les propos ci-dessus un texte de Rainer Maria Rilke ...
“…Works of art are of an infinite solitude, and no means of approach is so useless as criticism. Only love can touch and hold them and be fair to them. – Always trust yourself and your own feeling, as opposed to argumentation's, discussions, or introductions of that sort; if it turns out that you are wrong, then the natural growth of your inner life will eventually guide you to other insights. Allow your judgments their own silent, undisturbed development, which, like all progress, must come from deep within and cannot be forced or hastened. Everything is gestation and then birthing…”

j'essaierai de le publier en français si je remets la main sur mon livre  ...

Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. 
....
Laissez à vos jugements leur développement propre, silencieux. Ne le contrariez pas, car, comme tout progrès, il doit venir du profond de votre être et ne peut souffrir ni pression ni hâte. Porter jusqu’au terme, puis enfanter : tout est là. Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment, mûrir en vous, dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermés à l’entendement. 
(Lettres à un jeune poète, trad. Bernard Grasset et Rainer Biemel, p.33, Grasset/Les Cahiers Rouges, 1937) 





Didier Aslan




lundi 23 juillet 2012

Her Night of Romance - Sidney Franklin - 1924


Constance Talmadge ...
Dorothy Adams
Ronald Colman ...
Paul Menford
Jean Hersholt ...
Joe Diamond
Albert Gran ...
Samuel C. Adams (Dorothy's father)
Robert Rendel ...
Prince George
Sidney Bracey ...
Butler
Joseph J. Dowling ...
Professor Gregg (as Joseph Dowling)
Templar Saxe ...
Dr. Wellington
Eric Mayne ...
Dr. Scott
Emily Fitzroy ...
Nurse
Clara T. Bracy ...
Housekeeper (as Clara Bracy)
James O. Barrows ...
Old Butler (as James Barrows)
Claire de Lorez ...
Artist (Paul's friend)

80 minutes

Un paquebot fait escale à Southampton. A son bord un richissime homme d'affaires (vendeur de brosses) Samuel C. Adams et sa fille Dorothy (Talmadge) une héritière encore célibataire très en vue. Les journalistes se pressent autour du père qui se pavane. Dorothy se présente pincée et vêtue telle une vieille fille porteuse de lunettes. Elle souhaite ainsi se débarrasser des hommes qui en veulent avant tout à sa fortune. En descendant la passerelle du bateau Dorothy s'encouble et un charmant jeune homme, Paul Menford, (Colman) la retient. En la relevant leur regard se croisent longuement.
 Le père et la fille débarquent puis prennent le train pour se rendre en ville où un médecin va s'occuper de Dorothy dont la santé est fragile et qui semble avoir des palpitations. Leur séjour en Grande Bretagne va donc durer plusieurs mois.

Paul Menford est un Lord ruiné qui se rend chez son agent d'affaires, Diamond (Hersholt) qui est sur le point de vendre le manoir Menford à Adams. Diamond lui propose en riant d'épouser une riche héritière et lui montre la photo de Dorothy. Paul lui répond que d'épouser cette jeune fille vaudrait 100% de bénéfice à l'agent au lieu des 10% qu'il touche habituellement. Il se rend ensuite chez son oncle, le Dr Scott, afin de récupérer une valise oubliée. En sortant de chez Scott, le majordome des Adams le prend pour le docteur et le prie de le suivre afin de soigner Dorothy.
Pris pour le Docteur Scott, Paul se rapproche timidement et écoute le coeur de Dorothy qui se sent évidement déjà beaucoup mieux. Le Docteur obtient des résultats spectaculaires et se rend très souvent chez les Adams.
Mais bientôt Paul se sent mal à l'aise d'avoir mentit et lui avoue ne pas être un imposteur. Dorothy très déprimée se rend seule au Manoir sans autre explication à son père et s'installe dans une chambre à coucher. Durant la nuit, Paul très éméché est amené au Manoir par un taxi ignorant qu'il n'y habite plus. Il grimpe le long d'une échelle pour se rendre dans sa chambre ...



Ce film servi par des acteurs impeccables est composé de plus d'une situation cocasse. On se surprend à rire plusieurs fois tant les deux protagonistes s'enfoncent pour garder les apparences. Bien sûr de quiproquos en quiproquos la situation semble devenir inextricable. Ronald Colman et Constance Talmadge forment un très beau couple, elle très expressive et pleine de douceur et lui séduisant en diable.

Beaucoup d'allusions subtiles sont assez osées... La scène de la fermeture de la valise est excellente, les visages très expressifs et les mains très explicites ! Ronald Colman saoul arrivant devant son manoir en pleine nuit a des airs de Charlie Chaplin avec son chapeau melon. Plus tard il prendra une ombre de chandelier sur le mur pour un portemanteau sur lequel il essayera vainement de mettre son chapeau. Très convaincant en homme imbibé d'alcool Monsieur Colman !
Le quatuor composé de Constance Talmadge, Ronald Colman, Jean Hersholt et Albert Gran s'en donne à coeur joie. Au final on se demande quand même si ce film est si drôle que ça dans le fond ? En effet Dorothy apparait plutôt comme une victime somme toute.
Jugez plutôt : Son père souhaite la marier rapidement sans trop de discernement (il dira à la fin qu'il est bien content de n'avoir qu'une seule fille à marier tant c'est difficile), L'homme qu'elle aime passe son temps à lui mentir et se retrouve par deux fois très saoul ou sous somnifères (à ajouter au fait qu'il la déshonore face à un majordome qui croit l'avoir vu passer la nuit dans sa chambre), Diamond ne pense qu'à s'enrichir à ses dépends sans scrupule. Sans compter qu'elle reçoit les félicitations de tout un village alors qu'elle n'est même pas mariée, qu'elle ne peut se réjouir d'une demande en mariage en bonne et due forme selon les normes pratiquées à cette époque ni même n'est consultée pour décider de son mariage, selon ses propres vœux ... En réalité je crois que sur des bases pareilles il serait bien difficile de créer une confiance réciproque !
Ceci dit c'est égal, même si de fait ce film n'est peut être pas très représentatif d'un point de vue féminin on passe un très bon moment quand même !


Bizarrement de nombreux acteurs mentionnés sur la base de données IMDB n'apparaissent pas dans le film (à moins que je me sois endormie ?) je n'ai pas vu de Dr Scott, de Professeur Gregg, de Dr Wellington ni même de Nurse jouée par Emily Fitzroy (ce que je regrette bien d'ailleurs !). Ou bien il manque une bobine ou bien il y a une erreur sur la base de donnée ?
La version Kino est bien sûr tout a fait soignée avec un accompagnement musical composé et interprété par Bruce Loeb.














samedi 30 juin 2012

Smoking Trails (The) - William Bertram - 1924



Bill Patton ...
Bob Norton, a Texas Ranger
William Bertram ...
Jack Barton
Jack House ...
Buck Bailey
Thomas W. Ross ...
Arizona Pete (as Tom Ross)
Alma Rayford ...
Bonita Barton
Adrian Rayford ...
Flora Barton
Bud Geary ...
Tom Lathrop (as Maine Geary)

63 minutes


Au bord du Rio Grande, au Bar V ranch. Jack Barton vient d'engager le nouveau contremaître Buck Bailey. La traite du ranch doit être payée à Tom Lathrop très prochainement et tout devrait bien se passer si le bétail ne disparaissait pas mystérieusement. Tom Lathrop compte en fait sur Buck Bailey pour s'approprier très vite les terres de Jack Barton. Celui-ci aimerait bien que ses filles, maintenant en vacances au bord de la mer, reviennent rapidement. Bob Norton, un mystérieux étranger très observateur fait son apparition en ville et approche Buck Bailey en quête d''un emploi. Celui-ci l'envoie balader presto et Bob s'engage dans les collines alentours. De loin il aperçoit des hommes menant un troupeau mais ceux-ci prennent la fuite à son approche. Bob les poursuit aussitôt mais son cheval probablement dérangé par la selle à la descente se met à faire du rodeo et Bob vide les étriers vite fait. 

Peu de temps auparavant les sœurs Barton decident de quitter la plage et de revenir au ranch qui leur manque. Très peu de temps plus tard Bob entend des appels au secours et trouve les deux jolies filles réfugiées dans les branches d'un arbre pour échapper au troupeau des vaches. Il ramène les demoiselles au ranch et se fait maintenant engager par Barton reconnaissant. Buck Bailey voit l'arrivée de l'intrus d'un très mauvais oeil et les hommes du ranch le regardent de travers. Bonita Barton semble attirée par le nouveau venu mais se méprend sur les paroles qu'elle surprend en croyant qu'il menace son père alors qu'il le met simplement en garde contre un piège tendu par les bandits pour lui dérober l'argent de la traite et qu'il lui avoue être un Texas ranger. Peu de temps plus tard, le père est grièvement blessé par Buck et Bob se porte à son secours. Malheureusement il est surpris par Bonita alors qu'il semble s'enfuir. Buck survient alors et pose en sauveur en emmenant Jack Barton au ranch et que Bonita est dans tous ses états. Buck n'a aucune peine alors à la convaincre de virer Bob qui lui demande pourtant de lui faire confiance ...




Il est des films comme ça qui vous plaisent des les premières minutes tant ils paraissent authentiques et originaux. Dans celui-ci plusieurs scènes sont étonnantes. Les mondes modernes et anciens cohabitent sans peine, les jeunes demoiselles du ranch passent leurs vacances à la mer, se baignent et rencontrent des amies. Elles reviennent au ranch en transport commun et comme personne ne semble prévenu de leur arrivée rentrent à pieds au ranch en portant leurs bagages elles-mêmes. Incarnées par les soeurs Rayford, elles sont charmantes toutes les deux.
Le héros n'est pas particulièrement séduisant mais possède un charisme certain : un visage très émacié, des yeux qui paraissent très bleus, un physique sec et des jambes à la limite arquées par les heures passées à cheval ! Il démontre de plus une grande gentillesse et un caractère facile et simple dans tous ses actes, que ce soit pour parler à son cheval Baldy, aux jeunes filles où à quiconque. Par contre il ne se laisse pas impressionner ni par Buck ni par ses hommes de main et la bagarre finale est très bien menée.  J'avoue avoir eu beaucoup de plaisir à voir ce film !
Le réalisateur joue aussi le propriétaire du ranch et le père des deux demoiselles.

Bill Patton est né William P. Patton à Amarillo au Texas le 02 juin 1894. Ses parents possédaient un ranch dans lequel il a grandi, ce qui explique sa grande habilité à cheval. Plus tard en quête d'aventures il a tourné dans des circuits de rodéo et travaillé dans un spectacle itinérant "Wild West Show" avant d'approcher Hollywood comme de nombreux autres cowboys l'ont fait en ce temps-là, pendant ou tout de suite après la première guerre mondiale. 
Bill a rencontré le succès après avoir tourné comme extra. Il avait de plus du flair pour la comédie. Malgré tout il n'a jamais atteint des sommets comme star et c'est un peu dommage à mon avis car il possède une présence très particulière, sa personnalité est tout à fait différente des cowboys que l'on peut voir habituellement.
Après une carrière de quelques années dans des premiers rôles il retourna dans les petits rôles. 
Il décède le 12 décembre 1951 à l'âge de 57 ans.



jeudi 28 juin 2012

He Who Gets Slapped - Victor Sjöström - 1924


Lon Chaney ...
Paul Beaumont / HE
Norma Shearer ...
Consuelo
John Gilbert ...
Bezano
Ruth King ...
Maria Beaumont
Marc McDermott ...
Baron Regnard
Ford Sterling ...
Tricaud
Tully Marshall ...
Count Mancini

71 minutes
Larmes de clown

Paul Beaumont (Chaney) n'a que deux amours dans sa vie : La recherche et sa femme. Recueilli par le mécène Baron Regnard (McDermott), Beaumont finit un jour par atteindre la satisfaction de voir ses théories confirmées. Il partage sa joie avec sa femme (King) et le Baron qui lui propose de faire les arrangements nécessaires pour présenter sa thèse devant l'académie. Très touché Paul le remercie sans se rendre compte que sa femme ne lui accorde aucun regard. 
Devant l'académie, Paul attend de pouvoir parler mais le Baron lui coupe l'herbe sous les pieds en présentant lui même les acquis de Paul. Celui-ci atterré se rend compte alors que tous les mérites de ses recherches reviennent au Baron et tente de se défendre devant l'assemblée... se retournant alors il ne voit que des visages hilares qui se moquent de son malheur. Plus tard il cherche réconfort auprès de sa femme mais voit son visage s'illuminer lors de l'apparition de son pseudo-ami. Détruit il change de vie ...

Devenu clown dans un cirque, son numéro obtient beaucoup de succès. Entouré de 60 clowns, il reçoit des baffes à chacune de ses paroles et la foule semble prendre un immense plaisir à le voir recevoir des claques les unes derrière les autres. Plus il reçoit de claques, plus sa popularité augmente ... Une nouvelle écuyère fait son apparition au cirque, Consuelo (Shaerer) la fille d'un comte ruiné (Marshall) prêt à tout pour obtenir un beau mariage à sa fille. Celle-ci se sent attiré par l'écuyer Bezano (Gilbert) avec lequel elle fait équipe. Mancini force la main du Baron Regnard afin qu'il épouse sa fille ...


Un film très sombre et un peu glauque sous forme de parabole. Tout tourne autour des malheurs de Paul qui démontre une certaine naïveté et aussi dans une certaine mesure un sens démesuré de la vengeance, inversement proportionnelle à la faiblesse qu'il démontre. Masochiste il l'est certainement, comme s'il fallait payer encore plus le fait d'avoir été trompé par sa femme et le monde scientifique, deux mondes en eux-mêmes, et les deux uniques mondes auxquels il accordait son attention d'ailleurs. Pour extruder par extrapolation toute velléité de plaisir dans sa vie, il faut encore que le parcours devienne christique jusqu'au sacrifice final.
Si j'éprouvais une certaine sympathie pour notre héros au départ, dans le fond cette profusion de masochisme me laisse plutôt froide. Comme si par ses actes extrémistes le héros se montrait davantage malade psychologiquement. Humiliation et cruauté mettent mal à l'aise. L'ambiance est noire et obsessionnelle, un globe tourne, des clowns l'entourent ou le font tourner et bien sûr en superposition on retrouve ce cercle sous la forme de la piste du cirque après l'avoir retrouvé dans l'arène de l'assemblée scientifique. He, c'est son nom, l'homme bien sûr, l'être humain. Nous tournons en rond, soit, pas d'espoir ni de perspective en vue donc ...
A noter une très jolie symbolique du cœur brodé sur le costume de clown, arraché par les partenaires, piétiné, recousu par la jolie Consuelo ...

Un film à voir pour la très belle performance du toujours expressif Lon Chaney. Dans ce film, il parait jeune et son visage semble encore lisse. Nous le découvrons portant un boc de barbe qui lui va ma foi plutôt bien. Les acteurs l'entourant ne déparent pas dans le paysage, bien au contraire. "Dans la comédie grinçante de la vie, la sagesse populaire veut que le dernier rire soit le meilleur". Peut-être mais visiblement le dernier rire n'aide pas à trouver la félicité ni le bonheur.
Norma Shearer et John Gilbert ont des rôles de satellites, de même les autres protagonistes principaux qui gravitent autour de la planète principale, Lon Chaney.

L'auteur, Leonid Andreyev a certainement une bonne raison d'être pessimiste, lui qui a été emprisonné pour opposition au bolchevisme et au communisme. Auteur dramatique consacré, il finira presque oublié. Le destin et la chance, l'argent, les fantômes du passé, il doit les avoir fréquenté forcément, vue sous cet angle cette histoire prend une autre dimension.

C'est la première fois que le lion apparait sous le sigle de la MGM.

Ruth King, Lon Chaney, Marc McDermott



John Gilbert, Norma Shaerer





lundi 14 mai 2012

Roaring Rails - Tom Forman - 1924



Harry Carey ...
Big Bill Benson

Frankie Darro ...
Little Bill

Edith Roberts ...
Nora Burke

Wallace MacDonald ...
Malcolm Gregory

Frank Hagney ...
Red Burley

Duke R. Lee ...
John McFarlane (as Duke Lee)

70 minutes environ

Durant la première guerre mondiale, près de Chateau Thierry en France. Les combats font rage et un soldat Bill Benson (Carey) aperçoit une femme qui vient juste d'être mortellement touchée. Près d'elle se trouve un petit garçon. La pauvre femme l'implore de bien vouloir sauver son fils ...
Quelques temps plus tard, nous retrouvons Bill qui a repris le cours de sa vie d'avant la guerre et conduit une locomotive. Soudain la boite à outils s'ouvre et le Petit Bill (Darro) en sort. Caché à l'insu de Bill avec l'aide du copilote, petit Bill promet de descendre au prochain arrêt. Bill actionne le frein de la locomotive et petit Bill manque tomber sur les rails. Heureusement Bill le rattrape in extremis et ce faisant il rate un signal qui lui intime l'ordre de s'arrêter. Un train se profile à l'horizon et c'est l'accident catastrophique. Bill est jugé va être poursuivi. Le petit Bill qui comprend alors dans quel pétrin il a mis son père adoptif avoue tout. Les poursuites sont abandonnées.
On retrouve Bill et petit Bill plus à l'Ouest, là où la compagnie Overland Union pressée par le temps construit les voies qui lui permettront de décrocher le contrat d'exploitation. Bill n'a plus que quelques centimes et envoie le petit garçon s'acheter quelque chose à manger dans le café que tient Nora Burke (Roberts). Celle-ci prend le petit bonhomme en sympathie mais petit Bill en profite pour dérober quelques daughnuts supplémentaires pour son père. Bill le ramène au café en proposant de payer pour la marchandise volée. Nora les prend en pitié et demande à son père d'engager Bill qui va donc travailler dans la construction du chemin de fer pendant que petit Bill tournicote auprès des travailleurs au grand déplaisir du contremaitre, un géant nommé Red Burley (Hagney) qui se montre brutal avec le petit garçon et qui est payé pour freiner les travaux par le fils du constructeur rival, Malcolm Gregory (MacDonald) afin que le contrat ne leur soit pas attribué. Petit Bill fait une grosse bêtise : il s'introduit dans le wagon bureau et renverse une bouteille d'encre sur les plans ce qui rend le responsable local (MacFarlane) furieux. Il demande à Bill de choisir, soit il place petit Bill soit ils s'en vont tous les deux. Petit Bill se méprend sur les intentions de Bill et décide de s'en aller. Malheureusement il arrive au moment ou Burley fait sauter un pont et il perd la vue dans l'explosion. Bill doit trouver une grosse somme d'argent pour opérer le petit Bill et décide de prendre le meurtre de MacFarlane perpétré par Gregory juste après son départ à son compte et Gregory trop heureux d'échapper à la justice lui promet de s'occuper de l'opération du petit garçon et d'en prendre soin ...


Récemment joliment restauré par le George Eastman House à New York, ce film est plaisant à regarder. L'action bien que très mélodramatique est constante et les protagonistes s'en donnent à cœur joie.
La scène où Harry Carey comprend qu'il s'est fait duper par Gregory est terrible, j'ai bien cru qu'il allait se casser quelque chose : devenu comme fou il tape des poings sur les murs et se jette contre les barreaux de sa cellule.
Le paroxysme du mélo est atteint lorsque nous découvrons le pauvre petit Bill enfermé et étouffant dans la cabane enfumée de l'affreux Burley qui est victime du propre feu qu'il a lui-même allumé ... RRRhhhaaa ...

Harry Carey est à la hauteur de ce rôle dans lequel il se montre solide et très attaché au petit Bill, Edith Roberts est charmante dans le rôle de Nora, la jeune femme qui s'attache aux deux Bills, Frankie Darro est mignon tout plein et passe la moitié du film les yeux clos et Frank Hagney fait peur dans ce rôle de grand gaillard costaud toujours en train ou sur le point de flanquer une dérouillée à quiconque contrariera ses projets ou au petit garçon (il faut avouer qu'il a le physique de l'emploi).

Il manque la partie où 10'000$ sont offerts à quiconque pourra conduire la locomotive à Fairfield. Partiellement teinté.









samedi 21 avril 2012

Chechahcos (The) - Lewis H. Moomaw - 1924



William Dills... 'Horseshoe' Riley
Albert Van Antwerp... Engineer Bob Dexter
Eva Gordon... Mrs. Margaret Stanlaw (as Miss Eva Gordon)
Baby Margie... Baby Ruth Stanlaw
Alexis B. Luce... Gambler Richard Steele
Gladys Johnston... Ruth Stanlaw
Guerney Hays... Pierre, Steele's Henchman (uncredited)
H. Mills... Engineer (uncredited)
Howard Webster... Professor Stanlaw (uncredited)

87 minutes

En 1897, de nombreux Chechahcos (tenderfoots ou pieds tendres dans un dialecte local) se ruent en Alaska où de l'or est découvert. Sur un bateau plein à craquer Mme Margaret Stanlaw et sa fille Ruth attendent leur mari et père pendant que le capitaine pousse son bateau à pleine vapeur. Un jeune ingénieur, Bob et son ami Riley, un homme plein d'expérience se lient d'amitié avec la petite fille pendant que la jeune femme chante avec beaucoup de talent dans la salle commune. Un pochard s'en prend à elle et assomme son mari qui tente de la défendre et un joueur qui compte bien faire fortune sans avoir à se fatiguer, Steele, entame une approche alors que la vapeur s'accumule dans la salle des machines surchauffée qui finit par exploser. C'est la débandade, les canots de sauvetage sont pris d'assaut, Bob se fait agresser au couteau par Steele qui s'empare de Margaret évanouie tandis que Riley revient sauver son ami étendu dans les décombres et que la petite Ruth est sauvée par un passager.

A terre au Beaver Camp, les deux amis s’occupent de la petite fille avec soin et découvrent les joies de la maternité pendant que Steele emmène Margaret au plus vite pour empêcher les retrouvailles. Après Beaver Camp c'est la grande marche de 18 heures par le fameux Chilcoot Pass en direction du Klondyke pour arriver au lac Bennett. Durant le trajet les deux hommes apprennent que la mère de Ruth les précède en compagnie de Steele ce qui les rend mal à l'aise tant cet homme leur est apparu malsain. 
Steele s'arrange pour loger chez Pierre et commence à s'approcher de Margaret abattue par la fausse annonce de la mort de sa petite fille. Alors à la recherche d'un logement Riley frappe à la porte de la cabane de Pierre et surprend Steele qui le chasse : en repartant Riley croit voir Margaret dans les bras de Steele par la fenêtre.
A la fonte des neiges le Yukon libère sa glace qui dévale en direction de la mer et le Mont McKinley se découvre devant les rennes venus brouter à ses pieds. Chacun prépare une embarcation qui devrait lui permettre de passer The White Horse Rapids. Malheureusement de nombreux amateurs construiront leur propre cercueil. Dans leur embarcation baptisée Ruth, Riley fait part à Bob de la scène entre-aperçue et les deux amis décident de ne plus rechercher la mère de Ruth qu'ils considèrent comme légère.

Plus tard les deux amis nomment leur mine Golden Girl en l'honneur de la petite Ruth qui est plus précieuse à leurs yeux que tout l'or du monde. 12 ans passent et Ruth devenue grande fête ses 18 ans en compagnie des deux hommes et de Minnie, leur gentille aide indienne. Ruth éprouve un tendre sentiment pour Bob et les deux jeunes gens se rapprochent sous les yeux attendris de Riley et de Minnie.

A 9h00 de là par traineau tiré par des chiens, dans une petite ville nouvellement bâtie appelée Mason, Steele possède maintenant the Miner's Rest, le saloon dans lequel Margaret chante chaque soir. Un jour Bob s'y rend refaire le plein de victuailles et entend Margaret chanter pendant que Steele surveille la scène. Bob se détourne de Margaret mais celle-ci le reconnait et le prie de lui laisser une chance de lui expliquer les raisons de son départ avec Steele et lui demande, les larmes aux yeux, si sa fille est vivante. Troublé Bob repart en direction de sa mine en emmenant un homme qui n'est autre que Pierre chargé de l'éliminer durant le trajet. Mais Pierre manque se tuer en dévalant un talus et avoue à Bob qui l'a sauvé que Steele veut sa mort. Laissant Pierre derrière lui et n'ayant pu rattraper les chiens enfuis pendant le sauvetage, Bob retourne à la maison où il arrive complètement transi et presque gelé par le froid qui glace les os et brûle les chairs. Grâce à Minnie qui s'empresse de lui faire des compresses de coal oil et finalement sauvé, Bob raconte sa rencontre avec Margaret et le trouble causé par ses aveux.
Riley et Bob sont partagés sur ce qu'il convient de faire mais décident de retourner à Mason lorsqu'ils reçoivent une lettre de Margaret leur annonçant son départ vers la civilisation. Ruth se lance à leur poursuite mais se perd dans l'immense glacier pendant que Bob et Riley s'organisent pour tirer Margaret des pattes de Steele ...



Il est des films comme ça qui vous émeuvent sans que vous en connaissiez forcément les raisons. Celui-ci, peu connu, est très particulier. Tout le film nous montre les immenses étendues de l'Alaska, enneigées et grandioses. C'est aussi semble-t-il la première apparition filmée du Mont MacKinley par la compagnie Alaska Moving Picture Corp dont c'est le seul film.
Aucun acteur n'est connu pourtant vous avez l'impression de les connaitre tant ils paraissent naturels et se montrent attachants. Un peu comme si vous regardiez un reportage reconstituant une vraie histoire qui serait interprétée par les personnes qui l'auraient vécue. Le fait de ne pas connaitre ces acteurs qui sont tous charmants et confondant de vérité accentue le coté réaliste. Une grande bonté et de la douceur se dégagent des interprètes ce qui ajoute une belle dimension supplémentaire.

 Les décors sont extrêmement soignés, la partie sur le bateau est particulièrement émouvante avec une ambiance qui parait authentique et le naufrage : le fait qu'on commémore en ce moment les 100 ans du naufrage du Titanic rajoute des émotions supplémentaires. De nombreuses images prises de loin vous montrent un traineau tiré par des chiens qui serpente en ondulant dans l'immensité immaculée, c'est grandiose. Non seulement les extérieurs sont beaux, mais aussi les plans filmés en intérieurs dans les cabanes (un dénomination qui est peu adéquate en ce qui concerne le logement des deux amis tout de bois construit - magnifique).
Et bien sûr vous avez déjà vu les images de la montée du célèbre Chilcoot Pass que Charlie Chaplin reprendra une année plus tard pour sa célèbre Ruée vers l'or !

Les deux hommes se montrent très attentionnés et plein de douceur avec la petite Ruth qui a une bouille et un charisme à la Shirley Temple avec une tête pleine de bouclettes blondes et les scènes les montrant ensemble sont très sympathiques à regarder. (La mère et la fille ont des cheveux magnifiques)
En fait ce qui est touchant dans ce film c'est l'amitié entre ces deux chics types qui vivent ensemble en bonne entente et qui se montrent capables de parler honnêtement de leurs sentiments et de leur conscience et d'agir en conséquence.

Il semblerait que ce film ait connu un flop à sa sortie et cela parait  incompréhensible car le tout est d'une très grande qualité dans tous les domaines, des décors à la musique, en passant par les images, les intertitres très soignés, les acteurs et j'en passe.
Le seul bémol c'est le final peut-être un peu trop mélodramatique qui finit par devenir peu plausible car on tente de nous faire croire que la jeune fille perdue au milieu du glacier serait en danger non pas à cause des crevasses mais par risque d'être entrainée par des pans de glace s'effondrant dans la mer qui sont visiblement situés sur une côte et non pas dans la région où elle se trouve. Par contre tout le reste du film ne m'a pas paru incongru.

Le rôle de Pierre est tenu par Guerney Hays qui s'occupe de plus du département artistique et des décors ainsi que de la caméra et de la partie électrique et de la lumière.
(Art Department : Sets et Camera and Electrical Department : lighting technician)

La musique d'accompagnement est tout à fait dans le ton, on entend des mélodies connues, comme "ce n'est qu'un au revoir", ou "Home sweet Home".
Si vous en avez l'occasion ne le ratez pas, c'est un très beau film.

Plus de détails sur ce film et des photos




http://karstenslibrary.org/Chechahcos.htm






Titres français (incomplet)

Admirable Crichton (L') Aigle des Mers (L') Ailes Brisées (Les) amant éternel (L') Amour de Jeanne Ney (L') Après la pluie le beau temps Arche de Noé (L') Asphalte Au bout du monde Au Service de la loi Aurore (L') Avalanche (L') Baiser (Le) Barbara fille du désert Bardelys le magnifique Bateau ivre (Le) Belle ténébreuse (La) Bessie à Broadway Bête enchaînée (La) Bon petit diable (Le) Bru (La) C'est la Vie Caravane vers l'ouest Casaque verte (La) Ce n'est qu'un au revoir Cendres de vengeance Chanson païenne Chapeau de New York (Le) Charrette fantôme (La) Chasseurs de baleines (Les) Chasseurs de salut (Les) Club des trois (Le) Coeur de l'humanité (Le) Coeur Fidèle Coeur nous trompe (Le) Coeurs du monde Comte de Monte Cristo (Le) Cottage enchanté (Le) Crainquebille Crépuscule de Gloire Cuirassé Potemkine (Le) Dame de pique (La) Damnés de l'océan (Les) Dans la tourmente Dans la ville endormie Danse Rouge Dernier avertissement (Le) Dernier des Don Farrel (Le) Dernier des Mohicans (Le) Déshérités de la vie (Les) Désordre et Génie Deux orphelines (Les) Diable au Corps (Le) Divine (La) Dix Commandements (Les) Droit au bonheur (Le) Droit d'aimer (Le) Droit d'asile (Le) Empreinte du passé (L') Enchantement Enigme (L') Ensorceleuse (L') Escaliers de service Et puis ça va Eternel problème (L') Etoiles de la gloire (Les) Etudiant de Prague (Le) Eventail de Lady Windermere (L') Expiation Femme au corbeau (La) Fiancées en folie (Les) Figurant (Le) Fils d'Amiral Fils du Sheik (Le) Fleur d'amour (La) Forfaiture Foule (La) Frères Brigands (Les) Grande Parade (La) Heure suprême (L') Homme aux yeux clairs (L') Homme du large (L') Homme que j'ai tué (L') Homme qui rit (L') Huit jours de bonheur Idylle dans la tourmente (UNe) Île du Salut (l') Illusion perdue (L') Indésirable (L') Infidèle (L') Insoumise (L') Instinct qui veille (L') Interférences Intrépide amoureux (L') Jaguar de la Sierra (Le) Jardin du plaisir (Le) Jardinier (Le) Jeune Rajah (Le) Jim le Harponneur Journal d'une fille perdue (Le) Justicier (Le) Lâche (Un) Larmes de clown Lettre écarlate (La) Lien brisé (Le) Loi des montagnes (La) Loulou Lys brisé (Le) Maître à bord (Le) Mariage mouvementé (Un) Mauvaise brebis (La) Mécano de la Général (Le) Monte là-d'ssus Moran du Lady Letty Mystérieux X (Le) Nuits de Chicago (Les) Oiseau noir (L') Opérateur (L') Page folle (Une) Palais de la chaussure Pinkus (Le) Parias de la vie Patrie (Sa) Père Serge (Le) Phalène Blanche (La) Piste de 98 (La) Portes de l'enfer (Les) Quatre Fils (Les) Rail (Le) Rançon d'un trône (La) Rapaces (Les) Rédemption de Rio Jim (La) Repentir (Le) Réprouvé (Le) Réquisitoire Révélation Révoltés (Les) Riche famille (Une) Rictus de Satan (Le) Ris donc paillasse Rose blanche (La) Roue de la Fortune (La) Routes en croix Rue des rêves (La) Rue sans joie (La) Sa majesté la femme Satan Secrétaire particulière (La) Secrets Serment de Rio Jim (Le) Sexes enchaînés Signal de feu (Le) Sirène du Pacifique (La) Soif de vivre (La) Solitude Sorcellerie à travers les âges (La) Sportif par Amour Tais-toi mon coeur Talisman de Grand-mère (le) Tempête Tentatrice (La) Tigresse royale (la) Tombeau des amants (Le) Tricheuse Trois âges (Les) Trois lumières (Les) Veilleur de rail (Le) Vengeance de Jim (La) Vierge mariée (La) Vikings (Les) Visages d'enfants Vive la France! Vive le sport! Voleuse (La) Volonté du mort (La)

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