Après un moment passé dans un jardin communautaire, un jeune couple accompagné de ses trois enfants rentre à la maison où le père reçoit une lettre lui annonçant qu'un crédit lui est accordé pour ouvrir une épicerie. L'épicerie est à peine ouverte que le père est alité. Très vite sa santé se dégrade et il trépasse laissant une veuve éplorée et trois orphelins.
La banque lui réclamant de l'argent et l'épicerie ne rapportant pas grand-chose à cause d'un employé peu consciencieux, Ingeborg n'a pas d'autre choix que de se rendre à l'hospice.
Ses enfants sont confiés à des familles d'accueil et Ingeborg doit travailler. Un jour elle apprend que sa fille est gravement malade et que son état nécessite une opération. Le directeur de l'hospice n'entend pas verser un sou pour aider la famille d’accueil et Ingeborg décide de s'échapper pour se rendre au chevet de la petite fille.
Le lendemain l'alerte est donnée et la police est sur ses traces. Ingeborg épuisée finit par demander de l'aide dans une ferme où une gentille dame lui donne à manger. Son mari et elle décident de la cacher dans le sous-sol lorsque la police s'approche, et tandis que la jeune dame retient les deux inspecteurs son mari fait échapper la pauvre femme qui réussit enfin à retrouver la maman d'accueil de sa fille. Malheureusement la police la retrouve mais devant son état d'épuisement lui permet de voir son enfant pour constater qu'elle est décédée.
De retour à l'hospice, Ingeborg reprend sa vie sans espoir. Le jour de la visite des enfants et des parents d'accueil elle revoit son plus jeune garçon qui ne la reconnait pas. Sans est trop pour la pauvre femme qui devient folle de douleur ...
Une histoire tragique qui montre bien les drames sociaux qui se jouaient avant que la sécurité sociale ne soit mise sur pied.
L'histoire aurait été adaptée d'un vrai drame et ce film aurait aidé à démarrer une réforme qui aurait abouti à la création de la sécurité sociale en Suède, pays précurseur en ce domaine.
L'histoire aurait été adaptée d'un vrai drame et ce film aurait aidé à démarrer une réforme qui aurait abouti à la création de la sécurité sociale en Suède, pays précurseur en ce domaine.
Ce drame décline la déchéance qui attendait les personnes qui se retrouvaient sans soutien ou sans revenu. L'hospice est montré comme une maison d'arrêt ou carrément une prison, avec une barricade et un portail cadenassé. Le directeur est un homme absolument sans coeur qui ne s'intéresse qu'à ses comptes. Le comité d'évaluation est composé d'hommes qui sont montrés de façon quelque peu hystérique. Les pensionnaires de l'hospice sont montrés comme des ivrognes ou des loques. Du coup évidemment cela renforce le sentiment d'isolement et de solitude dans lesquels vit la pauvre Ingeborg.
Il y a quelques scènes absolument déchirantes, comme la séparation d'avec chacun des enfants. Le plus petit fait des gestes d'adieu que sa mère ne voit même pas tant son chagrin est grand. La petite fille s'en va mais l'aîné ne peut se résoudre à laisser sa maman et revient plusieurs fois ce qui poussera la pauvre femme à se cacher pour lui permettre de s'éloigner.
Les femmes qui emmènent les enfants n'ont pas l'air méchantes, loin de là, même la police semble démunie face à la mission qui lui est imposée et bien sûr on ne peut s'empêcher de trouver ces mesures extrêmement cruelles.
Sans appui ni amis Ingeborg devient l'ombre d'elle-même, son cerveau ne pourra supporter l'absence d'amour et se déconnectera tout simplement de la réalité en glissant dans un monde qui n'appartiendra plus qu'à elle.
Quinze ans plus tard son fils Eric, joué par le même acteur que le père c'est-à-dire Aron Lindgren dont c'est le seul film, reviendra voir sa mère. Je vous laisse découvrir la fin.
On est bien sûr très ému par la tragique descente vers la misère de cette pauvre femme mais on se pose quand même quelques questions. Peut-être que je réfléchis trop mais je me demande comment se fait-il que le fils ainé ne revienne que quinze ans plus tard s'il avait gardé un tel souvenir de sa mère ? Et s'il a été capable de s'engager sur un navire il me semble qu'il aurait pu passer avant, non ?
Il est difficile de se rendre compte de la valeur la monnaie locale de l'époque. Le comité chargé d'évaluer les cas propose à Ingeborg 20 couronnes par mois pour vivre. Craignant que ses enfants ne deviennent des mendiants elle refuse l'offre et préfère travailler à l'hospice. Savait-elle qu'elle perdrait ses enfants ?
On nous dit aussi via un rapport médical qu'elle est incapable de travailler à cause d'un ulcère à l'estomac. Visiblement ce n'est pas une raison valable pour ne rien faire à l'hospice ... D'ailleurs on se demande aussi de quoi vivait la famille avant d'ouvrir l'épicerie ?
Je pinaille certainement mais ces éléments m’empêchent d'adhérer complétement à l'histoire par ailleurs bien montée et percutante. En ce sens le but est atteint !
Hilda Borgström a aussi tourné dans Körkarlen du même Victor Sjöström. Elle a une jolie carrière cinématographique qui court de 1912 à 1949 et qui se compose d'environ 80 films.
On trouve ce film sur le net, chez Grapevine Video et aussi chez Kino.
Hilda Borgström | ... |
Ingeborg Holm
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Aron Lindgren | ... |
Sven Holm, Older Eric Holm
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Erik Lindholm | ... |
Employee in Shop
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Georg Grönroos | ... |
Poorhouse Superintendant
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William Larsson | ... |
Police Officer
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Richard Lund | ... |
Doctor
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Carl Barcklind | ... |
House Doctor
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