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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

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mercredi 29 mai 2019

Au pays des lits clos - Maurice Mariaud - 1913

 

Dans un coin de Bretagne, le puissant faisceau lumineux d'un phare raie les ténèbres ... L'alerte est donnée car un bateau est en feu au large. Tout le village de Saint-Ganolé (je suppose que ce nom est une allusion à Saint Guénolé ?) est réveillé et les hommes se précipitent au hangar pour mettre à l'eau leur bateau de secours et venir en aide aux rescapés. 
Mais à leur retour, les marins ne ramènent qu'un blessé, un jeune homme en costume de matelot au noble visage qui est amené dans la maison de la famille Kerndeck. Le pauvre garçon a perdu la mémoire et se tourne vers Annaïck, la fille de la maison.
Surnommé l'Innocent, le jeune homme est traité comme un membre de la famille, aussi lorsque le Ministère de la Marine envoie une lettre au Maire du village pour l'autoriser à remettre le naufragé à l'Assistance Publique, les Kerndeck décident de le garder au sein de leur famille, au plus grand plaisir d'Annaïck qui éprouve un doux penchant pour l'Innocent.

Pour l'aider à retrouver la mémoire, Annaïck lui lit des contes et en particulier celui d'un Prince qui tombe amoureux d'une bergère. Mais un soir à la veillée, elle lit une annonce parue dans le journal dans laquelle la cour de Gallistrie déclare le deuil du prince Otto-Christian alors en route pour l'Amérique sur le Whiteship, un bateau qui a disparu corps et biens il y a trois mois .. A ces mots, l'Innocent se reconnait et se redresse avant d'annoncer être le prince en question ...


Un film mené de main de maître. Le début est très attractif et on croche immédiatement à l'action en partageant l'angoisse des villageois qui découvrent le bateau en flammes non loin du rivage.

Cette histoire de conte de fée pourrait être basculer dans la mièvrerie, or il n'en est rien. L'action est menée de manière très sobre et simple ce qui fait qu'on a l'impression de suivre un pan de vie de ces villageois en imaginant presque faire partie de la communauté. Et comme les images sont parfaites de netteté, l'impression est d'autant plus percutante.

Annaïck est un brave coeur qui fait son possible pour égayer l'Innocent. Ainsi lorsque celui-ci recouvre la mémoire se sent-elle bien seule, bien qu'on lise sur les lèvres d'Otto-Christian qu'il promet de revenir. La douleur d'Annaïck est très finement montrée, et la scène de son attente solitaire très touchante.

On remonte une fois de plus le temps avec Maurice Mariaud qui nous emmène en Bretagne. Comme déjà mentionné, les images sont somptueuses et d'une grande netteté. Les paysages rocailleux, les terres battues par les vents avec quelques chèvres, les maisons, les fameux lits clos et les villageois qui se montrent très soudés et portent encore les costumes de l'époque, les sabots pour certains et la coiffe pour les dames. Celles-ci sont souvent occupées à faire de la dentelle.

A la vue de ce film on ne peut s'empêcher d'éprouver de la nostalgie pour ce passé à la fois si lointain et si proche pourtant.

Davantage de détails sur le tournage de ce film dans l'excellent livre de Frédéric Monnier

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier

31 minutes


Yvonne Mario .... Annaïck
René Kessler ... Otto Christian, Prince de Gallistrie


mercredi 15 mai 2019

O Fado - Maurice Mariaud - 1924



A Lisbonne dans le quartier de Alfama, João est forgeron. Père de famille, il délaisse sa femme et ses deux enfants ainsi que son père toutes les nuits pour retrouver Ana, une femme à la moralité douteuse dans un bouge.

Tónio n'apprécie pas de voir Ana dans les bras de João, et pour la reconquérir chante le fado. Ana est sur le point de revenir auprès de son ancien amant mais le forgeron est fortement épris et refuse de la laisser se lever ce qui provoque une bagarre.

Pour faire cesser les combattants, le bistrotier éteint la lumière et comme quelqu'un crie que la police est en chemin, tout le monde prend la fuite. João passe la nuit dans les bras d'Ana et au petit matin s'en va acheter de quoi manger.
Pendant ce temps, l'ami de Tónio va trouver la femme du forgeron dans l'espoir qu'elle s'en mêle et éloigne son mari d'Ana. Or à la place, il tombe sur le père qui le menace afin de savoir où se trouve son fils.

Après avoir essuyé une raclée, l'ami donne l'adresse d'Ana et le père s'y rend de suite ..

O Fado de José Malhoa

Je ne suis peut-être pas sensible au Fado, visiblement par contre son emprise est totale sur Ana. J'ai  de la peine avec ce fatalisme injuste qui met la pauvre Ana dans la situation de victime consentante. En tant que femme je trouve que les hommes de ce film sont horribles et lâches, à part le père évidemment, même s'il couvre son fils pour protéger sa belle-fille.
Ana est une brave femme et quelqu'un devrait chanter ses louanges au lieu de lui chanter ce chant dépréciateur qui la replonge dans sa triste vie.
João n'est qu'un imbécile qui ne voit pas sa famille à sa juste valeur. En plus il renonce de manière tellement facile à Ana que c'en est presque écœurant. Il est où son grand amour ? 
Le Fado est certainement très beau et nostalgique, mais l'histoire est bien triste dans le fond et termine de manière très lourde sans espoir. Mais c'est peut-être cela, le Fado ...

Le film termine avec un plan du célèbre tableau peint par José Malhoa intitulé le Fado qui a inspiré cette histoire.

 Short

Eduardo Brazão ... Grand-père
Sarah Cunha ... Femme de João
Emilia D'Oliveira Ana
Raul de Carvalho ... Tónio
Castro Neves L'ami ?
José Soveral ... João Ferreiro


On trouve ce film dans l'excellent livre de Frédéric Monnier

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier





mercredi 8 mai 2019

Quand la raison s'en va - Maurice Mariaud - 1919

A Marseille, des panneaux mettent les marins en garde contre l'alcool.

François Estaban est un homme intègre.Travailleur apprécié, bon père et homme de famille, il héberge son père dans son foyer.
Ainsi lorsque l'un des ses collègues l'invite à boire un verre au comptoir il refuse et rentre chez lui où il retrouve avec plaisir et reconnaissance, sa femme, son père et son enfant qu'il embrasse de tout son coeur.

Le lendemain son frère,  marin et sur le point d'embarquer sur un navire, vient le trouver sur le chantier sur lequel il travaille. François demande à son contremaître la permission de se libérer, ce qui lui est accordé car il est un ouvrier très apprécié.

Les deux frères se rendent au comptoir pour boire un verre. Malheureusement le collègue de la veille les remarque et offre une tournée bientôt suivie par d'autres verres. Bref, François, bien imbibé, s'en retourne à la maison avec une bouteille de Rhum "Fantaisie" accompagné de son frère non moins alcoolisé. Les deux hommes arrivent à la maison avec un gros retard et se montrent peu sensés, au grand dam du père et de la femme qui sont choqués par cette situation peu ordinaire.

23 heures sonnent et le frère s'en va pour suivre son ordre de mission. François voudrait bien l'accompagner mais sa femme le retient et il va donc se coucher. A peine endormi, il commence à cauchemarder ...
Dans la forêt une jeune sylphide l'attire. Alors que François est sur le point de la rejoindre, la jeune femme se transforme en une espèce de farfadet maléfique qui rit à gorge déployée avant de se transformer à nouveau. Cette fois-ci c'est le maitre de l'alcool qui se montre impitoyable avec François. Puisqu'il a voulu connaître le mystère de la forêt, il devra y rester pour désormais suivre sa destinée.

Deux hommes trainent alors le pauvre homme enchainé avant de le faire paraître devant une audience. François est sur le point d'avoir la tête tranchée, et, comme il refuse de boire, le maitre de l'alcool lui propose de battre sa femme à la place ce que le brave homme refuse de faire. Il lui est ensuite proposé de chasser son père. A nouveau François refuse et décide alors de boire.
La bouteille ne se vide jamais et François continue à boire. Il demande au maître de l'alcool de faire apparaitre sa maison et, de retour chez lui, François frappe sa femme et chasse son père ....



Tournée pour Phocéa, l'histoire est fort simple et dénonce de manière très explicite les méfaits de l'alcool sans tomber dans un ton moralisateur et lourd. C'est l'occasion de découvrir Maurice Mariaud dans le rôle de François.
Labellisée Comédie fantastique, l'histoire est fort bien montée et percutante. Le montage est ingénieux et les trucages bien montés, ainsi voit-on la bouteille se remplir toute seule ou rebondir après avoir été jetée contre un arbre.
Nulle doute que ce court film a dû atteindre son but à l'époque et marquer les esprits ! Images très nettes pour ce film restauré et numérisé par les Archives Françaises du Film (CNC) (pas de bande sonore)

On trouve ce film sur le DVD qui accompagne l'excellent livre de Frédéric Monnier

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier


552 mètres, environ 20 minutes ?

mercredi 1 mai 2019

Le secret du Cargo - Maurice Mariaud - 1929

Le cargo Ville de Damas a quitté Alger et vogue en direction de Marseille. Le Capitaine et son second découvrent dans une barque le cadavre d'un homme porteur d'un poignard que le Capitaine met sous clé dans sa cabine. Durant la nuit le Capitaine est assassiné.
A Marseille, le Caïd El Gahri qui a porté plainte pour le vol du poignard se trouve dans le bureau du Commissaire Delcamps. Celui-ci est un fin limier qui enquête avec l'aide de son berger allemand, Sherlock. Le Caïd tient beaucoup à son poignard et voudrait le récupérer car il est le garant de l'accès à la sépulture sacrée de l'un de ses ancêtres. Toutefois Delcamps arrive à le convaincre de le lui laisser le temps de l'enquête.
Parallèlement à celle-ci, il a reçu une lettre d'une mère éplorée lui demandant de retrouver sa fille Miralda, artiste à l'Alcazar qui a disparu en même temps que ses impresarii, Bishoff, Kerig et Wormsky.

Bishoff se fait passer pour un enquêteur et monte à bord du Ville de Damas sur le point de larguer les amarres et Kérig prend la place d'un marin. Pendant ce temps sur le quai un artiste nommé Langlume fait le clown en compagnie de son chien et d'un canard. Lorsque le cargo lève l'encre il se précipite à bord où le Capitaine s'amuse de voir cet original passager clandestin et lui confie les patates à peler. Langlume qui n'est autre que Delcamps surveille les passagers car il a promis au Caïd de lui rapporter son poignard.
Las, à peine dans les eaux d'Alger, Bischoff et Kérig dérobent le poignard et se rendent en ville tandis que Delcamps, assommé, confie sa vraie identité au Capitaine.

A Alger, grâce au flair de Sherlock, Delcamps découvre le repère des voleurs. Il y pénètre une fois les deux hommes éloignés et découvre une pauvre femme qui le supplie de l'emmener. Survient alors Wormsky, un affreux bonhomme sadique qui brandit un fouet. Les deux hommes se battent férocement et Sherlock vient heureusement à la rescousse ce qui permet à son maître de s'en sortir et d'emmener la demoiselle qui n'est autre que Miralda auprès de Soeur Irénée qui la soigne comme une mère (!).

Une fois remise, Miralda révèle au commissaire que les impresarii ont dérobé de poignard du Caïd venu la féliciter dans sa loge. Refusant d'être complice du vol, Miralda avait confié l'arme à Ali, un opérateur du théâtre, pour qu'il la remette au Caïd mais le pauvre homme avait été suivi et reçu une balle alors qu'il ramait pour fuir vers le large ...


Jean-François Martial

Je m'arrête là car il y a encore beaucoup à dire, le film est truffé de détails, l'action est constante et le scénario bien rempli !

Dernier film français et avant dernier film tourné par Mariaud, ce film palpitant m'a tenue en haleine tout du long. C'est un magnifique voyage dans le temps, de Marseille on part pour Alger, on se balade dans la ville puis on descend vers les Oueds du sud, il y a des paysages caillouteux et désertiques, des tribus dans le désert et même des goumiers, bref, vous l'aurez compris c'est aussi un documentaire passionnant. 

Certaines scènes sont tout à fait fascinantes, le chargement du cargo, les cavaliers dans le désert et la course poursuite, la danse du ventre dans la fumée du camp, l'escalade finale et la mort de Kérig .... il y a de quoi s'en mettre plein les mirettes !

L'acteur principal est surprenant. Avec un fasciés taillé à la hache et très émacié, il apparait tout d'abord très sérieux puis se déride et se montre tout à fait charmant. Janine Lequesne est quant à elle parfaitement adorable, son beau visage est magnifiquement filmé. Les scènes où elle est battue par Wormsky sont terribles et les scènes de bagarres avec le chien sont percutantes.

Cerises sur le gâteau, les images filmées par Albert Sorgius sont remarquablement nettes et belles, la sonorisation parfaite et la musique originale composée par Paul Devred tout à fait agréable (bien que le son ne soit pas très bon). 

On se demande quand même pourquoi avoir assassiné le premier Capitaine si ce n'était pas pour lui dérober le poignard ? Et qui l'a assassiné et pourquoi alors ? Et pourquoi Ali file-t-il en barque, avait-il l'intention de traverser la Méditerranée ou juste d'échapper à ses poursuivants ?
... Et qu'est-il advenu du sympathique canard ? Ceci dit ces questions n'ont aucune influence sur le film en général et j'aimerais qu'on m'explique pourquoi ce film est noté 2,5 sur IMDB à ce jour ?  C'est parfaitement injustifié.

Un fois sonorisé le film a été rebaptisé L'énigme du poignard

Magnifiquement restauré par le Service des archives du film du CNC

On trouve ce film sur le DVD qui accompagne l'excellent livre de Frédéric Monnier

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier



90 minutes environ

Jean-François Martial ..... Commissaire Delcamps
Jeanine Lequesne ..... Miralda
Henri Baudin .... le Capitaine
Edouard Faguais .... Bischoff


mercredi 17 avril 2019

Mon oncle - Maurice Mariaud - 1925

Mon oncle de Passy

Au petit matin à Paris, l'hospice de nuit ferme ses portes et les pauvres hères qui y ont passé la nuit sont priés de quitter les lieux. 

Jean Bonnefous, dit le père Jean, longe les quais en quête de travail tandis que la Bricole cherche un coup facile qui lui permette de s'enrichir sans trop d'efforts.

Le père Jean se rend auprès du toiletteur pour chiens qui n'a pas de travail à lui offrir. Un petit chien voué à être noyé car il n'intéresse aucun acheteur attire l'attention du brave homme qui l'emmène avec lui.
Plus loin, Jean découvre un fagot de vêtements, un trousseau de clé, un porte feuille et un mot signé par un certain Maurice de Champleux, las d'être seul et désireux d'en finir avec la vie, qui lègue à celui qui trouvera ses affaires sa villa de Passy - sans locataire à l'heure qu'il est - et toutes ses possessions. 

Accompagné du petit chien, Jean se rend à l'adresse donnée et découvre une magnifique villa entourée d'un beau jardin. Il y pénètre sans peine, et, très gêné, parcourt les pièces richement meublées avant de découvrir la cuisine où il s'installe pour casser la croute.

Peu de temps plus tard, tuyauté par un copain malhonnête et attiré par un cambriolage facile, la Bricole enlève un carreau de fenêtre et pénètre dans la même maison où il découvre Jean, ce qui le pousse à penser que le vieil homme a dégotté un boulot de veilleur de nuit. Rebondissant sur la suggestion, Jean abonde dans son sens et déclare appeler la police si la Bricole revient.

Jean prend ses aises dans la villa mais son bonheur est de courte durée car on sonne au portail. Une charmante demoiselle bondit pour l'embrasser en l'appelant "Mon oncle". Jean est bien embarrassé, Hélène la jeune fille a perdu son père aux Antilles où ils habitaient et, seul parent oblige, la jeune fille décide de s'installer chez son oncle à Paris. D'abord très perturbé par la nouvelle arrivante et sa suite, Jean finit par se laisser vivre jusqu'à ce que sa nièce déclare vouloir le pousser à se remettre à l'écriture après avoir lu quelques ouvrages dont il est l'auteur. Hélène se met donc à la recherche d'un secrétaire et trouve son bonheur en la personne d'André Bresson qu'elle souhaiterait voir plus entreprenant envers elle. 

Jean est bien embêté, d'autant plus que la Bricole, pas convaincu par sa dernière visite de la villa décide de tenter sa chance pour obtenir une part du gâteau ...

 *******************************


Sympathique conte de fée qui réserve son lot de surprises. Vu la tournure des événements, on se demande quand même bien comment l'histoire va prendre fin. 
René Navarre est très crédible dans ce rôle qui sort de l'ordinaire, on le comprend car Francine Mussey est fort mignonne !
Un bonne surprise que ce film !

Je n'ai pas trouvé d'images d'illustration.


1710 mètres restauré par le Service des archives du film du CNC

On trouve ce film ainsi que d'autres informations dans l'excellent livre de Frédéric Monnier

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier


Écrit et réalisé par Maurice Mariaud

Opérateur M.H. Stuckert
Direction artistique Louis Nalpas


Francine Mussey... Hélène, la nièce
Jean Devalde... André Bresson, le secrétaire
Paul Menant... Pierre Sorbier dit la Bricole
René Navarre... Jean Bonnefous - le père Jean)



mercredi 20 février 2019

Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier



Encensé par certains, décrié par d'autres, qui était Maurice Mariaud (ou Mario, son nom de scène au temps où il a débuté sa carrière cinématographique chez Gaumont) ?
On ne peut que saluer l'immense travail méticuleux de Frédéric Monnier qui nous dépeint la vie de réalisateur de son grand-oncle de manière très vivante et documentée, dévoilant au passage l'ambiance dans les studios de l'époque, à travers les relations de son parent avec les producteurs et certains réalisateurs.

Méconnu voire oublié, M. Mariaud l'est certainement de nos jours. Je ne savais même pas qu'il figurait dans le livret (aux pages 198 - 199) accompagnant le coffret Coffret Gaumont 120 ans - Volume 1 : 1895-1929 (le muet) et le résumé concernant sa personne est très succinct. Maurice Mariaud y est présenté comme une énigme dont on ne sait pas grand-chose.

Moi qui aime les personnages ou les films de l'ombre je suis servie. Les films peu cotés ou oubliés sont comme des portes qui permettent l'accès à une vision plus large d'un passé que nous concevons forcément à partir d'histoires racontées, d'images connues voire ressassées, de films vus et revus qui ne reflètent pas nécessairement une réalité honnête d'une époque donnée et passée.

On plonge avec délice dans ce livre dévoilant de manière très vivante et fluide tout un pan de l'histoire du cinéma muet français. Frédéric Monier, l'auteur, nous conte au travers de nombreuses anecdotes très bien documentées, la vie de ce réalisateur et acteur qui débutera, après une carrière théâtrale, chez Gaumont puis tournera pour Pathé, Le Film d'Art, Phocéa, La Victorine avant son départ pour le Portugal où il contribuera de manière significative au développement du cinéma portugais avant de revenir en France. 
En effet, comme de nombreux autres réalisateurs français, Maurice Mariaud va tenter sa chance à l'étranger. L'après-guerre est une période tendue et difficile, il faut économiser chaque sou, les producteurs surveillent les réalisateurs et l'épée de Damoclès qui pend au dessus des têtes est prête à frapper lorsque le succès n'est pas au rendez-vous.

A partir de témoignages, d'extraits de journaux et de livres, la vie de réalisateur de Maurice Mariaud est patiemment reconstituée et on en vient à regretter de n'avoir jamais vu certains films qui titillent l'imagination ou parlent au coeur, tels, je cite entre autres, Guignol, Madame Corentine, Le Nocturne à la poupée, Les Dames de Croix-Mort ou encore L'idole Brisée avec la belle cantatrice Lina Cavalieri.
Heureusement on peut voir les Mouettes ou Le Crépuscule du coeur, du moins si on prend le temps de se rendre au Festival Toute la mémoire du monde qui aura lieu en mars 2019 à Paris ! Le livre inclut aussi un DVD qui comprend 4 films qu'il me tarde de regarder : 
  1. Quand la raison s'en va 1919
  2. O Fado 1922
  3. Mon oncle 1924
  4. Le secret du cargo 1929
http://cvc.instituto-camoes.pt/cinema/sintese02.html
Tous ces films ont bonne presse et je vous ferai part de mes impressions sur ce blog prochainement au fur et à mesure de leur visionnement.

On peut encore trouver Os Faroleiros (les gardiens de phare) sous le nom de Mauricio Mariaud  sur Youtube ainsi que différents extraits de films en tapant Maurice Mariaud sur ce même site.









Au fil des pages, de fil en aiguille, par petites touches, l'homme est mieux cerné, son caractère est dépeint de manière passionnée par tous ceux qui l'ont approché, autant par ses détracteurs que par ceux qui l'appréciaient (et ils sont visiblement nombreux !).
Talentueux, Maurice Mariaud l’était certainement. Acteur, metteur en scène, réalisateur, scénariste puis parolier vers la fin de sa vie, il savait tout faire sans avoir le physique d'un jeune premier mais avec une présence certaine, un caractère qui semble à la fois jovial et bien trempé.

Visiblement Maurice Mariaud avait bonne réputation ce qui lui a permis de rebondir de belle manière à chaque tournant de sa vie professionnelle. Malgré tout, il a fini oublié et dans un certain dénuement après près de 40 films et environ 20 ans de carrière.

Sorti fin 2018, ce livre de 192 pages est de haute qualité d'impression. De nombreux films perdus sont résumés et agrémentés de belles photos d'excellente facture. Le livre comprend en outre des reproductions d'affiches rares et une filmographie complète de Maurice Mariaud. Tous les articles sont référencés.

Un livre qui ravira tous les amateurs de films muets en quête d'impressions authentiques ainsi que ceux qui se passionnent pour l'histoire du cinéma en général.

 

Editeur

  http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100222630

AFRCHC

https://afrhc.fr/maurice-mariaud-itineraire-dun-cineaste-des-buttes-chaumont-au-portugal-1912-1929/



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