Henny Porten | ... |
Das Dienstmädchen
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Fritz Kortner | ... |
Der Postbote
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William Dieterle | ... |
Der Handwerker
(as Wilhelm Dieterle)
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50 minutes
Titre français : Escaliers de service
Titre original : Hintertreppe
A Berlin dans l'arrière cour d'un immeuble un escalier mène à la mansarde d'une femme de chambre. A la nuit tombée elle retrouve son amoureux avant de fermer les portes de la cour. Un soir l'amoureux ne revient pas. Commencent alors le questionnement et l'attente ponctués par les visites du facteur porteur d'espoir, un homme boiteux dont l'une des mains est sérieusement handicapée. Secrètement amoureux de la femme de chambre, le facteur devant son désespoir finit par lui faire parvenir une lettre qu'il écrite lui-même. Aussitôt la femme de chambre se sent revivre ...
Je reste sans voix devant ce film qui ne comprend aucun intertitre. Ceux-ci n'auraient d'ailleurs aucune utilité car nous pénétrons dans les personnages avec une facilité presque déconcertante tant leurs expressions expriment ce qu'ils ressentent.
Au premier jour nous assistons au réveil de la femme de chambre dans une chambrette déjà illuminée par la lumière. Il est 6 heures, elle ouvre les yeux, regarde le réveil et le retarde de 5 minutes qu'elle met à profit pour se rendormir (je fais pareil, sauf que j'avance mon réveil !) on comprend alors le bonheur tout simple de cette femme qui s'autorise quelques minutes supplémentaires de sommeil. Elle vaque à ses occupations, heureuse et dynamique. Elle se sent aimée, elle vit le soir dans les bras de son aimé. Arrive la nuit suivante mais personne ne vient au rendez-vous, elle ne comprend pas et ses gestes ralentissent déjà, une nuit de plus et toujours personne : la femme dynamique se métamorphose lentement, pour devenir petit à petit une ombre d'elle-même qui fonctionne au ralenti. Chaque jour le facteur se présente et elle ouvre la porte à son coup de sonnette, prend le courrier mais aucune lettre de l'aimé ne lui est adressée.
Au premier jour nous assistons au réveil de la femme de chambre dans une chambrette déjà illuminée par la lumière. Il est 6 heures, elle ouvre les yeux, regarde le réveil et le retarde de 5 minutes qu'elle met à profit pour se rendormir (je fais pareil, sauf que j'avance mon réveil !) on comprend alors le bonheur tout simple de cette femme qui s'autorise quelques minutes supplémentaires de sommeil. Elle vaque à ses occupations, heureuse et dynamique. Elle se sent aimée, elle vit le soir dans les bras de son aimé. Arrive la nuit suivante mais personne ne vient au rendez-vous, elle ne comprend pas et ses gestes ralentissent déjà, une nuit de plus et toujours personne : la femme dynamique se métamorphose lentement, pour devenir petit à petit une ombre d'elle-même qui fonctionne au ralenti. Chaque jour le facteur se présente et elle ouvre la porte à son coup de sonnette, prend le courrier mais aucune lettre de l'aimé ne lui est adressée.
Mais un jour le facteur qui n'a pas le courage de la regarder mais qui meurt d'amour sans espoir d'être aimé en retour ni même d'avoir la moindre chance d'être même reconnu par la jeune femme lui tend une lettre. La femme de chambre s'illumine en lisant les mots "ma bien aimée, je t'aime, je devais m'éloigner mais je me languis de toi", elle reprend aussitôt goût à la vie, se permet même un geste tendre envers le postier qui en est aussitôt illuminé.
De grandes réceptions sont données dans l'appartement et la femme de chambre fait le service avec entrain. Elle garde un pichet de vin qu'elle va apporter au facteur pour qu'il puisse partager sa joie mais ô surprise celui-ci est en train d'écrire et la femme de chambre comprend tout à coup que le mot de son aimé a été écrit par cet homme éclopé. Elle saisit surtout que cet homme l'a fait par amour et ne lui en veut pas. Petit à petit les deux solitudes se rejoignent et se mettent à vivre, le facteur transforme son taudis en petit habitat soigné et cuisine avec amour pour la femme de chambre. Je me suis surprise à me dire qu'il ne fallait pas que l'amoureux revienne, que ce ne serait pas juste tant ils ont l'air heureux et en effet la chance est avec eux car il ne revient pas.
Impossible de décrire la finesse des sentiments qui enveloppe les deux personnages principaux. Henny Porten est une femme au visage magnifique. Ses expressions sont tellement justes qu'il n'y a pas d'équivoque possible. Fritz Kortner a le rôle ingrat du facteur, son humilité ne semble pas feinte, son épanouissement fait plaisir à voir et on se prend à espérer que le bonheur le rattrape enfin après une vie qui semble être passée en marge ou dans l'ombre. William Dieterle encore tout jeune n'apparait que quelques minutes dans le film.
Le film termine dans la tragédie, en effet on comprend que le facteur a voulu s'approprier par la force une part de lumière en interférant dans les messages des deux amoureux qu'il intercepte et échange. Comprenant la terrible supercherie la femme de chambre est déchirée et son amant, compatissant et compréhensif, se montre presque tendre avec le facteur mais ce geste de tendresse est de trop pour un homme qui n'a jamais rien eu, n'a rien et n'aura rien au final. L'amour et ses effets, le mal être sans l'amour ...
Le scénario, les acteurs, les images et la musique de l'édition Grapevine sont juste parfaits. Quelques scènes vous restent en tête par leur grande simplicité et leur très grande force de suggestion, il m'a été impossible de rester indifférente face à ces deux acteurs magnifiques et émouvants.
Ce film se trouve dans Ladies of the German Cinema avec le film Sappho (Grapevine Video).
Ce genre de film intimiste et minimaliste appelé Kammerspiel était en vogue en Allemagne dans les années 20. On trouve davantage d'explications sous http://fr.wikipedia.org/wiki/Kammerspiel