Le cargo Ville de Damas a quitté Alger et vogue en direction de Marseille. Le Capitaine et son second découvrent dans une barque le cadavre d'un homme porteur d'un poignard que le Capitaine met sous clé dans sa cabine. Durant la nuit le Capitaine est assassiné.
A Marseille, le Caïd El Gahri qui a porté plainte pour le vol du poignard se trouve dans le bureau du Commissaire Delcamps. Celui-ci est un fin limier qui enquête avec l'aide de son berger allemand, Sherlock. Le Caïd tient beaucoup à son poignard et voudrait le récupérer car il est le garant de l'accès à la sépulture sacrée de l'un de ses ancêtres. Toutefois Delcamps arrive à le convaincre de le lui laisser le temps de l'enquête.
Parallèlement à celle-ci, il a reçu une lettre d'une mère éplorée lui demandant de retrouver sa fille Miralda, artiste à l'Alcazar qui a disparu en même temps que ses impresarii, Bishoff, Kerig et Wormsky.
Bishoff se fait passer pour un enquêteur et monte à bord du Ville de Damas sur le point de larguer les amarres et Kérig prend la place d'un marin. Pendant ce temps sur le quai un artiste nommé Langlume fait le clown en compagnie de son chien et d'un canard. Lorsque le cargo lève l'encre il se précipite à bord où le Capitaine s'amuse de voir cet original passager clandestin et lui confie les patates à peler. Langlume qui n'est autre que Delcamps surveille les passagers car il a promis au Caïd de lui rapporter son poignard.
Las, à peine dans les eaux d'Alger, Bischoff et Kérig dérobent le poignard et se rendent en ville tandis que Delcamps, assommé, confie sa vraie identité au Capitaine.
A Alger, grâce au flair de Sherlock, Delcamps découvre le repère des voleurs. Il y pénètre une fois les deux hommes éloignés et découvre une pauvre femme qui le supplie de l'emmener. Survient alors Wormsky, un affreux bonhomme sadique qui brandit un fouet. Les deux hommes se battent férocement et Sherlock vient heureusement à la rescousse ce qui permet à son maître de s'en sortir et d'emmener la demoiselle qui n'est autre que Miralda auprès de Soeur Irénée qui la soigne comme une mère (!).
Une fois remise, Miralda révèle au commissaire que les impresarii ont dérobé de poignard du Caïd venu la féliciter dans sa loge. Refusant d'être complice du vol, Miralda avait confié l'arme à Ali, un opérateur du théâtre, pour qu'il la remette au Caïd mais le pauvre homme avait été suivi et reçu une balle alors qu'il ramait pour fuir vers le large ...
Jean-François Martial |
Je m'arrête là car il y a encore beaucoup à dire, le film est truffé de détails, l'action est constante et le scénario bien rempli !
Dernier film français et avant dernier film tourné par Mariaud, ce film palpitant m'a tenue en haleine tout du long. C'est un magnifique voyage dans le temps, de Marseille on part pour Alger, on se balade dans la ville puis on descend vers les Oueds du sud, il y a des paysages caillouteux et désertiques, des tribus dans le désert et même des goumiers, bref, vous l'aurez compris c'est aussi un documentaire passionnant.
Certaines scènes sont tout à fait fascinantes, le chargement du cargo, les cavaliers dans le désert et la course poursuite, la danse du ventre dans la fumée du camp, l'escalade finale et la mort de Kérig .... il y a de quoi s'en mettre plein les mirettes !
L'acteur principal est surprenant. Avec un fasciés taillé à la hache et très émacié, il apparait tout d'abord très sérieux puis se déride et se montre tout à fait charmant. Janine Lequesne est quant à elle parfaitement adorable, son beau visage est magnifiquement filmé. Les scènes où elle est battue par Wormsky sont terribles et les scènes de bagarres avec le chien sont percutantes.
Cerises sur le gâteau, les images filmées par Albert Sorgius sont remarquablement nettes et belles, la sonorisation parfaite et la musique originale composée par Paul Devred tout à fait agréable (bien que le son ne soit pas très bon).
On se demande quand même pourquoi avoir assassiné le premier Capitaine si ce n'était pas pour lui dérober le poignard ? Et qui l'a assassiné et pourquoi alors ? Et pourquoi Ali file-t-il en barque, avait-il l'intention de traverser la Méditerranée ou juste d'échapper à ses poursuivants ?
... Et qu'est-il advenu du sympathique canard ? Ceci dit ces questions n'ont aucune influence sur le film en général et j'aimerais qu'on m'explique pourquoi ce film est noté 2,5 sur IMDB à ce jour ? C'est parfaitement injustifié.
Un fois sonorisé le film a été rebaptisé L'énigme du poignard
Magnifiquement restauré par le Service des archives du film du CNC
On trouve ce film sur le DVD qui accompagne l'excellent livre de Frédéric Monnier
Maurice Mariaud Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912 - 1929) - Frédéric Monnier
90 minutes environ
Jean-François Martial ..... Commissaire Delcamps
Jeanine Lequesne ..... Miralda
Henri Baudin .... le Capitaine
Edouard Faguais .... Bischoff
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