Victoria est une jeune femme en âge de se marier qui rêve dans son jardin. Sa vie, elle la voit altruiste et romantique.
Son père lui apprend qu'elle pourra s'offrir une belle robe qui lui plait bien. Mais quand il rajoute que Bruce Schuyler va bientôt leur rendre visite, Victoria comprend que la robe n'est qu'une tentative de la pousser dans les bras de Schuyler qui est un bon parti pour son père. Sa mère lui explique qu'ainsi va la vie et qu'il faut se résigner.
Bruce arrive, sûr de lui et même très imbu de lui-même. Il emmène la jeune femme dans une balade au clair de lune et lui promet qu'elle pourra développer ses talents si elle l'épouse. Du coup Victoria voit Bruce comme une porte d'entrée sur le monde et le mariage lui parait moins rébarbatif.
Tous deux flirtent un peu lorsqu'un gros bruit se fait entendre. Un romantique jeune avocat, David Courtney, tombe non loin et se prend le pied dans un piège à ours. Alors que Bruce part chercher de l'aide, Victoria reste auprès de David et tombe amoureuse du blessé qui de son côté n'est pas insensible au charme de Victoria.
Plus tard Bruce se rapproche et déclare avoir fixé la date du mariage. Sûr de son fait, il confirme que désormais Victoria devra se référer à son opinion avant de faire quoique ce soit. Puis, de manière très maladroite et tout à coup doutant de la jeune femme, il lui demande si elle a toujours été innocente. Victoria est outrée mais voit là une manière de se débarrasser de l’infatué jeune homme et commence à faire croire qu'elle a fauté. Bruce est horrifié et fonce chez les parents de Victoria et demande à parler au père seul. Lorsqu'il apprend que sa fille a déshonoré la famille, le père est furieux et Victoria lui avoue que ce n'est pas vrai, en conséquence le père demande à Bruce d'aller chercher un pasteur sur le champ. Victoria demande à sa mère de l'aider à faire ses bagages et téléphone à David qu'elle prie de venir l'enlever s'il l'aime. David saute dans sa voiture et enlève la jeune fille juste à temps. Tous deux se marient et bientôt la famille s'agrandit. Victoria étudie le droit pour venir en aide à son mari qui a un poste d'avocat pour enfants. Mais un jour David lui demande de cesser ses études, il a d'autres projets en vue ...
Je me demande ce que pensent les jeunes femmes de notre époque de ce film ? Pour ma part je me retrouve bien dans les pensées et les actes de Victoria, comme ma mère et mes grands-mères s'y retrouveraient certainement elles-aussi. Je pense qu'il faut être une femme pour apprécier ce film et comprendre les sentiments de Victoria et ses flashbacks qui lui permettent de survivre ou d'agir. En effet le film est truffé d'insertions montrant des pans d'histoire mettant en scène des femmes à différentes époques. Ainsi passe-t-on du Moyen Age aux amazones, des romains aux premiers hommes sur terre. Moi aussi il m'arrive de penser aux femmes qui m'ont précédées sur cette terre et je trouve émouvant ces rapprochements.
A l'époque, les filles étaient élevées ainsi, elles devaient se plier aux désirs de leur père et plus tard de leur mari. Pour beaucoup, garder les filles dans l'ignorance et à leur merci permettaient aux hommes de garder le pouvoir et d'asseoir leur autorité (bienveillante ou non). Rappelons au passage qu'il n'y a pas si longtemps encore, les femmes ne pouvaient pas se rendre à la banque pour retirer leur argent sans leur mari.
Alors oui, comme on peut le lire sur certains sites de base de données, on peut trouver des ressemblances avec des films de Cecil B. DeMille et penser qu'Holubar a copié ses grandes fresques historiques en flashback, on peut ne pas aimer ce film, le trouver ennuyeux, trouver plein de raisons de le déglinguer, franchement je m'en fiche, le film a trouvé un écho en moi. C'est quand même intéressant de constater que la plupart des critiques sont écrites par des hommes, car bizarrement il n'y a pas beaucoup de femmes qui se permettent de commenter les films dans les bases de données usuelles.
L'avantage c'est que je n'ai pas besoin de me prévaloir de connaissances sur le cinéma, de hautes études sur les différents formats ou les techniques de cadrage, ou de faire des théories comparatives et développées sur l'histoire du cinéma en incluant Le Salut de Dickson ou L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat, bref, je ne suis qu'une spectatrice lambda qui regarde avec ses tripes et son coeur.
Le reste et plus encore, je le laisse volontiers aux messieurs aussi sûrs d'eux que Bruce Schuyler dans ce film !
Et même si le film finit de façon miraculeuse et mystique, l'espoir, les belles valeurs et la foi sont au rendez-vous, et moi je suis contente !
Ce film a tout juste 100 ans !
Je pense qu'Holubar avait une sensibilité très féminine, en tout cas c'est ce qui ressort à la vue de deux autres de ses films que j'ai pu voir (voir liens ci-dessous). De plus il devait beaucoup aimer sa femme Dorothy Phillips car elle est fort joliment filmée !
The Right to Happiness
The Heart of Humanity
Visible sur Youtube en ce moment, grâce au EYE film Institute d'Amsterdam (il existe une version avec des sous-titres anglais !)
88 minutes
| Dorothy Phillips
|
...
|
Victoria
|
|
Ralph Lewis
|
...
|
The Father
|
|
Margaret Mann
|
...
|
The Mother
|
|
James Kirkwood
|
...
|
David Courtney
|
|
Robert Cain
|
...
|
Bruce Schuyler
|
|
J. Barney Sherry
|
...
|
Henshaw
|
|
Shannon Day
|
...
|
Bobo |