La nuit, une rue. Un prêcheur apporte la bonne parole, un violoniste incite les passants à se tourner vers le mal.
Spike est un bellâtre assez imbu de lui-même qui vit seul avec son frère Billy qu'il a éduqué depuis la mort de leur mère. Spike est fier de ses poings et de sa voix qui fait se pâmer les demoiselles.
Non loin vivent Gypsy et son vieux père. Gypsy est une jeune danseuse de music hall. Dans le bâtiment d'en face un chinois nommé Sway espionne la jeune fille qu'il compte faire sienne.
Un soir le music hall prend feu et Gypsy danse seule sur scène pour empêcher la panique des spectateurs et provoque l'admiration de tous une fois le feu maitrisé.
Billy et Spike tombent tous deux fous amoureux de la belle. Spike tente l'approche par la force tandis que Billy, poète et romantique, compose des odes à la jeune fille.
Billy jure qu'il tuera le premier homme qui touchera à Gypsy mais le jour où il trouve son frère en train de malmener la pauvre fille il ne peut que sortir son revolver pour en menacer son frère sans réussir à passer à l'acte.
Furieux Spike est sur le point de donner une correction à Billy mais l'amour l'emporte, les deux frères se serrent dans les bras l'un de l'autre.
Pendant que Spike avoue enfin son amour à Gypsy, Billy lutte contre un homme envoyé par Sway afin de les dépouiller, lui et son frère. Dans l'action il tire un coup de feu qui tue l'homme net.
De retour à la maison Spike découvre le cadavre et intime l'ordre à son frère de se cacher afin de faire croire qu'il est le meurtrier. Poursuivi par la police, il se réfugie chez Sway qui voit là le moyen de se débarrasser de son ennemi et s'emparer de la jeune femme ...
Très moralisateur, le bien et le mal sont très clairement explicités. De nombreuses tentations jalonnent le film, on oscille entre bonté et lumière et intention néfaste et ombres, chaque personnage vivra ainsi et découvrira sa part d'ombre et de lumière. Le mal porte un masque et bien sûr l'amour triomphera à la fin, après que la justice des hommes soit intervenue pour appliquer son œuvre rédemptrice.
La rue, ses tentations, ses enseignements, les rêves. Toute l'action du film se passe la nuit. Les acteurs jouent de façon très appuyée, Gypsy se montre primesautière et sautille joyeusement, le visage de Ralph Graves de décompose lorsqu'il est entrainé par sa part d'ombre et la fin est tout à fait christique, on serait presque tenté de crier Alléluia pour terminer le tout en beauté.
Griffith croit nécessaire d'en rajouter encore une couche en nous prouvant par a + b que la bonté triomphe et nous présente un petit c, fruit de l'amour de nos deux héros. L'amour est payant, les carrières et les talents reconnus, tout le monde est riche, tout le monde est beau, tout le monde est heureux, cqfd en 102 minutes.
La scène des deux frères sur le point de s'affronter mais qui se prennent dans les bras l'un de l'autre est particulièrement bien rendue.
Les stéréotypes sont très présents, Sway est bien sûr propriétaire d'un tripot clandestin, il est traité de Chink par Gypsy, les blacks sont des blancs peints en noir et se montrent trouillards, les inspecteurs portent tous un chapeau melon, les soldats du Christ regardent vers le ciel d'un air absorbé (le rôle de Tyrone Powers Sr se résume à cet exercice), etc.
A noter : Visiblement à cette époque on embrassait la Sainte Bible avant de prêter serment au tribunal.
Titre français : La rue des rêves
Griffith aurait utilisé le procédé Photokinema dans ce film mais on n'entend pas la voix de Raph Graves dans la version de Bach Film.
On trouve ce film chez Bach Film avec des sous-titres français ou chez Grapevine video par exemple.
102 minutes
Carol Dempster | ... |
Gypsy Fair
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Charles Emmett Mack | ... |
Billy McFadden
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Ralph Graves | ... |
James Spike McFadden
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Edward Peil Sr. | ... |
Swan Way
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Tyrone Power Sr. | ... |
Street Preacher
(as Tyrone Power)
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Morgan Wallace | ... |
Masked Violinist
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