Ethel Hoyt est une jeune fille des années 20 imbue d'elle-même qui se comporte de façon délurée aux yeux de ses parents. Ce soir là elle préfère sortir danser avec des jeunes gens alors que son père fête son anniversaire et l'attend. Ethel est en retard, ses parents soupent sans elle et son père lit quelques pages de son journal intime, découvert par sa mère. Sa fille lui apparait alors comme une croqueuse d'hommes sûre de son pouvoir de séduction qui se compare même à Cléopâtre, en beaucoup mieux bien sûr !
Plus tard Ethel fait son apparition en compagnie des trois jeunes hommes qu'elle a invités à venir voir La Mégère apprivoisée, l'une des premières pièces de William Shakespeare qui est donnée au théâtre et auquel elle a convié ses parents.
La pièce donne l'idée au père de demander à son ami Ernest Eddison, l'acteur principal, de dresser sa fille. Pour cela il lui demande de se montrer froid avec Ethel histoire de lui faire comprendre qu'elle n'a pas forcément le charme qu'elle est persuadée d'avoir.
Au café "Pierre", Ernest est installé à une petite table et fait la connaissance de Ethel. Visiblement le courant ne passe pas bien et Ernest fait un flop alors qu'Ethel le prend de haut.
Après cette expérience plutôt malheureuse, le père insiste pour qu'Ernest persiste à rencontrer sa fille malgré un plan assez foireux.
Après quelques sorties les deux jeunes gens se rendent chez Nalia McCabe, une riche amatrice de théâtre qui monte une pièce, La belle au bois dormant. A la vue de Ethel elle lui propose le rôle de la princesse Aurore. Le prince sera joué par Ernest.
Tout se passe assez mal, Ethel vient accompagnée de ses amis ce qui ne facilitent pas les répétitions ...
D'amusantes situations nous sont montrées au début et jusqu'aux répétitions. La scène du théâtre est cocasse car le père, dont c'est l'anniversaire, est casé derrière tout le monde et doit se contorsionner pour voir les acteurs. Malheureusement on se perd ensuite dans le conte de Perrault ou des frères Grimm et l'action devient assez ennuyeuse malgré les beaux décors.
La fin est très prévisible.
Marion Davies est une bonne actrice, elle donne ici l'image d'une jeune fille très imbue d'elle-même. A la voir ainsi à l'écran on comprend bien le jeu joué dans certains rapports hommes-femmes où l'apparence a tellement d'importance. Ethel minaude, joue la snob, boude et pleure avec facilité, elle mène son homme par le bout du nez. De la même manière elle manipule facilement son père. Dans le fond les rapports de séduction montrés dans ce film sont assez écœurants. La manière de se comporter des deux jeunes gens est d'ailleurs très enfantine.
Un film un peu déprimant de ce point de vue car le scénario ne développe aucune profondeur et ne prête pas vraiment à rire.
Robert Vignola est un réalisateur d'origine italienne assez prolifique. Outre ce film il réalisera Beauty's Worth, aussi avec Marion Davies et Forrest Stanley qu'il tournera en 1922.
Le film a bénéficié du soutien à un projet initié par Ed Lorusso qui en a produit une belle copie en provenance de la librairie des congrès. Les images sont nettes à part quelques petites attaques de nitrates ici où là. L'accompagnement musical de Donald Sosin est très adéquat.
Les décors créés par James Urban sont magnifiques. Le style art-déco utilisé ici est visible pour la première fois dans un film américain.
Titre français : Enchantement
89 minutes
Marion Davies | ... |
Ethel Hoyt
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Forrest Stanley | ... |
Ernest Eddison
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Edith Shayne | ... |
Mrs. Hoyt
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Tom Lewis | ... |
Mr. Hoyt
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Arthur Rankin | ... |
Tommy Corbin
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Corinne Barker | ... |
Nalia McCabe
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Maude Turner Gordon | ... |
Mrs. Leigh
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Edith Lyle | ... |
Fairy Tale Queen
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Huntley Gordon | ... |
Fairy Tale King
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