En Espagne, Pastia, le tenancier de la taverne, observe les contrebandiers accoster sur la plage. Il se demande comment passer les précieuses marchandises par la brèche de l'enceinte de la ville qui est maintenant gardée par un nouvel officier, Don José. Pastia essaie bien de l'acheter mais le fier jeune homme refuse de rentrer en matière et Pastia est obligé de cacher les marchandises dans les montagnes au camp des gitans auxquels il raconte ses malheurs, ce qui fait bien rire Carmen. Du coup Pastia élabore une stratégie qui devrait être imparable. Carmen est chargée de charmer Don José qui devrait ainsi libérer le passage le temps que les marchandises puissent pénétrer en ville.
Pour ce faire Pastia emmène Carmen travailler à l'usine à cigares. Au passage de la brèche la jeune femme adresse son plus beau sourire à José qui se montre flatté. Plus tard Carmen lui annonce qu'elle va danser à la taverne le soir même. Don José s'y rend bien sûr et Carmen se colle à lui ce qui n'est pas au goût du toreador Escamillo qui offre à la belle gitane de venir avec lui à Séville où l'attend la gloire dans l’arène.
Durant la nuit Carmen attise le désir de José tout en se dérobant habillement à ses baisers.
Le lendemain, Carmen revient à la charge pour détourner le jeune officier de son devoir. La promesse d'étreintes torrides fait perdre la tête à José qui congédie les deux hommes qui montent la garde en sa compagnie. Ni une ni deux, Carmen fait des signaux avec sa mantille et les hommes passent la brèche avec les marchandises frauduleuses.
L'art de se rendre ridicule ; José comprend qu'il a été berné. Pour donner le change Carmen retourne à l'usine mais entame un pugilat avec les autres filles qui se moquent d'elle.
L'histoire dégénère lorsque Don José veut emmener Carmen en prison et qu'il essuie les quolibets de son collègue (qui semble passer son temps à la taverne soit dit en passant).
Les deux hommes dégainent leurs épées tandis que le tavernier ferme les portes de son établissement. Encouragés par Carmen les deux hommes se battent comme des lions et le persifleur est maintenant raide mort. José s'enfuit dans les montagnes.
Tel est pris qui croyait prendre ...Carmen lit sa propre mort dans les cartes. Pour leur donner raison elle décide d'accompagner Escamillo à Séville où la foule les acclame tandis que José qui a suivi la jeune fille les suit du regard. Apprenant que José est venu assassiner Escamillo, Carmen tente de raisonner José qui la poignarde alors.
Elle est libre, mais l'ex-officier a tout perdu ... il ne lui reste plus qu'à couper le fil ténu de sa propre vie au dessus du corps de celle qu'il a aimée passionnément et pour laquelle il a tout sacrifié, son honneur, sa réputation, sa carrière, sa vie ... the end.
J'ai toujours eu de la peine à comprendre les protagonistes de cette histoire (à part peut-être les contrebandiers qui ont eux un réel avantage à passer leurs marchandises et Escamillo dont la ligne de conduite est claire !).
Dans ce film très propre de Cecil B. DeMille, José est montré comme un homme plutôt possessif et jaloux dans un monde où tout se monnaie; ainsi ayant tout sacrifié pour la belle il est juste qu'elle lui appartienne à la fin.
De son côté Carmen est dépeinte tel un oiseau insolent qui, sûr de ses charmes, virevolte avec insouciance sans vraiment se préoccuper des conséquences de ses actes et qui ne craint personne, pas même la mort. La quintessence de la liberté sans une once de conscience.
En 1915, Raoul Walsh a terminé pour Fox Film Corporation son Carmen sur les chapeaux de roues pour le sortir avant celui de DeMille. Son film avec Theda Bara a rapporté davantage d'argent que celui de DeMille qui a été plus apprécié par les critiques. La même année Charlie Chaplin a aussi tourné son Burlesque on Carmen ! (et en 1918 c'est Lübitsch qui se lança dans la réalisation de cette histoire !)
Vu le nombre de versions basées sur cette histoire écrite par Prosper Mérimée par la suite, on se dit qu'elle a encore de l'avenir !
Ce film sorti en 1915 a été remonté pour une seconde sortie en 1918 à ce qu'on peut lire dans Cecil B. DeMille and American Culture: The Silent Era (University of California Press), p. 217 de Sumiko Higashi (1994). Il semblerait que ce seule cette version soit disponible de nos jours.
58 minutes
Geraldine Farrar | ... |
Carmen
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Wallace Reid | ... |
Don José
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Pedro de Cordoba | ... |
Escamillo
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Horace B. Carpenter | ... |
Pastia
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William Elmer | ... |
Morales
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Jeanie Macpherson | ... |
Gypsy girl
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Anita King | ... |
Gypsy girl
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Milton Brown | ... |
Garcia
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