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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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vendredi 31 août 2012

Blind Husbands - Erich von Stroheim - 1919



Sam De Grasse ...
Dr. Robert Armstrong
Francelia Billington ...
Margaret Armstrong
Erich von Stroheim ...
Lt. Erich von Steuben
Gibson Gowland ...
Silent Sepp (as T.H. Gibson Gowland)
Fay Holderness ...
The 'Vamp' Waitress
Ruby Kendrick ...
A Village Blossom
Valerie Germonprez ...
The Newlywed
Jack Perrin ...
The Newlywed
Richard Cummings ...
The Village Physician
Louis Fitzroy ...
The Village Priest
William De Vaull ...
Man from 'Home'
Jack Mathis ...
Man from 'Home'
Percy Challenger ...
Man from 'Home'



93 minutes
La loi des montagnes


A Cortina d'Ampezzo dans les Dolomites. Un couple d'Américains, le Docteur Robert (De Grasse) et Margaret (Billington) Armstrong s'installent dans une petite auberge. Ils retrouvent Sepp (Gowland) le guide de montagne que le Docteur connait bien car il a déjà escaladé en sa compagnie quelques sommets de la région précédemment.
Le Lieutenant Erich von Steuben (Von Stroheim himself), un officier autrichien en vacances jette son dévolu sur Margaret qu'il voit délaissée. En effet son mari semble plus occupé à lire des livres, discuter avec les hommes du village ou à dormir et Margaret semble bien triste.
Von Steuben amorce donc en lui apportant son châle, lui cale le dos avec des coussins, lui installe une chaise pour reposer ses pieds, offre des fleurs, une boîte à musique et s'enhardit même à la peloter sans que son mari ne semble même remarquer ses avances offensives. Pire Robert va même jusqu'à lui confier sa femme lorsqu'il part secourir trois alpinistes dont l'expédition finit tragiquement.
A son retour sa femme se sent mal et Robert lui propose de partir pour Rome. Margaret connaissant son envie d'escalader le Mont Cristallo accepte de quitter les lieux seulement après l’ascension planifiée. Robert invite donc le lieutenant à le joindre et la petite troupe se met en route. 
Dans un refuge Margaret se retrouve à attendre en compagnie de deux jeunes mariés qui font des excursions dans la région depuis la même auberge. Bien vite elle pressent qu'un malheur est arrivé et demande à Sepp d'organiser une colonne de secours ...


... Je me demande bien pourquoi le guide n'a pas mené les deux hommes au sommet au lieu de les attendre au refuge ?
Un film qui tente de démontrer que certains maris sont autant coupables que les femmes qui les trompent. Soit. Toutefois il est quand même étonnant de voir Erich von Stroheim dans ce rôle de dragueur ... qui semble obtenir du succès auprès des femmes ? Personnellement je trouve qu'il a un air de gobelin dur dans ce film. Encore jeune il est de plus maigrichon et sec. Est-ce l'impact de l'uniforme qui est supposé attirer les femmes ? 

On ne comprend pas très bien Margaret dans cette histoire. Son attitude est sensé exprimer son désarroi. Dans le fond c'est un peu insultant pour elle, comme si elle n'avait pas de volonté propre, pire elle semble heureuse des avances de von Steuben pendant un certain laps de temps. 
Il y a clairement volonté d'égarer le spectateur dans la scène où elle dépose un mot sous la porte du Lieutenant : son sourire heureux ne correspond pas à la réalité de l'action. En effet à ce stade il me semble qu'elle devrait se montrer un peu ennuyée tout en étant soulagée d'avoir pris une décision.

Les scènes montrant Sepp (Gowland) manœuvrant pour empêcher von Steuben de se rapprocher de Margaret sont assez amusantes.

C'est un plaisir de voir Sam De Grasse dans un rôle d'homme sans méchanceté. Bel homme, il possède une jolie prestance naturelle et impose le respect. Francelia Billington a le rôle de la pauvre et faible jolie femme qui n'a pas beaucoup de volonté, Gibson Gowland, plus mince que quelques années plus tard a un vrai look de montagnard de l'époque, Valerie Germonprez et Jack Perrin (au visage encore tout poupin) sont les nouveaux mariés très épris l'un de l'autre que l'on voit en background.

Ce film est surtout intéressant pour les beaux décors d'auberges et de montagnes.









mercredi 29 août 2012

Last of the Mohicans (The) - Maurice Tourneur - 1920




Wallace Beery ...
Magua
Barbara Bedford ...
Cora Munro
Alan Roscoe ...
Uncas (as Albert Roscoe)
Lillian Hall ...
Alice Munro
Henry Woodward ...
Maj. Heyward
James Gordon ...
Col. Munro
George Hackathorne ...
Capt. Randolph
Nelson McDowell ...
David Gamut, a Preacher
Harry Lorraine ...
Hawkeye, A Scout
Theodore Lorch ...
Chingachgook (as Theodore Lerch)

73 minutes
D'après le roman du même nom de James Fenimore Cooper
Réalisation Maurice Tourneur et Clarence Brown après un accident survenu à Maurice Tourneur.
Le dernier des Mohicans


En 1757, Cora (Bedford) et Alice Munro (Hall) vont retrouver leur père, le Colonel Munro commandant des troupes britanniques au Fort William Henry. Les français menés par Montcalm sont suivis de cruels guerriers Hurons excités par Magua (Beery) et l'eau de feu ...
Sur le chemin les menant au Fort, Alice et Cora rencontrent Uncas (Roscoe) son père Great Serpent (Chingachgook) et Hawkeye qui prennent le relais car leur guide a disparu mystérieusement. Bientôt ils sont attaqués par des Hurons et ne doivent leur salut qu'aux Mohicans qui vont faire tout ce qu'ils peuvent pour les mener jusqu'au Fort, lui-même sur le point d'être attaqué ...

Barbara Bedford et Alan (Albert) Roscoe) regardent le soleil se lever ....
Un de ces films qui vous fait prendre conscience de la marche inexorable du temps et de l’immuabilité de l'amour. Les paysages ont des aspects de début du monde et les images sont très poétiques. Souvent considéré comme le premier film pro indiens car les Mohicans y sont dépeints de façon noble et les Delawares comme une tribu pacifique et sage. Les Hurons par contre sont dépeints comme de vrais sauvages. Quant aux hommes blancs ils n'ont pas vraiment l'apanage d'une image de perfection. L'un d'eux, Randolph (Hackathorne) est même un lâche doublé d'un traitre.
L'action est surtout poétique, même si on a droit à des scènes d'une grande violence, comme l'attaque du Fort par les Hurons qui mettent en pièce, pillent, violent, tuent sans merci. 
La fin est très poignante : Cora est déterminée à se suicider depuis la pointe d'un éperon rocheux si l'affreux Magua l'approche. Mais celui-ci est patient, il s'installe confortablement et attend que le sommeil surprenne la jeune femme. Alors qu'enfin il tente de la saisir, Cora bascule dans le vide pour lui échapper mais Magua la retient. Lorsqu'elle aperçoit Uncas elle tente de s'accrocher et de remonter mais Magua dépité veut alors la faire tomber dans le vide. Terrible ! Dans un final tout en finesse, Uncas se retrouvera auprès de sa bien aimée et lui prendra la main très délicatement. Tous deux auront droit à un enterrement selon les coutumes respectives anglaise et indienne.
En gros je dirais que c'est un film très romantique sur un amour impossible dans un écrin d'images poétiques.
Barbara Bedford qui épousera Albert (Alan) Roscoe en 1922 se montre peu expressive et quelque fois presque comme absente. Albert Roscoe est le noble et droit Uncas, très crédible dans ce rôle. Son accoutrement n'a rien de ridicule, d'ailleurs les indiens apparaissent tout à fait naturels contrairement aux blancs toujours un peu risibles avec leurs collants et leurs perruques !
Wallace Beery cabotine dans une scène mais apparait comme un homme cruel avec ses peintures de guerre. 
A noter une apparition non créditée d'un jeune  Boris Karloff en indien (lançant un bébé en l'air) ...

Lorsque qu'on demande à Maurice Tourneur pourquoi il a choisi Albert Roscoe pour ce rôle il répond "parce qu'il pouvait jouer ce rôle et qu'il est un acteur, mais surtout parce que lorsqu'il est venu me voir son visage était illuminé et animé. Il était si désireux de travailler avec moi, si motivé à faire ce que je voulais même à se raser les cheveux que je n'ai pas pu résister de l'engager de suite !"
Albert Roscoe était ravi de travailler pour Tourneur : en réponse à un reporter il précise qu'il avait "toujours eu envie de travailler pour M. Tourneur et qu'il était ravi de jouer le rôle de Uncas". Il ajoute que "lui-même est un quart indien, son père étant à moitié anglais et à moitié Onondaga (indien de la nation iroquoise de New York) et que naturellement il est intéressé depuis toujours aux histoires indiennes, d'ailleurs les Mohicans étaient souvent en guerre contre les Onondagas. Toutes ces passionnantes histoires d'indiens ont une grande influence sur ma vie".

Albert Roscoe est magnifique en Uncas, c'est donc un très bon choix, sans aucun doute. Un film qui vaut le détour, en tout cas moi j'ai craqué !

La version restaurée par le George Eastman House est magnifique (joliment teinté avec un accompagnement musical adéquat) cela vaut la peine de l'acheter plutôt que de regarder une version online de moindre qualité !
http://www.film-foundation.org/common/movies/film_details_v2.cfm?QID=934&clientID=11004&sid=2&ssid=7

Un grand nombre de films ont été tournés sur ce thème. Je n'en ai vu aucun autre à ce jour et ne peux donc pas comparer. Il semble toutefois que cette version soit la plus proche du roman de James Fenimore Cooper même si le héros semble plutôt être Hawkeye dans le roman.

Chief Great Serpent (Père d'Uncas) : "Woe for the race of red men! In the morning of life I saw the sons of my forefathers, happy and strong -- and before nightfall I have seen the passing of the last of the Mohicans!"

De beaux extraits
http://www.randybyers.net/?p=1458

Un peu d'histoire
http://www.mohicanpress.com/mo08007.html

Les Mohicans
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mohicans




lundi 27 août 2012

Girl of Gold (The) - John Ince - 1925


Florence Vidor ...
Helen Merrimore
Malcolm McGregor ...
Schuyler Livingstone
Alan Roscoe ...
Ned Loring
Bessie Eyton ...
Ada Tremaine
Claire Du Brey ...
Edith Loring
Charles K. French ...
Lucius Merrimore (as Charles French)

60 minutes environ

Lucius Merrimore (French) est un homme riche. Il possède des mines mais son principal trésor est sa fille Helen (Vidor). Tous deux se rendent à New York où Merrimore fait des ravages. Sa fille par contre est malheureuse car elle n'est pas appréciée pour elle même mais pour sa fortune. Triste, elle téléphone un jour à son père qui lâche son conseil d'administration pour la rejoindre en vitesse à la maison. En chemin le chauffeur manque tuer un enfant sur la route et provoque l'embardée d'une voiture venant d'en face. A son bord se trouve Schuyler Livingstone (McGregor) un jeune homme qui charme Merrimore par ses bonnes manières et sa gentillesse. A la maison Schuyler lui présente sa soeur, Ada Tremaine (Eyton) maman d'un petit Sonny handicapé. Comme Merrimore s'interroge sur les meubles sur le point d'être vendus aux enchères, Schuyler lui avoue avoir été ruiné par un certain Merrimore. Celui-ci se présente alors et décide de lui proposer une affaire : Un chèque de 100'000 dollars lui sera remis si sa fille Helen lui propose de l'épouser. Le jeune homme refuse mais sa soeur le pousse à accepter afin de financer l'opération qui permettra à Sonny de remarcher.
Chez Ned (Roscoe) et Edith Loring (Du Brey), Helen se fait passer pour Helen Wheeler, une parente pauvre afin d'éviter les chasseurs de dots. De même invité, Schuyler fait la connaissance d'Helen et c'est le coup de foudre au premier regard, si bien que Schuyler décide de retourner le chèque à Merrimore pour rompre l''arrangement.  Mais sa soeur ne l'entend pas de cette oreille et détruit la missive tout en annonçant à Helen que son frère va annoncer ses fiançailles avec une riche héritière ...



Le scénario de ce film est un peu simplet mais l'histoire est plutôt sympathique, quelques réparties sont même assez amusantes. L'histoire se complique un peu avec une Edith Loring qui tente de remettre la main sur son ancien flirt en la personne de Schuyler rendant au passage furieux son mari Ned (Les scènes les incluant sont moins sirupeuses et Roscoe excelle dans ce type de rôle). La soeur ne pense qu'à ses intérêts et à ceux de son fils (un mari/père inexistant ?), le père Merrimore tente d'acheter le bonheur de sa fille tout en se montrant sous les traits d'un homme affable, ce qu'il n'est certainement vraisemblablement pas vraiment. Quant à Schuyler il incarne un jeune homme sans trop de caractère mais d'une (trop ?) grande gentillesse. Florence Vidor est charmante dans ce rôle de fille en or.


samedi 25 août 2012

Poor Little Rich Girl (The) - Maurice Tourneur - 1917



Mary Pickford ...
Gwendolyn 'Gwen'
Madlaine Traverse ...
Gwendolyn's Mother
Charles Wellesley ...
Gwendolyn's Father
Gladys Fairbanks ...
Jane
Frank McGlynn Sr. ...
The Plumber
Emile La Croix ...
The Organ Grinder
Marcia Harris ...
Miss Royale
Charles Craig ...
Thomas
Frank Andrews ...
Potter
Herbert Prior ...
The Doctor

65 minutes
Scénario Marion Davies d’après une pièce de Eleanor Gates (1913)
Tourné à Fort Lee


Dans une grande maison, Gwen (Pickford) s'ennuie. Ses parents n'ont pas le temps de s'occuper d'elle (son père est très occupé à amasser de l'argent et sa mère reçoit beaucoup). Le personnel la malmène volontiers et lui interdit toute incartade. Ses percepteurs enseignent avec grand sérieux. Dès lors Gwen ne peut rien faire par elle-même. Un jour elle entend un joueur d'orgue dans la rue et le fait monter. Le plombier les rejoint et Gwen passe enfin un agréable moment. L'une des amies de sa mère décide de lui procurer une compagne de jeu en la personne de sa propre fille qui s'avère être une vraie pimbêche, menteuse de surcroit. Punie pour avoir déposé intentionnellement un gâteau sous les fesses de la sale gamine, Gwen doit porter des vêtements de garçon, sensés la faire réfléchir. Mais Gwen très heureuse de sa nouvelle apparence s'en va se battre avec les garçons de la rue à coups de boules de boue.
Le soir de son anniversaire la gouvernante étant sortie, la femme de ménage lui fait avaler un somnifère pour pouvoir sortir avec ses amis. Croyant que Gwen ne l'a pas bu, elle lui en administre une deuxième ration. Bientôt Gwen oscille entre la vie et la mort et voit de bien étranges choses ...



Un film avec Mary Pickford est en principe toujours agréable à regarder. Celui-ci ne fait pas exception à la règle bien que dans le fond il ne s'y passe pas grand'chose. On suit la vie de Gwen dans la grande maison et on passe beaucoup de temps à la regarder s'ennuyer ou trépigner. Ca pourrait ressembler à une histoire de la Comtesse de Ségur et si l'on aimait ce genre de lecture je pense qu'on appréciera cette histoire dont l'apothéose est les scènes nous faisant part des visions de Gwen inconsciente, qui se voit entourée de jeunes filles diaphanes qui dansent une ronde autour d'elle. Avec l'interprétation d'une enfant de 11 ans elle imagine une personne à double face, un âne, etc qualificatifs entendu de la bouche des adultes l'entourant ! Les images sont très compréhensives et ajoutent une très jolie poésie.

Mary Pickford est très fascinante de spontanéité et de naturel. C'est étonnant d'imaginer une femme adulte (et mariée !) jouant une enfant de 11 ans avec tant de facilité. Sa taille et sa corpulence aident sans doute aussi à nous donner l'illusion. Ses mimiques semblent innocentes.

On trouve ce film facilement sur le net ou chez Milestone.










jeudi 23 août 2012

Where the North Holds Sway - Bennett Cohen - 1927




Jack Perrin... Rance Raine
Pauline Curley... Gambler's wife
Buzz Barton
(as Billy Lamoreaux)
Lew Meehan... Jules Landeau
Starlight the Horse... Starlight, Rance's Horse


54 minutes
Réalisateur : Bennett Cohen sous le nom de Ben Cohn

Au poste des Royal Northwest Mounted Police (RNWMP) de Chinook Flats Rance Raine (Perrin) intrigue beaucoup ses collègues : il a construit une cabane mais personne ne peut jeter de coup d'oeil à l'intérieur. Appelé auprès de son chef, il lui est remis une lettre qui le réjouit : en effet son frère lui annonce son arrivée prochaine en tant que docteur car il vient de terminer ses études. 
Heureux d'apprendre cette nouvelle, Rance fait visiter la maisonnette qu'il a construit comme cabinet de consultation pour son frère. Il appose une pancarte sur la maison portant son nom et son statut.
Mais non loin de là, au terminus de la voie de chemin de fer de Caribou Junction, un couple en provenance des Etats Unis débarque. Jules Landeau (Meehan) et sa femme (Curley) demandent une chambre au saloon hôtel local et Landeau indique ne pas avoir les moyens de la payer. Voyant le joli minois de Madame Landeau, le tenancier suggère qu'elle danse pour les clients mais la pauvre femme est craintive et timide. Son mari la menace et la force à revêtir un robe pailletée. 
Entre temps le frère de Rance, Harvey (Hal Waters) se rend à l'hôtel histoire de se rafraichir avant de poursuivre sa route. En se passant devant la chambre 14 il perçoit des pleurs et frappe avant d'entrer. La jeune femme lui raconte ses mésaventures. Chevaleresque Harvey offre ses services mais le mari les surprend et abat froidement le jeune homme. Le couple prend la fuite vers le Nord. Rance est mis au courant de l'assassinat de son frère :  Fou de douleur il brûle la cabane et donne sa démission, jurant de le venger. Il est suivi par Red (Barton) un petit orphelin recueilli par la police montée et de son chien Rex.

Plus au Nord à Timber Wolf son cheval fait un écart et il chute méchamment. Starlight va chercher de l'aide et ramène Madame Landeau qui se trouve seule dans une cabane des environs pendant que son mari joue au poker. Soigné, Rance retrouve ses esprits et surprend Landeau qui intime l'ordre à sa femme de faire ses bagages car il vient d'apprendre qu'un mountie ayant donné sa démission est sur leur piste ...


Encore un western (!) et surtout un film très étonnant. L'action est constante sans excès et surtout l'atmosphère est très particulière. On a de nouveau l'association homme, enfant, cheval, chien, et ce quatuor est attachant. 

Sur certains points, le scénario n'est peut-être pas très explicite dans le sens qu'on se demande comment diable cette pauvre femme a pu épouser le terrible Landeau, et aussi comment se fait-il qu'alors en fuite et sans le sou, le couple puisse habiter une grande cabane ? Bien sûr on peut inventer des réponses assez facilement et donc ces questions n'empêchent en aucun cas de passer un excellent moment. D'autant plus que d'un autre côté les circonstances convergent très logiquement même si le final est complétement ahurissant.

Starlight se montre très habile dans ce film, il va chercher de l'aide, frappe aux portes, surveille son maitre, résiste au bandit, etc.
Une séquence étonnante est la visite de la cabane construite pour le frère devenu docteur. On la trouve meublée d'une chaise de consultation, de panneaux instructifs et interactifs géants sur le corps humain ...
La séquence finale vaut à elle seule le détour par son côté totalement amoral. Dans une ambiance très noire et avec un accompagnement musical qui procure une note d'angoisse, Rance joue avec son couteau et fait monter la pression après avoir piégé Landeau en tissant une toile comme une araignée. Landeau commence à comprendre que le type qui se trouve en face de lui l'a manipulé. C'est l'apogée du film avec une ambiance à la Hitchcock avec un vrai soupçon d'horreur. Rarement on a l'occasion de voir autant de cruauté dans un western de cette époque (Il semble que Landeau soit dépecé comme un quartier de boeuf !)
Pour la morale on peut repasser, Rance manque être lynché mais s'en sort bien sûr sans problème (visiblement sans traumatisme psychologique alors que franchement je pense qu'il mériterait d'être interné ! La vengeance passe encore, mais la manière dont il se venge est particulièrement odieuse ... Le comble est que personne ne semble trouver son action excessive puisqu'il est réengagé au sein du corps des Mounties !).  
Le petit côté bien propre et gentil de Jack Perrin et ses grands yeux bordés de longs cils donne un côté particulièrement angoissant, à tel point que l'affreux Landeau/Meehan fait même pitié. 

On trouve ce film étonnant chez Grapevine.

mardi 21 août 2012

Heart O' The Hills - Sidney Franklin, Joseph de Grasse - 1919



Mary Pickford ...
Mavis Hawn
Harold Goodwin ...
Young Jason Honeycutt
Allan Sears ...
Jason Honeycutt
Fred Huntley ...
Granpap Jason Hawn (as Fred W. Huntley)
Claire McDowell ...
Martha Hawn
Sam De Grasse ...
Steve Honeycutt
W.H. Bainbridge ...
Col. Pendleton (as William Bainbridge)
John Gilbert ...
Gray Pendleton (as Jack Gilbert)
Betty Bouton ...
Marjorie Lee
Henry Hebert ...
Morton Sanders (as Henry Herbert)
Fred Warren ...
John Burnham


87 minutes
La fille des monts
Scénario d'après un roman de John Fox Jr..


Une petite communauté dans les montagnes du Kentucky. Mavis Hawn (Pickford) voit son père abattu sous ses yeux devant leur petite cabane familiale et un mystérieux inconnu prendre la fuite. Depuis Mavis, 13 ans, s'entraine à tirer au fusil. Son meilleur ami est Jason Honeycutt (Goodwin) un jeune garçon habitant une cabane non loin avec son père. Le père de Jason Steve (De Grasse) courtise la mère de Mavis (McDowell.). Tous les deux sont des êtres frustres qui n'hésitent pas à battre leurs enfants respectifs. Dès qu'il le peuvent les deux enfants s'échappent et vont pêcher. Ils souhaiteraient se marier mais l'ancien du village (Huntley) leur annonce qu'ils sont trop jeunes.
Un jour, Mavis et Jason aperçoivent un groupe d'hommes dans les montagnes. Des prospecteurs, le colonel Pendleton (Bainbridge) et son fils (Gilbert) sont guidés par un homme malhonnête, Sanders (Hebert), qui, avec l'aide du père de Jason, tente de s'emparer des terres des villageois car les montagnes regorgent de charbon. Steve épousera même la mère de Mavis pour prendre possession de sa propriété. Fâchée de se voir dépossédée Mavis intervient un soir après que les villageois aient donné une fête en l'honneur des étrangers de passage. Le Conseil se réunit et des hommes masqués se rendent chez les prospecteurs pour leur intimer l'ordre de quitter les montagnes. Durant l’échauffourée un homme est abattu et Mavis est accusée du crime ....



Comme tous les films avec Mary Pickford, ce film est très chouette à suivre. L'amitié entre les deux enfants est particulièrement bien rendue, avec un Harold Goodwin qui se montre touchant plus d'une fois et une Mary Pickford pleine d'énergie. Amusant aussi de les voir découvrir le monde extérieur : Mavis découvrant les rails du chemin de fer ou découvrant des jeunes venus d'ailleurs en les personnes du fils de Pendleton interprété par John Gilbert (tout jeune, sous le nom de Jack Gilbert !) et de son amoureuse, jouée par Marjorie Lee !

Tourné dans les montagnes du San Bernardino en Californie, les paysages sont magnifiques et de nombreuses scènes villageoises recréent une atmosphère particulière emplie de simplicité. Une scène de danse endiablée vous montre les loisirs de la petite communauté et le comportement de chacun indique l'importance des anciens. L'attaque des prospecteurs est faite façon Ku Klux Klan, chevaux et cavaliers recouverts de draps blancs, une scène particulièrement bien filmée et impressionnante. Et bien sûr la scène où le jury se lève, bientôt suivi par d'autres, et s'accuse d'être coupable vaut son pesant de cacahuètes !
Sam de Grasse est toujours parfait dans ce genre de rôle d'homme dur. Là on le découvre s’apprêtant en se mettant de la brillantine sur les cheveux et sur les bottes pour se rendre chez Martha Hawn alias Claire McDowell, une femme au visage émacié qui elle cherche à savoir où ses rubans seront le plus attractifs et du plus joli effet sur sa robe ...
Étonnamment on arrive (presque) sans peine à imagine que Mary Pickford ait 13 ans dans ce film, bien qu'elle en ait 27 en 1919 ! 

Très jolie version chez Milestone Collection (avec M'Liss) 2005, musique de Maria Newman.


lundi 20 août 2012

Border Vengeance - Harry S. Webb - 1925



Jack Perrin ...
Wes Channing
Josephine Hill ...
Mary Sims
Tom London ...
Flash Denby (as Leonard Clapham)
Bud Osborne ...
Buck Littleton
Jack Richardson ...
Mark Newman, Assayer
Hugh Saxon ...
Rufe Sims
Vondell Darr ...
Bumps Jackson
Minna Redman ...
Mrs. Jackson (as Mina Redman)
Robert MacFarland ...
Deputy Bill Jones (as Bob MacFarland)

48 minutes

Ce film commence de façon différente. Le héros s'occupe d'une petite fille (la fille de la gouvernante veuve d'un ancien employé du ranch) qu'il assied sur son cheval pour retourner vers les habitations. Grâce à ce cliché, on se rend donc tout de suite compte qu'on a affaire à un chic type. Un peu plus loin son associé Buck (Osbone) selle son cheval pour se rentre en ville. Wes (Perrin), notre héros, soupçonne que Buck est parti pour une partie de poker avec le malhonnête Denby (Clapham/London) et le met en garde ... mais Buck n'a cure de ses conseils.
Wes se rend chez son vieil ami et voisin Rufe (Saxon) lequel vient de recevoir une lettre lui annonçant la visite de sa petite fille à laquelle il a menti en prétendant avec trouvé un riche filon.  Il se prépare à faire sauter une paroi à l'aide de dynamite pendant que Wes décharge les provisions dans la petite cabane. Mais Rufe a un malaise et se retrouve blessé sous les décombres après l'explosion de la charge. Chez le docteur qui tente de le soigner, Wes lui fait croire qu'il a effectivement trouvé un filon pendant que la petite fille (Hill) arrive en ville. 
L'expert en métaux précieux de la ville s'associe à Denby car la mine du vieux Rufe est en effet riche. Ils vont tenter d'en prendre possession. Denby pendant ce temps accule Buck à jouer le ranch que bien sûr il perd ...

Josephine Hill (photo sans relation avec le film)


L'action est tirée par les cheveux, trop d'improbabilités simultanées minent le scénario et rendent l'histoire très peu crédible. On a de la romance, de la jalousie, une tentative de meurtre, des escroqueries, etc...
Néanmoins il est amusant de découvrir Tom London alias Leonard Clapham à cette époque. Jack Perrin est accompagné de son fidèle Starlight et Josephine Hill est toujours charmante.
Pour une fois Bud Osborne a un rôle plutôt original : faible mais pas mauvais bougre !
Le final est amusant avec un Bud Osborne dont la tête est coiffée d'une casquette qui tente de prendre une photo des jeunes mariés qui lui font face en essayant de prendre une jolie pose pour immortaliser leur mariage.

On trouve ce film chez Oldies.

samedi 18 août 2012

Man from the Oklahoma (The) - Forrest Sheldon, Harry S. Webb - 1926



Jack Perrin ...
Man from Oklahoma
Josephine Hill ...
Rita Lane
Lew Meehan ...
Sam Stallings
Lafe McKee ...
Rufus King
Martin Turner ...
Mose Jackson
Edmund Cobb ...
Lynn Durant
Starlight the Horse ...
The Oklahoman's horse

et aussi Bud Osborne, Jim Corey etc.
55 minutes

A San Francisco. Lynn Durant (Ed Cobb) se fait abattre dans la rue et dérober une grosse somme d'argent. Avant de mourir il a le temps de reconnaitre son agresseur en la personne de Sam (Meehan), un employé d'un ranch vers lequel il travaille.
De retour au ranch, Sam rejoint son complice, le vieux Rufe qui se trouve être l'oncle et tuteur de la jolie Rita, seule propriétaire du ranch depuis la mort de ses parents.  Rufe est horrifié car jamais il n'a été prévu que Sam abatte Lynn pour lui dérober l'argent qui lui aurait servi à payer les traites du ranch. Il refuse donc l'argent du crime.
Sam a des vues sur Rita (Hill) mais un cavalier accompagné d'un chien fait son apparition et demande son chemin. Rita l'accompagne pour lui l'indiquer sous le regard jaloux de Sam qui les suit dans l'intention de se débarrasser rapidement de l'intrus. Celui-ci se présente sous le nom de l'homme de l'Oklahoma (Perrin). 
Alors qu'un cireur de chaussures (Turner) s'affaire à faire briller ses bottes, Sam vient le provoquer sans succès. Plus tard dans le bar, L'étranger surprend une conversation prouvant que Sam est malhonnête. Alors qu'il venait de refuser une invitation de Rita à venir les rejoindre à une fête le lendemain prévue au ranch et voyant Sam essayer de lui faire peur, il revient sur son refus. Mais Sam place l'un de ses hommes (Osborne) pour l' intercepter et l'empêcher de rejoindre Rita ...

Pas beaucoup de photos de ce film ...

Le début est sympa et plutôt prometteur. On se réjouit de voir Edmund Cobb mais celui-ci n'apparait que quelques secondes. L'action se poursuit tranquillement et on s'intéresse aux protagonistes. La source des images doit changer car la qualité de l'image change brusquement et il semble manquer un lien entre le moment où Jack Perrin accepte de venir à la fête et la fête dans laquelle on bascule brutalement dans la version Oldies (mais l'image n'est pas mauvaise).  Curieusement, d'un coup tout le monde porte des vêtements mexicains et c'est surprenant... (Même l'homme de l'Oklahoma !)

Dans la plupart des livres parlant de Jack Perrin que j'ai pu lire on souligne qu'il compose un genre de héros ennuyeux car il se montre toujours soigné et propre et rien ne semble jamais lui arriver. On souligne aussi son extrême gentillesse qui est très apparente dans tous ses films. Dans celui-ci il n'hésite pas à faire une caresse à son cheval ou à son chien qui semble avoir plus à faire que son maître.
La jolie est charmante Josephine Hill a souvent tourné avec Jack Perrin. 

Les seconds rôles sont bien repourvus, Lee Meehan toujours très expressif (mais il est vrai que son visage est naturellement assez dur), la pétillante Molly Malone joue une fille de saloon fort joliment, Bud Osborne se montre craignant Sam et plus ennuyé de lui obéir ce qui fait de lui un bandit plutôt sympathique ...
L'ambiance est particulière et on passe un moment agréable sans se prendre la tête !

On trouve ce film facilement chez Oldies ou chez Grapevine.


jeudi 16 août 2012

Michael - Carl Theodor Dreyer - 1924



Walter Slezak ...
Michael
Max Auzinger ...
Jules - Majordomo
Nora Gregor ...
Princess Lucia Zamikoff
Robert Garrison ...
Charles Switt - Journalist
Benjamin Christensen ...
Claude Zoret
Didier Aslan ...
Duc de Monthieu
Alexander Murski ...
Mr. Adelsskjold
Grete Mosheim ...
Mrs. Alice Adelsskjold
Karl Freund ...
LeBlanc - Art Dealer
Wilhelmine Sandrock ...
Widow de Monthieu

86 minutes

Didier Aslan
Une soirée chez un peintre célèbre, Claude Zoret. Sont présents le Duc de Monthieu, Monsieur et Madame Adelsskjold, le journaliste Switt et bien sûr le modèle et l'inspiration de Zoret, Michael.
Pendant le repas une image de tête de mort circule parmi les convives. Chacun y va de son commentaire face à la grande faucheuse. Madame Adelsskjold craint le pire sans savoir pourquoi, le
Duc n'a pas peur car selon une malédiction qui plane sur sa famille il sait que le dernier des Monthieu croisera la mort lorsqu'il aura connu un grand bonheur et le journaliste indique simplement que pour lui la mort est le dernier chapitre de la vie. 
Une princesse, Lucia Zamikow, demande à rencontrer Zoret qui refuse tout d'abord de la rencontrer et de la peindre. Toutefois il finit par accepter de faire son portrait. Visiblement elle ne peut quitter Michael du regard et Michael tombe fou amoureux d'elle. De son côté le duc ne peut quitter Madame Adelsskjod des yeux et celle ci a bien de la peine à soutenir ses regards ardents.
Michael se détache petit à petit de Zoret et s'endette pour entretenir la princesse. De son côté le Duc se consume d'amour pour Alice qui finit par céder, bien qu'elle soit mariée. 
Petit à petit le monde de Zoret se lézarde mais il reste empli d'amour pour Michael ...



C'est une histoire qui dépeint de nombreuses expressions de l'amour, des amours parentaux aux amours de jeunesse. Lorsque Michael tombe sous le charme de la princesse Zamikow, Zoret n'arrive pas à peindre les yeux de la jeune femme et c'est Michael qui va les esquisser avec facilité et terminer ainsi le tableau. Les yeux c'est l'âme, et Michael, amoureux, perçoit bien sûr le regard que lui porte la princesse.
Il est mentionné une fois que Switt vivait avec l'artiste auparavant et que Zoret ne souhaite pas mourir sans laisser au monde un enfant ... alors bien sûr chacun est libre de voir ce qu'il souhaite voir ou imaginer au sujet de cet amour que certains qualifient de gay ! De toutes manières le cas échéant ce détail n'a aucun intérêt car ce film me parait davantage une métaphore.

Le parcours du peintre Claude Zoret est exemplaire (on le verra prendre conscience que Michael lui échappe ou plutôt se détache de lui, un Christ -sans tête il me semble ?- sur le mur derrière lui). Son amour est pur et noble, jamais il ne se montrera possessif et aucun reproche ne sera jamais adressé au jeune homme bien que celui-ci le pille sans vergogne. Zoret dit lui-même avoir connu ses plus belles années quelque temps auparavant, alors qu'il peignait ses plus belles oeuvres, celles qui ont la plus grande valeur pécuniaire aux yeux des marchands d'art.
Il peut mourir tranquille car il a vu, ou connu, un grand amour. Son abnégation lui permettra de peindre un dernier chef d'oeuvre, une toile représentant un homme âgé, vêtu de haillons sur une plage. Je ne doute pas une seconde que le sable n'est pas loin de représenter la poussière et qu'il s'agit bien là de Zoret lui-même au seuil de la fin de sa vie. La mère du Duc de Monthieu ne s'y trompe pas et déclare voir en ce tableau un homme qui a tout perdu, tout en demandant si quelqu'un a vu son fils. Bien sûr Alice répond que non, sachant qu'il est en train de se battre en duel contre son mari et qu'il se laissera abattre sans même tenter de lever son pistolet pour esquisser sa défense pour rencontrer un destin créé par lui-même et une légende familiale.

Dans le film, les critiques soulignent que jamais jusqu'ici Zoret n'avait peint de si beau cieux et se réfèrent à ceux peints des années auparavant à Algiers.
Si les cieux sont aussi beaux que ceux peints quelques années auparavant c'est donc que Zoret s'est retrouvé en se surpassant pour atteindre une dimension supérieure, faite d'abnégation et que seule une certaine sérénité permet d'obtenir. J'irai même jusqu'à dire qu'il a transcendé son amour. D'où le fait de pouvoir mourir tranquille.
Jusqu'au bout Zoret couvrira les actes de Michael, ce que celui-ci aura bien de la peine à accepter. On peut le comprendre aisément dans le sens qu'il est certainement plus facile de quitter un homme qui vous considère comme son fils ou un prolongement de lui-même en lui trouvant quelques mauvais côtés. Or Zoret reste égal à lui-même jusqu'au bout, ce qui a bien de quoi perturber le pauvre Michael qui ressemble de plus en plus à un enfant qui ferait tout ce qu'il peut pour tester son père. Il finit d'ailleurs dans les bras de la princesse comme un enfant perdu à la fin.
En comparaison les amours de Michael et de la princesse paraissent donc bien petits, même s'ils ont la jeunesse et la passion pour moteur.

On suit donc ces parcours ou tracés d'amours parallèlement :
La jeunesse de Michael fait qu'il est tout excusé par Zoret. Bien sûr comme Zoret, on comprend ses émois et son besoin de retrouver la princesse. De même qu'on comprend l'amour éprouvé par le Duc (joué par Didier Aslan, un homme extrêmement séduisant entre parenthèses) pour Alice Adelsskjold. L'un idéaliste (le Duc) finira sous les balles du mari avec les honneurs, alors que l'autre ayant perdu la tête (Michael) tombera sous la coupe de la femme qu'il aime en s'étant quelque part perdu lui même.
Seul Zoret obtiendra d'une certaine manière la grâce, grâce à son amour inconditionnel.

Au final, on comprend donc qu'un amour a autant de façons de s'épanouir que de personnes pour le vivre. Il n'y a pas un amour, mais une multitude d'amours, certains plus sages, d'autres plus fous, certains font grandir et d'autres vous consument.

Walter Zezlak a un visage poupin peu expressif.  Âgé de 22 ans, il poursuivra une belle carrière aux Etats-Unis quelques années plus tard.
Benjamin Christensen est impressionnant de retenue.


Rudolph Maté à la caméra.
Carl Th. Dreyer fera une courte apparition dans le film.
Thea Von Harbou (la femme de Fritz Lang)  participera à l'élaboration du scénario.

Afin de partiellement illlustrer les propos ci-dessus un texte de Rainer Maria Rilke ...
“…Works of art are of an infinite solitude, and no means of approach is so useless as criticism. Only love can touch and hold them and be fair to them. – Always trust yourself and your own feeling, as opposed to argumentation's, discussions, or introductions of that sort; if it turns out that you are wrong, then the natural growth of your inner life will eventually guide you to other insights. Allow your judgments their own silent, undisturbed development, which, like all progress, must come from deep within and cannot be forced or hastened. Everything is gestation and then birthing…”

j'essaierai de le publier en français si je remets la main sur mon livre  ...

Les oeuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. 
....
Laissez à vos jugements leur développement propre, silencieux. Ne le contrariez pas, car, comme tout progrès, il doit venir du profond de votre être et ne peut souffrir ni pression ni hâte. Porter jusqu’au terme, puis enfanter : tout est là. Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment, mûrir en vous, dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermés à l’entendement. 
(Lettres à un jeune poète, trad. Bernard Grasset et Rainer Biemel, p.33, Grasset/Les Cahiers Rouges, 1937) 





Didier Aslan




mardi 14 août 2012

Plastic Age (The) - Wesley Ruggles - 1925


Donald Keith... Hugh Carver
Mary Alden... Mrs. Carver
Henry B. Walthall... Henry Carver

Gilbert Roland... Carl Peters

Clara Bow... Cynthia Day
David Butler... Coach Henley

ainsi que de nombreux extras qui deviendront célèbres, parmi lesquels Clarke Gable, Bill Eliott, Janet Gaynor, Carole Lombard

73 minutes


Les parents d'Hugh (Keith) sont des gens respectables. La mère (Alden) lui prépare son sac avec amour et son père (Walthall) vient lui apporter quelques derniers conseils masculins avant son départ pour le College de Prescott où il va entamer sa première année. Hugh est un grand sportif, son père tient à ce qu'il brille à Prescott.
A Prescott, Hugh partage la chambre de Carl Peters (Gilbert), un jeune homme qui semble avoir de nombreuses conquêtes féminines à son actif qui a accroché la photo de chaque fille qu'il a embrassé au moins deux fois. La plus populaire semble être Cynthia Day (Bow) une jolie jeune fille aimant faire la fête.
Lors d'une soirée de bizutage, Hugh est propulsé en chemise de nuit dans le campus des filles. Il fait la connaissance de Cynthia qui lui plait aussitôt. Cynthia de son côté ne semble pas indifférente au jeune homme avec lequel elle commence à sortir. Après le premier semestre les notes d'Hugh sont en nette baisse et il ne fait guère de prouesses en sport, au grand désespoir du coach (Butler) qui misait gros sur ses capacités...



Un film gentil et nunuche qui se passe sur un campus. Les choses ne changent probablement guère, les premiers émois amoureux, la rivalité entre jeunes gens, les premiers pas loin de la maison, les parents qui souhaitent que leurs enfants réussissent. La mère protège son fils et le père se montre sévère. Le monde professoral n'est pas décrit et tout le monde est heureux à la fin grâce à la victoire de l'équipe de Prescott, comme si cela suffisait pour atteindre le bonheur. Mais il est vrai qu'entre temps chacun aura trouvé sa voie et sa place dans la société !
On retrouve tous les clichés qui nous seront rabâchés des décennies plus tard,  avec le jeune homme un peu bêbête incarné par Donald Keith, le jeune expérimenté (enfin, un peu plus que le précédent) joué par Gilbert Roland et la jeune fille pas très sage mais qui a le coeur sur la main sous les traits de Clara Bow, toujours aussi attachante et mignonne. Pour elle le film vaut le détour, ou pour Henry B. Walthall ou David Butler (deux acteurs que j'apprécie beaucoup mais qu'on ne voit que quelques minutes), pour le reste on peut passer sans peine.





dimanche 12 août 2012

Tillie the Toiler - Hobart Henley - 1927



Marion Davies ...
Tillie Jones
Matt Moore ...
J. Cornelius MacDougall
Harry Crocker ...
Pennington Fish
George Fawcett ...
Mr. Simpkins
George K. Arthur ...
Benjamin Franklin Whipple
Estelle Clark ...
Sadie
Bert Roach ...
Bill
Gertrude Short ...
Bubbles
Claire McDowell ...
Ma Jones
Arthur Hoyt ...
Mr. Smythe


environ 60 minutes


Tillie Jones (Davies) ne passe pas inaperçue dans la rue. Jolie comme un coeur elle attire naturellement tous les regards de ces messieurs surtout lorsqu'elle cligne de l'oeil pour éliminer une poussière tombée d'une maison surplombant le trottoir. Là tous les hommes qu'elle croise pense être invités à la suivre. Or il en est rien, Tillie se rend dans l'immeuble où travaille son ami Mac (Moore) et lui demande de l'aider pour obtenir du travail, afin dit-elle, d'être plus près de lui. Mac est bien embarrassé, Tillie ne correspond pas au modèle de secrétaire que son patron souhaite engager mais Tillie pense être la personne idéale et se rue dans le bureau : bien sûr le chef fond pour Tillie qu'il engage aussitôt, malgré sa haine viscérale pour les chewing gums qui lui paraissent tout à coup beaucoup moins affreux dans la bouche de Tillie. Tillie ne se crève pas trop à la tâche, contrairement à ce que le titre prétend. Elle se fait repérer très vite par le chef de bureau, Mr. Whipple (Arthur) un homme imbu de lui même et prétentieux qui l'invite à manger en empruntant 5 faux dollars qui viennent d'être confiés à Mac par le patron. Tillie et Whipple se rendent dans une cafétéria non loin du bureau. Un homme attire l'attention de Tillie qui minaude de son mieux car il s'agit de Penny Fish (Crocker) un homme richissime qui ne se montre pas indifférent ... Tillie s'arrange pour sortir du restaurant avant Whipple et fait mine d'attendre son chauffeur. Bien sûr Fish se rend compte de la supercherie puisqu'il s'agit de sa propre voiture que Tillie désigne, mais il ne peut s'empêcher de trouver la jeune femme charmante et l'invite. Tillie est très flattée et voit là un moyen de faire vivre de façon aisée sa famille et surtout sa mère. Mac est bien triste, mais bon joueur il se retire pour laisser la place à Fish ...

Harry Crocker et M. Davies


Un véhicule typique pour Marion Davies qui la joue séduisante et amusante à la fois Pour se rendre intéressante elle n'hésite pas à utiliser les grands moyens. Le scénario est tiré d'une bande dessinée du même nom crée par Russ Westover.
ça ne casse rien mais on passe un bon moment, surtout lorsqu'on rencontre les membres de la famille de Tillie, Bill son beau-frère (Bert Roach) est hilarant à vouloir dicter ses paroles à son petit garçon en se montrant d'une grande bêtise. Les scènes familiales sont amusantes. 
Matt Moore a tout du gentil garçon qui s'efface mais qui s'avère un ami fiable dans les coups durs. Harry Crocker se montre séduisant et à l'aise dans le rôle de Penny Fish. George K. Arthur excelle dans ce genre de rôle de gars compassés ou imbus d'eux-mêmes.

Matt Moore et Marion Davies


vendredi 10 août 2012

Tangled Trails - Charles Bartlett - 1921



Neal Hart ...
Cpl. Jack Borden
Violet Palmer ...
Milly
Gladys Hampton ...
Blanche Hall
Jean Barry ...
Mrs. Hall
Jules Cowles ...
The Stranger
Edward Roseman ...
Phil Lawson (as Ed Roseman)

56 minutes
Autre titre : Sands of Sacrifice

Dans les grands territoires du Nord Ouest du Canada. Phil Lawson (Roseman) est un escroc qui fait miroiter la possession de mines sans valeur à des gens crédules qui les achètent pour se rendre compte ensuite qu'elles ne valent rien. Un jour l'un d'eux menace de tout révéler si Lawson ne lui rembourse pas ses pertes. Lawson le précipite dans la mine et le laisse pour mort. Un voisin qui passait prévient la police montée qui charge l'un de ses hommes, le Caporal Jack Borden (Hart) d'arrêter Lawson. En chemin Jack découvre que l'homme de la mine n'est pas grièvement blessé. Celui-ci lui explique les manigances de Lawson qui s'enfuit pendant ce temps de l'autre côté de la frontière en train. Jack le poursuit mais son cheval s'encouble et chute lourdement dans la neige. Son cavalier est assommé et a la surprise d'être pris en charge par une jeune fille, Milly (Palmer), qui vit seule avec son père dans une cabane non loin d'une petite localité. Jack se repose un temps et fait la connaissance du père de Milly qui semble avoir un secret.
Lorsqu'il repart Jack se rend compte que Lawson a réussi à passer la frontière pour se rendre dans une ville où il compte bien trouver encore quelques pigeons prêts à lui acheter ses mines sans valeur. Jack prend le train suivant et retrouve le bureau de Lawson. Celui-ci est en train de molester sa secrétaire Blanche Hall (Hampton). Jack prend sa défense mais ne peut arrêter l'escroc hors de sa juridiction. Plus tard, chez Blanche et sa mère il découvre que le père de Milly a une grosse ressemblance avec le mari de Madame Hall qui l'a abandonnée 15 ans plus tôt en emmenant sa plus jeune fille suite à des commérages et un malentendu. Avec leur aide il retrouve la trace de Lawson qui lui échappe à nouveau pour retourner dans le Nord ...

On joue au chat et à la souris pendant tout ce film dont l'attrait principal est le contraste entre les paysages enneigés et la ville. Jack va se changer pour prendre le train, troquant au passage sa lourde pelisse et sa toque contre un costume trois pièces et un chapeau cowboy.
C'est une histoire toute simple, contée linéairement sans fioritures inutiles. Le héros en la personne de Neal Hart semble d'une gentillesse confondante. Pas étonnant que son surnom soit America's Pal. Il parait qu'il adorait incarner des mounties!
En parlant à son cheval il lui dit gentiment en désignant la neige que c'est aussi blanc mais que ce n'est pas du sucre. Il ne faut pas se méprendre, Neal Hart a certainement l'air gentil mais il sait aussi se servir de ses poings et n'hésite pas à se lancer dans la bagarre. Comme il semble petit et costaud, il donne l'impression d'être d'une stabilité à toute épreuve.
Le final bien que terminant sur une note obtimiste est surprenant, un peu à la façon d'un Lucky Luke qui part au loin sans se retourner et qui chante I'am a poor lonesome cowboy notre héros s'en va.
Violet Palmer et Gladys Hampton sont plutôt mignonnes mais ont des physiques assez standards, et cela les rend d'une certaine façon plus proches du spectateur.
Ce genre de film vous fait basculer en arrière dans le temps et vous donne la nostalgie des choses simples. Lorsque The End s'affiche sur l'écran, vous souhaiteriez vous retrouver à cette époque où le temps semblait durer plus longtemps et les gens donnaient l'impression d'être moins compliqués.

Autres films sur ce blog avec Neal Hart : Get Your Man et Secret of the Pueblo

A ce jour comme il est impossible de trouver des photos de Neal Hart autres que les deux ou trois habituelles, pour le plaisir je rajoute quelques captures d'écran de ces visages aux expressions souvent si douces ...
(par contre on peut voir ce film sur le net ...)


Seul avec son cheval ...

Violet Palmer - Milly
Une charmante infirmière ...
Violet Palmer
Jack trouve Lawson ...ça va chauffer !
Gladys Hampton - Blanche
Une photo qui lui rappelle quelqu'un ...
Il surprend les projets de Lawson ...
Lawson omet de payer le chauffeur de taxi qui ne l'entend pas de cette oreille ...
Il me semble avoir déjà rencontré cette jeune personne ?
Milly/Violet Palmer ... la métamorphose !
Adieu, au revoir ou ... à bientôt ?

Titres français (incomplet)

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