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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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mardi 10 décembre 2013

Silent Heroes - Walter Edwards, Jay Hunt - 1913



Dans le Sud, pendant la guerre civile, Tom reste au chevet de sa mère alitée. Pris pour un lâche sa fiancée lui demande de prouver son courage mais le jeune homme résiste et persiste dans son souhait d'accompagner sa mère qui finit par mourir. 
Les troupes nordistes étant repérées non loin de la ville, Tom prend naturellement le commandement et grâce à sa stratégie sauve la ville au prix de sa vie ...


Un film court de deux bobines, qui a tout juste cent ans. Un caméra plutôt statique, pas de gros plans mais pas mal d'action qui paraissent assez réalistes surtout à partir du moment où le combat débute. C'est l'occasion de voir les troupes au grand galop le long d'une rivière dans laquelle les cavaliers se reflètent joliment.
Le fils ayant prouvé son courage se meurt non sans s'être accroché à sa fiancée dans une scène assez forte, il voit ensuite le fantôme de sa mère qui l'attend en filigrane et trépasse alors qu'en hommage à sa bravoure des hommes lui joue un air sous les fenêtres ...

Je n'ai pas vu Frank Borzage et on peut voir ce film sur le net sans difficulté, sans accompagnement musical.

environ 15 minutes

Tom Chatterton ...
Burton
Estelle Allen
Frank Borzage
J. Barney Sherry
Charles Edler ...
The Old Slave
Minnie Devereaux ...
The Old Slave's Wife (as Minnie Prevost)





dimanche 1 décembre 2013

Strange Cargo - Frank Borzage - 1940


Au bagne en Guyane, Verne accumule les évasions. A chaque fois repris il purge sa peine mais s'échappe à la moindre occasion. Chargé de décharger des marchandises au port, il repère une jeune femme, Julie. Celle-ci ne souhaite pas être vue parlant à un condamné et Verne lui promet de la retrouver le soir même au bar où elle travaille. Au retour sous les verrous il est sans le savoir remplacé par un mystérieux inconnu, Cambreau, qui prend sa place tandis qu'il rejoint la jeune femme. Surpris par la police, Verne est ramené au pénitencier où il apprend que Moll monte une évasion avec Hessler et Telez, respectivement un condamné pour avoir empoisonné ses femmes et un homme persuadé qu'il rejoindra le paradis grâce à la bible qu'il lit. Cambreau paie les passages de Verne et de lui-même, mais Moll assomme Verne pour l'empêcher de les suivre. Lui seul détient une carte qui pourra leur permettre de rejoindre la mer où un bateau chargé de vivre les attendra. Une deuxième carte est dans les mains de son second qui mènera un deuxième groupe. A son réveil Verne trouve par hasard une carte griffonnée par Cambreau l'incitant à les rejoindre et Verne s'évade aussitôt ...


Voilà un film qui sort des sentiers battus. Pourtant le thème est connu, il s'agit de l'histoire de quelques hommes qui finissent par voir la lumière malgré un passé trouble et terrible.
Borzage s'y prend différemment pour conter son histoire : Il met en présence des hommes et une femme perdus à qui un homme révèlera à chacun sa part céleste. Son identité reste cachée, on peut y voir ce que notre religion, notre éducation ou nos convictions nous font voir : un passeur, un éclairé, un ange, le destin ou même le Christ comme semble le penser le pêcheur interprété par Victor Varconi.

La plupart des réalisateurs auraient pris la peine de faire comprendre aux spectateurs l'identité réelle
de Cambreau. Pas Borzage, ce qui donne une dimension particulière à ce film qui mêle allégrement paraboles, miracles, clairvoyance et sensualité. Il nous fait passer du pénitencier à la mer en passant par la jungle et le désert. Les "pélerins" devront éviter le village des indigènes, la mine, braver les dangers (serpent, flèches, eau salée, sables mouvants), souffrir de faim et de soif avant d'atteindre la mer où leurs soucis seront loin d'être terminés car ils leur faudra encore effectuer la traversée.
Leurs pires ennemis ne sont qu'eux-mêmes, car tous se méfient et tentent de se débarrasser les uns les autres ou bien de se voler leurs maigres possessions.
Le scénario met en scène des personnages tout droit sortis de la Bible, la fille facile, le voleur, le meurtrier, le pêcheur, le croyant, et même le mal en la personne de Pig incarné par le très inquiétant Peter Lorre qui reste très ambigu et dont les intentions ne sont pas nettes du tout. 

Le film est truffé de belles images et de nombreux symboles sont parlants. On peut ne pas aimer cette façon sans équivoque de nous rappeler cette part d'humanité ou de Dieu qui nous habite tous. On peut ne pas apprécier cette manière de nous balancer des bouts de textes bibliques lus de manière presque moqueuse par Verne mais qui tirent des larmes à Julie. Pourtant l'histoire est bien simple, ou vous y croyez ou bien vous n'y croyez pas dans le fond ! Il faut avouer que ce genre de film détonne fortement dans le monde actuel.

Il y a certainement plusieurs niveaux à ce film, si l'on s'en tient aux images et non au message on a sous les yeux une aventure assez quelconque. Si on s'intéresse au message on a sous les yeux un film fort comme devait l'être Borzage. Peut-être d'ailleurs n'est-ce pas un hasard si Cambreau alias Ian Hunter lui ressemble physiquement un peu ? Borzage devait être un homme aux convictions et à la foi très fortes, cela est perceptible tout au long du film.

Les hommes qui se sont fourvoyés se trompent eux-mêmes. Leurs craintes sont les barrières qu'ils ont dressées et ils vivent dans une sorte de monde parallèle alors que la confiance apporte la clairvoyance. La fin est prévisible, on sait que Verne va croire que Julie l'a trahi une fois de plus avec Pig, comment pourrait-il en être autrement pour un homme qui ne vit que pour lui même et qui s'est construit selon ses propres critères et qui prend simplement ce qu'il veut sans se soucier des autres ?
On imagine qu'il va se perdre alors que sous ses yeux, accroché tel un Christ sur sa croix Cambreau se noie dans une mer démontée. Le moment où Verne comprend enfin ce que Cambreau lui révèle est osé mais, magie du cinéma, en une fraction de seconde le visage de Clark Gable redevient lisse et humain alors que jusque là il était dur. Avec Borzage on sait que l'histoire se terminera bien, tant mieux, c'est rassurant ! Et si l'on ne sort pas tout à fait indemnes de ce film qui parle de rédemption, d'amour et de confiance, son but est atteint !

Un film qui joue avec la lumière dans un beau noir et blanc, avec des plans originaux comme celui qui voit Joan Crawford sur le dos, son visage démaquillé regardant le ciel tel un paysage à l'horizon alors que Cambreau, serein, veille à la barre.

Une fois de plus le titre français est loin du sens premier du titre anglais et on trouve ce film dans le coffret intitulé Joan Crawford Collection 2

Deux citations qui illustrent bien le propos :

"La bonté est la meilleure source de clairvoyance spirituelle."
Miguel de Unamuno
"La clairvoyance est le seul vice qui rende libre, libre dans un désert."
Emil Michel Cioran


D'après le roman de Richard Sale "Not Too Narrow... Not Too Deep", scénario écrit par Lawrence Hazard et adapté par Anita Loos.

Titre français : Le cargo maudit

Joan Crawford ...
Julie
Clark Gable ...
Verne
Ian Hunter ...
Cambreau
Peter Lorre ...
M'sieu Pig
Paul Lukas ...
Hessler
Albert Dekker ...
Moll
J. Edward Bromberg ...
Flaubert
Eduardo Ciannelli ...
Telez
John Arledge ...
Dufond
Frederick Worlock ...
Grideau (as Frederic Worlock)
Bernard Nedell ...
Marfeu
Victor Varconi ...
Fisherman



Tiens, en passant, ce film illustre bien ce premier dimanche de l'Avent 2013 !

samedi 19 octobre 2013

Moonrise - Frank Borzage - 1948




Dane Clark ...
Danny Hawkins
Gail Russell ...
Gilly Johnson
Ethel Barrymore ...
Grandma
Allyn Joslyn ...
Sheriff Clem Otis
Rex Ingram ...
Mose
Harry Morgan ...
Billy Scripture (as Henry Morgan)
David Street ...
Ken Williams
Selena Royle ...
Aunt Jessie
Harry Carey Jr. ...
Jimmy Biff
Irving Bacon ...
Judd Jenkins
Lloyd Bridges ...
Jerry Sykes

Le fils du pendu
D'après un roman écrit par Theodore Strauss

90 minutes

Daniel Hawkins n'est qu'un bébé lorsque son père est pendu pour avoir tué un homme. Toute sa jeunesse il subit les tracasseries et la cruauté des autres enfants qui ne manquent pas de lui rappeler qu'il est le fils d'un pendu ce qui provoque de violentes bagarres. Devenu adulte Danny est fermé et mal dans sa peau.
Un soir, non loin du bal champêtre où dansent leurs connaissances, il se retrouve face à face avec l'un de ses anciens camarades de classe, Jerry Sykes, le fils du banquier et l'un de ses plus virulents persécuteurs depuis toujours. Jerry sort avec Gilly Johnson, l'institutrice, et interdit à Danny de danser avec elle. Comme la tension monte, les deux jeunes gens en viennent aux mains. Après un échange de coups qui laissent Danny douloureusement pantelant, Jerry l'agresse en lui demandant si son père a eu le temps de lui décrire ses sensations au bout de la corde et Dan voit rouge. De victime il devient agresseur et se rue sur Jerry qu'il met Ko d'un coup de point mais Jerry se relève et se saisit d'une pierre qu'il assène sur le cou de Dan. Celui-ci devenu furieux et incapable de se contrôler s'empare de la pierre et frappe violemment à la tête Jerry qui succombe à ses coups.
Bien qu'il s'agisse de légitime défense Danny cache le corps dans les marais et retourne au bal où il prend la défense de Billy, un jeune sourd et muet un peu simplet qui lui aussi subit les moqueries des autres jeunes gens. Plus tard Danny danse avec Gilly qu'il embrasse de force. Gilly lui annonce avoir accepté la proposition de mariage de Jerry qui a disparu. Plus tard Dan provoque un accident en ramenant un couple d'amis et Gilly en voiture, malgré les mises en garde des jeunes gens inquiets de le voir rouler si vite. Il s'en tire sans une égratignure et revoit Gilly qui finit par succomber aux rudes avances du jeune homme.
La ville est en émoi car Jerry a disparu. Son père fait venir un détective et le shérif est lui aussi sur l'affaire. Le comportement de Dan devient de plus en plus étrange, mal à l'aise il se réfugie auprès de Mose, un homme de couleur qui élève des chiens dans les marais. 
Peu de temps après le corps de Jerry est découvert, ainsi que le canif que Jerry a égaré alors qu'il trainait le corps ...



L'histoire est extrêmement simple, pourtant elle nous est contée de manière très complexe tout en étant très explicite. Les images explorent le subconscient, ainsi voit-on les jambes des hommes qui accompagnent celles d'un homme mené à l'échafaud, la pendaison est suggérée et on bascule dans une chambre d'enfant dans laquelle un bébé pleure, une ombre de pendu se reflètant sur son lit. L'allusion est claire même s'il ne s'agit que de l'ombre d'une poupée !

Les décors sont plantés : la ville, le marais, la foire, la maison où se réfugie Dan. Les images sont très parlantes et le jeu des images noir et blanc magnifiquement orchestré. Les détails sont extrêmement stylisés et soignés et les symboles précis. Ainsi Jerry est-il vêtu de blanc et Danny de noir, symbole de son exclusion de la bonne société de la petite communauté. Le marais est bien sûr l'image du marasme dans lequel se trouve le pauvre garçon, et en ce sens tout le film se passe de nuit.
Les traumatismes de son enfance enferment Danny dans une espèce de fatalité fortuite. On finit par devenir Danny que l'on comprend partiellement; Mais il semble tellement torturé qu'il devient pour le spectateur presque douloureux à suivre, comme il semble l'être pour ses interlocuteurs dans le film.
Terriblement handicapé par son passé (mais dans le fond c'est l'image de ce père pendu qui le hante) il met mal à l'aise Gilly qu'il aime de façon brusque. A tel point que celle-ci tortille son mouchoir entre ses doigts dans une scène que l'on découvre en gros plan pendant quelques secondes de façon très appuyée.

Danny explore la part d'ombre qui l'habite de façon obsessionnelle. Il ne voit aucune issue. A s'obstiner à vouloir fuir son passé il accélère comme un fou au volant de la voiture, secoue un racoon dans un arbre comme s'il s'agissait de lui-même. Comme le raton laveur il porte un masque aussi.
Pourtant il apparait presque heureux lorsqu'il tient ou regarde avec une certaine tendresse les chiots de Mose. Traqué par la meute il se montre violent avec Daisybelle, la chienne qu'il aime pourtant peu de temps auparavant. De même il manque étrangler Billy le sourd muet qu'il protège pour récupérer son canif. On comprend donc qu'il est capable d'aimer et de détruire de la même manière et bien sûr qu'il en est encore au stade de l'enfance !

C'est un film un peu lent qui sort des sentiers battus. On sent la formidable confiance de Borzage en l'être humain et l'humanité tout court. Les protagonistes évoluant autour du jeune homme torturé, que ce soit Mose ou le shérif, portent à Danny une certaine tendresse et démontrent une grande compréhension. Lui seul se torture et s'enfonce dans ses angoisses alors que les autres le poussent à se rendre afin qu'enfin il puisse renaitre à la vie ... Le spectateur lui-même devient tendu tant l'acteur Dane Clark est lui-même crispé et au bord de la rupture. Borzage réussit le tour de force de nous faire comprendre que ce garçon a besoin d'aide. C'est donc aussi un film intéressant à voir de nos jours puisque les journaux ne manquent pas de nous abreuver d'histoires de ce genre, provoquant au passage une espèce de vindicte populaire sans aucune notion de la personne, de ses actes et du contexte. On est actuellement bien loin de l'humanité démontrée dans ce film et c'est très inquiétant.

Un élément reste toutefois inexpliqué, en effet comment expliquer le changement radical de Gilly qui vient d'accepter la demande en mariage de Jack et qui tourne casaque si facilement ? Le film est donc pour moi davantage lié à un parcours personnel initiatique et non à un film d'amour qui passe dès lors au second plan. Dan est en quête de lumière, ou plutôt se débat dans la nuit (à noter que le titre est très explicite en ce sens). Il va donc renaître et se trouver de nouveaux parents en les personnes du shérif, de Mose et de Gilly. Ceux-ci vont petit à petit le conduire à se rendre et à retrouver son vrai visage comme le dit si bien Gilly.

Et quand même un regret : A la fin de de la scène se passant à la foire, alors que Dan est étendu au sol et que le spectateur devient Dan, le visage des badauds et de Gilly au dessus de lui. J'aurais aimé avoir une petite transition avant de retrouver le jeune homme étendu dans le marais. Il m'a fallu un moment pour passer d'une scène à l'autre.


Pour des raisons budgétaires, Dane Clark est engagé alors qu'il est encore peu connu pour remplacer John Garfield initialement sensé être réalisé par William Wellman. Après des méandres financières compliquées le projet échoit à la Républic qui le confie à Frank Borzage.

Ethel Barrymore apparait dans les dernières minutes du film.


Je suis contente de publier mon 600e message avec un film de Borzage puisque c'est un peu grâce - ou à cause - de lui que j'ai posté mon premier message dans ce blog il y a 3 ans,  Lazybones !




jeudi 20 septembre 2012

Mannequin - Frank Borzage - 1937




Joan Crawford ...
Jessie Cassidy
Spencer Tracy ...
John L. Hennessey
Alan Curtis ...
Eddie Miller
Ralph Morgan ...
Briggs
Mary Philips ...
Miss Beryl Lee (as Mary Phillips)
Oscar O'Shea ...
'Pa' Cassidy
Elisabeth Risdon ...
'Ma' Cassidy (as Elizabeth Risdon)
Leo Gorcey ...
Clifford Cassidy

95 minutes

Jessie (Crawford) travaille durement dans une filature. Le soir elle rentre chez elle dans un bâtiment vétuste et bruyant pour retrouver son père (O'Shea) vautré dans un fauteuil et sa mère (Risdon) trimant au ménage. Son maigre salaire passe dans l'entretien des membres de la famille y compris de son frère Clifford un blanc bec couineur. Un samedi soir, après une sortie avec son petit ami Eddie Miller (Curtis) elle n'y tient plus et lui demande de l'emmener au loin en l'épousant. Les deux jeunes gens se marient donc. Au restaurant, le soir de leur mariage, Hennessey (Tracy) un riche constructeur de bateaux remarque les noces à la table voisine et fait apporter le champagne aux jeunes mariés. Eddie intéressé va le remercier et impose à Jessie de danser avec Hennessey qui est d'abord sous le charme avant de tomber éperdument amoureux de la jeune fille, elle-même éprise d'Eddie.
Le couple habite maintenant un joli logement mais Eddie, un boxeur, ne travaille toujours pas. Il s'arrange pour faire engager Jessie dans la revue Gebhart où elle danse. Un soir elle retrouve Hennessey au cours d'une soirée pour laquelle des jeunes femmes sont engagées. John fait des avances à Jessie mais celle-ci se montre fidèle à Eddie. Lorsqu'il la raccompagne chez elle, désireux de connaitre la vie de Jessie un peu mieux, Eddie est justement face aux vrais locataires qui étaient en vacances : maintenant ils doivent quitter leur logement temporaire pour regagner une modeste chambre.
Un jour Eddie est arrêté par la police et une caution de $100 est demandée. Jessie n'a d'autre choix que de retrouver Hennessey qui lui donne l'argent sans poser de question. 
Lorsqu'Eddie lui propose un coup facile, Jessie est intéressée mais déchante vite quand il lui propose d'épouser Hennessey pour s'emparer de sa fortune puis de le quitter dans les 6 mois. Jessie est horrifiée et quitte Eddie. Très vite elle s'assume en devenant mannequin et rembourse les $100 à Hennessey toujours épris d'elle mais refuse de sortir avec lui puis disparait ...



Frank Borzage (ici associé à Mankiewicz avec lequel il tourne encore 2 autres films et ici aussi en collaboration avec Lawrence Hazard l'auteur de Man's Castle) arrive toujours à m'émouvoir. L'histoire est fort simple et vous la connaissez déjà car ce thème a été repris très souvent au cinéma mais les dialogues sont un vrai bonheur et les protagonistes vous feront oublier la plupart des autres films que vous auriez pu voir.
Le sommet est atteint le soir des noces, lorsqu'après avoir été présentée à Hennessey et que passe la chanson qui personnifie leur amour Jessie chante de toute son âme dans l'oreille d'Eddie, Always and Always, vibrante et emplie d'amour. Dans la salle et au milieu de tous, seul Hennessey se rend compte qu'Eddie tient dans ses bras un trésor unique en la personne de Jessie. Eddie de son côté ne cherche que l'impact qu'elle provoque sur l'armateur qui reste sans voix devant cette scène.
Parmi la multitude de scènes émouvantes, celle de la mère qui peu bavarde usuellement qui déclare doucement à Jessie alors que toutes deux triment pendant que les hommes sont affalés à table,  Ton avenir sera bientôt ton passé ... tu as les capacités de vivre ta vie par toi-même ... ton père ressemblait tellement à Eddie ...
Une autre belle scène lorsque le couple se retrouve dans le métro et que Jessie observe un couple d'amoureux seuls au monde sur la banquette d'en face ...

Il semblerait que Joan Crawford, perfectionniste, n'appréciait pas de travailler avec Spencer Tracy, naturellement trop nonchalant à ses yeux. Spencer Tracy qui ressemble quelque part passablement à Frank Borzage, est confondant de naturel. Joan Crawford et lui forment pourtant une paire convaincante.
Alan Curtis, alors débutant, incarne très bien le beau gosse crâneur et profiteur en personnifiant Eddie. Alan Curtis est décédé en 1953 à l'âge de 43 ans des suites d'une opération.
Leo Gorcey est horripilant à souhaits, une vraie tête à claques dans le rôle du frère de Jessie !

Le titre MANNEQUIN (choisi après de nombreuses hésitations) n'est certainement pas explicite. Ne vous attendez donc pas à découvrir une action tournant autour du monde du mannequinat même si durant une scène amusante on peut voir John Hennessey faire des propositions à Jessie qui présente une collection sophistiquée et qui répond au passage NON à chacune d'entre elle.
Comment peut-on reconnaitre l'amour ? Hennessey ne peut pas répondre car il ne l'a jamais rencontré. Pourtant lorsqu'il décrit les yeux brillants qu'il ressent une envie de donner sans fin sans attente de recevoir en retour, on comprend que lui aussi est touché par la grâce. Le don de soi, dans toute sa splendeur c'est du pur Borzage !

Et comment reconnait-on un bon film ? un bon film vole plus haut, et celui-ci vole certainement à une jolie altitude !

On le trouve facilement, en particulier dans la collection Warner Archives.


http://acertaincinema.com/media-tags/frank-borzage/



Avec Alan Curtis
Avec Alan Curtis sous les yeux de Borzage

vendredi 13 juillet 2012

Green Light - Frank Borzage - 1937



Errol Flynn ...
Dr. Newell Paige
Anita Louise ...
Phyllis Dexter
Margaret Lindsay ...
Frances Ogilvie
Cedric Hardwicke ...
Dean Harcourt (as Sir Cedric Hardwicke)
Walter Abel ...
Doctor John Stafford
Henry O'Neill ...
Dr. Endicott
Spring Byington ...
Mrs. Dexter

85 minutes
La lumière verte


Dans un hopital, un jeune chirurgien, le Dr Paige (Flynn) étudie les radios d'une patiente, Madame Dexter (Byington). Une opération est prévue le jour même mais le médecin traitant de Mrs Dexter, le Dr Endicott, annonce avoir un jour de retard car il est retenu à Milwaukee. Cela ne semble pas perturber la patiente, une femme de grande foi qui écoute les sermons d'un prêtre (Harcourt) à la radio. Le Dr Paige est convaincu qu'il faut opérer de toute urgence, et le lendemain, voyant que son confrère n'est toujours pas de retour, il prend la décision d'opérer l'ablation d'une grosse tumeur nécessitant un traitement d'urgence. Durant l'opération le Dr Endicott arrive et prend le relai. Très vite une hémorragie est décelée et la patiente meurt. 
La cheffe infirmière Frances Ogilvie a tout vu, l'erreur provient du Dr Endicott. Celui-ci a beaucoup de soucis d'argent et le Dr Paige prend sur lui le blâme. Le collège des médecins le pousse à donner sa démission, ce qu'il fait. Pendant quelque temps il végète et s'approche dangereusement de la bouteille.
Chacun s'en va chercher des réponses auprès du prêtre Harcourt. D'abord Frances, très éprise du docteur et qui ne comprend pas que Paige s'accuse alors qu'il est innocent, puis Phyllis (Louise) la fille de Madame Dexter revenue de Londres qui accuse Paige d'avoir tué sa mère. Les deux femmes font connaissance. Alors qu'il sonne à la porte de Frances, le Dr Paige fait la connaissance de Phyllis. Frances consciente de la haine de Phyllis pour Paige le présente sous un faux nom.
Paige lui-même finit par rendre visite à Harcourt. Ce faisant il retrouve Phyllis que le prêtre lui suggère d'inviter à manger. Mais Phyllis comprend à qui elle a affaire grâce au magnifique setter Irlandais prénommé Sylvia dont sa mère lui avait parlé. Phyllis s'en va et Paige finit par s'engager auprès d'un ancien collègue, le docteur Stafford (Abel) parti au Montana combattre la rickettsiose, la fièvre pourpre transmise entre autres par les tiques et qui provoque des ravages au printemps...

M. Lindsay, A. Louise


Bien que bourré de bonnes intentions, le film ne décolle pas vraiment. Manque de hauteur et manque de profondeur en font un film plat.
Ce n'est peut-être dans le fond pas la faute d'Errol Flynn dont le rôle est de chercher son chemin. Dans ces conditions il pourrait mal jouer que ça n'influencerait pas vraiment sur le sens du film. Il me semble que c'était plutôt le prêtre joué par Cédric Hardwicke qui n'est pas à la hauteur de ce rôle extrêmement central et pivot du film. Son interprétation manque de la vibration de la sincérité que l'on rencontre chez quiconque la possède (son interprétation molle et artificielle lui donne un genre pontifiant pénible). Il n'est visiblement pas convaincu par son rôle de guide spirituel dans lequel il est sensé quelque part voir la lumière, mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il ne voit rien et c'est fort dommage. Du coup on se demande bien ce que lui trouvent toutes ces personnes qui viennent le consulter ! On atteint là les limites du cinéma car il ne suffit pas d'avoir des cheveux blancs une soutane et de parler du haut d'une chaire pour incarner avec sincérité un homme de foi.
Franchement, je ne vois pas comment il aurait eu autant d'influences sur tous ces jeunes gens avec aussi peu de force de conviction.

Les autres protagonistes sont plutôt mous et semblent peu préoccupés par le sens de ce film dans lequel trop de sacrifices tue le sacrifice si l'on peut dire. La moindre des choses serait d'avoir l'air convaincu par ces actes sensés être nobles. Le Paradis ne s'atteint pas au vu d'un décompte de bonnes actions ou de sacrifices faits sans conviction et qui perdent ainsi tout leur sens. On apprend ainsi que le Pauvre Dr Endicott sera bien à la traine et que le Dr Paige ira bien de l'avant sur le chemin de l’au-delà mais on ne sait rien de leur passé ni même d'un futur proche. C'est un peu simplet, non ? 
La providence est beaucoup sollicitée dans ce film qui en résumé nous dit que nous faisons tous partie de la grande ronde de l'humanité et que les voies du Seigneur sont impénétrables.
Dur d'être réalisateur je suppose, on comprend que Borzage ait passé son temps à retoucher le scénario durant le tournage qui a dû être frustrant ! 
Un film pas vraiment mauvais mais pas très bon non plus, bref un film tiède et mou comme ses interprètes (enfin, à part le chien qui est magnifique et qui a de très beaux yeux, je dirais presque mystiques !).



mardi 17 janvier 2012

Humoresque - Frank Borzage - 1920



Gaston Glass ...
Leon Kantor (adult)
Vera Gordon ...
Mama Kantor
Alma Rubens ...
Gina Berg (formerly Minnie Ginsberg)
Dore Davidson ...
Abraham Kantor
Bobby Connelly ...
Leon Kantor (child)
Helen Connelly ...
Esther Kantor (child)
Ann Wallack ...
Esther Kantor (adult) (as Ann Wallick)
Sidney Carlyle ...
Mannie Kantor
Joseph Cooper ...
Isadore Kantor (child)
Maurice Levigne ...
Isadore Kantor (adult)
Alfred Goldberg ...
Rudolph Kantor (child)
Edward Stanton ...
Rudolph Kator (adult)
Louis Stern ...
Sol Ginsberg (as Louis Stearns)
Maurice Peckre ...
Boris Kantor
Ruth Sabin ...
Mrs. Isadore Kantor


71 mn
Scénario de Frances Marion d'après une nouvelle de Fanny Hurst "Humoresque -  A Laugh on Life with a Tear Behind it" publiée dans Cosmopolitan Magazine en mars1919.

Une famille avec cinq enfants, les Kantor, vit dans le ghetto juif de la rue Allen à New York. C'est le jour de l'anniversaire du petit Leon qui porte son costume d'anniversaire. Moqueurs quelques vauriens de la rue le chamaillent et finissent par s'en prendre à Gina, une petite fille qui se déplace à l'aide d'une béquille et qui tient dans ses bras un chat mort. Leon défend Gina puis part avec son père qui est chargé par la maman de lui acheter un cadeau d'une valeur de 1 $. Le papa lui montre un tas d'objets bruyants susceptibles de lui plaire mais Leon n'a d'yeux que pour un violon qui coûte 4 $. Le père finit pas se fâcher et ils reviennent à la maison où la maman a confectionné un magnifique gâteau en l'honneur du petit garçon et où toute la famille l'attend. En apprenant qu'il désire un violon elle jubile car son rêve est d'avoir un enfant musicien. Elle finit par retrouver un vieux violon que personne n'utilise puis finit par lui acheter le fameux instrument vu dans la boutique le jour de son anniversaire. Et Leon devient célèbre et joue en Italie devant les rois. Il retrouve aussi Gina que son père à envoyée parfaire son éducation en Europe : maintenant une belle jeune fille elle a surmonté son handicap. Le rêve de Leon se réalise : il joue devant les habitants de son quartier et remporte un immense succès. Sa mère le regarde depuis les coulisses comme s'il était seul au monde et 15 rappels ponctuent la fin du concert. Après "Kol Nidre" (prière d'expiation) il joue  "Humoresque" (Bohème, Dvorak) ce qui rend l'assemblée sentimentale. M. Elsass un impresario lui propose un contrat de 50 concerts à 2'000 $ la soirée mais Leon annonce avoir déjà un contrat avec Oncle Sam car la guerre a commencé et il affirme ne pas avoir l'intention de se cacher derrière son violon ...



C'est une histoire d'amour de mère pour ses enfants pour lesquels elle fait tout ce qui est en son pouvoir. Ses prières sont entendues par Dieu Himself, et ses enfants représentent toute sa vie. Humoresque est une forme d'humour qui baigne dans un soupçon de larme. La scène du concert est particulièrement touchante : alors que ce morceau est joué l'émotion est visuellement palpable grâce aux mains d'un homme d'un certain âge qui prend dans la sienne celle de sa compagne qu'il tient comme il tiendrait un petit oiseau délicat et fragile entre ses mains. Une très belle image. La mère jouée par Vera Gordon prend une place monumentale, la même certainement que ce genre de mère prend au sein d'une famille aimante de ce type. Pilier central, elle décide de tout. Son moteur : un amour immense pour sa famille qu'elle gâte de son mieux. Le père semble heureux d'être en retrait et oppose peu de résistance, comme si il savait quelque part qu'elle avait raison. Les enfants jouent avec un naturel confondant. Lors du départ de Leon pour le front, Mme Kantor sert le violon très fort dans ses bras, comme si l'instrument était, par la force des choses, devenu Leon lui-même. Même devenue riche, la mama reste la mama et confectionne le gâteau d'anniversaire pour son petit Leon, maintenant adulte mais qu'elle prend encore sur ses genoux. Le tout est pudiquement enrobé d'humour et finit par une pirouette salvatrice.
La rue et le quartier sont dépeintes de manière réaliste. Un grand saut dans le temps.
Gaston Glass et Alma Rubens forment un beau couple. Alma Rubens était la star montante de l'époque, Gaston Glass parisien de naissance et filleul de Sarah Bernhardt était resté aux USA en 1916 après une tournée avec sa marraine.
Excellente musique d'accompagnement au piano.



mercredi 11 janvier 2012

Nugget Jim's Pardner - Frank Borzage - 1916



Frank Borzage
Jack Farrell
Dick La Reno
Ann Little

28 minutes (?)


Un jeune homme use la patience de son père. Après avoir dépensé son dernier sou dans une beuverie et son père lui ayant interdit son retour à la maison, encore imbibé d'alcool il saute dans un train duquel il est craché dans un patelin perdu de l'Ouest. 
Comme il a faim il rentre dans une cabane et s'attable. Jim, le propriétaire, un chercheur d'or bougon et ventru le frappe et le fait travailler. A sa grande surprise, Le jeune homme s'installe avec sans gêne en s'imposant définitivement. Un jour, il découvre que Jim a une fille (Little) qu'il fait danser dans un bar et qui rêve d'une autre vie.
Le jeune homme use de la force pour imposer au prospecteur le retour de sa fille à la maison. Petit à petit chacun trouve sa place et la sérénité s'installe dans la petite cabane, jusqu'au jour où Jim reçoit une lettre de son père qui l'a retrouvé grâce à des détectives et dans laquelle il lui annonce lui avoir pardonné et lui demande de revenir à la maison ...


Un film qui démontre que le bonheur tient à peu de chose. Grâce à des ressources insoupçonnées, une insolente confiance en lui  et au coup de pouce du destin, le jeune homme va trouver sa voie. La scène de la séparation finale est touchante.

La copie de ce film provient de la Cinémathèque du Frioul, Gemoma.

mardi 10 janvier 2012

Pilgrim (The) - Frank Borzage - 1916



Frank Borzage ...
The Pilgrim
Ann Little ...
Nita Dudley (as Anna Little)
Jack Richardson ...
Joe Mex
Dick La Reno ...
Niles, Jim
Mary Gladding ...
Little Eva


28 minutes

Un homme (Borzage) et son âne de bât apparaissent au détour d'un chemin. L'âne boîte et l'homme, mal rasé, s'engouffre dans le bar après avoir soigné la jambe de l'animal. Il échange sa paire d'éperons contre une bouteille et s'assoit à une table. Le contremaitre d'un ranch aperçoit les éperons et le barman lui désigne l'homme attablé. Quelques mots sont alors échangés : "Pilgrim ?" -"Yep", "cowman ?" -"yep", "work ?" -"yep" et l'homme suit le contremaître qui lui indique où attacher son âne et où déposer son paquetage. L'homme ne peut dormir dans le dortoir et rejoint son âne étendu au sol qu'il caresse en s'endormant. 
Le contremaître reçoit un message du propriétaire du ranch qui lui annonce l'arrivée de sa fille Nita. Il lui est conseillé de lui faire voir la vie rude de l'Ouest. Lorsque Nita débarque du train, tous les hommes du ranch se sont endimanchés sauf l'homme qui s'est arrêté au bar où il boit, seul. Little Eva, une entraîneuse, tente de le séduire mais l'homme la repousse ce qui provoque la jalousie de Mex, son boyfriend attitré. Les deux hommes en viennent aux mains et Mex sort un couteau. La foule accourt car il git maintenant au sol et l'homme jette un couteau sur la table ...



C'est l'histoire d'un homme solitaire qui n'attend rien et qui rencontre un amour inattendu ...Un film comme une respiration lente. Un film qui met le temps en suspension. Le style est épuré au maximum : aucune fioriture, un minimum d'intertitres. Et pourtant malgré tous les non dits, il en est beaucoup dit en 28 minutes. Juste l'essentiel et des images poétiques et sensuelles. Des scènes en effet terriblement sensuelles parsèment ce film : lorsque l'homme soulève la jeune femme endormie et la dépose sur le lit délicatement et la recouvre d'une couverture, lorsqu'il met ses mains sous le courant d'eau pour lui permettre de boire, la manière de caresser l'âne même, et ses regards qui veulent tout dire. C'est juste beau et vrai et ça me touche.
Frank Borzage est magnifique dans ce film, le visage sérieux, à part durant les quelques moments qu'il passe avec Nita. Un film qu'on pourrait résumer ainsi : Il est venu, il a vu, il a vécu ...

Je le classe sous western, mais c'est juste un morceau de vie qui passe. D'ailleurs que l'action se passe ici ou là n'a pas vraiment d'importance.
La version provient de la cinémathèque suisse de Lausanne : magnifique !




lundi 9 janvier 2012

Bad Girl - Frank Borzage - 1931



James Dunn ...
Eddie Collins
Sally Eilers ...
Dorothy Haley
Minna Gombell ...
Edna Driggs


90 minutes

Academy awards 1932 :
Oscar meilleur directeur : Frank Borzage
Oscar meilleure adaptation : Edwin J. Burke

Dot (Haley), une jeune fille sollicitée par la gente masculine qui "ne pense qu'à ça" fait le pari, alors qu'elle se promène avec sa meilleure amie Edna (Gombell) à Coney Island, qu'un certain jeune homme qui ne semble pas s’intéresser aux femmes lui adressera la parole. Eddie, le jeune homme en question qui dit d'abord s'appeler Joe (Dunn) est sérieux, bourru, et économise sou par sou pour ouvrir sa propre entreprise. Dot et Eddie tombent amoureux et Eddie finit par proposer le mariage à Dot, un peu pour lui éviter d'affronter son frère lorsqu'il la raccompagne à quatre heures du matin. Très vite le jeune couple doit faire face à son passé : Dot a perdu sa maman à sa naissance et Eddie vient d'une famille très pauvre. Lorsque Dot se rend compte qu'elle est enceinte elle n'ose le dire à Eddie persuadée qu'il ne désire pas d'enfant car il soutient que les parents sont fous de mettre des enfants au monde. Eddie qui voit que Dot semble malheureuse pense que le petit appartement dans lequel ils vivent ne lui plait pas et, pensant lui faire une belle surprise, en achète un plus grand, sacrifiant au passage sa future entreprise. Dès ce moment, le couple va accumuler les malentendus ....



Borzage voyait Spencer Tracy dans le rôle d'Eddie mais la Fox désire donner sa chance à un autre débutant qui commence à faire parler de lui à New York : James Dunn. Sally Eilers avait quant à elle été découverte par Mack Sennett.


Le film débute alors qu'on croit assister au mariage de Dot. Erreur, il ne s'agit que d'une mascarade pour présenter des robes auprès d'une clientèle masculine qui n'hésite pas à interpeller la jeune fille durant la fausse cérémonie pour l'inviter à sortir avec elle. Mais Dot ne fait pas confiance aux hommes et se débrouille pour les envoyer paitre en prétendant avoir un mari boxeur ou un mari agent de police. Le casting est très bien choisi, les interprètes crédibles et le scénario semble suivre un jeune couple lambda. Quelques réparties pleines d'humour jalonnent le film et allègent le côté dramatique, un match de boxe tourne carrément au cocasse alors qu'on aurait pu s'enfoncer dans le mélo total. Un film porté par les deux acteurs principaux qui s'en donnent à coeur joie pour donner vie à ce couple qui ne sait comment communiquer. Edna est jouée de manière très crédible par Minna Gombell.

Un succès inattendu pour Borzage car le script, basé sur une histoire autobiographique qui fait jaser écrite par Vina Delmar, finit dans les bureaux de la Fox après être passé par tous les grands studios (Paramount, Universal, MGM, Pathé, et Columbia) qui y renoncent successivement car le Hays Office prédit de nombreuses coupures !

Borzage qui commence par refuser de réaliser le film cède. Son contrat ne devant de toutes manières pas être renouvelé, le budget du film est ridiculement bas, les acteurs inconnus et le tournage durera 21 jours. Comme tout le monde se désintéresse de ce film qui était apparemment voué à ne pas rencontrer le succès, Borzage peut le diriger à sa guise.

Une scène qui m'a parue quand même peu probable : lorsque Dot a accouché et qu'elle se trouve sur le lit de l’hôpital, l'infirmière lui présente un bébé qu'elle tente de saisir mais l'infirmière le reprend en disant qu'il n'est pas le sien, à deux reprises ! Par contre les séjours à la maternité duraient drôlement longtemps à cette époque. Alors que le bébé a déjà quelques jours, la jeune femme parle de rester encore deux semaines !

Un signe des temps peut-être, il me semble peu probable que de nos jours une femme s’accommode de savoir que sa meilleure amie a aidé son mari pour lui faire la surprise d'un nouvel appartement. Cela parait un excellent motif de dispute ! D'ailleurs je me demande combien de temps peut durer un tel couple, au final ... mais c'est une autre histoire.








 

Titres français (incomplet)

Admirable Crichton (L') Aigle des Mers (L') Ailes Brisées (Les) amant éternel (L') Amour de Jeanne Ney (L') Après la pluie le beau temps Arche de Noé (L') Asphalte Au bout du monde Au Service de la loi Aurore (L') Avalanche (L') Baiser (Le) Barbara fille du désert Bardelys le magnifique Bateau ivre (Le) Belle ténébreuse (La) Bessie à Broadway Bête enchaînée (La) Bon petit diable (Le) Bru (La) C'est la Vie Caravane vers l'ouest Casaque verte (La) Ce n'est qu'un au revoir Cendres de vengeance Chanson païenne Chapeau de New York (Le) Charrette fantôme (La) Chasseurs de baleines (Les) Chasseurs de salut (Les) Club des trois (Le) Coeur de l'humanité (Le) Coeur Fidèle Coeur nous trompe (Le) Coeurs du monde Comte de Monte Cristo (Le) Cottage enchanté (Le) Crainquebille Crépuscule de Gloire Cuirassé Potemkine (Le) Dame de pique (La) Damnés de l'océan (Les) Dans la tourmente Dans la ville endormie Danse Rouge Dernier avertissement (Le) Dernier des Don Farrel (Le) Dernier des Mohicans (Le) Déshérités de la vie (Les) Désordre et Génie Deux orphelines (Les) Diable au Corps (Le) Divine (La) Dix Commandements (Les) Droit au bonheur (Le) Droit d'aimer (Le) Droit d'asile (Le) Empreinte du passé (L') Enchantement Enigme (L') Ensorceleuse (L') Escaliers de service Et puis ça va Eternel problème (L') Etoiles de la gloire (Les) Etudiant de Prague (Le) Eventail de Lady Windermere (L') Expiation Femme au corbeau (La) Fiancées en folie (Les) Figurant (Le) Fils d'Amiral Fils du Sheik (Le) Fleur d'amour (La) Forfaiture Foule (La) Frères Brigands (Les) Grande Parade (La) Heure suprême (L') Homme aux yeux clairs (L') Homme du large (L') Homme que j'ai tué (L') Homme qui rit (L') Huit jours de bonheur Idylle dans la tourmente (UNe) Île du Salut (l') Illusion perdue (L') Indésirable (L') Infidèle (L') Insoumise (L') Instinct qui veille (L') Interférences Intrépide amoureux (L') Jaguar de la Sierra (Le) Jardin du plaisir (Le) Jardinier (Le) Jeune Rajah (Le) Jim le Harponneur Journal d'une fille perdue (Le) Justicier (Le) Lâche (Un) Larmes de clown Lettre écarlate (La) Lien brisé (Le) Loi des montagnes (La) Loulou Lys brisé (Le) Maître à bord (Le) Mariage mouvementé (Un) Mauvaise brebis (La) Mécano de la Général (Le) Monte là-d'ssus Moran du Lady Letty Mystérieux X (Le) Nuits de Chicago (Les) Oiseau noir (L') Opérateur (L') Page folle (Une) Palais de la chaussure Pinkus (Le) Parias de la vie Patrie (Sa) Père Serge (Le) Phalène Blanche (La) Piste de 98 (La) Portes de l'enfer (Les) Quatre Fils (Les) Rail (Le) Rançon d'un trône (La) Rapaces (Les) Rédemption de Rio Jim (La) Repentir (Le) Réprouvé (Le) Réquisitoire Révélation Révoltés (Les) Riche famille (Une) Rictus de Satan (Le) Ris donc paillasse Rose blanche (La) Roue de la Fortune (La) Routes en croix Rue des rêves (La) Rue sans joie (La) Sa majesté la femme Satan Secrétaire particulière (La) Secrets Serment de Rio Jim (Le) Sexes enchaînés Signal de feu (Le) Sirène du Pacifique (La) Soif de vivre (La) Solitude Sorcellerie à travers les âges (La) Sportif par Amour Tais-toi mon coeur Talisman de Grand-mère (le) Tempête Tentatrice (La) Tigresse royale (la) Tombeau des amants (Le) Tricheuse Trois âges (Les) Trois lumières (Les) Veilleur de rail (Le) Vengeance de Jim (La) Vierge mariée (La) Vikings (Les) Visages d'enfants Vive la France! Vive le sport! Voleuse (La) Volonté du mort (La)

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