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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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mercredi 23 mars 2016

Am Rande der Welt - Karl Grune -1927



Non loin de la mer, se trouve un beau et vieux moulin dont les ailes tournent encore. A l'intérieur vit une famille composée du père et de la mère, de leur trois enfants et leur belle-fille, Magda, Michael et John et de sa femme. Tous travaillent dur pour produire la farine qui permettra de faire les pains qui nourriront les habitants de la région.

Un jour se présente à la porte un étranger en quête de travail. La famille l'accueille sans savoir que l'homme est un espion chargé de surveiller les lignes voisines ennemies car la guerre semble se profiler. L'étranger ne tarde pas à tomber amoureux de Magda et de son côté la femme de John annonce un heureux évènement à venir.

Bientôt le moulin fête ses 300 ans d'existence. Pour fêter dignement ces années de labeur et pour témoigner de leur respect pour la vieille bâtisse, une grande fête est organisée. La minoterie est bien décorée, les habitants précédés de la fanfare arrivent, des carrousels sont installés à proximité.
Alors que la fête bat son plein, la guerre est déclarée et les ténèbres s'abattent sur tout ce petit monde. La mort exhorte les troupes à se battre, armés de leurs fusils les hommes déferlent par vagues sous les coups de canons.
Les ennemis s'emparent du moulin en utilisant comme levier leurs baïonnettes pour forcer la porte. Comme Michael refuse de se lever les soldats l'emmènent pour être jugé par le conseil de guerre. Un Lieutenant tombe sous le charme de Magda et un Capitaine décide de s'emparer de la jeune fille par la contrainte ...

https://mubi.com/films/the-edge-of-the-world-1927

Film en 6 actes dont le début est un peu long à se mettre en place malgré les belles images et l'atmosphère particulière qui enveloppe le film. Toute l'action se passe dans, ou autour du moulin.

En gros les 45 premières minutes (jusqu'au 3e acte) nous montrent un monde idyllique peuplé par des gens travailleurs, simples et bons. Dès le 3e acte la guerre est déclarée et les ennemis affluent. L'action devient tendue, on commence à stresser pour les protagonistes qui sont percutés de plein fouet par le souffle de la violence et la cruauté des hommes qui envahissent leur petit paradis. Pourtant très vite se détachent les caractères : on peut être bon et ennemi, être un traitre à sa patrie tout en ayant l'air bon, être mauvais et ennemi, ... ou innocent.

Les images sont superbes, le choc entre les tranchées et la douceur de la  maison contrastent fortement. Quasiment tout le film est tourné dans la pénombre et la lumière est parfaitement maitrisée. Les gros plans subliment les visages, les plans du moulin donnent envie de le retrouver tant cet endroit a l'air a l'air calme et serein. Les décors et l'ameublement, quoique très simples sont magnifiques. Bref, l’esthétisme visuel est époustouflant et les images symboliques fortes.




La fin est très mystique. Les deux hommes aménagent un endroit qui ressemble presque à une coin d'étable où la femme met au monde un garçon. La mère, dont l'aspect est proche d'une madone déclare d'un air tragique que son fils deviendra à son tour un homme qui tuera d'autres hommes. Ce à quoi répond le père "Non il construira des moulins" !

Lorsque leur maison est consumée, il ne reste qu'une croix formée par les ailes du moulin presque intactes. A cette vision le père cite Jésus : "Pardonne leur Seigneur car ils ne savent pas ce qu'ils font".

Albert Steinrück m'a tiré des larmes à la fin. Ses regards sont tellement parlants qu'il est difficile de rester insensible face à sa douleur, son impuissance et sa détresse.

Grune aurait essayé de faire retirer son nom du générique et a ouvertement critiqué la mutilation de son film dans une lettre ouverte car l'Universum Film AG, ensuite UFA GmbH, en abrégé « UFA aurait gaillardement coupé dans les images.

Max Schreck se montre sous les traits d'un homme inquiétant. Vous l'avez déjà vu car il est particulièrement connu pour son rôle de Nosferatu dans le film de F.W. Murnau tourné en 1922.

Titre français : Au bout du monde (j'aurais appelé le film "Aux confins du monde" personnellement)

On peut voir ce film ici

104 minutes


Albert Steinrück ...
Der Mueller
William Dieterle ...
John (as Wilhelm Dieterle)
Brigitte Helm ...
Magda
Victor Janson ...
Hauptmann (Capitaine)
Jean Bradin ...
Leutnant
Imre Ráday ...
Geselle
Max Schreck ...
Troedler
Camilla von Hollay ...
Johns Frau
Erwin Faber ...
Stranger
Georg John
Fee Malten ...
(as Felicitas Malten)

Jean Bradin (30 mai 1899 – 7 Octobre 1969, acteur français)

mercredi 16 mars 2016

Le roman d'un mousse - Léonce Perret - 1914



Le Marquis de Luscky se rend auprès de l'Usurier Elie Werb auquel il aimerait emprunter la modique somme de 25'000 francs. Pour le convaincre, il menace de se suicider si l'argent ne lui est pas remis mais Werb n'est pas dupe, Luscky lui doit déjà 60'000 francs et sa vie constamment dissolue le maintient en permanence dans les dettes. Seul son talent au violoncelle lui permet de garder un pied dans la société. 

Quelques jours plus tard Werb apprend par les journaux que Luscky a eu un accident de cheval à l'entrée de la propriété de la Comtesse de Ker Armor, une richissime veuve d'un Capitaine de frégate.
Comme Luscky doit rester alité 40 jours sans bouger, la Comtesse accueille le blessé chez elle.
Werb comprend immédiatement que le plan de Luscky est d'épouser la veuve et de s'emparer de sa fortune. Il lui propose donc un pacte. A la disparition de sa future femme et de Charles Henri son fils, Luscky lui donnera 15 millions en échange d'une grosse somme prêtée au départ afin de lui permettre d'emballer la veuve.
Les deux hommes s'associent et Luscky épouse la Comtesse avant de l'emmener en Italie au grand désespoir de Charles Henri. Durant leur absence, le percepteur envoyé auprès du garçon n'est autre que Werb introduit par Luscky.

Pendant que sa mère coule des jours heureux auprès de son époux, Charles Henri est emmené par l'usurier en voyage d'étude à Saint Malo. Comme devoir, Werb lui demande d'écrire ce qu'un garçon de son âge écrirait s'il décidait de s'enfuir et de s'embarquer sur un terre-neuva. Pendant que son élève compose le texte demandé, Werb se rend auprès du Capitaine Dick qui lui doit une grosse somme d'argent. Le menaçant de s'emparer de sa maison et de son bateau le Marie-Jeanne, l'affreux bonhomme obtient que le Capitaine s'engage à le débarrasser de Charles Henri.
A son retour l'abominable usurier s'empare de la lettre écrite par le jeune garçon et l'envoie à sa mère. Plus tard il emmène Charles Henri près du port et l'engage à fumer. Lorsque le pauvre petit tombe malade, Dick fait son apparition, charge le garçon sur son dos et l'emporte sur la Marie Jeanne qui appareille immédiatement.

A terre, les recherches commencent pour retrouver l'enfant mais seule sa casquette est retrouvée en bas des remparts de la ville. On craint donc le pire et la Comtesse est dans tous ses états en apprenant la disparition de son fils.

De son côté Dick charge Charles Henri des pires besognes sur le bateau dans l'espoir qu'il se casse la pipe.  Mais c'est sans compter sur une bonne étoile en la personne du père Paimpol, un vieux marin qui prend le garçon sous son aile ....


Le plan est machiavélique et le suspens très bien monté. On ne s'ennuie pas une seconde à suivre ce film dans la veine d'un Hitchcock tant le scénario est odieux. L'action est constante et sans temps mort. Le rythme permet au spectateur de suivre sans problème et les images sont très bien maitrisées.

On se régale avec les images de 1913, les villes, Paris, Saint Malo, les gens, les marins (à pieds nus) les bateaux, les voitures ... un film qui est remarquablement moderne. dans le fond.

Le Roman d’un Mousse est le troisième long métrage de Léonce Perret.

On trouve ce film sur le magnifique coffret Gaumont présenté ici http://films-muets.blogspot.ch/2015/05/coffret-gaumont-collection-120-ans-vol.html


95 minutes

Adrien Petit ...
Charles-Henri de Ker Armor, le mousse
Maurice Luguet ...
L'usurier Elie Werb
Louis Leubas ...
Le marquis Frantz de Luscky
Armand Dutertre ...
Le père Paimpol
Émile André ...
Dick, le patron du Terre-Neuvas
Armand Numès ...
Le président des assises
Paul Manson ...
Le juge d'instruction
Bernard Derigal ...
Le procureur de la république (as de Rigal)
Angèle Lérida ...
La comtesse de Ker Armor



mercredi 9 mars 2016

Le Bled - Jean Renoir - 1929



Un jeune homme qui a épuisé toute sa fortune, Pierre Hoffer, se rend à Alger dans le but de rencontrer son oncle, Christian Hoffer, un type parti de rien qui a fait fortune en Algérie où il possède maintenant de nombreuses terres.
Sur le même bateau, Claudie Duvernet et Marie-Jeanne se rendent à Alger pour l'ouverture du testament d'un riche oncle qui vient de décéder. Au premier regard Pierre tombe amoureux de Claudie mais à Alger la jeune fille est accueillie et emmenée en voiture par ses cousins Diane et Manuel qui ne sont pas véritablement enchantés de partager l'héritage avec leur cousine car ils mènent un train de vie fort dispendieux.
De son côté Pierre retrouve un vieux camarade de régiment qui lui propose de l'héberger, Zoubir. 

Le notaire lit les dernières dispositions du défunt qui lègue toutes ses possessions à sa nièce Claudie ce qui fait grimacer ses cousins et surtout Manuel qui a de grosses dettes.

Claudie se rend à sa belle propriété qui se trouve non loin de celle de l'oncle de Pierre qui arrive après un trajet en bus.
Après quelque temps Christian Hoffer considère Pierre comme son propre fils. Ainsi lorsque Pierre lui demande 100'000 francs Christian est d'accord de lui les donner à la condition que le jeune homme prenne conscience du prix du labeur de la terre.
Ainsi Pierre reste-t-il et travaille dur dans les champs. La vue de sa voisine Claudie lui donne du coeur à l'ouvrage mais tout se gâte lorsque Manuel décide de vouloir épouser sa cousine de force afin de rembourser ses dettes ....



Film de commande pour célébrer les 100 ans de colonisation de l'Algérie, le pays est montré comme un Eldorado à tous les points de vue.
Après une présentation de l'Algérie de 1929, l'action se focalise sur les jeunes gens et l'oncle Christian. On comprend que celui-ci a travaillé dur pour arriver à construire son empire et qu'il se sent seul. L'arrivée de Pierre est donc une bénédiction pour lui. 

Il souffle un air doux et libre sur ce film qui fait rêver. Le scénario n'est peut-être pas très élaboré mais les jeunes gens sont magnifiques. Enrique Rivero, l'acteur qui a inspiré à Cocteau son sang du poète est un acteur chilien très séduisant (pas étonnant qu'il ait été considéré comme le Valentino français à l'époque !). Jackie Monnier se montre primesautière et enfantine, Alexandre Arquillière incarne un homme fort et bon et les cousins sont parfaits dans la peau de Manuel Raaby et Diana Hart. Étonnamment tout ce petit monde n'a pas tourné dans de nombreux films, à peine une 20e tout au plus pour certains.

Entre les images réelles et la fiction, ce film d'aventures vous emmènera dans une espèce de paradis perdu si vous arrivez à faire abstraction du contexte historique. Vous irez à la chasse à la gazelle en compagnie de fauconniers, vivrez une course poursuite à cheval et à dromadaire, vous ferez partie pendant quelques minutes de ces fiers cavaliers et leurs non moins fiers destriers galopant dans de belles étendues désertiques  ...
Un voyage exotique qui vous laisse un peu déconcerté à la fin, entre l'image idyllique montrée et la réalité qu'on connait, il y a comme un décalage.

On trouve ce film sur le magnifique coffret Gaumont présenté ici http://films-muets.blogspot.ch/2015/05/coffret-gaumont-collection-120-ans-vol.html


des informations sur Enrique Rivero
http://www.enriqueriveros.cl/biografia

Extrait tiré de Cinémagazine no 28 du 12 juillet 1929 ci-dessous



Toutes les revues de l'époque parlant de ce film :

http://calindex.eu/film.php?op=listfilm&nf=5553


104 minutes


Alexandre Arquillière ...
Christian Hoffer
Jackie Monnier ...
Claudie Duvernet (as Jacky Monnier)
Enrique Rivero ...
Pierre Hoffer
Diana Hart ...
Diane Duvernet
Renée Rozier ...
Marie-Jeanne
Aïssa ...
Zoubir (as Aîssa Berardi)
Manuel Raaby ...
Manuel Duvernet
Hadj Ben Yasmina ...
Le chauffeur
Jacques Becker ...
Un ouvrier agricole


mercredi 2 mars 2016

La souriante Madame Beudet - Germaine Dulac - 1923




Jeudi 29 avril, en province,derrière la façade des maisons tranquilles, des âmes, des passions ... Madame Beudet joue du piano et rêve tandis que son mari, un marchand de tissus, s'occupe du commerce qu'il tient avec son associé Lebas. 
Madame Beudet n'aime pas son mari qui ne sait comment l'intéresser. Ainsi cherche-t-il régulièrement à la faire réagir en brandissant un revolver sur sa tempe ce qui impressionne guère sa femme.
Un jour il reçoit des billets pour aller voir Faust en compagnie des Lebas. Chez les Lebas c'est Madame qui porte la culotte. Madame Beudet feint un mal de tête et reste seule à la maison, la bonne ayant demandé la permission de sortir avec son fiancé.
Madame Beudet n'en peut plus et décide de mettre une balle dans le barillet du revolver de son mari. 

Le lendemain, après une nuit agitée, Monsieur Beudet se lève et retrouve son associé en bas. Madame Beudet de son côté fait tout pour éviter son mari, sa conscience la taraude.  Elle tente bien de retirer la balle mais peine perdue, il se présente toujours quelqu'un à la porte qui l'en empêche.
Lorsque son mari pointe le revolver contre sa tempe la pauvre femme ne peut s'empêcher de crier ce qui pousse son époux à brandir le revolver dans sa direction car finalement, c'est elle qui devrait se tuer ....



Décrit comme l'un des premiers films féministes, c'est un film terrible qui décrit bien l'ennui d'une femme au sein d'un foyer petit bourgeois. La pauvre Madame Beudet ne sourit jamais à Monsieur Beudet, les simagrées de celui-ci l'ennuient au plus haut point. Plus elle se désintéresse de son mari, plus celui-ci est pénible. Perdue dans ses rêveries, elle imagine un joueur de tennis emportant au loin son époux ...

La fin montre bien que leur vie de couple est un théâtre de guignols. Tous deux resteront ensemble, les conventions sont respectées, le couple salue le curé du village. 
Grâce à de délicates incursions en surimpression, on imagine sans peine les rêves de Madame Beudet.
L'ambiance est lourde et pesante, le spectateur n'a pas de peine à sentir le ressentiment de cette femme que la simple vue de son mari exaspère.



38 minutes

Germaine Dermoz ...
Madame Beudet
Alexandre Arquillière ...
Monsieur Beudet
Jean d'Yd ...
Monsieur Labas
Yvette Grisier ...
La bonne
Madeleine Guitty ...
Madame Labas
Raoul Paoli ...
Le champion de tennis

mercredi 24 février 2016

L'île du salut ( Down to Earth) - John Emerson - 1917



Billy Gaynor et Ethel Forsythe sont amis d'enfance. Ils passent leur temps à se chamailler et à se rabibocher comme tout un chacun. Devenus adultes, tous deux n'éprouvent pourtant pas les mêmes sentiments l'un envers l'autre : Billy est amoureux d'Ethel et lui fait sa demande en mariage mais Ethel pense qu'ils ne sont pas faits pour vivre ensemble. C'est la séparation, Ethel se rapproche d'un certain Charles Riddles tandis que Billy part à l'étranger pour l'oublier..
Las, Billy ne peut oublier Ethel tandis qu'Ethel ne pense qu'à s'amuser sans penser à Billy. A force de fumer, boire et sortir, surmenée elle finit par tomber d'inanition.

Une lettre parvient à Billy maintenant de retour dans son ranch du Wyoming. Un ami l'informe que le mariage d'Ethel et de Charles est repoussé jusqu'à nouvel avis car Ethel est maintenant soignée dans un sanatorium très huppé dirigé par le Dr Jollyem non loin de NewPort.

A sa visite à la clinique Gaynor constate que les patients ne sont pas traités, plutôt confinés dans leurs propres travers. Comme le Dr Jollyem déclare être assez riche pour prendre sa retraite, Billy rachète la clinique et fait croire qu'une épidémie de variole s'est déclarée. Pour échapper à la quarantaine Billy propose aux patients de fuir sur son yacht qui est justement amarré non loin.
Tout ce petit monde embarque à bord. Après quelques jours sur une mer inconnue le yacht arrive près d'une île déserte sur laquelle Billy emmène un homme auquel il demande de garder un passage menant à une ville se trouvant derrière une petite montagne.
Comme il semble que le feu soit déclaré dans la cabine de pilotage du bateau tout le monde se précipite dans les embarcations de secours et tout le monde rame vers l'île.
Les patients influencés par Charles et Ethel déclarent vouloir se débrouiller par leurs propres moyens. Tandis qu'ils luttent pour se nourrir, Billy et son assistant le Dr Samm se concoctent un bon repas. 
Lorsque les patients ont vraiment faim ils reviennent à de meilleures intentions et Billy les oblige à faire quelques mouvements de gymnastique avant de pouvoir manger ...


Un film très sympathique non dénué de bon sens. Douglas Fairbank se montre très déterminé et les scènes sont plutôt amusantes. Bien sûr le film est sans surprise mais on passe un bon moment.
C'est le premier film de Gustave con Seyffertitz.


70 minutes

Les pieds sur terre

https://www.youtube.com/watch?v=Z0NBlouGGsQ

Douglas Fairbanks ...
Billy Gaynor
Eileen Percy ...
Ethel Forsythe
Gustav von Seyffertitz ...
Dr. Jollyem
Charles McHugh ...
Dr. Samm
Charles K. Gerrard ...
Charles Riddles - Ethel's Lover
William H. Keith ...
Mr. Carter
Ruth Allen ...
Mrs. Fuller Jermes
Fred Goodwins ...
Jordan Jinny
Florence Mayon ...
Mrs. Phattison Oiles
Herbert Standing ...
Mr. S.D. Dyspeptic
David Porter ...
Mr. Coffin
Bull Montana               ...
Wild Man

mercredi 17 février 2016

Die Finanzen des Großherzogs (The Grand Duke's Finances) - F.W. Murnau - 1924

 
Le Duché d'Abacco se trouve sur une petite île de la Méditerranée. Le Grand Duc qui règne a de gros soucis financiers. Un usurier lui laisse trois jours pour payer ses dettes ou sinon il prendra possession de l'île.

Les problèmes du Grand Duc semblent s'arranger lorsqu'il reçoit une lettre d'Olga de Russie dans laquelle elle se dit prête à l'épouser. Malheureusement Paqueno, son ministre des finances tente un manœuvre pour empêcher l'usurier de s'emparer de l'ile mais celui-ci se saisit de la lettre et la garde dans une armoire blindée dans laquelle il conserve d'autres missives compromettantes.
Ainsi un autre pauvre homme qu'il fait chanter demande à son ami Philipp Collin de récupérer ses lettres d'amour à une jeune femme pour éviter que sa carrière ne soit ruinée.
Philipp récupère les lettres et découvre la lettre d'Olga au grand duc et s'en empare, après l'avoir copiée et remplacée par une fausse.
Après avoir reçu une lettre visant à le faire chanter, le Grand Duc se rend sur le continent en compagnie de son ministre.
Pendant ce temps, Philipp, au courant du futur mariage du Grand Duc, fait l'acquisition de nombreuses obligations liées à Abacco. 
Philipp  fait la connaissance d'une mystérieuse jeune femme qui lui demande de l'aide pour échapper à de non  moins mystérieux poursuivants ...


 

Une histoire tirée par les cheveux, seule incursion de Murnau dans la comédie. Le film se laisse suivre sans plus. l'action est un peu molle et sans intérêt, les acteurs se montrant assez distants il est difficile de se passionner pour les péripéties des protagonistes.

La copie de Kino est tirée d'un film 35 mm restauré en 1994 par une collaboration entre la Cineteca Italiana, Milan, la Cineteca del Comune di Bologna et le Münchner Stadtmuseum Filmmuseum, sous license de la F.W. Murnau Foundation.
 
 http://www.silentera.com/video/financesOfTheGrandDukeHV.html



Les finances du Grand-Duc

https://www.youtube.com/watch?v=FfWzzIeAV94

 77 minutes


Mady Christians ...
Großfürstin Olga von Rußland
Harry Liedtke ...
Don Ramon XXII,Großherzog von Abacco
Robert Scholtz ...
Bruder der Großfürstin
Alfred Abel ...
Philipp Collins
Adolphe Engers ...
Don Esteban Paqueno
Hermann Vallentin ...
Herr Bekker
Julius Falkenstein ...
Ernst Isaacs
Guido Herzfeld ...
Markowitz,ein Wucherer
Ilka Grüning ...
Augustine,die Köchin



mercredi 10 février 2016

The Shock Punch - Paul Sloane - 1925


Dan Savage pense que rien ne vaut la force dans la vie. Son fils Ranny a un punch capable d'assommer un boeuf. Son entraineur est d'ailleurs persuadé qu'il est le prochain champion du monde de boxe mais Ranny ne sait pas que son punch est dévastateur.
Le père offre 500 dollars au coach s'il peut lui prouver que son fils possède une droite percutante.
Ranny est sous le charme d'une jeune femme qu'il a rencontré au parc. Malheureusement celle-ci n'aime pas la boxe ni les hommes qui se battent.
http://www.emovieposter.com/
Le coach et son pugiliste décident d'emmener les Savage's à un bal où ils se chargeront de provoquer un combat sur place. Le bal est donné pour les employés de Jim Clark, un constructeur de gratte-ciel qui est très inquiet car il sera ruiné s'il ne finit pas les travaux pour le 15 du mois. Il se trouve que Clark est le père de Dorothy, la jeune femme qui a tapé dans l'oeil de Ranny.
Les deux pères introduisent les deux jeunes gens qui s'apprécient au premier coup d'oeil. Pendant ce temps le coach fait croire à une armoire à glace que Ranny l'a insulté. La bagarre éclate et Dorothy se montre déçue face au pauvre garçon qu'elle croyait pacifique. Toutefois elle se montre magnanime devant le charme de Ranny.
Pour se rapprocher de la jeune fille, le garçon s'engage dans le bâtiment. Le fiancé de Dorothy, Pierce, s'arrange pour le faire travailler tout au sommet du building. Le pauvre Ranny doit porter un baril de rivets au sommet mais visiblement il a le vertige ...




Un film comique sympathique. Richard Dix se montre téméraire pour les yeux de la belle et charmante Frances Howard, on le comprend tant elle se montre craquante ! Frances Howard n'a tourné que deux autres films avant celui-ci. Samuel Goldwyn la convainc de l'épouser alors qu'elle est amoureuse de George Cukor. Son mariage à Goldwyn durera 50 ans mais elle sera enterrée près de Cukor.

Un film qu'il ne faut pas regarder si vous avez le vertige ! Dans la plus pure tradition des comédies de l'époque, il y a bon nombre de scènes très vertigineuses.
les riveteurs qui travaillaient au sommet de ces bâtiments n'avaient vraiment pas froid aux yeux. Les spectateurs ont du pousser des cris dans la salle lors de la projection de ce film ! En tout cas on a eu peur plus d'une fois devant les pertes d'équilibre de Richard Dix !

Retrouvé en 2010, ce film s'achète chez Grapevine.


L'intrépide amoureux


60 minutes


Richard Dix ...
Randall Lee Savage
Frances Howard ...
Dorothy Clark
Theodore Babcock ...
Dan Savage
Percy Moore ...
Jim Clark
Charles Byer ...
Stanley Pierce (as Charles Beyer)
Gunboat Smith ...
Terrence O'Rourke
Jack Scannell ...
Mike
Walter Long ...
Bull Malarkey
Paul Panzer ...
Giuseppe

Frances Howard, Photo de Nickolas Muray

mercredi 3 février 2016

Tartuffe (Herr Tartüff) - F.W. Murnau - 1925


Un vieil homme dont la santé est sur le déclin dépend de sa dame de compagnie qui se montre très dévouée à ses yeux. Elle lui rappelle de ne pas oublier d'écrire son testament et de le faire enregistrer chez le notaire. Or le vieil homme a un petit fils acteur. Lorsque celui-ci se présente à la porte l'affreuse bonne femme fait mine de ne pas entendre la sonnette. Le petit fils pénètre malgré tout dans la maison mais est aussitôt jeté dehors par son oncle qui ne supporte pas l'idée qu'il puisse vivre d'une activité aussi misérable.

Le petit fils se grime donc et se présente, barbu et moustachu, sous les fenêtres de la maison en tant que montreur de films ambulant. Pour appâter la femme, il fait mine de la trouver belle. Du coup l'affreuse bonne dame le fait monter et convainc le vieil homme d'abord récalcitrant de regarder un film. Lorsque le pauvre homme est pris de quintes de toux, le neveu voit clairement la bonne verser du poison dans son verre d'eau.
Le jeune homme a choisi le Tartuffe de Molière afin d'ouvrir les yeux de son oncle ...
Elmire, toute à la joie de revoir son mari Orgon, se prépare pour l'accueillir. A son arrivée Orgon se montre distant. En effet il a fait la connaissance d'un homme nommé Tartuffe qui lui montre la voie de la piété et de l'humilité ...


Le Tartuffe de Molière est inséré dans l'histoire comme outil de dépistage pour permettre au petit fils de prouver à son grand-père que la femme de compagnie qui s'occupe de lui ne pense qu'à son héritage.
Le film dans le film met en scène Lil Dagover magnifique dans ce rôle de femme prête à tout pour conserver son mari (dont la beauté, la douceur, la détermination et la classe forcent le respect et contrastent fortement avec la laideur de Jannings) et son mari joué par l’excellent Werner Krauss dans le rôle de Orgon. L'affreux Tartuffe est joué par un abominable et repoussant Emil Jannings, toujours aussi odieux.

Le neveu est incarné par André Mattoni (Andrea Mattoni ou Andreas von Mattoni), un séduisant jeune homme qui était à la base l'acteur devant incarner Freder dans Metropolis de Lang. Quel dommage que ce ne soit pas le cas, j'ai toujours trouvé que Freder (Gustav Fröhlich) était mal choisi (mou et fade) ! André Mattoni, qui se montre vif, plein de vie et remarquablement moderne dans ce rôle, aurait été en effet un choix plus judicieux je pense (cela n'ôte rien au génie de l'oeuvre que représente Metropolis).  
C'est la troisième adaptation de la pièce de Molière à l'écran après celle de Piero Fosco en 1908 et celle d'Albert Capellani en 1910.

On peut voir ce film sur le net en ce moment.


https://www.youtube.com/watch?v=Rw3vBPx96bU

63 minutes

Hermann Picha ...
Der Greis
Rosa Valetti ...
Seine Haushälterin / Housekeeper
André Mattoni ...
Sein Enkel / Grandson
Werner Krauss ...
Herr Orgon
Lil Dagover ...
Frau Elmire / Elmire, Orgon's wife
Lucie Höflich ...
Dorine
Emil Jannings ...
Tartüff


mercredi 27 janvier 2016

Die Augen der Mumie Ma (The Eyes of the Mummy) - Ernst Lubitsch - 1918



Un peintre se rend en Égypte à la recherche d'inspiration. A l’hôtel Palace il entend un voyageur, le prince Hohenfels, s’enquérir des possibilités de visites à faire localement et demander si le tombeau de Ma vaut le détour. Le propriétaire de l’hôtel lui déconseille fortement de le visiter car il porte malheur. Pour le prouver il désigne un homme malade assis sur une chaise auprès d'un infirmière qui ne serait pas sorti indemne de sa visite.
Intrigué le jeune peintre nommé Wendland loue un cheval et se rend au temple devant lequel il découvre un homme, Radu, qui lui fait visite les lieux. Dans un masque figé dans le mur des yeux bougent et Wendland comprend tout de suite qu'il y a supercherie. Il cherche à pénétrer dans une pièce derrière le mur mais Radu tente de l'en empêcher ce qui pousse le peintre à lui tirer dessus. A l’intérieur de la chambre le jeune homme découvre Ma, une jeune fille qui lui explique avoir été kidnappée par l'affreux bonhomme qui la retient prisonnière.
Wendland emmène Ma avec lui et tous deux embarquent pour l'Europe.
Blessé, Radu erre dans le désert et finit par être découvert par le Prince Hohenfels qui s'en revient d'une excursion. Reconnaissant, Radu jure de servir le prince qui l'emmène en Europe.

Ma apprend à vivre en société et finit par impressionner les amis de Wendland avec une danse exotique qui pousse un agent à l'engager pour se produire à l'Alhambra où un soir le prince se rend en compagnie de son serviteur Radu. Aussitôt Ma tombe évanouie et Wendland la ramène à la maison. 
Le prince s'intéresse à un portrait de Ma tandis que Radu est maintenant sur les traces de la pauvre fille ...


On trouve beaucoup de critiques de ce film sur le net. Pour ma part je ne l'ai pas trouvé si mauvais et je pense qu'il a du faire effet à sa sortie. L'action est concentrée et l'histoire est très claire. On joue sur les nerfs des spectateurs et leur crédulité, voire sur leurs superstitions. Du coup le personnage de Jannings semble doté de super pouvoirs ! Il faut avouer que c'est un horrible bonhomme, j'ai toujours un peu de la peine à regarder les films dans lesquels il joue ...

On peut se demander pourquoi le prince ne procure pas de vêtement à Radu qui continue à déambuler à Berlin dans ses haillons?

C'est le premier film dramatique tourné par Ernst Lübitsch.
Titre français : Les yeux de la momie


58 minutes


Pola Negri ...
Ma
Emil Jannings ...
Radu, an Arab
Harry Liedtke ...
Albert Wendland, a Painter
Max Laurence ...
Prince Hohenfels

mercredi 20 janvier 2016

The Massacre - D.W. Griffith - 1912



Un scout, Stephen, fait sa demande en mariage à sa jeune protégée mais celle-ci n'a d'yeux que pour un étranger de passage qui finit par revenir demander la main de la belle au grand désespoir de Stephen qui repart au front.

Deux ans passent, le jeune couple a maintenant un bébé. Les temps étant durs ils décident de partir vers l'Ouest et embarquent à bord d'un chariot qui rejoint un convoi.
De son côté Stephen emmène un détachement de soldats qui vont attaquer un campement indien. Après avoir massacré la plupart des pauvres gens surpris par l'attaque, ils incendient les tentes tandis qu'un brave jure de venger sa femme et son bébé. 

Les colons escortés par l'armée font halte non loin du drame. Le mari les quitte pour rejoindre le fort pour affaires et laisse dans le convoi sa femme et son enfant qui retrouvent Stephen. Les indiens en profitent pour attaquer ...



Un film dont les images sont parfaitement nettes et qu'on peut voir sur la toile en ce moment.

La vengeance engendre la vengeance, c'est bien connu, on n'est donc pas surpris par la tournure que prennent les événements tels qu'ils sont montrés dans le film. On imagine le désarroi des indiens face à l'arrivée de ces hordes de soldats qui se croyaient en droit de s'emparer de leurs terres et qui les considéraient comme moins que rien, ça fait mal de penser que les gens de cette époque étaient si peu évolués ... d'ailleurs on se demande finalement si on est vraiment tellement plus avancés de nos jours ? (c'est bien triste et c'est un autre débat)
Bref, le film vaut surtout le détour pour ses images très nettes, la maitrise de l'action, le nombre de figurants, pour le reste on comprend que Blanche Sweet ne soit pas trop attirée par Stephen, d'ailleurs personne ne semble l'estimer ! (il n'obtient pas un regard lorsqu'il dit au revoir aux tourtereaux, même son cheval n'est pas apprécié par l'un des chevaux de bat qui baisse les oreilles de manière menaçante lorsqu'il se rapproche de lui !)

On dirait que le réalisateur pousse devant sa caméra deux coyotes qui font place à un ours qui semble surpris de se trouver là, puis un indien couvert d'une peau d'ours fait son apparition. Symbolique des genres qui se suivent ou la loi du plus fort ou bien simple vision d'une nature hostile ?

Le massacre pour moi c'est le massacre des indiens qui va provoquer leur légitime colère. Les indiens s'en prennent ensuite alors à un convoi qui se compose aussi d'innocents, c'est le juste retour des choses dans le fond puisque la violence appelle la violence ! (j'aurais pu rajouter qui sème le vent récolte la tempête mais je pense que deux citations suffisent dans ce poste, je ne tiens pas à décourager mes lecteurs, si lecteurs il y a !)

Tourné à Fort Lee, New Jersey, USA


Short, 30 minutes


Wilfred Lucas ...
Stephen
Blanche Sweet ...
Stephen's Ward
Charles West ...
Stephen's Ward's Husband
Alfred Paget ...
Indian Chief


Titres français (incomplet)

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