Le Prince Kasatsky débute très jeune dans l'armée du tsar. Durant les 10 années qu'il y passe il démontre
un fort caractère et devient un officier
très apprécié, mais aussi très ambitieux.
A la cour du tsar il s'éprend de Marie, une jeune femme qui attire tous les regards. La jeune courtisane le bat froid et le Prince Kasatsky se
ramasse un râteau lorsque son offre de danser est froidement refusée
par la jeune femme. En effet, le pauvre garçon semble être le seul de l'assemblée à ignorer que Marie
est la maitresse du tsar.
Désormais conscient que leur liaison est connue de toute la cour, le
tsar prie Marie de se trouver un mari pour faire taire les ragots.
Celle-ci profite de l'amour que lui porte le prince pour se laisser
approcher et, lorsqu'il demande sa main, elle lui avoue par honnêteté avoir été la
maitresse de l'empereur. Son idéal de pureté brisé net, le prince ne
peut souffrir l'idée que sa bien-aimée ait couché avec un autre homme, tout estimé tsar
soit-il ! Terriblement ébranlé, il entre dans les ordres.
Au monastère, le pauvre garçon livré à lui même ne peut s'empêcher d'avoir des pensées "impures", la chaire de sa bien aimée le hante et il demande de l'aide au père supérieur.
Après trois ans, au cours d'une grande cérémonie, il est ordonné prêtre sous le nom de Serge. Après sept ans il est ensuite transféré dans un monastère près de la métropole. Plus tard un frère ermite décède et il prend sa place.
2 ans plus tard, durant le carnaval, une riche famille donne une grand une fête non loin de l'endroit où vit Serge. Une veuve, Madame Makovkin, fait mine de se tirer une balle dans la tête et le petit groupe sort prendre l'air pour faire un tour en troïka dans la neige. Ce faisant les fêtards se rapprochent de l'antre de l'ermite qui mène une vie austère et studieuse dans la plus grande solitude (lapalissade !).
La jeune femme décide de rencontrer l'ermite et demande à l'un de ses amis de revenir la chercher à 3h du matin.
Pour cette femme expérimentée le pauvre homme seul et vieillissant est une proie facile. Elle prétend s'être perdue en ayant surestimé ses forces alors qu'elle voulait se rendre à pied dans un village voisin. Elle lui demande de lui ouvrir sa porte car il gèle. Le pauvre homme qui s'était déjà mis au lit se retrouve face à cette jeune femme aux épaules dénudées qui se joue de sa maladresse.
Alors qu'il s'enferme pour laisser à la veuve son intimité, celle-ci, sûre de son pouvoir d’attraction, se dénude partiellement et ne cesse de l'appeler à travers la porte fermée. Serge résiste de toutes ses forces mais succombe lorsqu'elle prétend mourir. Accablé par ce qu'il sait inéluctable, le frère Serge s'empare de sa hache en guise de crucifix et s'ampute d'un doigt dans le but de résister à la tentation.
Puis, s'approchant de la jeune femme il s'excuse de ne pouvoir l'aider. D'abord vexée la jeune femme fait mine de se rhabiller avant d'apercevoir le sang qui dégouline au sol tandis que le pauvre homme tente vaillamment de rester debout. L'abnégation et la droiture du Père Serge ébranlent fortement la jeune femme touchée par le pureté qu'il dégage. Elle se retire après avoir demandé le pardon de ses péchés et de retrouver son guide comme prévu.
Un an plus tard madame Makovkin entre au couvent à son tour.
Sept ans passent encore durant lesquels le nombre de visiteurs venant trouver l'ermite ne fait qu'augmenter.
Un jour une femme lui demande d’apposer la main sur la tête de son enfant malade mais Serge refuse car seul Dieu peut guérir. Devant l'insistance de la femme il finit par céder et posa sa main sur le front du jeune garçon qui guérit et dès lors le père Serge devient extrêmement célèbre. Vieillissant il est maintenant sollicité sans cesse jusqu'à l’épuisement.
Un homme vient le trouver et lui demande d'exorciser sa fille nymphomane possédée par le diable. Depuis deux ans elle ne sort plus de chez elle car elle ne supporte pas la lumière du jour. Épuisé Serge, demande malgré tout à l'homme d'amener sa fille à la nuit tombée.
Pas la peine d'avoir tant lutté pour faiblir ainsi devant cette femme lascive et entreprenante. Complétement chamboulé, le Père Serge s'enfuit.
A un homme qu'il croise et qui lui demande le chemin du monastère, Serge le prie d'annoncer que le père Serge est parti à la quête de son salut en lui indiquant la bonne direction.
Il n'y a pas de Dieu pour celui qui cherche l'éloge du monde, ainsi le père Serge prend la route de la campagne tel un humble pèlerin, enseignant aux paysans au passage. Un jour, alors qu'il lit un extrait de la bible (?) devant quelques personnes, un homme fait irruption, s'empare du livre et lui demande ses papiers. Comme il n'en a pas il est déporté vers la Sibérie...
Le film est très long à se mettre en place. J'ai bien cru que j'allais abandonner l'histoire peu avant la première demi-heure. En effet de nombreuses scènes se passent au bal, les femmes minaudent et papotent (à croire que les femmes de
cette classe sociale n'avaient que ça à faire) et ces mondanités sont plutôt pénibles. Heureusement j'ai poursuivi malgré quelques longueurs.
L'histoire interpelle, non pas par l'action qui est plutôt ennuyeuse mais par son thème qui soulève quelques points intéressants. Compte tenu d'un désir de perfection et l'attrait de la vie étant ce qu'il est, faut-il refréner ses pulsions pour atteindre le zénith de la sagesse ou de la perfection ? Et finalement, au top que devient-on ? Dans l'option d'idéal choisie par ce film, la perfection demande de l'abnégation : cette vie épuise le père. L'énergie appelant l'énergie (sauf exceptions des cas de maladie ou de défaillances congénitales) l'épuisement du Père est interpellante. Car si il est épuisé ne peut-on conclure qu'il suit une voie qui serait contre sa nature ? Or vivre contre nature n'est-il pas un péché dans le fond ?
Dépassé par sa popularité, le père est constamment sollicité. Dès lors il est occupé et ne se trouve pas confronté aux tentations. Y-a-t-il du mérite à progresser vers la "sainteté" sans confrontation hormis la sienne propre ? Visiblement la chair reste un sujet sensible mais qui somme toute n'est pas le principal.
Dépassé par sa popularité, le père est constamment sollicité. Dès lors il est occupé et ne se trouve pas confronté aux tentations. Y-a-t-il du mérite à progresser vers la "sainteté" sans confrontation hormis la sienne propre ? Visiblement la chair reste un sujet sensible mais qui somme toute n'est pas le principal.
Mention spéciale au maquilleur qui fait un excellent boulot : Ivan est quasi méconnaissable du début à la fin.
Le Père Serge est une nouvelle de Léon Tolstoï parue en 1911
112 minutes
Ivan Mozzhukhin | ... |
Prince Kasatsky, later Father Sergius
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Olga Kondorova | ... |
Countess Korotkova
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V. Dzheneyeva | ... |
Maria - her daughter
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Vladimir Gajdarov | ... |
Czar Nikolai I
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Nikolai Panov | ... |
Kasatsky's father
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Nathalie Lissenko | ... |
Widow of the merchant Makovkin
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Iona Talanov | ... |
Merchant
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Vera Orlova | ... |
His daughter
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