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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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mercredi 2 septembre 2015

Otets Sergiy (Father Sergius) - Yakov Protazanov, Alexandre Volkoff (Aleksandr Volkov) - 1918



Le Prince Kasatsky débute très jeune dans l'armée du tsar. Durant les 10 années qu'il y passe il démontre un fort caractère et devient un officier très apprécié, mais aussi très ambitieux.
A la cour du tsar il s'éprend de Marie, une jeune femme qui attire tous les regards.  La jeune courtisane le bat froid et le Prince Kasatsky se ramasse un râteau lorsque son offre de danser est froidement refusée par la jeune femme. En effet, le pauvre garçon semble être le seul de l'assemblée à ignorer que Marie est la maitresse du tsar.
Désormais conscient que leur liaison est connue de toute la cour, le tsar prie Marie de se trouver un mari pour faire taire les ragots. Celle-ci profite de l'amour que lui porte le prince pour se laisser approcher et, lorsqu'il demande sa main, elle lui avoue par honnêteté avoir été la maitresse de l'empereur. Son idéal de pureté brisé net, le prince ne peut souffrir l'idée que sa bien-aimée ait couché avec un autre homme, tout estimé tsar soit-il ! Terriblement ébranlé, il entre dans les ordres.
Au monastère, le pauvre garçon livré à lui même ne peut s'empêcher d'avoir des pensées "impures", la chaire de sa bien aimée le hante et il demande de l'aide au père supérieur.
Après trois ans, au cours d'une grande cérémonie, il est ordonné prêtre sous le nom de Serge. Après sept ans il est ensuite transféré dans un monastère près de la métropole. Plus tard un frère ermite décède et il prend sa place.

2 ans plus tard, durant le carnaval, une riche famille donne une grand une fête non loin de l'endroit où vit Serge. Une veuve, Madame Makovkin, fait mine de se tirer une balle dans la tête et le petit groupe sort prendre l'air pour faire un tour en troïka dans la neige. Ce faisant les fêtards se rapprochent de l'antre de l'ermite qui mène une vie austère et studieuse dans la plus grande solitude (lapalissade !).
La jeune femme décide de rencontrer l'ermite et demande à l'un de ses amis de revenir la chercher à 3h du matin. 

Pour cette femme expérimentée le pauvre homme seul et vieillissant est une proie facile. Elle prétend s'être perdue en ayant surestimé ses forces alors qu'elle voulait se rendre à pied dans un village voisin. Elle lui demande de lui ouvrir sa porte car il gèle. Le pauvre homme qui s'était déjà mis au lit se retrouve face à cette jeune femme aux épaules dénudées qui se joue de sa maladresse.
Alors qu'il s'enferme pour laisser à la veuve son intimité, celle-ci, sûre de son pouvoir d’attraction, se dénude partiellement et ne cesse de l'appeler à travers la porte fermée. Serge résiste de toutes ses forces mais succombe lorsqu'elle prétend mourir. Accablé par ce qu'il sait inéluctable, le frère Serge s'empare de sa hache en guise de crucifix et s'ampute d'un doigt dans le but de résister à la tentation.
Puis, s'approchant de la jeune femme il s'excuse de ne pouvoir l'aider. D'abord vexée la jeune femme fait mine de se rhabiller avant d'apercevoir le sang qui dégouline au sol tandis que le pauvre homme tente vaillamment de rester debout. L'abnégation et la droiture du Père Serge ébranlent fortement la jeune femme touchée par le pureté qu'il dégage. Elle se retire après avoir demandé le pardon de ses péchés et de retrouver son guide comme prévu.
Un an plus tard madame Makovkin entre au couvent à son tour.

Sept ans passent encore durant lesquels le nombre de visiteurs venant trouver l'ermite ne fait qu'augmenter.
Un jour une femme lui demande d’apposer la main sur la tête de son enfant malade mais Serge refuse car seul Dieu peut guérir. Devant l'insistance de la femme il finit par céder et posa sa main sur le front du jeune garçon qui guérit et dès lors le père Serge devient extrêmement célèbre. Vieillissant il est maintenant sollicité sans cesse jusqu'à l’épuisement.

Un homme vient le trouver et lui demande d'exorciser sa fille nymphomane possédée par le diable. Depuis deux ans elle ne sort plus de chez elle car elle ne supporte pas la lumière du jour. Épuisé Serge, demande malgré tout à l'homme d'amener sa fille à la nuit tombée.

Pas la peine d'avoir tant lutté pour faiblir ainsi devant cette femme lascive et entreprenante. Complétement chamboulé, le Père Serge s'enfuit.

A un homme qu'il croise et qui lui demande le chemin du monastère, Serge le prie d'annoncer que le père Serge est parti à la quête de son salut en lui indiquant la bonne direction.
Il n'y a pas de Dieu pour celui qui cherche l'éloge du monde, ainsi le père Serge prend la route de la campagne tel un humble pèlerin, enseignant aux paysans au passage. Un jour, alors qu'il lit un extrait de la bible (?) devant quelques personnes,  un homme fait irruption, s'empare du livre et lui demande ses papiers. Comme il n'en a pas il est déporté vers la Sibérie...


Le film est très long à se mettre en place. J'ai bien cru que j'allais abandonner l'histoire peu avant la première demi-heure. En effet de nombreuses scènes se passent au bal, les femmes minaudent et papotent (à croire que les femmes de cette classe sociale n'avaient que ça à faire) et ces mondanités sont plutôt pénibles. Heureusement j'ai poursuivi malgré quelques longueurs.

L'histoire interpelle, non pas par l'action qui est plutôt ennuyeuse mais par son thème qui soulève quelques points intéressants. Compte tenu d'un désir de perfection et l'attrait de la vie étant ce qu'il est, faut-il refréner ses pulsions pour atteindre le zénith de la sagesse ou de la perfection ? Et finalement, au top que devient-on ? Dans l'option d'idéal choisie par ce film, la perfection demande de l'abnégation : cette vie épuise le père. L'énergie appelant l'énergie (sauf exceptions des cas de maladie ou de défaillances congénitales) l'épuisement du Père est interpellante.  Car si il est épuisé ne peut-on conclure qu'il suit une voie qui serait contre sa nature ? Or vivre contre nature n'est-il pas un péché dans le fond ?

Dépassé par sa popularité, le père est constamment sollicité. Dès lors il est occupé et ne se trouve pas confronté aux tentations. Y-a-t-il du mérite à progresser vers la "sainteté" sans confrontation hormis la sienne propre ? Visiblement la chair reste un sujet sensible mais qui somme toute n'est pas le principal.
Mention spéciale au maquilleur qui fait un excellent boulot : Ivan est quasi méconnaissable du début à la fin.



Le Père Serge est une nouvelle de Léon Tolstoï parue en 1911


112 minutes


Ivan Mozzhukhin ...
Prince Kasatsky, later Father Sergius
Olga Kondorova ...
Countess Korotkova
V. Dzheneyeva ...
Maria - her daughter
Vladimir Gajdarov ...
Czar Nikolai I
Nikolai Panov ...
Kasatsky's father
Nathalie Lissenko ...
Widow of the merchant Makovkin
Iona Talanov ...
Merchant
Vera Orlova ...
His daughter

mercredi 26 août 2015

L'angoissante aventure - Yakov Protazanov (Jacob Protozanoff) - 1920


Charles
A Marseille, Le Marquis de Granier fête les fiançailles de son fils ainé Charles avec Lucie de Morange. Son fils cadet, Henri, est par contre du genre à rester célibataire et ce n'est pas les demoiselles présentes à la fête qui vont le faire changer d'avis.

Comme Charles disparait mystérieusement quelques jours, Lucie demande à Henri de le retrouver. Bien sûr celui-ci sait où se cache son frère qui se pâme devant une actrice nommée Yvonne Lelys. Henri embarque Charles de force sur son side-car et le ramène dans le droit chemin.

Henri et son père
Charles lui demande de régler l'affaire à l'amiable car Yvonne est furieuse et se sent insultée par son départ précipité. Henri demande donc à son père 2'000 francs qu'il apporte à l'actrice. Celle-ci comprend qu'à défaut du grand frère elle peut avoir le petit et lui joue la grande scène du chagrin. Henri tombe sous le charme de la belle qui joue son rôle à la perfection
Henri décide de suivre Yvonne qui prend le bateau le lendemain avant de remonter à Paris poursuivre sa carrière cinématographique.

Henri avec son oncle célibataire ...

Comme son père refuse de lui remettre 25'000 francs, Henri lui écrit un mot et se couche, bien décidé à quitter la maison tôt le lendemain matin pour rejoindre sa belle.
Il s'endort profondément tout habillé, sa valise est faite et il est prêt à quitter la maison.







Devant le port de Marseille

Les jeunes gens se marient et Yvonne reprend sa carrière florissante. Henri se rend compte que les amis de sa femme ne viennent pas de son monde et se sent exclu des plateaux de cinéma jusqu'au jour où il incarne un majordome pour remplacer un acteur qui ne se présente pas tourner sa scène.
Aussitôt c'est le succès, Henri devient un acteur célèbre et très prisé, au grand dam d'Yvonne qui se montre jalouse. Le couple a maintenant une petite fille qu'Henri adore.


Un soir Henri est accusé à tort de tricherie par un escroc et sa carrière se brise instantanément, ainsi que celle d'Yvonne qui était déjà sur le déclin.
C'est le début de la fin ...


Le début laisse présager une comédie, mais le film vire tout à coup au drame. On se demande comment tout cela va finir jusqu'au revirement final qui est un peu facile. Néanmoins on passe un moment agréable, l'action étant assez légère et très diversifiée.
L'histoire et le scénario sont écrits par Ivan Mozzhukhin. On voit quelques images de Marseille et aussi de la Tour Eiffel.


50 - 60 minutes

Titre : A Narrow Escape


Ivan Mozzhukhin ...
Henri de Granier (as Ivan Mosjoukine)
Valentine Dark ...
Lucie de Morange
Nathalie Lissenko ...
Yvonne Lelys
Dimitri Buchowetzki ...
Charles de Granier
Alexandre Colas ...
Marquis Octave de Granier


Les petits spectateurs du cirque ...
Visite du musée ...

Sortie à cheval...
Chez Yvonne Lelys



mercredi 19 août 2015

The First Born - Miles Mander - 1928


Miles Mander dans un accès de colère
Le lundi, Sir Hugo Boycott et sa femme Madeleine s'aiment d'amour vrai. Le mardi c'est terminé, Monsieur claque la porte après avoir insulté toute la maisonnée.

Nina, une amie de Madeleine, lui fait comprendre que ses problèmes viennent probablement du fait que le temps passe et qu'il souhaite un enfant. Aussitôt Madeleine voit là un moyen de récupérer son mari qui est parti pour l'Afrique, sa vraie patrie selon lui.

Phoebe Chivers, la manucure vient justement d'être plaquée par l'homme dont elle porte le bébé. Madeleine lui propose d'adopter le petit dès sa naissance. Les deux femmes partent pour le nord de l'Italie sous les yeux tristes de Lord David Harborough, très épris de Madeleine.
A son retour d'Italie, Madeleine écrit à son mari de revenir de suite car elle a mis au monde son héritier.
Hugo revient et se montre charmé par le bébé. Les choses semblent reprendre un cours normal mais une lettre de Nina adressée à Hugo le priant de demander qui est le vrai père de Stephen met le feu aux poudres. Hugo se montre à nouveau odieux et se tourne vers sa maitresse, Nina.

Lord David Harborough aimerait consoler Madeleine mais celle-ci reste fidèle à son mari malgré tout, d'autant plus qu'elle doit apparaitre dans la campagne d'élection de son époux qui est bien placé pour remporter un poste très en vue  ...




Bien que ses talents d'acteur ne soient pas mis en cause, je n'aime pas Miles Mander qui m''est particulièrement antipathique. Peut-être est-ce dû à ses rôles ?  Toujours est-il que j'ai de la peine à croire qu'une femme comme Madeleine puisse s'en éprendre à un tel point.
Le thème est toujours le même dans le fond. Il faut un très belle femme dotée par les fées de toutes les qualités demandées à une épouse de cette époque : belle, fidèle, honnête, bonne, vertueuse, aimante et mère d'un premier né qui sera l'héritier de son père. Une qualité comme l'intelligence n'est visiblement pas indispensable. Le comble de la facilité c'est de rajouter le beau et riche jeune Lord David Harborough amoureux de la même femme, pour bien indiquer au spectateur que cette femme est parfaite.
Par contraste on a donc un homme qui admire Madeleine en la regardant avec des yeux de merlan frit (David) et un autre (Hugo) qui a un caractère bipolaire et une santé mentale fragile. Peu gâté par la nature, il est quand même visiblement adulé par les femmes. Évidemment pour que le contraste soit percutant, il faut que Hugo se comporte comme un mufle (je suis polie).

Marjorie Roach
C'est longuet et démodé, pourtant le thème du mariage est un sujet sans fond. Le scénario n'est pas très subtil et reste très superficiel car les caractères sont peu développés. Le film commençait de façon plutôt interpellante pourtant : Le lundi, le mardi .... et puis plus rien. 
Madeleine est belle et fait tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer son mari malgré ses sautes d'humeur, Hugo est odieux et se méprend sur tous les actes de sa femme, David se contente de faire de la figuration, Phoebe a le rôle de la jeune femme dans le pétrin, Nina le rôle de la maitresse ... 

La fin de ce mélodrame est un peu surprenante tout en prenant l'option de la facilité ... 

Theodore Mander qui joue le film Stephen est le propre fils de Miles Mander.

Madeleine Carroll et Margot Armand


Titre français : Le lien brisé

110 mn


Miles Mander ...
Sir Hugo Boycott
Madeleine Carroll ...
Lady Madeleine Boycott
John Loder ...
Lord David Harborough
Ella Atherton ...
Nina de Lande
Margot Armand ...
Sylvia Findlay
Ivo Dawson ...
Derek Findlay
Marjorie Roach ...
Phoebe Chivers
John St. John ...
Dicky
Naomi Jacobs ...
Dot
Bernard Vaughan ...
Butler
Walter Wichelow ...
Impitt
Theodore Mander ...
Stephen Boycott
Beryl Egerton ...
Maid

John Loder

mercredi 12 août 2015

Le brasier ardent - Ivan Mozzhukhin - 1923



A Paris. Dans son sommeil une jeune femme fait un cauchemar terrible. Un homme est brûlé sur un bûcher et l'attire inexorablement en lui tirant les cheveux. Elle finit par s'enfuir, rencontre un mendiant et se réfugie dans une immense salle où se trouvent de nombreuses femmes qui rampent en direction de l'homme qui l'a suivie mais qui se trouve maintenant en habit de soirée. Un évêque lui apportera la paix, puis un autre mendiant à qui elle donnera sa bague et ses bijoux se tuera pour elle.Tous les hommes ont le même regard et le visage de l'homme du brasier.
En sueur elle se réveille et réalise que l'homme du cauchemar se trouve être le visage imprimé sur son livre de chevet qui conte les aventures d'un célèbre détective nommé Z passé maitre dans l'art du déguisement. Ainsi peut-on le voir en ecclésiastique ou en mendiant ...
La jeune femme sourit. Choyée par son mari tous ses désirs sont comblés aussi rien ne devrait lui manquer. Après le petit déjeuner et la visite de ses chiens chéris, elle sort quelques négatifs d'une boîte et se remémore sa rencontre avec son époux.
En ce temps, au cours d'une bagarre alors qu'elle se trouvait sur une barque, l'homme qui l'accompagnait se mit à la battre et elle tomba à l'eau. Un touriste sud américain de passage la ramena sur le rivage. Sa vie prit dès ce jour un nouveau tournant car l'homme qui devint son mari était très fortuné.
Pendant qu'elle se pomponne toujours dans son lit son mari range soigneusement dans une serviette leur acte de mariage ainsi que l'acte de vente d'une propriété qu'il vient d'acquérir pour en faire la surprise à sa femme. Celle-ci l'observe grâce à un système ingénieux posé près de son lit.
Lorsqu'elle apprend que son mari souhaite quitter Paris, la femme essaie de le convaincre de rester au moins jusqu'au Derby puis elle quitte la maison.
Le mari, jaloux, la suit mais elle le sème facilement. Le mari se retrouve dans la salle d'attente d'un club d'inventeurs qui se réunissent en secret. Après avoir été propulsé dans des couloirs qui ne mènent nulle part, le pauvre homme est emmené par le maitre d’hôtel qui le conduit dans une pièce où il comprend qu'il se trouve à l'agence trouve-tout, spécialisée dans le département des recherches de femmes perdues. Le directeur fait une présentation de l'agence et le mari va devoir choisir un homme de confiance mais il est bien difficile de d'élire l'un d'eux parmi les hommes qui ont de bien curieux aspects ...




Un film étonnant qui tourne autour d'un trio : Une femme, son mari et un détective. L'histoire s'empare de trois êtres qui démontrent de belles qualités de vie sans affectation, tous sont confondant de naturel et intrinsèquement bons. La passion est sous-jacente et bien présente mais les trois personnages, les hommes en particulier, restent proche d'idéaux moraux très élevés. Leurs vies dépendent et tournent autour de la femme qu'ils aiment tous deux d'un profond amour.

Retrouver la femme implique non seulement de la retrouver en chair et en os mais aussi de conquérir son âme. On ne saura rien de sa vie avant sa rencontre avec son mari.
Les images et le montage ménagent leur lot de surprises. Le spectateur se laisse mener par le bout du nez pour son plus grand plaisir tant l'action est surprenante et les inventions inattendues, ceci d'un bout à l'autre du film. On plonge directement dans le cauchemar qui est particulièrement violent avec des images de flammes et les yeux hypnotiques de Ivan Mozjoukine. C'est assez déroutant.
La scène de l'agence Trouve-Tout est excellente, si le genre de ce film nous échappe encore, on ne peut s’empêcher de trouver la scène très drôle !
Une autre scène amusante nous montre le détective et la femme courant derrière lui pour lui piquer la serviette. Par la suite Ivan Mozjoukine introduira des émotions refoulées qui ne manquent pas de toucher grâce à son visage très expressif et à de nombreux gros plans soigneusement cadrés. A la fois sensible, vulnérable et solide, Ivan Mozjoukine est de plus très séduisant.

Une scène nous montre le couple dans un café de Montmartre. Rien que cette séquence vaut le détour. D'ailleurs le film se regarde aussi pour les scènes tournées dans les rues de Paris et en particulier sur les Champs-Elysées !

Ainsi on le réalisateur réussit-il à nous intéresser, à nous faire rire et à nous émouvoir. Je ne vais pas tout raconter car ce serait dommage de gâcher les surprises qui vous attendent si vous décidez de voir ce film. Le rêve est expliqué scène par scène.
Le mari semble estimer le détective ce qui le montre sous un jour très sympathique. De même la grand-mère révèle-t-elle l'innocence encore enfantine du détective et je me suis prise à souhaiter que les êtres humains puissent parvenir -ou rester- à un tel niveau d'humanité car l'oeuvre cinématographique est tout entière enrobée d'amour et d'humour un peu douloureux.

Ivan Mozjoukine a écrit, réalisé et bien sûr joué dans ce film avant-gardiste qui mêle allégrement tous les genres de l'époque : comédie, drame, mystère, drame conjugal, etc dans une symphonie de symboles et de détails détonants, voire loufoques. Mozjoukine se montre ici sous de nombreux traits différents. Bizarrement le film n'eut aucun succès à sa sortie semble-t-il.

Ivan Mozjoukine et Nathalie Lissenko ont émigrés ensemble vers la France durant la révolution russe comme de nombreux autres personnes et artistes. Ils étaient mari et femme.

J'ai adoré et vous recommande vivement ce film. D'ailleurs pourquoi s'en priver lorsqu'il existe une superbe édition signée Flicker Alley intitulé French Masterworks: Russian Émigrés in Paris 1923-1929 , avec un excellent accompagnement musical de Neil Brand,


Un excellente critique sur DVD Classik


Titre USA (DVD) : The Burning Crucible

108 minutes


Ivan Mozzhukhin ...
Zed - le détective
Nathalie Lissenko ...
Elle
Nicolas Koline ...
Le mari
Camille Bardou ...
Le président du Club
Huguette Delacroix ...
La Grand Mère (as Mme. A. de la Croix)
Franco Zellas ...
(as François Zellas)
http://www.cinematheque.fr/catalogues/restaurations-tirages/film.php?id=50361

mercredi 5 août 2015

Midnight Madness - F. Harmon Weight - 1928



Norma Forbes vit en compagnie de son père derrière la cour d'un forain. Son père qui cuve son vin en ronflant lui a encore une fois chipé son argent et Norma le réveille afin de le récupérer.
Plus tard Childers, son patron, vient la chercher en voiture pour la déposer au bureau. Norma est très amoureuse de cet homme et croit avoir de l'avenir avec lui.
Dans l'antichambre de la firme attend déjà l'un de leurs clients, Michael Bream, le riche propriétaire de plusieurs mines de diamants en Afrique du Sud. Il apporte quelques échantillons à Childers et son associé. Childers, qui aimerait bien connaitre la localisation de la mine, propose de s'associer avec Bream mais celui-ci refuse, bien sûr.
Walter McGrail
En sortant Bream demande à Norma si elle veut bien passer la soirée en sa compagnie mais la jeune femme refuse en déclarant avoir déjà un rendez-vous.
Dans le bureau de Childers elle comprend brutalement que celui-ci ne l'aime pas lorsqu'il lui demande de sortir avec Bream afin de découvrir où se trouve sa mine.
Déçue par son patron, Norma accepte de sortir avec le sud africain et accepte de l'épouser lorsqu'elle comprend qu'il est très riche.



Bream surprend Norma qui se vante de son mariage auprès de Childers et décide de lui faire croire qu'il n'est pas si riche qu'elle ne le pense. Sur le paquebot qui les emmène, la cabine réservée est en deuxième classe et Norma, dépitée, refuse toutes les avances de Bream. A l'arrivée elle envoie un câble à Childers en lui indiquant les coordonnées de la mine et en lui demandant de venir la chercher au plus vite. Bream emmène ensuite Norma  dans une mine éloignée où une cabane vétuste sert d'habitation. C'en est trop pour la jeune femme qui refuse de sortir de sa chambre. Dehors un lion rugit et elle se terre lamentablement. Bream tente bien de l'amadouer en lui proposant une collation mais rien n'y fait.
Le lendemain Bream se rend à la mine et Norma tente de dérober la voiture pour s'enfuir ...

Il doit manquer une bobine voire davantage car on ignore ce que deviendra Childers et la mine qu'il a dégottée. De même que Norma semble très vite oublier son père.
Il est bien dommage que le réalisateur n'ait pas davantage brodé autour de Norma. Celle-ci aurait pu par exemple s'échapper en voiture, se perdre ou se blesser, être menacée par un animal sauvage, s'évanouir, enfin bref, apporter un peu de piquant à l'action !
Bream se montre très patient et lorsqu'il se décide enfin à s'imposer à Norma, Childers arrive, accompagné de son homme de main incarné par Frank Hagney, toujours solide dans les rôles de brutes.

Jacqueline Logan est charmante. Elle, Walter McGrail et Clive Brook ont l'air de bien s'amuser !
F. Harmon Weight n'a tourné que 16 films, c'est peut-être mieux ainsi ...

C'est le dernier film tourné par DeMille Corporation avant que Cecil ne la vende à Pathe et Joseph Kennedy. Le film devrait être conservé à l'UCLA.

D'après la pièce écrite par  Daniel Nathan Rubin The Lion Trap.

Difficile de classer ce film. J'indique "mélodrame" mais l'action est plus proche du "comique" à mes yeux.


60 minutes environ (manque-t-il une bobine ?)

Jacqueline Logan ...
Norma Forbes
Clive Brook ...
Michael Bream
Walter McGrail ...
Childers
James Bradbury Sr. ...
John Forbes (as James Bradbury)
Oscar Smith ...
Manubo
Vadim Uraneff ...
Joe
Louis Natheaux ...
Masher
Clarence Burton ...
A Sailor
Virginia Sale ...
The Gargoyle - Childers' Secretary
Frank Hagney ...
Harris - Childers' Henchman
Emmett King ...
Robert Strong


mercredi 29 juillet 2015

Just Suppose - Kenneth S. Webb - 1926



A Koronia, un petit royaume. Le roi doit donner un discours dans un orphelinat mais il est indisposé. les ordonnances se mettent à la recherche du prince héritier mais celui-ci a bien de la peine à sortir de son lit.
Le Benjamin de la famille s'occupe comme il peut. Dans son ennui il joue à lancer des bretzels sur la lance des gardes en contrebas. Le Comte Tony semble bien gagner mais le jeu est interrompu par le baron Karnaby qui prie le jeune prince de s'habiller rapidement car il va devoir faire le discours.

Face aux orphelins, le prince tente bien de lire le long speech préparé à son intention. Mais devant les mots compliqués qui se suivent il préfère raconter l'histoire des trois ours, à la plus grande joie des enfants.

Dans la foule il aperçoit une jeune femme qui fait battre son coeur un peu plus vite mais l'étrangère s'en va avant même qu'il ait pu s'en approcher.

Tony découvre qu'il s'agit d'une américaine sur le chemin de son pays. Lorsque son père décide de l'envoyer aux Etats-Unis, Rupert est ravi mais il déchante vite lorsqu'il réalise que sa vie n'est qu'une succession de rencontres, d'interviews et de plaisirs mondains. Durant une partie de polo il aperçoit la belle jeune fille nommée Linda Lee mais elle disparait à nouveau avant même qu'il n'ait pu l'approcher.

Sur le chemin du retour la voiture tombe en panne et le prince tape la balle en attendant Tony parti à la recherche d'un peu d''essence ....


Une histoire tellement plate qu'il est difficile de ne pas s'endormir malgré la présence de Richard Barthelmess. Pour retrouver la femme dont il rêve il faudra un concours de circonstance particulièrement original ou abracadabrant, c'est selon. Le Prince joue au golf pendant que son ami part rechercher de l'essence. Il frappe la balle qui assomme la jeune fille. A son départ pour monter sur le trône de Koronia, la nostalgique jeune fille regardera avec amour cette balle de golf qu'elle serrera sur son coeur.  Vous trouvez ça romantique ?
De nos jours le jeune premier porterait une paire de lunettes de soleil, il regarderait sa chérie du haut de sa fenêtre, au lieu de ramasser des fleurs vêtue de sa belle robe mousseline, elle taperait des SMS sur son natel et porterait un short ... les temps changent !

88 minutes, 7 bobines


Richard Barthelmess ...
Prince Rupert of Koronia
Lois Moran ...
Linda Lee Stafford
Geoffrey Kerr ...
Count Anton Teschy
Henry Vibart ...
Baron Karnaby
George Spelvin ...
King
Harry Short ...
Crown Prince
Bijou Fernandez ...
Mrs. Stafford
Prince Rokneddine ...
Private Secretary

mercredi 22 juillet 2015

Die freudlose Gasse - Georg Wilhelm Pabst - 1925



Durant la grande dépression qui suit la première guerre mondiale à Vienne. Des milliardaires spéculent pour faire monter artificiellement les actions d'une mine afin d'en tirer le plus grand profit.

A la rue Melchior, la misère est grande. Les gens font la queue devant la boucherie, le boucher est devenu un homme très important. Tout à côté le tout Vienne se rend chez Madame qui tient la maison de passe. La crise ne la touche pas semble-t-il.
Croyant faire une affaire, un retraité convertit sa pension en actions de la mine et régale ses deux filles Greta et Rosa. Greta travaille pour un employeur sans scrupules. Lorsqu'elle refuse ses avances il la met à la porte. 
Malheureusement entre temps son père apprend qu'il a perdu toute sa fortune. Greta décide alors de louer une chambre et poste une annonce pour trouver un locataire.
Justement un jeune américain travaillant pour la Croix Rouge cherche une chambre dans un quartier pauvre. Il est charmé par le logement proposé par Greta et lui remet 60 dollars pour la location, bien davantage que la somme demandée. Mais bien vite Greta remet discrètement cette somme à un créancier de son père.
Plus tard le jeune américain et ses amis découvrent que deux boites de conserve manquent et accusent la petite Rosa. Le père outré par cette idée indigne les met à la porte. Or Greta découvre les deux boîtes dans la chambre de la petite fille. Bien que des excuses soient présentés les américains quittent l'appartement ...

Vu la version courte. L'histoire est sombre et mélancolique, les images sont tournées presque exclusivement de nuit. Le mélodrame est lourd et les actions très appuyées. Une scène nocturne m'a cependant particulièrement plu : Celle qui voit la voiture des américains entrer dans la rue Melchior et dont les phares éclairent les visages des personnes faisant la queue devant la boucherie. Le réalisme de cette scène reste imprimé dans ma mémoire.

Ce qui est un peu énervant c'est la somme de bons sentiments prêtés à Greta. Son père accumule les bourdes mais elle se montre à la hauteur sans se plaindre, toujours souriante et aimante.  Du coup il est difficile de ne pas tomber dans l'excès et les clichés !

C'est le premier film en tête d'affiche de Greta Garbo. Elle a 20 ans et sa grande beauté est incontestable.
J'attends de voir la version complète de ce film pour pouvoir en faire une critique impartiale. Je dois dire que la version courte m'a paru peu attractive et peu convaincante.

Titre français : La rue sans joie
Titre US : The Joyless Street

61 minutes version courte
151 minutes version longue (DVD chez Film Museum)

Asta Nielsen ...
Maria Lechner
Greta Garbo ...
Greta Rumfort
Agnes Esterhazy ...
Regina Rosenow
Werner Krauss ...
Metzger von Melchiorstrasse
Henry Stuart ...
Egon Stirner
Einar Hanson ...
Lt. Davis
Gregori Chmara ...
Kellner
Karl Etlinger ...
Max Rosenow
Ilka Grüning ...
Frau Rosenow
Jaro Fürth ...
Hofrat Rumfort


Titres français (incomplet)

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