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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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samedi 21 décembre 2013

Ships of the Night - Duke Worne - 1928



Non loin de Bornéo sur une île des mers du Sud, Donald Hearne joue au poker avec deux escrocs mais finit par réaliser que son adversaire est un tricheur. Sous les yeux de l'un des serviteurs de la maison caché derrière la fenêtre, les deux hommes en viennent aux mains. Au cours de l'altercation un coup de feu est tiré et son adversaire s'effondre sous les yeux des deux hommes restants. Don prend illico la fuite car la police locale est expéditive et sans pitié lorsqu'il s'agit de faire régner la justice.
Cramsey resté seul relève son partenaire qui n'est que blessé à l'épaule mais voyant l'argent resté sur la table il abat l'homme sans scrupule et menace le serviteur de vengeance terrible s'il parle.
Tout en faisant son sac Don explique à sa sœur Johanna qu'il vient de tuer un homme et qu'il part sur une île perdue où il sera en sécurité. Clandestinement il monte à bord du bateau appartenant à Dan Meloy et disparait.

Johanna est catastrophée et Cramsey en profite pour se rapprocher de la jeune femme qui n'a pas le coeur à se laisser faire par l'affreux bonhomme. Heureusement le serviteur finit par décrire à la police toute la scène qu'il a vue et Cramsey prend la fuite à son tour.
Quelques semaines plus tard Johanna embarque sur le bateau de Meloy mais se fait enlever par deux malfrats. Dan se jette dans la barque emmenant la jeune femme mais se fait assommer. Maintenant prisonnier il doit ramer sous la menace d'un revolver; cependant il réussit à retourner la barque et à rejoindre le rivage d'une petite île en soutenant Johanna.
Tous deux jouent les Robinson's et se rapprochent pendant quelque temps avant d'être repérer par l'affreux pirate Motilla qui promène justement Cramsey à bord de son bateau. Les pirates emmènent Johanna mais abandonnent Dan. Voyant l'intérêt de Cramsey pour la jeune femme Motilla ne tarde pas à le mettre aux fers.
Dan est secouru à son tour et après avoir récupéré son bateau il se met à la recherche de Johanna qu'il finit par retrouver sur une île dirigée par Yut Sen, un cruel chinois qui fait trafic d'esclaves ...

Le film typique d'aventures, avec les ingrédients habituels. L'action étant variée et suivie on ne s'ennuie pas une seconde même si le tout est plutôt prévisible.

Jacqueline Logan est fort jolie, on a la chance de voir Arthur Rankin que l'on n'a peu l'occasion de voir dans les films de cette époque.
Jack Mower qui se fait quelquefois appeler Jack Meehan (à ne pas confondre avec Lew Meehan) a tourné dans un nombre impressionnant de films.
Il m'a fallu un moment pour comprendre que Motilla était interprété par J.P. McGowan qui s'en donne à coeur joie dans ce rôle de pirate chauve et moustachu. De même Andy Clyde qui se cache sous des lunettes et une barbe.
On trouve ce film chez Grapevine video avec un joli accompagnement à l'orgue.

62 minutes

Jacqueline Logan ...
Johanna Hearne
Sôjin Kamiyama ...
Yut Sen (as Sojin)
Jack Mower ...
Dan Meloy
Andy Clyde ...
Alec
Arthur Rankin ...
Donald Hearne
Glen Cavender ...
Cramsey
Thomas A. Curran ...
Chief of Police
Frank Lanning ...
Moja
J.P. McGowan ...
Motilla
Frank Moran ...
First Mate


jeudi 19 décembre 2013

Within our Gates - Oscar Micheaux - 1920


En 1919, Sylvia, une institutrice noire se rend dans le Nord pour visiter sa cousine Alma. Celle-ci jalouse et amoureuse de l'homme que Sylvia est sur le point d'épouser intercepte un télégramme lui annonçant la venue de son fiancé Conrad et s'arrange pour qu'il la trouve dans une position compromettante avec son beau-frère Larry, un habile escroc qui en profite pour serrer Sylvia de près. 
Malgré les explications de sa fiancée, Conrad s'en va sans même essayer de comprendre. Sylvia s'en retourne alors dans le Sud où elle compte aider le Révérend Wilson Jacob qui tient une école fondée pour éduquer les enfants de la région avec l'aide de sa soeur. Malheureusement l'école manque cruellement de fonds et Sylvia retourne dans le Nord, convaincue de pouvoir obtenir un financement.
Alors qu'elle arrive à Boston elle se fait dérober son sac à main qui lui permet de faire la rencontre du Dr Vivian qui réussit à arrêter le voleur. Plus tard elle sauve un enfant sur le point de se faire écraser par une voiture. A l’hôpital elle fait la connaissance de Madame Warwick, une riche philanthrope qui lui donne rendez-vous afin de discuter de ses projets. Mais Madame Stratton, une riche femme du Sud la décourage en lui expliquant que les noirs n'ont pas besoin d'éducation.
Toutefois Madame Warwick persiste dans son désir d'aider la jeune femme. De son côté le docteur Vivian recherche Sylvia qui lui a fait grande impression. Il finit par rencontrer sa cousine Alma qui lui raconte le passé de Sylvia ...


On peut voir ce film dans le coffret The Origin of Films, avec une musique de Philip Carli, on le trouve aussi chez Grapevine ou sur le net. On n'a donc pas d'excuse de ne pas regarder ce film !

L'histoire est compliquée à suivre, les méandres sont particulièrement déconcertantes, on oscille entre passé et présent sans trop vraiment comprendre le sens du film pendant une bonne partie du début. Une fois les personnages plus clairement établis et la quête expliquée, on peut enfin suivre sans trop d'efforts les images. La difficulté provient du fait que du présent on bascule dans des explications imagées sensées expliquer les paroles sans transition.

Le film n'est pas franchement passionnant en lui-même par contre il m'a paru étonnamment moderne par certains côtés. En effet Alma est divorcée, son beau-frère est l'affreux Larry. Sylvia voyage aisément du Sud au Nord, elle et sa cousine son joliment vêtue, etc. et le réalisateur ne joue pas sur les clichés.
Le film semble assez impartial, il y a des bons et des mauvais tant chez les blancs que chez les blacks. Madame Stratton explique à Mme Warwick que le vieux Ned par exemple est un révérend opportuniste qui conforte ses ouailles dans l'ignorance en les assurant que les blancs iront en enfer. Bien sûr après le prêche il ne manque pas de faire passer la sébile pour récolter quelques sous.
L'histoire du passé de Sylvia est terrible et donne lui à des images terribles de pendaison et d'agression.
Ce film est touchant lorsqu'on pense à tous les préjudices subis par les noirs à cette époque. L'histoire de Sylvia témoigne en ce sens. Toutefois on sent un gros effort pour paraitre avant tout un citoyen américain. En ce sens le film est très en avance sur son temps, sachant qu'il faudra encore de nombreuses années avant que les noirs aient les mêmes droits que les blancs aux Etats-Unis !

On apprend entre autres que les Etats Unis versaient 1.49 dollars par année pour éduquer un enfant noir.

Oscar Micheaux est le premier réalisateur Afro-Américain, il a écrit et réalisé une quarantaine de films. Ce film est sa réponse à The Birth of a Nation de Griffith (1915), un film qui glorifie le Ku Klux Klan et qui justifiait l’oppression exercée sur les noirs pour prévenir les croisements interraciaux.

Evelyn Preer est une pionnière du cinéma. Après avoir tourné 18 films, dont la plupart avec Oscar Micheaux, elle mourut à l'âge de 36 ans en mettant au monde sa fille unique en 1932.


Evelyn Preer ...
Sylvia Landry
Flo Clements ...
Alma Prichard
James D. Ruffin ...
Conrad Drebert - Sylvia's Fiancé
Jack Chenault ...
Larry Prichard - Alma's Stepbrother
William Smith ...
Philip Gentry - A Detective
Charles D. Lucas ...
Dr. V. Vivian
Bernice Ladd ...
Mrs. Geraldine Stratton
Mrs. Evelyn ...
Mrs. Elena Warwick
William Stark ...
Jasper Landry
Mattie Edwards ...
Jasper's Wife
Ralph Johnson ...
Philip Gridlestone
E.G. Tatum ...
Efram - Gridlestone's Servant
Grant Edwards ...
Emil Landry
Grant Gorman ...
Armand Gridlestone


lundi 16 décembre 2013

The Texas Streak - Lynn Reynolds - 1926


Un tournage en extérieur prend fin, les accessoiristes rangent le matériel. Restés en rade des figurants sans le sou, Chad Pennington et ses deux copains, Jiggs et Swede, demandent un lift à deux costauds qui chargent un camion. Ceux-ci sont d'accord pour autant que les trois lascars chargent eux-même le matériel.
Sur la route le camion brinquebale et des malles tombent sur la route emportant dans leur chute les trois amis. Restés seuls sur la route, ils se mettent en route et rejoignent une petite ville dans laquelle ils entendent que la compagnie des eaux cherche un homme capable de faire face aux attaques de Powell et de sa bande qui montent les ranchers contre la compagnie.
Aussitôt Chad se munit des accessoires des Studios Universal tombés avec eux et se présente comme un candidat au poste en mettant en fuite Jiggs qui se fait passer pour un affreux bandit moustachu devenu furieux. Plus tard, maintenant engagé par la compagnie il fait la connaissance de la fille d'un rancher, Molly Hollis ...


Le gentil Hoot dans le rôle du héros qui tire à blanc. On peut voir des voitures et des chevaux, l'action est sympathique et le cadre est un peu différent de ce qu'on voit généralement.
Hoot était l'un des acteurs les mieux payés de l'époque mais à la venue du parlant il perdit son contrat avec Universal et ce fut le début de son déclin.
Le séduisant Alan Roscoe joue l'affreux Powell que l'on voit assez peu dans cette version.
Le réalisateur Lynn Reynolds se suicida peut de temps plus tard à l'âge de 35 ans en 1927 au cours d'une soirée devant ses invités suite à un conflit avec sa femme Kathleen O'Connor.
On trouve ce film chez Grapevine Video qui vient de l'éditer dans une version raccourcie à 52 minutes, l'image est bonne et l'accompagnement musical agréable.


Hoot Gibson ...
Chad Pennington / Tommy Hawk
Blanche Mehaffey ...
Molly Hollis
Alan Roscoe ...
Jefferson Powell
James A. Marcus ...
Colonel Hollis (as James Marcus)
Jack Curtis ...
'Jiggs' Cassidy
Slim Summerville ...
'Swede' Sonberg (as George 'Slim' Summerville)
Les Bates ...
'Pat' Casey
Jack Murphy ...
Jimmie Hollis
William H. Turner ...
Charles Logan

vendredi 13 décembre 2013

Slide Kelly Slide - Edward Sedgwick - 1927



La saison de Baseball reprend et les Yankees de New York s'entrainent. Jim Kelly fait le fanfaron dans le train qui l'emmène rejoindre l'équipe. Facétieux il n'hésite pas à piéger ses cigares qu'il offre volontiers et les jupons ne le laissent certainement pas indifférent ..
A l'arrivée devant la gare, il repère une jeune femme qui n'est autre que la fille du pitcher de l'équipe, le vieillissant Pop Munson. La voiture semble avoir un pneu crevé et Jim s'empresse de dépanner Mary mais Mary se débarrasse habilement du collant jeune homme. A l'entrainement Jim démontre un savoir-faire et une habileté à lancer la balle certains. Sur le terrain il fait la connaissance d'un petit garçon sans foyer qu'il prend sous son aile et héberge avec l'aide de Swede Hansen, un costaud qui a le coeur sur la main. Mickey ne tarde pas à devenir la mascotte des Yankees mais Jim horripile ses partenaires par son égocentrisme. A chaque match il fait son show et importune Mary qu'il poursuit de ses assiduités ...


Si vous aimez le baseball vous allez être gâté. Ce film a obtenu beaucoup de succès à sa sortie tout en boostant pour un temps la carrière de William Haines dont la carrière s'arrêtera brutalement en 1934 car il refusait de laisser tomber l'homme de sa vie, Jimmie Shields avec lequel il vécut 50 ans. Suite à son refus Louis B. Mayer qui souhaitait que le jeune homme épouse une femme pour rentrer dans la "normalité" le vira sans pitié. Aimé de ses collègues acteurs William Haines devint un décorateur d'intérieur très prisés para ses pairs ...

Pour en revenir au film il faut quand même se rappeler qu'il date de 1927 pour apprécier l'action. De nos jours le scénario est prévisible. On se doute que le revirement de Jim va être provoqué par un événement marquant. Dans ce genre d'histoire c'est toujours le même genre d'événement qui survient !
William Haines qui arrive en général à incarner un type qui inspire la sympathie est assez horripilant : imbu de lui-même, sûr de lui, extraverti, il impose sa loi à tout le monde. Pour contrebalancer son exubérance un peu lourde il est heureusement entouré d'acteurs solides, à commencer par Harry Carey, toujours égal à lui-même, Karl Dane, peut-être pas gâté par la nature mais qui se montre très attachant, Frank Coghlan Jr dans le rôle du petit Mickey, Paul Kelly, Warner Richmond dans le rôle de l'entraineur solide, sans oublier la jolie Sally O'Neil qui se montre très garçonne au départ.
Johnny Mack Brown et Dorothy Sebastian font une apparition et on peut voir des stars de baseball de l'époque. Guinn Big Boy Williams apparait un peu plus longtemps.

Un film sympathique avec lequel on ne se prend pas la tête.


William Haines ...
Jim Kelly
Sally O'Neil ...
Mary Munson
Harry Carey ...
Tom Munson
Frank Coghlan Jr. ...
Mickey Martin (as Junior Coghlan)
Warner Richmond ...
CliffMacklin
Paul Kelly ...
Dillon
Karl Dane ...
Swede Hansen
Guinn 'Big Boy' Williams ...
McLean (as Guinn Williams)
Mike Donlin ...
Mike Donlin
Irish Meusel ...
Emil 'Irish' Meusel
Bob Meusel ...
Bob Meusel
Tony Lazzeri ...
Tony Lazzen
Johnny Mack Brown ...
John Mack Brown (as John Mack Brown)

Irish Meusel & Bob Meusel pendant le tournage du film (et Tony Lazzeri ?)

mardi 10 décembre 2013

Silent Heroes - Walter Edwards, Jay Hunt - 1913



Dans le Sud, pendant la guerre civile, Tom reste au chevet de sa mère alitée. Pris pour un lâche sa fiancée lui demande de prouver son courage mais le jeune homme résiste et persiste dans son souhait d'accompagner sa mère qui finit par mourir. 
Les troupes nordistes étant repérées non loin de la ville, Tom prend naturellement le commandement et grâce à sa stratégie sauve la ville au prix de sa vie ...


Un film court de deux bobines, qui a tout juste cent ans. Un caméra plutôt statique, pas de gros plans mais pas mal d'action qui paraissent assez réalistes surtout à partir du moment où le combat débute. C'est l'occasion de voir les troupes au grand galop le long d'une rivière dans laquelle les cavaliers se reflètent joliment.
Le fils ayant prouvé son courage se meurt non sans s'être accroché à sa fiancée dans une scène assez forte, il voit ensuite le fantôme de sa mère qui l'attend en filigrane et trépasse alors qu'en hommage à sa bravoure des hommes lui joue un air sous les fenêtres ...

Je n'ai pas vu Frank Borzage et on peut voir ce film sur le net sans difficulté, sans accompagnement musical.

environ 15 minutes

Tom Chatterton ...
Burton
Estelle Allen
Frank Borzage
J. Barney Sherry
Charles Edler ...
The Old Slave
Minnie Devereaux ...
The Old Slave's Wife (as Minnie Prevost)





jeudi 5 décembre 2013

Red Signals - J.P. McGowan - 1927


En moins de deux mois 5 trains de la Western Limited Railroad ont été accidentés et pillés. Le superintendant de Central City Frank Bennet mène l'enquête et se rend sur place (il attend quand même longtemps je trouve !). 
Lafe et Jim sont les bandits qui opèrent sous le couvert d'employés de la compagnie. Peu de temps après, Jim découvre des passagers clandestins qu'il tente de faire arrêter. Lorsque le train stoppe enfin il apparait que l'un des vagabonds est le frère de Frank, Lee. Celui-ci est en fait un détective qui travaille incognito de mèche avec son frère. Lee fait la connaissance de la jolie fille d'un conducteur, Mary Callahan mais il semble que Jim tienne à faire croire que la demoiselle lui est promise...


Rien de transcendant ni d'original dans l'histoire contée, par contre les amateurs de trains trouveront grand plaisir à voir ce film bourré de scènes de trains roulant à toute vapeur dans un nuage de fumée noire.
Le réalisateur J.P. McGowan se trouve devant et derrière la caméra puisqu'il est aussi l'acteur incarne le bandit. Le détective Lee Bennet (pourquoi donc est-ce écrit Bryson sur IMDB ?) fait figure de crevette face au gabarit de McGowan...

Les intertitres sont plutôt marrants, du style "il y a toujours un restaurant du genre de la Fourchette graisseuse, souvent on le trouve à côté des pompes funèbres locales" ... ou bien en présentant le personnage de Frank Rice "Il n'y a sur terre que deux exemplaires comme lui, le deuxième est appelé girafe" ...Bref, c'est un film qui se laisse regarder !

La version de Encore Home Video n'est pas mauvaise du tout ! On trouve aussi ce film chez Grapevine Video.
Pour les amateurs de train de l'époque, la liste de quelques films muets disponibles : http://www.silentera.com/video/info/railroadFilms.html


Wallace MacDonald ...
Lee Bryson
Earle Williams ...
Mark Bryson
Eva Novak ...
Mary Callahan
J.P. McGowan ...
Jim Twyler
Sylvia Ashton ...
Opal Summers
William F. Moran ...
Lafe Reeves (as William Moran)
Robert McKenzie ...
Tim Callahan
Billy Franey ...
One-Round Hogan
Frank Rice ...
The Professor

eee

dimanche 1 décembre 2013

Strange Cargo - Frank Borzage - 1940


Au bagne en Guyane, Verne accumule les évasions. A chaque fois repris il purge sa peine mais s'échappe à la moindre occasion. Chargé de décharger des marchandises au port, il repère une jeune femme, Julie. Celle-ci ne souhaite pas être vue parlant à un condamné et Verne lui promet de la retrouver le soir même au bar où elle travaille. Au retour sous les verrous il est sans le savoir remplacé par un mystérieux inconnu, Cambreau, qui prend sa place tandis qu'il rejoint la jeune femme. Surpris par la police, Verne est ramené au pénitencier où il apprend que Moll monte une évasion avec Hessler et Telez, respectivement un condamné pour avoir empoisonné ses femmes et un homme persuadé qu'il rejoindra le paradis grâce à la bible qu'il lit. Cambreau paie les passages de Verne et de lui-même, mais Moll assomme Verne pour l'empêcher de les suivre. Lui seul détient une carte qui pourra leur permettre de rejoindre la mer où un bateau chargé de vivre les attendra. Une deuxième carte est dans les mains de son second qui mènera un deuxième groupe. A son réveil Verne trouve par hasard une carte griffonnée par Cambreau l'incitant à les rejoindre et Verne s'évade aussitôt ...


Voilà un film qui sort des sentiers battus. Pourtant le thème est connu, il s'agit de l'histoire de quelques hommes qui finissent par voir la lumière malgré un passé trouble et terrible.
Borzage s'y prend différemment pour conter son histoire : Il met en présence des hommes et une femme perdus à qui un homme révèlera à chacun sa part céleste. Son identité reste cachée, on peut y voir ce que notre religion, notre éducation ou nos convictions nous font voir : un passeur, un éclairé, un ange, le destin ou même le Christ comme semble le penser le pêcheur interprété par Victor Varconi.

La plupart des réalisateurs auraient pris la peine de faire comprendre aux spectateurs l'identité réelle
de Cambreau. Pas Borzage, ce qui donne une dimension particulière à ce film qui mêle allégrement paraboles, miracles, clairvoyance et sensualité. Il nous fait passer du pénitencier à la mer en passant par la jungle et le désert. Les "pélerins" devront éviter le village des indigènes, la mine, braver les dangers (serpent, flèches, eau salée, sables mouvants), souffrir de faim et de soif avant d'atteindre la mer où leurs soucis seront loin d'être terminés car ils leur faudra encore effectuer la traversée.
Leurs pires ennemis ne sont qu'eux-mêmes, car tous se méfient et tentent de se débarrasser les uns les autres ou bien de se voler leurs maigres possessions.
Le scénario met en scène des personnages tout droit sortis de la Bible, la fille facile, le voleur, le meurtrier, le pêcheur, le croyant, et même le mal en la personne de Pig incarné par le très inquiétant Peter Lorre qui reste très ambigu et dont les intentions ne sont pas nettes du tout. 

Le film est truffé de belles images et de nombreux symboles sont parlants. On peut ne pas aimer cette façon sans équivoque de nous rappeler cette part d'humanité ou de Dieu qui nous habite tous. On peut ne pas apprécier cette manière de nous balancer des bouts de textes bibliques lus de manière presque moqueuse par Verne mais qui tirent des larmes à Julie. Pourtant l'histoire est bien simple, ou vous y croyez ou bien vous n'y croyez pas dans le fond ! Il faut avouer que ce genre de film détonne fortement dans le monde actuel.

Il y a certainement plusieurs niveaux à ce film, si l'on s'en tient aux images et non au message on a sous les yeux une aventure assez quelconque. Si on s'intéresse au message on a sous les yeux un film fort comme devait l'être Borzage. Peut-être d'ailleurs n'est-ce pas un hasard si Cambreau alias Ian Hunter lui ressemble physiquement un peu ? Borzage devait être un homme aux convictions et à la foi très fortes, cela est perceptible tout au long du film.

Les hommes qui se sont fourvoyés se trompent eux-mêmes. Leurs craintes sont les barrières qu'ils ont dressées et ils vivent dans une sorte de monde parallèle alors que la confiance apporte la clairvoyance. La fin est prévisible, on sait que Verne va croire que Julie l'a trahi une fois de plus avec Pig, comment pourrait-il en être autrement pour un homme qui ne vit que pour lui même et qui s'est construit selon ses propres critères et qui prend simplement ce qu'il veut sans se soucier des autres ?
On imagine qu'il va se perdre alors que sous ses yeux, accroché tel un Christ sur sa croix Cambreau se noie dans une mer démontée. Le moment où Verne comprend enfin ce que Cambreau lui révèle est osé mais, magie du cinéma, en une fraction de seconde le visage de Clark Gable redevient lisse et humain alors que jusque là il était dur. Avec Borzage on sait que l'histoire se terminera bien, tant mieux, c'est rassurant ! Et si l'on ne sort pas tout à fait indemnes de ce film qui parle de rédemption, d'amour et de confiance, son but est atteint !

Un film qui joue avec la lumière dans un beau noir et blanc, avec des plans originaux comme celui qui voit Joan Crawford sur le dos, son visage démaquillé regardant le ciel tel un paysage à l'horizon alors que Cambreau, serein, veille à la barre.

Une fois de plus le titre français est loin du sens premier du titre anglais et on trouve ce film dans le coffret intitulé Joan Crawford Collection 2

Deux citations qui illustrent bien le propos :

"La bonté est la meilleure source de clairvoyance spirituelle."
Miguel de Unamuno
"La clairvoyance est le seul vice qui rende libre, libre dans un désert."
Emil Michel Cioran


D'après le roman de Richard Sale "Not Too Narrow... Not Too Deep", scénario écrit par Lawrence Hazard et adapté par Anita Loos.

Titre français : Le cargo maudit

Joan Crawford ...
Julie
Clark Gable ...
Verne
Ian Hunter ...
Cambreau
Peter Lorre ...
M'sieu Pig
Paul Lukas ...
Hessler
Albert Dekker ...
Moll
J. Edward Bromberg ...
Flaubert
Eduardo Ciannelli ...
Telez
John Arledge ...
Dufond
Frederick Worlock ...
Grideau (as Frederic Worlock)
Bernard Nedell ...
Marfeu
Victor Varconi ...
Fisherman



Tiens, en passant, ce film illustre bien ce premier dimanche de l'Avent 2013 !

mardi 26 novembre 2013

Sumurun - Ernst Lübitch - 1920



Une troupe de comédiens ambulants composée entre autres d'une danseuse, d'un bossu et d'une vieille femme traversent le désert. En chemin ils croisent un vendeur d'esclaves. A la vue de la danseuse de la troupe celui-ci comprend qu'elle plaira au Scheik.
De son côté le Scheik est très fâché de voir que sa favorite, Sumurun est courtisée par un autre homme. Toutefois il se méprend en croyant qu'il s'agit de son propre fils alors qu'il s'agit du vendeur de tissus précieux. 
Sumurun est sur le point de se faire couper la tête mais le fils du scheik plaide en sa faveur.
A leur arrivée en ville les comédiens font leur show sur la place. Le fils du scheik veut les en chasser avant de changer d'avis à la vue de la danseuse qui ne manque pas de le charmer.
Après la représentation il l'attendra mais elle s'enfuira avant de retrouver le vendeur de tissus auquel elle fera sans succès des avances au grand désespoir du bossu amoureux d'elle.
Comme la danseuse reste indifférente face à lui, le bossu finira par ingurgiter une pilule sensée lui apporter le repos de l'esprit et la danseuse à la vue de son corps inerte s'enfuit, poursuivie par le vendeur d'esclave et le fils du scheik. Elle finira par être rattrapée et sera parée pour plaire au scheik ...


Du pur divertissement de l'époque qui laisse assez indifférent, même si les décors sont somptueux et les images très belles, ce n'est pas un film conventionnel mais plutôt un spectacle de pantomime, d'ailleurs ce film est composé de très peu d'intertitres.
Toutefois il est difficile de se laisser emporter par les gestes très exagérés de tous les protagonistes qui lèvent les bras à la moindre excuse. Beaucoup de figurants et des costumes très soignés dans de très beaux décors, en résumé ce film reste dans le registre du film esthétique, sans plus même si les eunuques qui gardent le harem sont plutôt sympathiques quand même.
Le gaillard qui faisait partie de la troupe au départ disparait mystérieusement, pourtant il semblait s'intéresser à la danseuse ?
Le scénario n'est pas très clair, si la danseuse voulait tant entrer au palais pourquoi diable s'enfuit-elle devant le fils du scheik ?
Les mésaventures du corps du pauvre bossu, alias Ernst Lubitsch presque méconnaissable, n'apportent pas grand'chose, de même que les deux excités esclaves du marchant de tissu qui bougent comme des singes dans tous les sens.

Sans compter qu'on se demande ce que les gens peuvent bien trouver à cette troupe composée de ce bossu qui joue de la guitare (bien, j'espère ?), d'une vieille qui charme les serpents (enfin c'est ce qu'on veut nous faire croire, le serpent n'a pas l'air charmé du tout), et de la danseuse qui se trémousse de façon langoureuse (enfin si on veut).



103 minutes, teinté
Conte en 6 actes
One Arabian Night


Ernst Lubitsch ...
Yeggar - the Hunchback

Pola Negri ...
Yannaia - a Dancer

Paul Wegener ...
Der alte Scheich

Jenny Hasselqvist ...
Sumurun

Aud Egede-Nissen ...
Haidee

Harry Liedtke ...
Nur-Al Din

Carl Clewing ...
Der junge Scheich

Margarete Kupfer ...
Alte Frau

Jakob Tiedtke ...
Head Eunuch

Max Kronert ...
Muffti, 1st Servant of Nur-al-Djin

Paul Biensfeldt ...
Achmed, the Slave Trader

Paul Graetz ...
Pufti, 2nd Servant of Nur-al-Djin

mardi 19 novembre 2013

Kohlhiesels Töchter - Ernst Lübitsch - 1920



 L'aubergiste Kohlhiesel a deux filles. Liesel l'aînée travaille dur mais se montre terrible et masculine, à tel point qu'elle officie en tant que videuse de clients dans l'auberge de son père. Tout son contraire Gretel la cadette est féminine et coquette. Lorsqu'elle tient le bar tous les consommateurs finissent leur chope de bière en vitesse pour se faire servir par elle.

Xaver et Seppl sont amis. Xaver est amoureux de Gretel et demande sa main à son père mais celui-ci souhaite d'abord marier sa fille ainée alors Xaver tente de soudoyer des hommes pour que l'un d'eux l'épouse mais peine perdue. Seppl lui suggère alors d'épouser lui-même Liesel et de se monter désagréable ce qui provoquera la demande de divorce de Liesel et lui donnera les coudées franches pour épouser celle qu'il aime. Xaver est stupide et suit donc les conseils de son vieil ami. Après le mariage il se montre odieux avec Liesel, cassant le mobilier et dédaignant ses repas.
Pendant ce temps Gretel trouve réconfort auprès de Seppl et commence à éprouver de tendres sentiments à son égard ...



Ce film avait obtenu beaucoup de succès à sa sortie. On a droit à une amusante mise en scène. Henny Porten joue le rôle dual des deux soeurs, Emil Jannings est le gros lourdaud qui ne prend pas vraiment de gants face à sa dulcinée. Les acteurs ont l'air de s'en donner à coeur joie pour exagérer leurs mouvements et leurs mimiques. Les scènes sont tournées dans un joli village de  montagne en hiver, ce qui donne un attrait particulier à ce film sympathique.



Comédie en quatre actes, 60 minutes environ

Jakob Tiedtke ...
Mathias Kohlhiesel, Wirt des 'Dorfkruges' (as Jacob Tiedke)
Henny Porten ...
Liesel, seine ältere Tochter & Gretel, seine jüngere Tochter
Emil Jannings ...
Peter Xaver
Gustav von Wangenheim ...
Paul Seppl (as Gustav v. Wangenheim)
Willy Prager ...
Der Handelsmann (as Willi Prager)


vendredi 15 novembre 2013

The White Shadow - Graham Cutts - 1924


6 bobines

Assistant directeur Alfred Hitchcock, d'après un roman de Michael Morton


L'ombre blanche

Nancy Brent revient au bercail en Grande Bretagne après un séjour à Paris. Sur le bateau qui la ramène, elle fait la connaissance d'un jeune américain, Robin Field qui viendra lui rendre visite dans la propriété familiale. Nancy est une jeune fille sans âme attirée par le mal alors que sa soeur jumelle, Georgina est tout son contraire, bien que d'apparence parfaitement similaire.
Un jour Robin croit retrouver Nancy qu'il avait embrassé la veille et ne comprend pas l'attitude de Georgina qui ne l'a jamais rencontré. Peu de temps plus tard Nancy s'enfuit de la maison qu'elle trouve trop ennuyeuse et disparait. Son père ne tarde pas à se mettre à sa recherche et ne revient pas non plus. La mère tente bien de les retrouver tous les deux mais l'enquête piétine. Madame Brent mère finit par mourir et Georgina se retrouve à la tête de la propriété.

Un jour à Londres, accompagné de son ami Louis Chadwick, Robin croit apercevoir Nancy qui n'est autre que Georgina qui ne dément pas. Tous deux se voient maintenant régulièrement. Louis Chadwick s'en retourne à Paris où il étudie et entre dans un cabaret appelé le Chat qui rit. Parmi les habitués il aperçoit Nancy qui joue et danse sous le nom de Cherry. Il la prend bien entendu pour Georgina (alias Nancy quand même, j'espère que vous suivez ?) et revient prévenir son ami Robin sur le point de demander sa main (celle de Georgina alias Nancy).
Georgina surprend la conversation et se rend au cabaret où les deux hommes se rendent eux aussi ...



Il manque trois bobines et c'est bien dommage. Retrouvé en 2010-2011, les trois bobines que nous découvrons sont en assez bon état malgré l'attaque des nitrates ici ou là. Restauré avec l'aide du National Film Preservation Foundation le film est très prometteur, on se laisse prendre par l'action et la maitrises des images sans problème sans compter que la musique d'accompagnement composée par Michael D. Mortilla (piano, percussion) accompagné de Nicole Garcia (au violon) est excellente.

Betty Compson est très à l'aise dans ce rôle dual; Clive Brook n'a pas trop d'occasion de développer ses talents, du moins dans ce que l'on peut voir du film. A relever que les paysages et les décors sont soignés.

La fin nous est contée sur les intertitres et bien sûr on reste sur sa faim ... il ne reste qu'à souhaiter que ce film soit visible un jour en entier !






Betty Compson ...
Nancy Brent / Georgina Brent
Clive Brook ...
Robin Field
Henry Victor ...
Louis Chadwick
A.B. Imeson ...
Mr. Brent
Olaf Hytten ...
Herbert Barnes
Daisy Campbell ...
Elizabeth Brent

Titres français (incomplet)

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