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Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets
moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !

Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :
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samedi 13 septembre 2014

Shen Nu (The Goddess) - Yonggang Wu - 1934


A  Shanghai une jeune femme couche son petit garçon qu'elle confie à sa voisine avant de partir faire le trottoir dans les rues durant la nuit. Le lendemain matin elle revient exténuée pour s'occuper de son enfant, la lumière de sa vie. Ainsi se poursuivent les jours et les nuits mais un soir une descente de police la fait fuir. Elle se réfugie dans une ruelle sombre et pénètre dans une pièce où un homme se trouve.
Profitant de la situation une fois le policier parti, l'homme qui se fait appeler le Boss rappelle à la jeune femme sa dette et en profite pour passer la nuit avec elle.
Plus tard il la suit avec ses deux amis et découvre la chambre dans laquelle elle vit, il devient alors le proxénète de la pauvre femme qui ne peut plus s'en débarrasser. Tout l'argent qu'elle rapporte est immédiatement ponctionné par le gros homme qui le joue sans scrupule durant la nuit. 
La jeune femme finit par déménager secrètement mais le maquereau retrouve sa trace et continue à profiter de la pauvre fille.
Petit à petit la jeune femme réussit à économiser quelques billets qu'elle cache derrière une brique mal scellée. Le temps passe. Voyant son fils brimé par les enfants du quartier, la brave femme décide d’inscrire son fils à l'école. Le petit garçon est constamment la cible des autres enfants et les parents écrivent au directeur pour dénoncer les activités nocturnes de sa mère.
Le directeur se rend chez la femme qui lui avoue ses activités. Mais son plaidoyer pour le convaincre de sa bonne fois pour donner une vie décente à son fils touche le directeur qui lui promet de garder l'enfant.
Malheureusement le conseil de l'école en décide autrement et l'enfant est expulsé de l'école. La jeune femme décide alors de recommencer une nouvelle vie et découvre que ses économies ont été dérobées par le proxénète. Elle se rend alors le retrouver et, comme il lui avoue avoir tout dépensé, elle le tue d'un coup de bouteille sur la tête ...



Un film muet chinois tourné tardivement, peu de temps avant le suicide de l'héroïne à l'âge de 24 ans, la sublime Lingyu Ruan, une jeune femme belle comme le jour d'un naturel confondant.
L'histoire est d'une grande simplicité, jamais le temps ne parait long tant on est absorbé par les images et tant Lingyu Ruan est fascinante dans ce rôle dual d'arpenteuse de bitume de nuit et mère aimante de jour.
On ne saura pas ce qui l'aura poussée à se prostituer, son passé n'est pas évoqué. Le spectateur n'a aucun doute sur le fait qu'elle aime son enfant de toute son âme et son coeur et pour cela elle est prête à faire de nombreux sacrifices, que ce soit sa manière de gagner de l'argent ou le fait de supporter le boss, un gros homme qui sourit de façon inquiétante sans pour autant se montrer particulièrement violent, si ce n'est une fois lorsqu'il serre le bras de la jeune femme d'une poigne de fer.
Le petit garçon représente l'innocence, il ne comprend pas pourquoi les autres mères rappellent leurs enfants en leur disant qu'il n'est pas d'une bonne famille. Lorsqu'elle se retrouve avec son fils, la jeune femme redevient pure et innocente elle-même ce qui ne peut que vous bouleverser. Tous les deux créent un monde d'amour et de partages, loin des vicissitudes de la vie et des autres qui les mettent à l’écart.
Une très jolie image met en parallèle le bercement du petit garçon et le balancier d'une horloge.

C'est un film courageux, un plaidoyer pour la tolérance. Le directeur représente un homme juste et bon, il saura trouver les mots et aura le courage de suivre ses convictions jusqu'au bout. Un film magnifique porté par cette superbe actrice qu'est Lingyu Ruan !

Le titre chinois a une double signification : déesse de la protection et prostituée en argot mandarin.

Lingyu Ruan a tourné 16 films entre 1927 et 1935, à ce jour seuls 8 d'entre eux semblent avoir été retrouvés.

Le Shanghai des années 30 était bien sombre, coolies, gangsters et syndicalistes s'y côtoyaient.
En 1934 la Chine est en pleine guerre civile depuis 1927, le Kuomintang (KMT, parti nationaliste) de Sun Yat-sen puis après sa mort de Chang Kaï-chek est opposé dans un conflit armé au Parti communiste chinois (PCC). La fin du conflit aura lieu 15 ans plus tard en 1949, avec la proclamation de la République populaire de Chine de Mao Tsé-Tung et de la "République de Chine" à Taïwan (toujours par reconnue par la Rep Pop de Chine et de nombreux autres pays si je ne m'abuse pas).


On trouve ce film dans un livret édité par Hong Kong University Press en 2005 (il a été réédité plusieurs fois depuis cette date), il s'intitule "Ruan Ling-Yu the Goddess of Shanghai" et il est écrit par un passionné de cinéma muet chinois et un admirateur de Lingyu Ruan, Richard J. Meyer.

Titre français : La divine

73 minutes

Lingyu Ruan, Tian Jian, Zhizhi Zhang




mercredi 10 septembre 2014

Die Unehelichen - Gerhard Lamprecht - 1926


 

A Berlin dans une luxueuse propriété, un attelage de chèvres et un valet en livrée attendent  le conducteur, un jeune garçon qui va bientôt chercher sa soeur pour l'emmener faire un tour. Lorsque la petite fille indique que sa chaussure n'est pas fermée le valet se penche pour l'aider. De l'autre côté de la barrière deux enfants, Peter et Lotte les regardent et Peter se baissent pour aider à lacer les chaussures de la petite fille qu'il emmène à la foire. Pour lui permettre de faire un tour sur un manège et ainsi lui faire plaisir il n'hésite pas à prendre la place de l'homme qui fait tourner l' axe central.
Plus tard tous deux ramassent des fleurs et de l'herbe qu'ils ont l'intention de rapporter à leur lapin.
De retour dans le logis misérable qu'ils habitent les deux enfants sont reçus par leurs tuteurs, un couple qui vit dans la précarité tout en ayant la garde de 3 enfants illégitimes, Peter et Lotte mais aussi Frieda, la plus jeune.
L'homme, Zielke, cuve son vin sur le lit tandis que les 3 enfants s'occupent du lapin qu'ils aiment de tout leur coeur. Lorsque l'ivrogne revient à lui il s'en prend à Peter qui n'a pas rapporté d'argent et lui donne une correction.
 Le lendemain Peter rencontre un vieux copain, Paul, qui a élaboré une technique pour se faire un peu de monnaie. A l'aide d'une cuillère placée sur un long bâton il va à la pêche aux piécettes tombées dans les soupiraux. Il donne un Pfennig à Peter et l'emmène dans une maison de jeux où il multiplie sa mise alors que Peter, peu habile perd son Pfennig. Cependant il voit un billet tombé de la jarretière d'une femme et s'en empare.
A la maison Zielke lui demande à nouveau combien il a gagné et Peter lui donne 1,5 Mark mais l'affreux type se doute qu'il a davantage et se jette sur le pauvre garçon qui s'occupait gentiment du lapin et trouve encore 50 Pfennig.
Devenu furieux, Zielke frappe sans retenue Peter après avoir jeté par la fenêtre la cage qui s'écrase en tuant net le pauvre animal. Les Martens, un couple de voisins, frappent alors à la porte et menacent d'appeler la police et de dénoncer les sévices infligés par Zielke.
Après avoir enterré avec amour le lapin sous la pluie les deux enfants sont trempés et n'osent retourner à la maison. Ils trouvent refuge chez les Martens. Monsieur est tailleur et fait essayer une robe à une cliente, Madame Berndt. Celle-ci voit que Lotte a de la fièvre et Madame Martens ramène la petite fille en conseillant à Madame Zielke d'appeler un médecin mais celle-ci n'en fait qu'à sa tête. Après cinq jours le docteur ne peut que constater qu'il est trop tard et la petite Lotte meurt en laissant un Peter désespéré.
 La maman biologique de Lotte est inconsolable, elle avait placé sa fille pour obtenir un travail de domestique qui ne lui aurait pas permis de garder sa petite fille. Madame Zielke se montre odieuse à son égard.
Le certificat de décès doit être apporté aux autorités et Peter raie la mention "morte d'une pneumonie" qu'il remplace par "morte de faim" avant de la remettre à l'officier. Celui-ci est tout retourné et en réfère à son supérieur tandis que Peter pris de frayeur s'enfuit en courant. Alors qu'il traverse une route sans regarder un véhicule le renverse et il est envoyé à l'hôpital.
Une enquête est menée et un policier vient chercher Frieda qu'il emmène gentiment au poste de police où ses collègues sont tous aux petits soins pour la petite fille....



Difficile de résumer le scénario de ce film émouvant riche en détails peaufinés dont les images sont parfaitement maitrisées. Il s'agit là d'un témoignage sur les conditions de vie difficiles que menaient les gens défavorisés à cette époque. Bien sûr il y a toujours eu des gens chaleureux, accueillants et aimants, c'est un réconfort, de même qu'il y aura toujours des gens durs et impitoyables, cruels et prêts à exploiter les autres.
Dans une scène d'introduction on voit 3 femmes d'une certaine corpulence qui échangent quelques banalités de façon plutôt rude autour d'une table. Lorsque Zielke frappe à la porte comme un forcené les visages des trois femmes se figent avant d'exprimer une grande crainte. Brutalement on revient de quelques dizaines d'années en arrière et on se souvient qu'il n'y a pas si longtemps la femme n'avait pas le statut qu'elle a de nos jours et se soumettait à l'homme qui était maître chez lui, au prix quelquefois de la violence. Le film nous rappelle aussi qu'en ce temps là il n'était pas bien vu du tout d'être une mère célibataire. Le mépris affiché par Madame Zielke est très parlant.
D'un autre côté on se rend compte que dans les années 20 existait (en Allemagne du moins) un réel souci administratif de donner aux enfants illégitimes une éducation correcte et ça fait chaud au coeur.

Plus tard on prendra conscience aussi, lorsque le père de Peter fera son apparition pour réclamer son fils car il est maintenant en âge de travailler pour lui, que la vie n'était pas tendre pour les adultes non plus. Lorsqu'on voit ce père trimer dur dans une vie qui ne fait pas de cadeau on comprend que lui-même s'est endurci à tel point qu'il n'aime rien ni personne. Heuer est incarné par cet excellent acteur qu'est Bernhard Goetzke.
Zielke est désigné comme un ivrogne violent mais sa femme est montrée comme une opportuniste qui n'hésitera pas à faire croire qu'elle aimait Lotte comme sa fille. Dans le fond c'est un personnage tout aussi odieux que son mari.
La bonté, la confiance, la tendresse et l'amour viendra des enfants (très beaux soit dit en passant) entre eux (la petite Lotte demandera à Peter si les anges au ciel ont tous des mamans et meurt avec le sourire en entendant la réponse), ou avec avec le lapin qu'ils chérissent; il viendra aussi des voisins, le tailleur et sa femme, de la gentille cliente Madame Berndt qui méritera d'être appelée maman par Peter, des agents de police qui se montrent aussi d'une gentillesse et d'une douceur confondantes, par les enfants invités à la première fête d'anniversaire de Peter qui accepteront le petit Paul avec une certaine curiosité. On se rassure aussi sur l'avenir de Frieda qui semble être adoptée par un couple de meuniers qui semble très chaleureux.
Quant à l'administration et l'organe de placement ils se montrent à la fois justes et droits. C'est donc bien l'amour et la droiture qui vaincra après de nombreuses péripéties que je ne relaterai pas pour ne pas vous priver du plaisir de regarder ce film très touchant à de nombreux points de vue.

https://www.trigon-film.org/fr/shop/DVD/Die_Verrufenen_%28Der_f%C3%BCnfte_Stand%29___Die_Unehelichen


Edition Filmmuseum 77 – Double DVD
Langue Deutsche Zwischentitel Sous-titres français, english

Musique de Donald Sosin

Titre US : Children of No Importance

 96 minutes

Ralph Ludwig ...
Peter Heuer
Fee Wachsmuth ...
Lotte
Margot Misch ...
Frieda
Fred Grosser
Hermine Sterler ...
Frau Berndt
Bernhard Goetzke ...
Lorenz Heuer
Max Maximilian ...
Zielke
Margarete Kupfer ...
Frau Zielke
Elsa Wagner ...
Frau Martens
Eduard Rothauser ...
Martens, tailor
Lili Schoenborn-Anspach
Paul Bildt ...
Müller
Käthe Haack ...
Müllerin
Hugo Flink
Ernst Behmer ...
Polizei


samedi 6 septembre 2014

The Midnight Message - Paul Hurst - 1926


Dans un petite cabane dans une banlieue, un jeune garçon, Johnny, retrouve sa maman, une veuve qui vit grâce à sa machine à coudre et à l'aide de son fils qui travaille pour la Western Union.
Johnny est tout excité d'annoncer à sa mère qu'il a obtenu une promotion de 2 dollars par semaine en travaillant de nuit. La machine à coudre expire tandis que sa mère soupire. Johnny prépare le repas pour la réconforter.
A la Western Union Johnny entame son service de nuit et prend place sur le banc où se tiennent déjà d'autres garçons qui décident de le peigner de force.
De leur coté les Macy donnent une soirée mondaine en l'honneur de l'anniversaire de leur fille Mary.
Billy Dodd n'a d'yeux que pour la belle alors qu'un cambrioleur, Red Fagan, fixe le collier de perles que son père vient de lui offrir. Pendant que les deux jeunes gens roucoulent et tentent de se retrouver dans l'intimité Red les suit et essaie de couper le collier à l'aide d'une paire de ciseaux. Comme un autre couple se dirige de leur côté Red comprend qu'il n'a aucune chance de dérober ainsi les perles et laisse une fenêtre ouverte afin que ses complices Burl et Thin puissent entrer lorsque les invités seront partis ...
Tard dans la nuit la Western Union confie un télégramme à délivrer aux Macy à Johnny qui saute dans une vielle Ford de l'entreprise. Arrivé près de la maison il aperçoit des voleurs qui pénètrent par la fenêtre et les suit pour découvrir Mary ligotée sur une chaise. Après avoir libéré la jeune fille, Johnny pénètre dans le salon où les bandits sont en train de vider le coffre ...


Une histoire enjouée dans laquelle le héros est le sympathique Johnny. Courageux il n'hésitera pas à poursuivre lui-même les bandits à bord de sa vieille Ford alors que la police le traque car il a été vu par Macy alors qu'il sortait de la maison.
Macy appelle la police et, dans son stress, ne donne aucune indication qui permettrait à la police de connaitre son identité ou de savoir où le vol a eu lieu.
Comprenant de nombreuses courses-poursuites (en camion pompier, en charrette tirée par deux chevaux, etc) le film est amusant !
Acteur prolifique, Paul Hurst a réalisé une cinquantaine de films jusque en 1927. Il a en outre écrit quelques scenarii. Durant sa carrière qui s'étend jusqu'en 1953, il incarnera principalement des bandits, des flics ou des acolytes comiques dans de nombreux westerns B, dont quelques uns avec Monte Hale. Parmi ses rôles les plus connus, on peut le voir dans celui du déserteur tué dans l'escalier de Tara dans Autant en emporte le vent. Gravement malade, il se suicidera en 1953.

Wanda Hawley est une adorable petite actrice qui était très populaire dans des rôles romantiques. Après avoir tourné pour Cecil B. DeMille et Sam Wood et une dispute avec les Studios Paramount sa carrière se perdit pour terminer en 1932 avec the Crooked Road de Louis King avec Gaston Glass comme partenaire et deux westerns avec Buffalo Bill Jr alias Jay Wilsey.
La carrière de Johnny Fox s'arrêtera deux ans plus tard lorsqu'il sera devenu trop âgé pour jouer des rôles de petits garçons malins avec son visage couvert de taches de rousseur. Il a en tout cas une manière bien étonnante de casser la coquille d'un oeuf !
Durant sa carrière qui court de 1909 à 1964 Stuart Holmes a incarné bon nombre d'affreux jojos (souvent de nationalités étrangères) et Otis Harlan était l'oncle de Kenneth Harlan.
On ne présente plus Creighton Hale que tous les fans de muet auront déjà vu, peut-être dans the Cat and the Canary, et Mary Carr qui a incarné de nombreux rôles de mamans. Elle est aussi la mère de Thomas Carr, le réalisateur qui a tourné de nombreux westerns.

On trouve une version de ce film chez Grapevine Video ou chez Oldies.

64 minutes

Johnny Fox ...
Johnny - the Messenger Boy (as John Fox Jr.)
Mary Carr ...
Widow Malone
Wanda Hawley ...
Mary Macy
Creighton Hale ...
Billy Dodd
Stuart Holmes ...
'Red' Fagan
Otis Harlan ...
Richard Macy
Mathilde Brundage ...
Mrs. Richard Macy (as Mathilda Brundage)
Earl Metcalfe ...
Burl (as Earl Metcalf)
Karl Silvera ...
Thin
Wilson Benge ...
Butler


Wanda Hawley
Creighton Hale

mercredi 3 septembre 2014

The Devil's Needle - Chester Withey - 1916

Renee Duprez pose pour un peintre nommé John Minturn qu'elle aime secrètement. Lorsqu'elle a une petite baisse de patience elle va se piquer discrètement dans la pièce d'à côté avec les doses qu'elle achète à un dealer.
Un jour viennent voir le travail de Minturn Marshall Devon et sa fille Patricia accompagnés par le fiancé de celle-ci, Sir Gordon Galloway. Attirée par le peintre Patricia décide de poser pour lui contre l'avis de son fiancé qui trouve cela très dégradant pour une personne de son rang.

D'humeur dépressive Minturn se pique alors lui aussi et épouse secrètement Patricia alors que Gordon prépare sa demande de mariage avec l'accord du père de Patricia.
Trop tard, le couple est maintenant marié à la grande déception de Renee et de Gordon. Un an plus tard Minturn devenu dépressif et comme fou tente de piquer de force sa femme qui réussit à s'enfuir. Minturn décide alors de se tourner vers Renee qui s'est sortie de la drogue et qui comprend que le pauvre homme est en pleine crise de manque. Elle se rend à la pharmacie pour lui trouver de quoi apaiser ses démons. 
Le concierge Fritz conseille à Minturn une cure à la campagne et après quelques mois de travail en plein air Minturn est désormais guéri et a retrouver le goût de peindre.
Sa femme Patricia tente de le retrouver mais se trouve dans le collimateur du dealer, persuadé qu'elle fait partie d'un mouvement de réforme ...

Un film de prévention dont l'action ou le but ne sont pas clairs. Les protagonistes sont passés aux drogues dures on ne sait comment. De même qu'on ne sait pas pourquoi Renee s'y est mise et comment elle s'en sort. On comprend que la drogue rend fou Minturn mais la cure proposée parait bien facile et simplette lorsqu'on connait la difficulté à se sevrer de la drogue. 
Sans compter que Renee semble vivre dans la chambre d'à côté, comme le concierge Fritz d'ailleurs.
Pour terminer le film finit de façon absurde, pourquoi le dealer croirait que cette pauvre femme fait partie d'un mouvement de réforme et dans quel but l'enferme-t-il ? Du coup la fin se rapproche du film de gangsters.
Par contre, en ce qui concerne les images il y a quelques jolis rendus d'hallucinations et Tully est assez crédible durant la scène de manque. 
La dernière bobine est très attaquée par les nitrates mais cela n'empêche pas de suivre l'action.
Même en tenant compte du contexte de l'époque, à mon avis ce n'est pas la bobine manquante qui pourrait rehausser le niveau de ce film qui, au vu de toutes les imprécisions mentionnées, n'est pas particulièrement passionnant car il se perd dans des méandres qui lui font perdre toute sa substance.  Les aficionados aguerris et prêts à tout pour voir Norma Talmadge ou Tully Marshall ou un film de Chester Withey dont c'est le premier film en tant que réalisateur trouveront peut-être leur compte ?


On trouve ce film sur le même DVD édité par Kino avec Children of Eve.

Tully Marshall ...
John Minturn
Norma Talmadge ...
Renee Duprez
Marguerite Marsh ...
Patricia Devon
F.A. Turner ...
Marshall Devon
Howard Gaye ...
Sir Gordon Galloway
John E. Brennan ...
Fritz
Paul Le Blanc ...
Buck


Titres provisoires :
Drugged Hopes, The Dope Fiend, The White Curse










samedi 30 août 2014

The Light on Lookout Mountain - Nell Shipman, Bert Van Tuyle - 1926


Dreena vit dans le Grand-Nord. Avec son chien, elle passe son temps à gambader dans la foret où elle enlace les grands arbres comme des amis. Ses compagnons sont des ours. Elle fait ainsi la connaissance d'un jeune bûcheron.
Au printemps alors que la glace commence à fondre le premier bateau courrier vient accoster et sa cousine en descend, portée par un homme pour éviter qu'elle ne glisse sur la glace.
Dreena comprend que le jeune bûcheron est très amoureux de sa cousine, elle arrange une petite mise en scène pour que le jeune homme ait l'air héroïque en chassant un loup qui s'approchait de la pauvre fille. Le garçon est envoyé sur la montagne et convient d'un signal chaque soir à la nuit tombante : Il fera brûler un feu alors qu'en bas les deux jeunes filles agitent une lanterne. 
Un soir, elles s'inquiètent car aucun feu n'est visible et Dreena décide de partir à sa recherche ...

Dans la série des 'Little Dramas in Big Places', des courts métrages tournés par Nell Shipman

Ce petit film se trouve en bonus sur le DVD The Nell Shipman Collection Vol 3: From Lionhead Lodge avec The Grub Stake

20 minutes environ

Nell Shipman ...
Dreena
Dorothy Winslow
Ralph Cochner
Daddy Duffill
Bert Van Tuyle


jeudi 28 août 2014

The Cloud Patrol - Harry Joe Brown - 1929


4e ou 5e films faisant partie de la série des Russ Farrell Aviateur, films de 2 bobines tournés par Harry Joe Brown entre 1928 et 1929.

...  les autres étant
1. The Sky Ranger (Short)
2. The Skywayman (Short)
3. Courageous Fool (mais fait-il partie de cette série, difficile de le dire !)
4. The Air Derby (Short)
5.The Cloud Patrol (Short)

Des patrouilles aériennes américaines veillent sur la frontière mexicaine. En vol, de son avion Russ Farrell aperçoit une voiture conduite par son amie Nancy poursuivie par des bandits. Son père, le directeur d'une mine, semble blessé. Il demande à son co-équipier de descendre afin de protéger la jeune femme ...
Reed Howes est non seulement un beau garçon mais en plus il n'a pas froid aux yeux ! Si vous aimez les fous volants dans leurs drôles de machines ce film devrait vous plaire. La fin est un peu coupée et c'est bien dommage par contre vous serez subjugué par les exploits de Reed Howes qui saute d'un avion dans une voiture, remonte à bord depuis sa moto en marche, bref, rien ne l'arrête !

Reed Howes ... Russ Farrell
Marjorie Daw ... Nancy
J.P. MacGowan dans le rôle de l'affreux incitateur à la révolte
Lafe McKee dans le rôle du directeur de la mine

On trouve ce film avec The Flying Fool, le DVD est édité par Oldies. La fin est brutalement tronquée mais sinon l'image n'est pas trop mauvaise.

mardi 26 août 2014

MERCI !

200'000 personnes sont passées sur ce site depuis sa création !
Merci à vous, lecteurs d'un jour, amateurs éclairés ou simplement curieux de passage ! 
Jamais je n'aurais pensé il y a quatre ans que ce blog conçu par curiosité susciterait de l'intérêt ... le film muet a donc encore de l'avenir et j'espère que l'on découvrira encore de nombreux films réputés perdus !


This Blog crossed 200,000 views !

Not a big deal for many blogs really but an achievement for a blog written in french devoted to silent movies. Who knew there was such an audience for this type of films?

Thanks a lot everyone!




samedi 23 août 2014

Children of Eve - John H. Collins - 1915



Dans sa chambre Henry étudie lorsqu'il entend un grand bruit dans la pièce d'à côté où vit sa voisine Flossy, une femme de mauvaise vie qui travaille aux "follies". Henry frappe et trouve "l'âge de l'innocence" un tableau que Flossy vient de violemment jeter à terre brisé sur le sol. Henry demande la permission de réparer le tableau qu'il rapporte le lendemain à sa voisine. Petit à petit les deux voisins sympathisent jusqu'à ce que Flossy disparaisse après avoir écrit une lettre à Henry dans laquelle elle lui explique qu'elle se doute qu'il l'épouserait mais qu'elle ne se sent pas digne de lui. 
Peu après avoir donné naissance à une petite fille, Flossy meurt sur le trottoir et la petite est recueillie par une femme qui l’élèvera dans un quartier défavorisé.
De son côté Henry est devenu un homme riche, il est propriétaire d'une usine qui exploite des enfants; de plus un ami décédé lui a laissé la charge de son petit garçon Bert. 
17 ans plus tard Bert est devenu un fervent défenseur des droits de ses concitoyens auxquels il donne des cours. Il est aussi un actif militant de la protection de l'enfance. 
Mamie, la fille de Flossy est maintenant une jolie jeune femme qui sort avec de mauvaises fréquentations, dont Bennie qui l'emmène danser dans des bars peu recommandables. Pour sortir Mamie revêt ses plus beaux atours qui sont assez pitoyables. Son chapeau est surmonté d'une plume miteuse. Du coup, en passant dans la rue près du marchand ambulant elle ne résiste pas et en dérobe une nouvelle. Malheureusement elle est surprise par le vendeur qui ameute toute la rue et la police. Mamie se réfugie dans le bureau de Bert et se cache dans une armoire. Après avoir rendu la plume au marchand Bert fait la leçon à Mamie qui l'attire beaucoup et lui demande de revenir le lendemain. Comme Mamie n'a aucune intention de le faire, il décide de lui apporter chez elle une bible dans laquelle il a noté son nom. Mamie résiste à l'envie de l'ouvrir et feint une grande indifférence.
Vers la sortie de l'immeuble Bert découvre une petit garçon en pleurs car sa maman, gravement malade, ne bouge pas de son lit. Bert va chercher Mamie qu'il convainc de rester auprès de la malade avant de courir chercher un docteur qui soignera la pauvre femme. Au petit matin celle-ci est sauvée et Bert félicite Mamie qui se sent alors devenir utile. Quelques semaines plus tard, Bert engage Mamie comme inspecteur de travail dans les usines employant des enfants, mais peu de temps après il tombe gravement malade. Mamie se rend chez lui pour le voir mais son oncle Henry la convainc de le laisser en paix par amour. Mamie disparait de sa vie et s'engage pour enquêter dans l'usine de Henry dans laquelle elle se fait passer pour une très jeune fille ...


Le film se base sur un événement tragique survenu quelques années auparavant, en 1911, l'incendie de l'usine Triangle Shirtwaist à New York. En 18 minutes 146 personnes, dont de jeunes enfants avaient trouvé la mort. http://www.ilr.cornell.edu/trianglefire/

C'est un film percutant qui a dû bien remuer les esprits de ces années là. Pas de concession ni de pathos, le message est clair. Étant donné ses vues très arrêtées, seul un drame de cette magnitude pouvait faire évoluer Henry.
Comment oublier tous ces enfants de Eve qui ont été exploité sans scrupules, ou ces hommes et femmes courageux qui se sont attelés à la tâche difficile de changer les esprits et lutté pour que nos vies soient ce qu'elles sont ? Je me demande bien ce qu'ils penseraient de notre monde d'aujourd'hui ?
Il est difficile de rester insensible au message dans le contexte de l'époque mais bien sûr ce film est aussi très moralisateur. Ainsi Bert ou Henry brandiront leur index plusieurs fois en citant des passages de la bible ce qui semblait être très efficace si l'on en croit les réactions de Flossy et de Mamie.
Ce film qui milite pour les droits des enfants et des travailleurs est réalisé de façon courageuse par un jeune réalisateur qui mourra à 'âge de 28 ans de la grippe espagnole 3 ans plus tard. Viola Dana était sa jeune femme. La petite Viola (1m51 !) épousera Maurice Lefty Flynn en 1925 puis se mariera encore une troisième fois en 1930 avec Jimmy Thomson, un golfeur professionnel.
Robert Walker a eu une belle carrière d'acteur jusqu'à sa mort et Robert Conness voit sa carrière s'arrêter brutalement en 1919 (avec un film tourné pour Essanay), ce qui pousse à penser qu'il a subi de plein fouet la fin des productions de Thomas A Edison.

Kino Lorber a édité un DVD aux images très nettes, l'accompagnement musical composé partiellement à partir de la musique d'origine par Rodney Sauer accompagne parfaitement l'action.  On trouve ce film sur le DVD intitulé

The Devil's Needle & Other Tales of Vice and Redemption


Viola Dana ...
Fifty-Fifty Mamie
Robert Conness ...
Henry Clay Madison
Tom Blake ...
Bennie the Typ (as Thomas F. Blake)
Nellie Grant ...
Flossy Wilson
Robert Walker ...
Bert Madison
William Wadsworth ...
Peddler
James Harris ...
Mill Foreman
Hubert Dawley ...
Bobbie Roche
Warren Cook ...
Doctor
Brad Sutton ...
Bouncer


mercredi 20 août 2014

Un livre de Philippe Pratx : Le soir, Lilith



Présentation de l'ouvrage par l’éditeur :

23 novembre 1924, Lilith Hevesi, star du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s’est retirée dans la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, alors que le narrateur, ancien ami, amant, mentor de l'actrice aux multiples visages, tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons… 
De faux airs de roman noir sous lesquels se dessine un portrait fantasmé, une autopsie poétique ...
Lilith est un fantôme qui arpente les différentes strates du temps dans des mondes aux frontières incertaines dont on ne cesse de gratter la pellicule inflammable.
Femme-enfant ou femme fatale, animal ou magicienne, elle coule de chaque mot sans qu'on puisse jamais la saisir. Sous le masque de l'enquête, les fragments - extraits de journal intime, de scénarios ou de coupures de presse - se heurtent sans jamais s'emboîter parfaitement, et finissent par s'assembler dans une tortueuse peinture expressionniste.


Fantasme ou allégorie ? Le lecteur se perd dans les méandres du cerveau du narrateur, lui-même confronté à son obsession face à la femme qu'il adule, mi-ange mi-démon, femme-enfant ou intemporelle déesse de chair et de sang, idéal ou principe féminin emprisonné par l'évocation de son image, entravé par ses propres limites.
Fascination ou amour ? Le narrateur a-t-il vécu en dehors de son obnubilation focalisée sur Lilith, ou bien s'est-il perdu dans l'ombre de cette actrice elle-même prisonnière de sa propre image, à tel point que le lecteur ne sait pas si les vrais lambeaux de sa vie se retrouvent sur pellicule à l'écran ou s'ils se cachent dans les souvenirs de son amant aveuglé par sa fascination pour la femme.
Projection ou réalité ? Au bord du gouffre et à la recherche d'un hypothétique idéal Lilith ne prend vie qu'en incarnant des personnages désincarnés tout droit sortis de l'imaginaire des scénaristes et mis en scène par les réalisateurs. Dès lors combien de fantasmes dérobent à la vue la vraie Lilith, pouvait-elle vraiment exister au delà de l'image qui se reflète dans le regard de son public, et en particulier de son public masculin ? Le narrateur ne devient-il pas metteur en scène à sa manière ? D'ailleurs, dans le fond Lilith n'existe-elle pas en réalité dans l'imaginaire collectif ?

Mortifère, Lilith joue curieusement sur les apparences sans vraiment se livrer, dans sa quête d'absolu elle interprète à sa façon une Gaïa en permanence au bord du gouffre. Inexorablement le néant l'attire, du coup face au chaos qui nait de sa personne on se prend à penser aux mythes cosmogoniques.
Après quelques chapitres sibyllins et alors qu'on commence à voir se dessiner la vraie Lilith, l'auteur nous réserve une fin surprenante.

L'auteur a-t-il pensé à Leatrice Joy dans le rôle de Lilith, la jeune femme exaltée de The Ace of Hearts tourné en 1921 par Wallace Worsley ?
http://films-muets.blogspot.ch/2012/02/ace-of-hearts-wallace-worsley-1921.html

Grâce à un riche vocabulaire et à une écriture très dense, Philippe Pratx nous emmène sans difficulté dans ce voyage imaginaire à travers le temps et l'espace. A lire pour se plonger dans l'atmosphère utopique d'une star de films muets.

Seul petit bémol à mes yeux : Même si cela ne prétérite en rien la lecture du livre, le choix de certains noms d'acteurs ou de réalisateurs utilisés comme points de repère et référencés dans les tournages de Lilith ne correspondent pas forcément au regard que l'amateur de films de cette époque porte sur leurs personnes.

Le site officiel :
http://www.indereunion.net/Lilith/accueil.htm

L'auteur Philippe Pratx m'a contactée le 2 aout 2014 pour me proposer de lire son livre. J'ai été ravie de vivre cette expérience intéressante, à savoir de lire en mots une atmosphère datant du cinéma muet vue d'un point de vue sortant de l'imagination.

samedi 16 août 2014

The Way of Lost Souls - Paul Czinner - 1929


Le gardien d'un phare, John, se rend en ville pour faire réparer sa longue vue endommagée. Après l'avoir fait réparer chez l'opticien local il se rend dans un bar nommé le Paradis Bleu (orthographié "bleue" dans le film).
Alors qu'il mange un sandwich et boit une bière les entraineuses tentent de le dérider mais John se montre intraitable et terriblement désintéressé. Arrive alors Louise, la favorite du patron, Max. Elle aguiche l'homme qui résiste sans faiblir. Risquant le tout pour le tout Louise dérobe le porte monnaie de John et le cache entre ses seins. 
John lui demande de lui le rendre mais Louise s'en va danser avec Max qui veut se saisir de l'argent. La danse dégénère, les mains baladeuses de Max sont détournées dans une succession de gestes rapides et précis et Max frappe Louise qui tombe en se cognant contre un miroir.
John se lève alors et flanque un coup de poing qui assomme littéralement Max. Le barman lui conseille de quitter rapidement les lieux, ce qu'il fait. Encore sous le choc du coup qu'elle vient de recevoir, Louise voit alors son sauveur s'éloigner et court pour le rejoindre en le suppliant de la garder. 
John ne sait que faire et marche à grands pas, suivi par Louise qui trottine sur le pavé sur ses hauts talons jusqu'à ce qu'elle trébuche et tombe. John la relève et l'assied au bord d'un banc de pierre tout près du port. Louise l'implore une nouvelle fois de l'emmener avec lui, promettant de faire tout ce qu'il pourrait souhaiter. John lui caresse les cheveux pour la calmer tant et si bien que Louise s'endort.
Après lui avoir appuyé la tête sur son boa de plumes, John remonte sur son voilier et hisse la voile. Le temps se gâte et il est pris dans une violente ligne de  grain. Son bateau chavire et, alors qu'il tombe à l'eau, John prie le Seigneur et promet de donner du bonheur à un être plus déshérité que lui s'il s'en sort.
John épouse Louise et le couple rentre à la maison après le repas de noce. Louise attend John sur le lit mais celui-ci fait les 100 pas à l'autre bout de la pièce. Elle finit par lui demander pourquoi il la hait tant mais il finit par lui avouer qu'il ne la déteste pas mais qu'il a peur de lui faire du mal.
Le premier matin Louise reste endormie et apporte son déjeuner à John au phare. Il a déjà mangé ce qui déçoit Louise qui s'en va dépitée. John lui conseille de s'acheter une paire de chaussures pour remplacer ses talons et aussi un foulard. Petit à petit Louise s'habitue à sa nouvelle vie. John et elle s'apprivoisent et s'apprécient. Pour fêter l'anniversaire de leurs trois mois de mariage, John offre une barque baptisée Louise à sa femme, afin qu'elle puisse venir le retrouver dans le phare plus facilement ...

La version muette de ce film tourné en 1929 est sortie en 1930 après addition de la musique et des effets de son (mouettes, vent, ou voix de fond dans le bar). En outre Pola Negri chantonne en repassant.
Le début est très surprenant. Les images sont rudes et le cadrage sévère et rapproché. La scène dans le bar qui voit John refuser les avances des prostituées dure un bon moment. Il ne se passe pas grand-chose et on se demande où le metteur en scène veut en venir jusqu'au moment de la bagarre avec le souteneur de Louise. Pola Negri est parfaite dans ce rôle de femme à la vie dissolue qui ne peut croire que ses avances soient rejetées.
Le grand costaud qu'est John se montre ensuite d'une grande douceur avec Louise qu'il caresse comme il caresserait un enfant qui aurait un gros chagrin.
La tempête est filmée sens dessus dessous. Difficile de suivre les images qui nous permettent quand même de suivre le naufrage.
Puis sans aucune transition, le mariage est comme figé dans le temps, on croit voir une photo et on se demande si John rêve ou délire dans son naufrage avant de comprendre qu'il s'agit bien de son mariage avec Louise, alors que rien ne laissait prédire que l'action arriverait si vite après le naufrage.
Difficile aussi de comprendre John qui se montre très peu intéressé par les entraineuses du bar qui déploient pourtant leurs charmes pour l'inciter à leur payer un verre ou plus. Son passé semble trouble mais rien ne viendra expliquer sa façon de vivre ou d'être.
Pola Negri est pleine de vie dans le bar, elle se montre un peu colérique lorsque son mari ne semble pas s'intéresser à elle, puis elle découvre qu'elle peut retrouver son vrai visage dans une très belle scène où elle essuie son rouge à lèvres et son fond de teint. Viennent alors les beaux jours et le bonheur qui sera vite entaché par le retour de Max, en fuite et poursuivi par la police. On a alors un peu de la peine à comprendre Louise, aime-t-elle Max, a-t-elle pitié ou peur de lui, s'ennuie-t-elle avec John ? Ce n'est pas clair du tout.
Toujours est-il que cela précipitera la fin, au phare elle retrouve John qui lui demande de dénoncer Max s'il se présente à nouveau. Elle ne tiendra pas sa promesse ce qui provoque les mêmes questions que ci-dessus et aussi la colère de John qui l'insulte en lui criant de quitter les lieux P..., alors qu'il se bat contre Max. Il semble qu'il ait regretté ses paroles qui provoquent la disparition de Louise qui n'a dès lors plus de raisons de vivre ce qui donne à croire que dans le fond elle l'aimait du fond du cœur.

Le film sonorisé est connu pour être le premier film parlant de Pola Negri.

Film allemand tourné en Grande Bretagne, aux studios Elstree à Borehamwood, Hertfordshire et aussi dans les Cornouailles à Mevagissey et St Ives, peu de temps avant que Paul Czinner ne s'établisse en Grande-Bretagne avec sa compagne Elisabeth Bergner en 1933.

Hans Rehmann est un acteur Suisse né à Zurich en 1900. Il a 12 films à son actif tournés avant son décès dû de la tuberculose en 1939. Dans ce film il se montre costaud et plutôt énigmatique.




Extraits en images : http://explore.bfi.org.uk/4ce2b6bb19edb

94 minutes

Titre américain : The Woman He Scorned (je préfère le titre d'origine "The Way of the Lost Souls" qui donne une dimension plus subtile à ce film)
Titres français : Son dernier tango ou encore "Traquée"


Pola Negri ...
Louise
Warwick Ward ...
Maxim
Hans Rehmann ...
John
Cameron Carr ...
Magistrate
Margaret Rawlings ...
Woman


mercredi 13 août 2014

The Unbeliever - Alan Crosland - 1918



Madame et Monsieur Landicutt sont de noble extraction et vivent à Long Island. Leur fils Philip se sent au-dessus du peuple et se considère comme athée au grand désespoir de sa mère.
Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre Madame Landicutt donne sa permission à son fils de s'engager dans les marines car comme il le dit si bien, il se sent prêt à affronter l'ennemi contrairement à sa mère qui trouve du bon dans chaque être humain.
Très vite sa troupe est envoyée en Belgique et Phil se retrouve dans les tranchées en compagnie de Lefty, un ancien chauffeur de la famille qui l'appelle encore Monsieur. 
Les combats font rage et les troupes américaines avancent vaille que vaille. Non loin du front une famille Belge, les Harbrok, sont sur le point de se séparer. Le père part surveiller la progression des Allemands tout proches et laisse son fils et sa femme à la ferme familiale, pensant qu'ils ne risquent rien. Il demande à sa fille Virginie de se cacher dans le moulin et d'envoyer les signaux convenus à la moindre apparition des troupes ennemies.
Malheureusement le Lieutenant Von Schnieditz remarque que les ailes du moulin tournent de manière étrange. Après avoir brisé le violon de l'un de ses hommes, Mueller, il mène ses hommes à la ferme tandis que Virginie réussit à s'enfuir à temps. Soupçonnant la mère Harbrock d'espionnage le Lieutenant la fait abattre ainsi que le petit Pierre, son fils, sous les yeux de Virginie tandis que Mueller a bien de la peine à ne pas diriger son fusil sur son supérieur. La pauvre fille se jette alors sur les deux corps étendus devant la ferme qui est sur le point d'être brûlée. Von Schieditz s'empare de la pauvre fille mais heureusement les troupes adverses se rapprochent rapidement.

Virginie trouve refuge dans une petite ville prise en sandwich entre les troupes ennemies mais les forces sont très inégales ...



Grâce à l'apport des forces armées américaines, les images paraissent très authentiques. L'histoire de fond est un peu démodée et quelque peu naïve, toutefois ces deux points faibles sont contrebalancés par des images assez percutantes de troupes en marche. Les images ont été tournées au centre d'entrainement des Marines de Quantico en Virginie.

Erich von Stroheim encore jeune (33 ans dans ce film) se montre déjà sous un jour sinistre. Ici il casse le violon d'un jeune soldat, fait abattre une femme et un petit garçon, tente de violer une jeune fille, descend lui même une veuve belge avant d'être lui-même abattu par Mueller au nom de la Démocratie. Ses camarades ne semblent pas fâchés de voir cet odieux supérieur éliminé !

Raymond McKee verra la lumière après que Lefty soit abattu alors qu'il le transportait sur ses épaules. Une autre fois, alors blessé dans l'attente des secours, il verra un Rabin donner l'absolution à l'un de ses camarades chrétiens. Visiblement la foi de Virginie qui lui demandera de l'abattre pour la gloire de la Belgique plutôt que de se rendre y est aussi pour beaucoup ! Bref ce sera un homme transformé qui s'en retournera dans sa famille à la grande joie de ses parents et surtout de sa maman qui retrouvera un fils enfin proche de ses croyances.

Raymond McKee épousera Marguerite Courtot en 1923.

Après avoir produit près de 1300 films, la compagnie Edison fermera ses portes en 1919, trois films après celui-ci.
http://www.imdb.com/company/co0075442/?ref_=tt_dt_co

On trouve ce film chez Oldies.

85 minutes

Marguerite Courtot ...
Virginie Harbrok
Raymond McKee ...
Philip Landicutt
Erich von Stroheim ...
Lt. Kurt von Schnieditz
Kate Lester ...
Margaret Landicutt
Frank DeVernon ...
Uncle ''Jemmy'' Landicutt
Mortimer Martine ...
Eugene Harbrok (as Mortimer Martini)
Blanche Davenport ...
Madam Harbrok
Harold Hollacher ...
Pierre Harbrok (as Harold Hallacher)
Darwin Karr ...
Lefty
Earl Schenck ...
Emanuel Muller


samedi 9 août 2014

Border Law - Ford Beebe - 1923


Dans un poste de Rangers non loin de la frontière, le Capitaine reçoit des informations du chef des Rurales mexicains. Des contrebandiers qui passent en douce des marchandises (ce n'est pas clair !) sont annoncés.
La fille du capitaine, la charmante Ellen s'intéresse de très près au ranger Chuck. Comme celui-ci est très timide elle s'arrange pour se retrouver dans ses bras et Chuck décide de placer ses économies dans une bague de fiançailles.

 C'est alors qu'un étranger se faisant passer pour un artiste arrive dans une grosse voiture. Ellen s'en rapproche au grand dam du pauvre Chuck qui est évincé. Alors qu'il veut dire au revoir à la jeune femme il découvre qu'elle est prisonnière de l'étranger car elle a surpris une conversation téléphonique sans équivoque. Chuck vient à sa rescousse mais est assommé par le bandit. Ellen s'enfuit et tombe sur les deux hommes de main du malfrat qui la remettent à leur patron qui la kidnappe et file en direction de la frontière dans sa grosse voiture.
Coupant à travers les collines, Chuck les intercepte de jolie manière ...


Il me semble que Whitehorse interprète le père d'Ellen. Il n'est pas crédité. Amusant de découvrir Bud Osborne presque méconnaissable sous une grosse casquette, portant des pantalons "Knickers" et un gros noeud de cravate dit "windsor" sur sa chemise sans parler de sa grosse paire de lunettes.

A voir sur Youtube en ce moment.

11e épisode de la série the Range Rider (2 bobines short)

11 minutes

Leo D. Maloney ...
Texas Ranger Chuck Williams (as Leo Maloney)
Pauline Curley ...
Ellen
Pedro Valenzuela ...
Rurales Captain
Bud Osborne ...
Gang Leader, posing as an Artist
Tommy Grimes ...
Henchman


Titres français (incomplet)

Admirable Crichton (L') Aigle des Mers (L') Ailes Brisées (Les) amant éternel (L') Amour de Jeanne Ney (L') Après la pluie le beau temps Arche de Noé (L') Asphalte Au bout du monde Au Service de la loi Aurore (L') Avalanche (L') Baiser (Le) Barbara fille du désert Bardelys le magnifique Bateau ivre (Le) Belle ténébreuse (La) Bessie à Broadway Bête enchaînée (La) Bon petit diable (Le) Bru (La) C'est la Vie Caravane vers l'ouest Casaque verte (La) Ce n'est qu'un au revoir Cendres de vengeance Chanson païenne Chapeau de New York (Le) Charrette fantôme (La) Chasseurs de baleines (Les) Chasseurs de salut (Les) Club des trois (Le) Coeur de l'humanité (Le) Coeur Fidèle Coeur nous trompe (Le) Coeurs du monde Comte de Monte Cristo (Le) Cottage enchanté (Le) Crainquebille Crépuscule de Gloire Cuirassé Potemkine (Le) Dame de pique (La) Damnés de l'océan (Les) Dans la tourmente Dans la ville endormie Danse Rouge Dernier avertissement (Le) Dernier des Don Farrel (Le) Dernier des Mohicans (Le) Déshérités de la vie (Les) Désordre et Génie Deux orphelines (Les) Diable au Corps (Le) Divine (La) Dix Commandements (Les) Droit au bonheur (Le) Droit d'aimer (Le) Droit d'asile (Le) Empreinte du passé (L') Enchantement Enigme (L') Ensorceleuse (L') Escaliers de service Et puis ça va Eternel problème (L') Etoiles de la gloire (Les) Etudiant de Prague (Le) Eventail de Lady Windermere (L') Expiation Femme au corbeau (La) Fiancées en folie (Les) Figurant (Le) Fils d'Amiral Fils du Sheik (Le) Fleur d'amour (La) Forfaiture Foule (La) Frères Brigands (Les) Grande Parade (La) Heure suprême (L') Homme aux yeux clairs (L') Homme du large (L') Homme que j'ai tué (L') Homme qui rit (L') Huit jours de bonheur Idylle dans la tourmente (UNe) Île du Salut (l') Illusion perdue (L') Indésirable (L') Infidèle (L') Insoumise (L') Instinct qui veille (L') Interférences Intrépide amoureux (L') Jaguar de la Sierra (Le) Jardin du plaisir (Le) Jardinier (Le) Jeune Rajah (Le) Jim le Harponneur Journal d'une fille perdue (Le) Justicier (Le) Lâche (Un) Larmes de clown Lettre écarlate (La) Lien brisé (Le) Loi des montagnes (La) Loulou Lys brisé (Le) Maître à bord (Le) Mariage mouvementé (Un) Mauvaise brebis (La) Mécano de la Général (Le) Monte là-d'ssus Moran du Lady Letty Mystérieux X (Le) Nuits de Chicago (Les) Oiseau noir (L') Opérateur (L') Page folle (Une) Palais de la chaussure Pinkus (Le) Parias de la vie Patrie (Sa) Père Serge (Le) Phalène Blanche (La) Piste de 98 (La) Portes de l'enfer (Les) Quatre Fils (Les) Rail (Le) Rançon d'un trône (La) Rapaces (Les) Rédemption de Rio Jim (La) Repentir (Le) Réprouvé (Le) Réquisitoire Révélation Révoltés (Les) Riche famille (Une) Rictus de Satan (Le) Ris donc paillasse Rose blanche (La) Roue de la Fortune (La) Routes en croix Rue des rêves (La) Rue sans joie (La) Sa majesté la femme Satan Secrétaire particulière (La) Secrets Serment de Rio Jim (Le) Sexes enchaînés Signal de feu (Le) Sirène du Pacifique (La) Soif de vivre (La) Solitude Sorcellerie à travers les âges (La) Sportif par Amour Tais-toi mon coeur Talisman de Grand-mère (le) Tempête Tentatrice (La) Tigresse royale (la) Tombeau des amants (Le) Tricheuse Trois âges (Les) Trois lumières (Les) Veilleur de rail (Le) Vengeance de Jim (La) Vierge mariée (La) Vikings (Les) Visages d'enfants Vive la France! Vive le sport! Voleuse (La) Volonté du mort (La)

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