BIENVENUE ET MERCI POUR VOTRE VISITE ! Ce blog se propose de faire découvrir quelques films muets moins connus depuis les débuts du cinéma jusqu'en 1930 environ (à ce jour plus de 1'000 films, serials et shorts ...) ainsi que quelques films sonores. Le but était de lister 1'000 films incluant un descriptif ainsi qu'un commentaire écrit sans prétention. C'est chose faite depuis la fin janvier 2022 !
Déclencheur de ce blog, le premier message daté du 09.06.2010 :Lazybones
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93 minutes
Scénario René Clair et Georg Wilhelm Bapst
Lucienne est dactylo et sort avec André l'un des typographes du journal le Globe pour lequel ils travaillent. Lorsqu'ils sortent ils emmènent souvent Antonin, un collègue de travail. Un jour Lucienne entend qu'un concours de beauté est organisé et contre l'avis de son petit ami envoie deux photos qui sont sélectionnées. André achète une bague de fiançailles à Lucienne mais elle est élue Miss France et se rend à San Sebastien où elle représente son pays au concours de Miss Europe. Très courtisée elle vit des moments de rêve lorsqu'André fait son apparition et lui demande de revenir à Paris avec lui ....
La version sonore est terrible et à éviter, le son est métallique, les voix criardes et très mal synchronisées, l'image trop rapide. Je me suis ennuyée terriblement, et à part les images de l'époque introduisant les baigneurs, les travailleurs, la foule, j'ai trouvé ce film peu intéressant. Le seul point fort de ce film est Louise Brooks, magnifique comme toujours. Les hommes sont horripilants et s'ils étaient tous de ce genre à l'époque je comprends que tant de femmes soient entrées dans les ordres !
Le film n'a pas une grande profondeur et reste très superficiel, un peu comme si on suivait un pan de vie pendant un laps de temps.
On trouve le film facilement.
Titre français : Ris donc, paillasse ! (pas très heureux, non ?)
Tito et Simon sont des clowns itinérants en Italie. Un jour Tito découvre une petite fille abandonnée et convainc Simon de la garder. La jeune fille baptisée Simonetta grandit et devient part de la troupe en tant que funambule. Un jour alors que Simonetta cherche à cueillir une rose dans un somptueux jardin, le comte Luigi Ravelli la surprend et en tombe amoureux. Très prédateur il manque profiter de l’innocence de la jeune fille qui disparait durant un moment d'inattention.
Plus tard alors que Tito, très amoureux de Simonetta déprime et pleure et que Luigi se soigne pour des crises de fou rire intempestives, les deux font connaissance et, souffrant du même mal, courtisent tous deux la belle et gracieuse Simonetta...
Je crois qu'il faut aimer les clowns pour aimer ce film plutôt poétique. La prestation de Chaney est particulièrement touchante, d'autant plus que vieillissant je craignais que le scénario ne lui accorde le droit de s'enfoncer dans le ridicule et le pathos en aimant malgré tout cette jeune fille qui l'aimerait en retour, mais heureusement cela n'est pas le cas. Mais vu le nombre de rôles de psychopathe de Lon Chaney on craint toujours un peu le pire. Là ce n'est pas la peine, il se montre d'une grande tendresse envers Loretta Young déjà bien mignonne et frêle et Nils Ashter complète le casting avec ses manières distinguées.
Aubrey Piper (Sterling) est un incorrigible vantard qui courtise Amy (Wilson) en se faisant passer pour un directeur des chemins de fer alors qu'il n'est qu'un employé à 30$ la semaine. Il se fait inviter le soir histoire de manger à l'oeil tout en prétendant renoncer à un diner d'affaires de la plus haute importance. Toute la famille ainsi que Clara (Brooks) la voisine fiancée de Joe (Kelly) trouve le beau parleur insupportable mais celui-ci ne sait pas se taire. Amy très amoureuse l'épouse et découvre que les promesses de son mari ne sont que du vent. Leur appartement coûte trop cher et Aubrey convainc Amy d'aller habiter chez ses parents. Joe est un jeune inventeur qui a découvert un moyen d'empêcher la rouille sur le métal et qui a besoin d'argent pour développer son projet. Le père lui donne donc l'argent sensé payer la traite hypothécaire de la maison familiale. Pendant ce temps Aubrey gagne une automobile en participant à une tombola et manque tuer un policeman en roulant à l'envers sur le boulevard....
Difficile de trouver ce film comique tant Ford Sterling se montre horripilant. Le film est long à se mettre en place et une succession de paroles pleines d’esbroufe se succèdent. On en vient donc à se demander où le film veut en venir.
Le côté positif c'est que Louise Brooks toujours jolie comme un coeur a un rôle intéressant et que la restauration de la version offerte par Milestone est magnifique avec de belles images très nettes. Les acteurs tournant autour du crâneur sont tous excellents et on compatit pour eux très sincèrement !
Black Mike (Chaney) est un bandit de la pire espèce. Alors que Silent Madden (Lewis) influencé par Chang Low, un chinois éminemment respecté vivant dans le quartier de Chinatown à San Francisco entrevoit de vivre du bon côté de la loi, Black Mike lui tend un piège qui vise à se débarrasser de lui. Seulement blessé, Madden est incarcéré et sa fille Silky Moll (Dean) bascule à nouveau du mauvais côté de la loi grâce aux mensonges de Blackie qui, avec son complice Bill (Oakman), monte un vol de bijoux dans une maison huppée dans le but de faire arrêter Molly qu'il déteste en la dénonçant à la police. Mais Bill tombe amoureux de Molly et lui annonce vouloir renoncer à dérober les bijoux. Molly décide de tenter le coup en changeant le plan à sa manière et les deux voleurs prennent la fuite et se planquent laissant Blackie fou de rage sur le carreau ...
Un chouette film sans trop de prétention qui vous fera passer un bon moment à coup sûr. Je me suis laissée prendre par l'action plutôt originale. Priscilla Dean se montre sous les traits d'une charmante jeune femme au caractère très affirmé et sans scrupule. Wheeler Oakman prête ses traits assez quelconques à Bill qui finit par vous apparaitre très attachant grâce à ses relations avec le petit garçon de l'appartement d'en face de leur planque de Nob Hill. D'ailleurs les scènes avec le kid, que ce soit avec Bill ou Molly, sont vraiment charmantes. Wheeler Oakman a d'ailleurs une carrière impressionnante dans laquelle il joue souvent le rôle du méchant ou un homme de caractère. Lui et Priscilla Dean ont été mariés durant quelques années.
Quant à Lon Chaney, il se montre terrible et fait peur, le visage déformé par la haine. Il joue d'ailleurs aussi le rôle de Ah Wing, le fidèle serviteur de Chang Lo et il faut le savoir pour le reconnaître tellement il est bien grimé !
On peut voir facilement ce film sur la toile, pourquoi s'en priver ?
Un prisonnier s'évade. L'alarme est donnée au pénitencier mais Webster (Chaney), c'est son nom, bénéficie de l'aide de chinois menés par Li Fang (Beery), un homme qui se sent redevable parce que Webser l'avait aidé il y a bien longtemps. Caché à Chinatown il est suivi de près par le détective Doyle (Jennings) qui se doute qu'il se terre dans les parages.
Accusé à tort d'un crime qu'il n'a pas commis et cherchant à se venger de Fletcher Burton, l'homme qui par son faux témoignage l'a fait incarcérer, Webster se fait passer pour un estropié et commence par tenter de localiser sa femme et sa fille (Roberts) qui ont changé de nom pour éviter le scandale. Trop tard sa femme vient de décéder et il perd la trace de sa fille qui s'appelle désormais Vaughn et qui croit être dès lors orpheline. Toutefois le destin fait bien les choses car alors qu'il se repose dans une mission il reconnait sa fille surnommée The Angel Lady et qui est courtisée par Ted (Mulhall), le propre fils de Burton ....
Un peu tiré par les cheveux, même si de nombreuses scènes sont plutôt jolies à regarder. Lon Chaney est très expressif comme toujours mais la manière dont il tient les jambes ne parait pas plausible et semble être particulièrement pénible. Il est de même un peu curieux qu'il ait attendu si longtemps avant de s'évader (mais on fait ce qu'on peut dans ces cas-là !) et surtout qu'il arrive tout à coup à faire abstraction de la vengeance qui l'a nourri pendant si longtemps à la fin. Cela me parait quand même peu plausible, même si on nous dit qu'il retourne de son plein gré en prison plus libre qu'avant. Dans le cas présent l'incarcéré est quand même innocent. Le film tente donc de nous faire croire qu'en ne dénonçant pas le faux témoignage du père pour préserver le bonheur des enfants, Webster se libère. Un esprit libéré allège certainement les conditions, mais selon ce schéma l'esprit du père Burton devrait commencer à être torturé ce qui n'arrangera pas non plus les enfants. Et de toutes manières peut-on éviter les aléas divers d'une vie, ou faut-il les éviter (plus compliqué encore : doit-on cacher la vérité à quelqu'un afin de lui éviter de souffrir - d'ailleurs comment savoir ce qui fait réellement souffrir autrui - En allant plus loin encore, n'empêche-t-on pas une chance d'évoluer en évitant la souffrance ?). Alors dans le fond qui peut dire ce qui vaut mieux ?
Je ne suis peut-être pas très équitable, notez, car j'ai vu ce film tout de suite après Les démons de la liberté (Brute Force) de Jules Dassin 1947 sur un univers carcéral particulièrement violent et qui termine par ces mots terribles : "personne ne s'échappe. Personne ne s'échappe jamais vraiment". [last lines] Dr. Walters: Nobody escapes. Nobody ever really escapes.
En parfaite contradiction avec le film sus-mentionné sur la forme, mais pas incompatible sur le fond.
Dans un village proche de Singapore. Robert Crosbie (Owen) venu en Orient pour s'occuper d'une plantation de caoutchouc, annonce à sa femme Leslie (Eagels) qu'il va se rendre à Singapore pour changer son fusil qui n'est pas adéquat pour la chasse au tigre. Leslie fait envoyer dès son départ une lettre à Geoffrey Hammond (Marshall), son ex amant en le suppliant de venir la retrouver. Celui-ci vit maintenant avec Li-Ti une chinoise dont il est amoureux. Leslie tente de raviver son amour mais Geoffrey lui assène lui préférer Li-Ti. Folle de rage Leslie s'empare d'un revolver et le tue d'une multitude de balles dans le corps.
Pendant le procès elle ment et invente une histoire dans laquelle Geoffrey était devenu fou d'amour et qu'il tentait d'abuser d'elle mais Li-Ti s'arrange pour négocier la lettre en sa possession ...
Une histoire extrêmement simple menée comme une pièce de théâtre. Une prestation incroyable de Jeanne Eagels qui se montre d'une nervosité presque contagieuse. Elle va tout faire pour tenter de sauver les apparences, mais à quel prix ? Rien de ce qu'elle avait projeté ne se passe comme prévu. D'ailleurs à quoi bon, elle aime de toute son âme l'homme qu'elle a elle-même tué. Le final tombe tel un couperet. Un film étonnant par de nombreux aspects, les moeurs sont très fortement écorchés (le film a dû faire jaser à l'époque !), personne n'est vraiment épargné. Li-Ti met au point un chantage pour humilier Leslie qui la dénigre, l'avocat entre en matière pour cacher une pièce à conviction, le mari ne parle que de caoutchouc, L'assistant de l'avocat est très malin, et l'amant préfère Li-Ti. Plutôt original, non ? Au final l'avocat, généreux, ne communiquera pas sa note d'honoraire, par contre il demande au mari de rembourser ses frais, à savoir une somme de $10'000. Je vous laisse deviner la suite de ce fascinant film qui sort des sentiers battus et qui vaut vraiment le détour, car Jeanne Eagels fournit là une très belle performance, très particulière, et les acteurs l'entourant sont tous très bons.
Une scène étonnante vers le milieu du film : alors que Leslie apporte la somme convenue à Li-Ti, elle s'enfonce par un escalier sombre filmé en perspective, pour se retrouver dans un une petite salle attenant le bouge que gère Madame Li-Ti. On y aperçoit une foule hétéroclite, des danseuses pas très asiatiques déguisées, des marins, des indiens, un charmeur de serpent; alors qu'il commence à charmer le serpent supposé être dans le panier on bascule dans un combat entre une mangouste et un serpent dont l'issue n'est pas claire. Normalement c'est la mangouste la plus rapide, on peut donc en imaginer que Li Ti, qui semble parfaitement maitriser la situation, est représentée par le biais de la mangouste !
La scène du procès durant laquelle Leslie décrit l'homme qui a tenté d'abuser d'elle est très sensuelle et révélatrice !
Jeanne Eagels décédera peu après ce film d'une overdose de drogue. C'est le deuxième film d'Herbert Marshall qui parait vraiment à son avantage dans ce rôle.
Le film présenté par Warner Archives collection possède une image d'une grande netteté. Il manque le son dans les quelques premières minutes mais le tout est magnifiquement restauré.
D'après un roman de Vicente Blasco Ibáñez
Autre titre : Ibáñez' Torrent
Près de Valencia, en Espagne, dans un petit village connu pour les terribles crues de sa rivière lorsqu'il pleut. Don Moreno, sa femme et leur fille Leonora (Garbo) habitent la vieille maison familiale entourée d'orangers non loin de l'eau. Leonora chante comme un rossignol et fait la fierté de sa famille et de Cupido (Littlefield), le barbier qui officie comme maître de chant. La jeune fille est éprise de Don Rafael (Cortez), le fils de Doña Bernarda (Mattox) dont la famille possède les terres de la région. Pendant que les deux tourtereaux échangent des promesses sur le muret bordant les orangers, Doña Bernarda connaissant l'amour que porte son fils à la fille de ses métayers, chasse Leonora et son père mais garde la mère, inoffensive à ses yeux pour récurer la maison. Avant de partir, Leonora fait envoyer un mot à Rafael qui renonce à venir la retrouver sous l'influence de sa mère.
Leonora fait carrière de chanteuse d'Opera à Paris sous le nom de La Brunna. Très vite sa notoriété atteint l'Espagne, son succès est immense. Son père est décédé. Un jour, lasse, elle décide de retourner chez elle et arrive en grande pompe dans son village natal où justement Don Rafael fait campagne pour être élu Député. Il ne comprend pas d'où proviennent les richesses de Leonora qui le traite avec distance ...
Ne lisez pas la suite si vous préférez garder la surprise.
Un film tout bonnement magnifique. Les jeunes gens s'aiment, ils ont tout pour être heureux. La mère ambitieuse du jeune homme joue de son influence pour détourner son fils afin de le mener sur la voie du succès politique. Le fils, faible, obtempère et courtise la jeune fille que sa mère à choisie : la fille de Don Matias, Remedios (Olmstead), un éleveur de porcs qui semblent tout autant aimer ses animaux que sa fille. Lorsque Leonora parait, la passion se réveille à nouveau dans les veines de Rafael, d'autant plus que Leonora est plus belle que jamais. Celle-ci le repousse car son amour a été déçu. L'admiration grandit lorsque Rafael apprend que Leonora n'est autre que La Brunna.
Un jour le ciel s'assombrit, les digues du barrage cèdent et le torrent furieux emporte tout sur son passage. Rafael, très inquiet, brave le danger pour sauver Leonora qui ne craint rien, bien installée au fond de son lit. Le soir de ses fiançailles avec Remedios, Rafael est innexorablement poussé à revenir sous les orangers : Les deux amants se retrouvent enfin et le film alors atteint l'apogée du romantisme. Mais rien n'est joué car Doña Bernarda veille et s'arrange pour que la propre mère de Leonora dénigre sa fille. Celle-ci finit par partir à Madrid où elle reprend sa vie de star adulée mais Rafael la rejoint et les deux amants projettent de partir en Amérique. Las ! envoyé par Doña Bernarda, Don Andrès (Marshall), son homme de loi, convainc Rafael de renoncer à partir avec Leonora qui l'attend pourtant. Au final Leonora poursuivra sa carrière, toujours belle et adulée alors que Rafael se mariera avec Remedios avec laquelle il aura de nombreux enfants. Lorsqu'un jour, regrettant ses choix, il tentera de revoir Leonora, celle-ci le reconnaîtra à peine tant il a vieilli ...
L'histoire est parfaitement maîtrisée, Greta Garbo dont c'est le premier film américain a 20 ans (et déjà 6 films en Suède à son actif) est tout bonnement magnifique, d'ailleurs tout est filmé pour la sublimer, encore et encore. Ricardo Cortez, le Valentino de la MGM qui bien qu'autrichien d'origine peut paraître latin joue ce rôle d'homme dominé par sa mère avec naturel. Les seconds rôles sont aussi excellents : entre autres la terrible Martha Mattox dont les traits durs conviennent à merveilles pour ce rôle de femme autoritaire, Tully Marshall, dans le rôle de l'homme de loi sans pitié qui joue dans le même registre, Gertrude Olmstead qui se montre douce et éprise de Rafael, et Lucien Littlefield dans le rôle de l'exubérant barbier chanteur.
Ce film doux amer termine de façon douloureuse mais réaliste. Les costumes et les décors parfaitement pensés, le tout sensuel, romantique et parfaitement accompagné musicalement, est à voir.
Il semble que le réalisateur de ce film, Monta Bell, en soit aussi le producteur et ne serait pas crédité (?).
Après avoir passé de nombreuses années en Inde, Conrad (Meighan) un officier de l'armée britannique revient en Grande Bretagne. Seul Dobson (Ogle) son majordome semble l'attendre. Conrad se questionne sur les années qui passent car il se sent vieux et rêve de retrouver sa jeunesse. Pour ce faire, alors qu'il se morfond chez lui, une photo prise dans sa jeunesse qui le montre avec trois de ses cousins lui donne l'idée de recréer les moments de leur enfance et il les invite donc à remonter le temps. Les 3 acceptent plus ou moins de bon gré et se retrouvent à Sweetbay, la maison de vacances de Conrad qui n'a pas été ouverte depuis de nombreuses années.
Conrad organise des animations pour recréer l'esprit de l'époque. Pour commencer un repas est organisé sur la petite table qu'ils utilisaient lorsqu'ils étaient petits. Du lait et du porridge leur sont servis mais visiblement cette pitance ne passe pas aussi bien que lorsqu'ils étaient jeunes. Conrad tente de ranimer l'ambiance en chantant des chants de leur enfance en s'accompagnant au piano désaccordé mais le coeur n'y est pas. Après que quelqu'un ait proposé un bridge, il sort un jeu des petits chevaux qui provoque le sommeil chez ses trois cousins qui montent se coucher. Le toit fuit ou le lit est inconfortable, bref, au petit matin tout ce beau monde qui a attrapé froid rentre à Londres. Conrad décide alors de contacter une ancienne petite amie mais celle-ci a beaucoup changé et a maintenant quatre enfants insupportables. Il pense alors à son premier amour, une femme mûre qu'il trouvait très belle et qui, lorsqu'il avait dix sept ans, l'avait embrassé en bravant les interdits. Ni une ni deux il se rend en Italie et retrouve Madame Adaile vieillie mais toujours belle. Après une cour pressente, il la convainc de le retrouver dans sa chambre durant la nuit. Lorsque Madame Adaile enfin se décide à le retrouver, elle le surprend endormi, la bouche ouverte et finit par lui laisser un petit mot épinglé sur le fauteuil ...
Très finement réalisé, la quête est très humaine, on aurait envie de rire devant ces adultes qui tentent de retrouver les joies de l'enfance. Mais ces scènes sont à la fois nostalgiques et tristes par l'impossibilité qu'il y a de recréer le passé.Petit à petit Conrad se résigne à vieillir avec une certaine tristesse. La scène où Madame Adaile vient le retrouver est tout bonnement excellente. L'hésitation puis la déception mêlée de soulagement sont magnifiquement rendus par Kathlyn Williams qui se montre sous les traits d'une femme d'un certain âge qui voudrait croire à cette chance inespérée. Le petit mot qu'elle laisse à l'intention de Conrad est très sage. C'est le meilleur moment du film. On se demande si le pauvre Conrad va poursuivre sa quête ou s'il va se décider à vivre enfin.
Des attaques de nitrate par deux fois empêchent de voir la rencontre de Conrad avec Tattie et Lady Remington. Bien sûr la conclusion est que l'amour permet de rester jeune et William C. de Mille nous le prouve en 60 minutes.
Un bon film qui permet de se poser des questions tout en passant un bon moment !
74 minutes
Adaptation par Frances Marion d'une opérette composée par Victor Herbert-Henry Blossom
En Hollande en hiver. Tous les habitants d'un village patinent sur la glace sauf Tina (Davies), la servante de l'auberge tenue par Willem, un homme de la pire espèce. Dehors un concours de patinage a lieu et Tina aimerait bien le remporter pour être embrassée par Dennis (Moore) qui officie en tant que juré. Grâce à l'aide d'un chien poursuivant un chat, Tina remporte le premier prix mais ne reçoit pas la récompense escomptée - à la place son patron la traine, à moitié congelée par une chute dans l'eau, dans l'auberge.
Le printemps revient et Tina se languit de Dennis qui revient accompagné de Caesar (Edwards) passer quelques jours au village. Ils s'installent à l'auberge et remarquent, de loin, Gretchen (Fazenda), la fille du Burgomaster séquestrée à l'auberge avant son mariage avec le gouverneur alors qu'elle aime le capitaine Jacop (Dane). Celui-ci rôde dans le jardin et transmet un message à sa belle via Tina qui propose d'échanger leurs vêtements afin que Gretchen puisse rejoindre son chéri dehors. Aussitôt dit aussitôt fait, Dennis aperçoit dans la chambre la jeune fille de ses rêves, qui n'est autre que Tina passant pour Gretchen ...
Très drôle, les situations cocasses s'enchaînent, Marion Davies s'en donne à coeur joie et pousse la mimique à l’extrême avec une apparence à la Bécassine évidente !
Owen Moore, le premier mari de Mary Pickford, lui donne la réplique dans le rôle du séduisant Dennis. Karl Dane parait presque séduisant dans ce film et Louise Fazenda est loin d'être aussi moche qu'on essaie de nous faire croire. Pour apporter une touche comique supplémentaire il y a Snitz Edwards dont l'aspect extérieur fait rire quoiqu'il arrive. La scène finale qui se passe dans le moulin hanté vaut à elle seule son pesant d'or, rien que pour les situations incroyables qui augmentent la crainte des protagonistes face aux "fantômes". Ignatz la souris chérie de Tina a aussi un rôle très important.
Un film vraiment très amusant. On le trouve dans la collection "Archive" de Warner.
Roscoe "Fatty" Arbuckle doit la direction de ce film "The Red Mill" à William Randolph Hearst qui se sentait coupable d'avoir ruiné sa carrière via les articles publiés dans ses journaux qui l'attaquaient méchamment durant la durée du procès dans lequel il était soupçonné d'être coupable de meurtre et d'enlèvement en 1922. Arbuckle avait finalement été acquitté.
71 mn
Scénario de Frances Marion d'après une nouvelle de Fanny Hurst "Humoresque - A Laugh on Life with a Tear Behind it" publiée dans Cosmopolitan Magazine en mars1919.
Une famille avec cinq enfants, les Kantor, vit dans le ghetto juif de la rue Allen à New York. C'est le jour de l'anniversaire du petit Leon qui porte son costume d'anniversaire. Moqueurs quelques vauriens de la rue le chamaillent et finissent par s'en prendre à Gina, une petite fille qui se déplace à l'aide d'une béquille et qui tient dans ses bras un chat mort. Leon défend Gina puis part avec son père qui est chargé par la maman de lui acheter un cadeau d'une valeur de 1 $. Le papa lui montre un tas d'objets bruyants susceptibles de lui plaire mais Leon n'a d'yeux que pour un violon qui coûte 4 $. Le père finit pas se fâcher et ils reviennent à la maison où la maman a confectionné un magnifique gâteau en l'honneur du petit garçon et où toute la famille l'attend. En apprenant qu'il désire un violon elle jubile car son rêve est d'avoir un enfant musicien. Elle finit par retrouver un vieux violon que personne n'utilise puis finit par lui acheter le fameux instrument vu dans la boutique le jour de son anniversaire. Et Leon devient célèbre et joue en Italie devant les rois. Il retrouve aussi Gina que son père à envoyée parfaire son éducation en Europe : maintenant une belle jeune fille elle a surmonté son handicap. Le rêve de Leon se réalise : il joue devant les habitants de son quartier et remporte un immense succès. Sa mère le regarde depuis les coulisses comme s'il était seul au monde et 15 rappels ponctuent la fin du concert. Après "Kol Nidre" (prière d'expiation) il joue "Humoresque" (Bohème, Dvorak) ce qui rend l'assemblée sentimentale. M. Elsass un impresario lui propose un contrat de 50 concerts à 2'000 $ la soirée mais Leon annonce avoir déjà un contrat avec Oncle Sam car la guerre a commencé et il affirme ne pas avoir l'intention de se cacher derrière son violon ...
C'est une histoire d'amour de mère pour ses enfants pour lesquels elle fait tout ce qui est en son pouvoir. Ses prières sont entendues par Dieu Himself, et ses enfants représentent toute sa vie. Humoresque est une forme d'humour qui baigne dans un soupçon de larme. La scène du concert est particulièrement touchante : alors que ce morceau est joué l'émotion est visuellement palpable grâce aux mains d'un homme d'un certain âge qui prend dans la sienne celle de sa compagne qu'il tient comme il tiendrait un petit oiseau délicat et fragile entre ses mains. Une très belle image. La mère jouée par Vera Gordon prend une place monumentale, la même certainement que ce genre de mère prend au sein d'une famille aimante de ce type. Pilier central, elle décide de tout. Son moteur : un amour immense pour sa famille qu'elle gâte de son mieux. Le père semble heureux d'être en retrait et oppose peu de résistance, comme si il savait quelque part qu'elle avait raison. Les enfants jouent avec un naturel confondant. Lors du départ de Leon pour le front, Mme Kantor sert le violon très fort dans ses bras, comme si l'instrument était, par la force des choses, devenu Leon lui-même. Même devenue riche, la mama reste la mama et confectionne le gâteau d'anniversaire pour son petit Leon, maintenant adulte mais qu'elle prend encore sur ses genoux. Le tout est pudiquement enrobé d'humour et finit par une pirouette salvatrice.
La rue et le quartier sont dépeintes de manière réaliste. Un grand saut dans le temps.
Gaston Glass et Alma Rubens forment un beau couple. Alma Rubens était la star montante de l'époque, Gaston Glass parisien de naissance et filleul de Sarah Bernhardt était resté aux USA en 1916 après une tournée avec sa marraine.
Excellente musique d'accompagnement au piano.